Le chant des innocents

Milan est secouée par une série de meurtres commis par des enfants de treize ans pour des motifs parfaitement futiles, ils avouent sans difficulté leurs actes mais ne semblent pas prendre conscience de leur gravité. Teresa Brusca est chargée de l’enquête, elle demande de l’aide à son ami Vito Strega un commissaire suspendu après une bavure, ce qui déplaît au plus au point à son chef qui ne veut plus entendre parler de Strega, il presse sa subordonnée de boucler rapidement son enquête puisque tout semble si évident. Mais Strega est persuadé que les jeunes meurtriers ne font qu’obéir à un commanditaire, ce qu’il s’entête à prouver. Il doit suivre une thérapie suite à sa bavure, ce qu’il vit très mal, ainsi que son divorce.

J’ai beaucoup aimé la découverte de cette nouvelle série, dont les deux épisodes suivants ont été traduits avant celui-ci, mais on peut les lire séparément. L’écriture est agréable, le style nerveux avec des chapitres couts dans lesquels on ne s’ennuie pas. Teresa et son ami Strega sont attachants. Ce sont des être tourmentés, en recherche d’amour, dont les vies conjugales se délitent sous le poids de leur fonction. Strega est habité et motivé par un désir de justice, il a dépassé le goût de l’adrénaline que peut lui procurer son métier, il n’est plus qu’habité par le chant des innocent à qui il veut rendre justice. Pour lui, les enfants meurtriers manipulés sont plus victimes que coupables et il est prêt à prendre tous les risques pour le prouver, au lieu de se tenir tranquille comme on le lui demande durant sa thérapie, il est complètement habité par sa mission. J’ai apprécié l’humanité du personnage, encore sublimée par la révélation sur sa bavure.

La thématique du poids du métier sur la vie personnelle des enquêteurs est très bien traitée et intéressante. Strega n’accepte pas que sa femme l’ait quitté pour un autre et se montre très lourd, pour ne pas dire plus, dans l’espoir vain de la reconquérir. Teresa n’arrive plus non plus à communiquer avec son mari et elle est amoureuse de son collègue, qui ne fait pas le deuil de son divorce. Ces relations difficiles donnent une dimension humaine et attachante à nos héros.

J’ai beaucoup aimé ce thriller au rythme haletant et j’attends impatiemment de découvrir la suite des aventures de Strega, qui semblent être une trilogie. En attendant je ne vais pas tarder à lire L’ile des âmes, qui se passe en Sardaigne.