
La Cité aux murs incertains
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l’avis des lecteurs
Imaginez-vous plonger dans un bain d'encre où les mots se dissolvent et se reforment, créant un kaléidoscope littéraire qui défie la logique. C'est l'expérience que j'ai vécue en ouvrant "La cité aux murs incertains" de Murakami. Comme un funambule sur un fil tissé de rêves et de réalité, je me suis aventuré dans un labyrinthe narratif où le temps danse au rythme d'une valse mélancolique. Tel un alchimiste des mots, Murakami transmute l'ordinaire en extraordinaire, distillant une potion enivrante faite d'amour insaisissable, de solitude palpable et d'obsessions lancinantes. Son récit, patiemment mûri pendant des décennies, est un fruit exotique à la saveur complexe, mêlant la douceur de l'imaginaire à l'acidité de la réflexion philosophique. Je me suis retrouvée à suivre les pas d'un jeune homme, comme Alice suivant le lapin blanc, dans une cité où les horloges ont perdu leurs aiguilles et où les rêves deviennent tangibles. Lui, 17 ans, s'éprend d'une adolescente sibylline de 16 ans. Leur amour naissant évoque la délicatesse d'un haïku, chaque geste aussi précieux qu'un pétale de cerisier. Elle lui confie que son essence véritable réside ailleurs, dans une cité mystérieuse ceinte de hautes murailles. Un jour, elle s'y évanouit.
Dans ce monde où l'étrange et le familier s'entrechoquent, j'ai été bercée par une symphonie de mots, à la fois troublante et envoûtante. L'écriture de Murakami est un pinceau précis trempé dans l'encre de l'incertitude, peignant un tableau où chaque coup de plume m'invite à me perdre volontairement dans les méandres de l'histoire. Certains passages, volontairement lents ou énigmatiques, approfondissent les thèmes abordés et renforcent l’immersion dans ce monde unique. Les rebondissements, bien qu’étranges, enrichissent le récit d’une dimension presque fantastique.
Au final, La cité aux murs incertains est une lecture à la fois déconcertante et captivante, qui invite à accepter l’incertitude. Avec Murakami, le voyage importe souvent plus que la destination, et ce livre ne fait pas exception : il éveille autant de questions qu’il offre de réponses. Bonne lecture.
« Les faits et la vérité sont deux choses différentes »
Si Haruki Murakami est un écrivain magique, c’est paradoxalement parce qu’il n’a pas beaucoup d’histoires à nous raconter. Dans ce roman, on retrouve tous ses thèmes de prédilection, mais tissés de fils brillants, de ce réalisme magique qui a fait sa gloire. Les vies de son narrateur, entre rêves et réalité, forment une magnifique réflexion sur l’essence d’une vie, sur le rapport à l’autre et au temps.
Commençons par souligner qu’il n’est pas nécessaire d’être « harukistes », c’est-à-dire membre de cette communauté mondiale des fans de Haruki Murakami pour goûter à ce roman. Ce serait même plutôt l’inverse. Pour celui qui ne connaît pas l’univers de ce Japonais qui crée l’événement à chaque publication – au Japon les files d’attente se forment devant les librairies à l’annonce d’un nouveau livre – cette Cité aux murs incertains est une excellente introduction à œuvre. On y retrouve tous ses thèmes de prédilection, mêlés à une audacieuse construction.
En fait, tout démarre d’une nouvelle écrite il y a plus de quarante ans. Haruki Murakami y a vu la possibilité d’en faire un roman, mais n’a pas concrétisé son projet. Jusqu’en 2020 et l’arrivée de la pandémie de Covid. Comme il l’explique dans la postface, il a amorcé la rédaction lorsque le virus a commencé à sévir au Japon et a ensuite mis presque trois ans pour le terminer. « Durant toute cette période, j’ai à peine quitté la maison, je n’ai pas fait de long voyage et j’ai écrit, jour après jour dans ces conditions plutôt étranges et tendues. (…) J’ai terminé la première partie de l’histoire et j’ai pensé que mon travail était achevé. Mais l’histoire doit se poursuivre. J’ai entamé alors la deuxième puis la troisième partie, et il m’a fallu beaucoup plus de temps que prévu pour que l’ensemble de l’histoire se concrétise. »
Voici donc plusieurs romans habilement imbriqués les uns dans les autres. Le premier est une histoire d’amour. Il raconte la relation d’une jeune fille de 16 ans et d’un jeune homme de 17 ans. Éloignés l’un de l’autre, ils se voient de façon ponctuelle et s’ils s’embrassent, ils se confient longuement l’un à l’autre et entretiennent une riche correspondance épistolaire.
Et c’est là qu’arrive le second roman, celui qui conduit les deux principaux protagonistes dans la cité entourée de hautes murailles. Un univers rêvé par la jeune fille, mais dans lequel le jeune homme a sa place, même si dans le voyage il perd son ombre. Aux côtés de licornes et de rêves en forme d’œufs qu’il est chargé de lire à la bibliothèque. Une tâche harassante vu le grand nombre de rêves en stock, mais qu’il effectue sans pression particulière parce que dans la Cité les horloges n’ont pas d’aiguilles.
Très vite, il va cependant devenir de plus en plus difficile pour le narrateur de différencier ces deux univers parallèles. « Dans ma tête se déroulait un conflit acharné entre le réel et l’irréel. Je me trouvais hic et nunc enserré entre ces deux mondes à l’interface subtile entre le conscient et le non-conscient. Il me fallait décider à quel monde je voulais appartenir. »
Il n’aura finalement pas à choisir puisqu’un jour il ne retrouvera plus la Cité ni la jeune fille. S’il ne ménage pas sa peine pour la retrouver, il va voir filer les années jusqu’au jour où il comprend que la vie qu’il mène n’est pas celle dont il a rêvé. Il démissionne, quitte Tokyo pour la région de Fukushima et prend la direction de la bibliothèque de Z**, une petite bourgade.
Commence alors le troisième roman. Car dans ses nouvelles fonctions, il peut échanger avec son prédécesseur, M. Koyasu, et la bibliothécaire, Mme Soeda. S’il va très vite se rendre compte que son mystérieux interlocuteur cache un grand secret, il n’en reste pas moins un conseiller fascinant. C’est grâce à lui et à un jeune homme, qui fréquente quasi quotidiennement la bibliothèque, qu’il va pouvoir retrouver les fils de son histoire et les retisser jusqu’à retrouver la Cité.
À l’image de son narrateur parti à la recherche de son vrai moi, Haruki Murakami explore l’inconscient, cherche le frontière entre rêve et réalité. Dans ce dédoublement de soi, on retrouve ce réalisme magique dont se revendique l’auteur, dans les pas de Gabriel Garcia Marquez, auquel l’auteur rend hommage dans son roman. Obnubilé par la quête de sens et les relations humaines qui se distendent dans un monde sans boussole, il nous propose ici d’arrêter notre course folle, de laisser tomber les aiguilles de la montre, et de nous centrer, de nous concentrer sur l’essentiel.
À la fois très japonais et très universel, on se dit en refermant les 550 pages de ce roman que le jury du Nobel pourrait finir par décerner leur Prix à cet auteur tant de fois pressenti et jamais couronné. Il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Un écrivain sans frontières. On dira même de Murakami qu’il est un écrivain qui abolit les frontières, celles entre le monde réel et le monde imaginaire, la normalité et l’anormalité, la vie et la mort.
L’écrivain aguerri s’est remis à l’ouvrage comme le peintre assuré à son esquisse, sûr de son ton et de ses effets. Son art de l’évocation fait naître des images très nettes dans l’esprit du lecteur. Le narrateur dessine le plan de la cité imaginaire, le lecteur lui emboîte le pas cheminant dans un décor qui s’enracine dans son esprit, qu’importe qu’on y croise des licornes. On a admis s’en ficher. Chez lui, aucun personnage n’est anodin. Leur banalité apparente cache des trésors de complexité. Il en va ainsi de Madame Soeda, la bibliothécaire et confidente du narrateur, ou de la propriétaire du café, qui ranimera chez lui le sentiment amoureux.
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