
La Décision
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays…
Karine Tuil nous entraîne dans le quotidien de juges d’instruction antiterroristes, au cœur de l’âme humaine, dont les replis les plus sombres n’empêchent ni l’espoir ni la beauté.
Ma lecture
C’est une torture mentale : est-ce que je prends la bonne décision ? Et qu’est-ce qu’une bonne décision ? Bonne pour qui ? Le mis en examen ? La société ? Ma conscience ? (p111)
Alma Revel, 49 ans, est juge antiterroriste et doit statuer sur des personnes accusées ou suspectées d’avoir commis ou susceptibles de commettre des attentats, elle vit entourer d’agents de sécurité car les dossiers qu’elle traite mettent sa vie en danger, la sienne mais aussi celles de ses proches. Mais elle est une femme avant tout, mariée à Ezra, écrivain se tournant de plus en plus vers sa judaïté d’origine. Mais elle est aussi la mère de trois enfants : Milena, 23 ans et de jumeaux d’une douzaine d’années. Son couple bat de l’aile et elle envisage de se séparer de son mari avec lequel elle ne partage plus rien en dehors de ses enfants mais aussi parce qu’elle entretient depuis plusieurs mois une relation amoureuse avec Emmanuel, un avocat.
Le dossier sur lequel elle doit statuer concerne Kacem qui vient de rentrer en France avec sa femme Sonia et leur enfant après un séjour en Syrie où il a rejoint l’Etat Islamique pensant se rapprocher de sa foi musulmane et dit n’y avoir trouvé que violence et embrigadement. Revient-il sans arrière-pensée d’attentat comme il le prétend ou dissimule-t-il d’autres projets ? Avec deux autres juges Alma doit décider de son sort : le libérer en lui faisant confiance alors qu’il envisage une action meurtrière ou l’emprisonner au risque d’enfermer un innocent et de le radicaliser en prison. Quand elle découvre qu’Emmanuel, son amant, est l’avocat qui défendra la cause de Kacem, sa conscience et ses nerfs vont être mis à rude épreuve.
-Le risque de prendre une mauvaise décision n’est rien comparé à la terreur de l’indécision (p185)
Alma doit faire abstraction de tout jugement préliminaire et n’écouter que son ressenti, sa conscience lors des interrogatoires même si les images des récents attentats en France ne peuvent s’effacer de son esprit et si elle sait les conséquences qui peuvent résulter de ses conclusions, elle porte sur ses épaules l’avenir d’un jeune couple mais également celui de peut-être centaines d’êtres humains. Son intime conviction, c’est cela qu’elle recherche à travers un dossier, les confrontations face à un homme dont elle n’arrive pas à cerner les intentions. Dans le même temps, Alma a d’autres dossiers à régler et ils concernent sa vie privée : son mariage avec un mari qui lui-même bascule dans le fondamentalisme religieux, sa relation avec un amant devenu le défenseur du prévenu et dont elle est éperdument amoureuse.
Une fois de plus Karine Tuil interroge sur l’identité et la conscience : peut-on être juge sans être animé de sentiments humains, sans faire abstraction de sa propre vie, de ses propres questionnements, sans être influencé par son entourage ? Comme dans ses autres romans elle fouille les âmes humaines, cherche à travers ses personnages à montrer le poids qui repose sur les épaules et sur la conscience de ces juges, hommes ou femmes seuls face à des choix cruciaux, sans jamais les départir de leurs propres vies intimes, avec ce qu’elles peuvent avoir comme influence sur leurs décisions mais avec parfois des similitudes, des analogies dans leurs propres existences. Rester vierge de toute idée préalable.
Alma ne peut débattre qu’avec sa conscience malgré la pression et le stress, face à un présumé innocent ou présumé coupable, sincère ou mythomane, face à celui qui ne pose jamais sur elle son regard, dont elle tente de sonder la vérité à travers ses réponses et ses attitudes mais également son dossier et ses proches. Elle doit se forger une intime conviction uniquement sur ces bases mais cela est-il possible ou le privé peut-il influencer la professionnelle ?
Avec une écriture efficace, dès les premières pages Karine Tuil nous immerge dans les coulisses de ces services dans lesquels des êtres humains ont entre leurs mains le destin d’autres humains en ne se basant que sur leurs ressentis, en leur âme et conscience mais comment juger ainsi quand eux-mêmes sont accablés par leurs propres choix à prendre, par leur quotidien, peuvent-ils laisser à la porte du bureau tout ce qui constitue leur existence. Inutile de préciser qu’une fois de plus non seulement l’autrice expose mais également questionne, nous questionne, dans une période post-attentats, lorsque non seulement vous devez déceler le vrai du faux mais également être confrontée à la douleur des familles des défunts, des parents ayant perdu ce qu’ils avaient de plus cher.
(…) je veux simplement que l’on comprenne la réalité de mon métier, la violence de ce qui nous est révélé, je ne suis pas plus forte qu’une autre, pas plus courageuse, je subis les interactions humaines sans chercher à en éluder la dureté, là se cristallise la gravité de ma fonction. Je veux qu’on sache les nuits d’insomnie, le sentiment de défaite, l’impossibilité parfois de maîtriser ses émotions – ce moment où l’on pleure en cachette dans son bureau ou dans les toilettes du Palais en se répétant que ce métier exige trop de nous. (p56)
Et comme toujours Karine Tuil a préparé ses dossiers, s’est documentée, elle argumente dans un sens ou dans l’autre en faisant alternativement pencher les plateaux de la balance en gardant toujours présent le côté humain de son héroïne face à la machine judiciaire, avec ses forces mais également ses faiblesses.
Ces questionnements ce sont ceux que tout à chacun peut avoir en tête face à des événements, qu’aurai-je fait à sa place, comment être sûr ? Un roman fort, puissant, équilibré, prenant, important qui expose le travail de ces magistrats de l’ombre, de la charge mentale qu’ils doivent supporter, qui soulève le voile sur les interrogatoires censés révéler la personnalité de ceux auxquels ils sont confrontés, les atermoiements, les doutes.
Un regret en fin de lecture : le dénouement … Alors que l’ensemble est ancré dans le vrai, le réel (et sûrement du vécu) l’autrice bascule son récit dans l’improbable tellement il est cousu de fil blanc, de coïncidences qui retirent de la crédibilité au propos. Une fin plus ouverte me laissant face à mon âme et ma conscience aurait été, à mon goût, plus judicieuse.
Il n’empêche j’ai beaucoup aimé parce que c’est documenté et bien relaté que ce soit au niveau des processus mais également du mental de l’héroïne, c’est instructif et interrogatif, parce qu’elle nous place à la fois en tant que témoin, que décisionnaire et en tant qu’être humain.
Quatrième de couverture
Mai 2016. Dans une aile ultrasécurisée du Palais de justice, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. A ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime : mariée depuis plus de vingt ans à un écrivain à succès sur le déclin, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays...
Mon avis
Alma Revel est juge d’instruction antiterroriste. Elle est mariée à Ezra, d’origine juive, un écrivain qui cherche à renouer avec le succès. Ils ont trois enfants.
Elle a un quotidien très éprouvant, reçoit des menaces anonymes, vit des instants très difficiles dans le cadre de sa fonction. Elle le dit : on s’habitue à l’idée de sa propre mort mais pas à la haine…
Elle doit régulièrement prendre des décisions. En ce moment, elle doit trancher sur le fait de relâcher un jeune homme qu’on suspecte d’avoir rejoint la Syrie pour préparer un mauvais coup ou le croire quand il dit qu’il est parti là-bas pour d’autres raisons ? En résumé : accepter ce qu’il raconte et le laisser tranquille ou l’emprisonner par précaution au cas où. Quel que soit le choix, il y aura des conséquences ….
En plus de la tension permanente au travail, ça ne va pas fort dans son couple et elle entretient une liaison avec un avocat lié à son affaire. Ce n’est bien sûr pas quelque chose à faire …
L’écriture est précise, détaillée sur les ressentis de chacun. Ses propos sont très justes, très fins, ciblés, on est en pleine immersion et ça fait mal. On comprend cette femme tiraillée, qui veut mener à bien ses missions mais qui se perd parfois…elle est tellement humaine ! C’est d’autant plus compliqué pour elle que sa vie personnelle est aussi impactée, elle n’arrive plus à cloisonner. Elle perd pied. Il faut dire qu’elle « encaisse » beaucoup et c’est lourd. Tout ce qu’elle doit écouter, disséquer pour se faire opinion, comment le mettre à distance ?
C’est un livre intéressant pour découvrir le métier et les conditions de travail d’un juge. D’ailleurs Karine Tuil le dit, elle s’est beaucoup renseignée. J’ai trouvé certains passages un peu redondants en milieu de lecture mais sur la fin les événements se bousculent et l’intérêt est remonté en flèche !
La juge, la mère, l’amante
En suivant une juge antiterroriste dans son quotidien, Karine Tuil continue de sonder comme personne notre société. La Décision est un drame à la tension croissante, un roman exceptionnel.
Alma Revel est juge d’instruction antiterroriste. Dès le chapitre initial, où elle doit prendre la décision de visionner ou non les images enregistrées par la caméra que portait un terroriste sur son torse au moment où il est passé à l’acte, on comprend la violence qui accompagne son quotidien. Des images insoutenables, un fanatisme irraisonnable, un radicalisme incompréhensible.
À 49 ans, cette mère de trois enfants en instance de divorce a pourtant déjà beaucoup donné. Déjà près d’un quart de siècle à traiter des affaires criminelles sordides, d’abord comme juge d’instruction puis depuis 2009 au sein de la cellule antiterroriste. Elle aura vu passer les attentats de 2012 et de 2015 et, après Charlie Hebdo, aura été secondée par François Vasseur. Un binôme, elle de gauche et lui de droite, qui fonctionne plutôt bien, comme le constate Éric Macri, le magistrat en charge de ce nouveau dossier très chaud. Car le terroriste a cette fois été appréhendé.
En intégrant des transcriptions d’écoutes téléphoniques et d’interrogatoires dans le récit, la romancière nous convie de suivre pas à pas l’instruction menée, afin de tenter de faire la lumière dans des dossiers qui s’accumulent. Entre le couple parti en Syrie en rêvant de pouvoir vivre pleinement son islam et qui ne va pas tarder à déchanter et le radicalisé qui épouse aveuglément la doctrine d’un état islamique assoiffé de sang, elle va devoir trier. «On passe des heures avec les mis en examen, pendant des années, des heures compliquées au cours desquelles on manipule une matière noire, dure. À la fin de mon instruction, je dois déterminer si j’ai suffisamment de charges pour que ces individus soient jugés par d’autres. C’est une torture mentale: est-ce que je prends la bonne décision? Et qu’est-ce qu’une bonne décision? Bonne pour qui? Le mis en examen? La société? Ma conscience?»
Face à cette tension psychologique, à l’éloignement de ses enfants, à l’incompréhension d’un mari aigri, aux menaces de mort, l’amour va finir par s’inviter dans sa vie. Après une confrontation très éprouvante, Alma va s’effondrer dans le parking et va être relevée par un avocat. Emmanuel trouve les mots et le geste qui l’apaisent. La liaison qui suit est comme une soupape de sécurité. Jouir pour tenir. Un exercice périlleux, car la tension va encore monter d’un cran, rendant ce mélange des genres explosif.
Karine Tuil réussit une fois encore un roman fort, ancré dans l’actualité. Après Les choses humaines qui traitait du viol et de son traitement judiciaire, elle s’est cette fois rapproché des juges d’instruction du pôle antiterroriste, des avocats, des magistrats de la cour d’assises et des enquêteurs de la DGSI pour construire ce drame puissant et bouleversant. Servi par une écriture précise, au plus près de la psychologie de ses personnages, ce douzième roman est sans doute l’un de ses meilleurs.
Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays…
Ce roman commence un peu comme un roman qui m‘aurait lassée au bout de quelques pages. Une femme se demande si elle doit quitter ou non son mari qu’elle n’aime plus. Elle doit prendre une décision: rester pour les enfants ou partir pour aimer ailleurs. Est-ce que c’est cela « La décision » qu’elle doit prendre, qui changera sa vie? Et puis, tout bascule, quand on comprend qu’Alma est aussi juge anti-terroriste et qu’elle a entre les mains un sujet brûlant. Un jeune homme, soupçonné d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie, est revenu en France. En détention provisoire, Alma doit prendre une autre décision: le maintenir en prison ou le relâcher. Présente-t-il une menace pour la nation ou au contraire a-t-il fait une erreur de jeunesse?
La voilà LA décision qu’elle doit prendre. Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, sa décision pourrait bien tout remettre en cause. L’autrice nous offre un roman haletant, passionnant. J’ai eu plusieurs fois le cœur qui battait fort. Marquée, meurtrie par les attentats qui se sont déroulés en France, j’ai été happée par ce récit: les interrogatoires très réalistes, les doutes qui assaillent Alma, le dilemme auquel elle est confrontée dans sa vie professionnelle et familiale. Et tous, au fond de nous, nous nous demandons: Et moi, qu’aurais-je fait à sa place? Bien documenté, c’est parfois d’un réalisme cru.
L’écriture de Karine Tuil est puissante, sans chichis. On ressort de cette lecture pantelant, la gorge serrée, nouée, K.O . C’est un livre marquant, qui laissera son empreinte.
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