England, England
  • Date de parution 16/01/2002
  • Nombre de pages 448
  • Poids de l’article 228 gr
  • ISBN-13 9782070417643
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Anglo-Saxon Romans étrangers

England, England

3.51 / 5 (107 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Jerry Batson, qui se définit comme un "accoucheur d'idées", va en vendre une assez sensationnelle à sir Jack Pitman, un excentrique milliardaire : créer sur l'île de Wight une sorte de gigantesque parc d'attractions rassemblant tout ce qu'il y a de plus typique, de plus connu en Angleterre. Cela va des blanches falaises de Douvres à Manchester United, de Buckingham Palace à Stonehenge, du mausolée de la princesse Diana au théâtre de Shakespeare.Le projet est monstrueux, hautement risqué, et voilà qu'il se révèle être un énorme succès. La copie va-t-elle surpasser l'original ? Et qu'adviendra-t-il si c'est elle que les touristes préfèrent visiter ?Férocement drôle, drôlement impitoyable, impitoyablement au vitriol, voilà un portrait de l'Angleterre comme on n'en avait encore jamais vu.

livré en 4 jours

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  • Date de parution 16/01/2002
  • Nombre de pages 448
  • Poids de l’article 228 gr
  • ISBN-13 9782070417643
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Nous avons là un milliardaire excentrique et mégalomane qui, en quête d’une réalisation propre à marquer son temps et ses semblables, se lance dans un projet aussi fou que faramineux, consistant à reproduire sur un territoire restreint l’Angleterre, en y important ce qui la caractérise, ce qui en fait l’essence : ses mythes et ses monuments, ses célébrités et ses figures représentatives, ses us et coutumes -Robin des Bois et Samuel Johnson, ses pubs et ses manoirs, le cricket et la bataille d’Angleterre, Big Ben, les tombes de Shakespeare et Lady Di, les 101 Dalmatiens, le flegme et les chapeaux melon, la famille royale-… Bref, une représentation grandeur nature de tout ce qui fait le fleuron de l’Angleterre, "en plus pratique, plus propre, plus amical et plus efficace".


Il s’agit d’offrir aux touristes (triés sur le volet selon des critères de solvabilité financière) la possibilité de visiter un pays sans les habituelles contraintes de temps et d’espace. C’est aussi l’occasion, à l’heure du règne du loisir et du divertissement, de redynamiser, de redorer l’image d’une Angleterre déclinante et figée dans un risible passéisme.


L’île de Wight est l’heureuse élue où s’installe le gigantesque Parc d’Attractions. L’entreprise est un succès, et le site finit même par faire, sans effusion de sang, sécession, adoptant sa propre règlementation et élisant son propre parlement. Mais ne nous y trompons pas : il n’est pas ici question de concrétiser quelque utopie. Le fonctionnement de ce nouvel Etat, ersatz de pays géré comme une multinationale, est purement basé sur l’économie de marché.

Il me semble qu’England, England est un très bon roman : ses personnages principaux ne manquent pas de piquant.

A commencer bien sûr par l’instigateur de ce pharaonesque projet, l’insupportable, cabotin et tyrannique Jack Pitman, qui troque parfois sa superbe arrogance pour l’expression de pitoyables et hilarantes perversions.

Mais il y a aussi Martha Cochrane, héroïne centrale du roman, que Pitman recrute (ce qu’il finira par regretter) pour son cynisme et sa capacité à ne jamais se laisser démonter. On peut même dire de Martha, quadragénaire intelligente et calculatrice, qu’elle cultive le cynisme comme mode de vie, par ambition sans doute mais aussi, comme on le devine peu à peu, par un inconscient réflexe d’autodéfense tirant son origine d’une croissante déception face à la vacuité de l’existence. L’âge avançant, elle réalise qu’elle n’a pas de réelle prise sur sa vie, que le sort et ses caprices sont sans doute plus responsables de ce qu’elle est devenue qu’une suite explicable de causes et d’effets sur lesquelles elle aurait eu quelque influence.  

A côté de ces deux figures remarquables bien que complètement différentes, il faut toutefois avouer que les personnages secondaires ont du mal à trouver leur place…

Il me semble qu’England, England est un très bon roman : il est riche de passionnantes thématiques.

Celle de l’envahissement par l’appât du gain et la quête de pouvoir de tous les aspects de nos vies, y compris de ce qui a priori ne s’achète pas, valeurs, principes, richesses culturelles ou patrimoine social ; celle de la perte de l’authenticité au profit d’une certaine dictature du ludique et de la propension de l’individu consumériste à chercher la facilité et l’immédiateté plutôt que la sincérité ; celle de l’avènement d’un monde où on préfère les répliques aux originaux, car la réalité de la réplique peut peut être possédée, appréhendée, réordonnée. 

Il me semble qu’England, England est un très bon roman : l’écriture en est riche et vive, d’une irréprochable élégance que le ton, féroce et facétieux, empêche toutefois de paraître figée. 

"England, England" avait donc, a priori, tout pour plaire.

Et pourtant, pour je ne sais quelle obscure raison, j’ai eu un mal fou à m’impliquer dans cette lecture, à me motiver pour la poursuivre. Peut-être ce désintérêt a-t-il pris pied dans cette sensation d’une intrigue un peu décousue, sans réel fil conducteur, empruntant des pistes que l’on ne suit pas toujours jusqu’à leur terme ?

Peut-être…


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