La seule histoire
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Paul a dix-neuf ans et s’ennuie un peu cet été-là, le dernier avant son départ à l’université. Au club de tennis local, il rencontre Susan – quarante-huit ans, mariée, deux grandes filles – avec qui il va disputer des parties en double. Susan est belle, charmante, chaleureuse. Il n’en faut pas davantage pour les rapprocher… La passion ? Non, l’amour, le vrai, total et absolu.
Ma lecture
Au fil de mes lectures je me suis aperçue que j’avais une attirance de plus en plus forte pour la littérature anglaise car j’apprécie sa délicatesse mais aussi le richesse de l’écriture qui restitue parfaitement l’ambiance d’un lieu, les sentiments mais aussi la minutie des observations, la construction du récit.
Julian Barnes me confirme ce bien-être que je ressens avec les auteurs anglais. J’ai retrouvé à plusieurs moments une touche à la Virginia Woolf : observer chaque attitude, la façon d’entrer dans les pensées du narrateur, ses petits traits d’humour.
Le thème de ce roman c’est l’amour mais l’amour absolu, total, qui vous construit, qui influence toute votre vie, qui laissera son empreinte bien au-delà de la séparation, de la mort.
Le livre comporte trois parties : dans la première où le narrateur parle à la première personne, le « je » évoque totalement sa jeunesse, sa fougue, ses espérances, la rencontre avec cette femme qui a 30 ans de plus que lui mais qui, peu à peu, sans réel coup de foudre, mais de façon amicale puis amoureuse va jouer un rôle prépondérant dans sa vie.
L’auteur ne tombe pas dans le piège d’en faire une femme cougard, initiatrice du jeune homme et c’est presque l’inverse qui se produit.
Le premier amour détermine une vie pour toujours : c’est ce que j’ai découvert au fil des ans. Il n’occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elle seront toujours affectées par son existence. Il peut servir de modèle, ou de contre exemple. Il peut éclipser les amours ultérieures ; d’un autre côté, il peut les rendre plus faciles, meilleures. Mais parfois aussi, un premier cautérise le cœur, et tout ce qu’on pourra trouver ensuite, c’est une large cicatrice. (p94)
Dans la deuxième partie le narrateur, qui est devenu un adulte, parle à l’homme qu’il était alors et utilise le « vous », en étant presque moralisateur et critique. Le couple s’est s’installé et commence, sans que Paul en est eu conscience au début, de l’addiction à l’alcool de celle qu’il aime et qui la voit se transformer.
Cette partie est particulièrement forte en émotions et en sentiments : on suit la lente descente, la lente déchéance de cette femme qui a tout quitté pour vivre avec son jeune amant mais qui révèle bien des fêlures. Lui, malgré tous ses efforts restera impuissant face à elle, face à l’alcool, n’arrivant même pas à lui en vouloir.
La peur panique mène certains à Dieu, d’autres au désespoir, certains à l’oubli des émotions, dautres à une vie où ils espèrent que rien ne les troublera plus jamais. (p100)
Dans l’ultime partie le narrateur prend de la distance avec son héros : il utilise le « Il » car c’est l’heure des bilans : plus de 20 ans ont passé et il regarde avec lucidité cet amour qui a marqué de son empreinte toute sa vie amoureuse :
Etrange que, lorsqu’on est jeune, on ne se sente pas de devoir envers l’avenir ; mais quand on est vieux, on a un devoir envers le passé. Envers la seule chose qu’on ne peut changer. (p207)
J’ai trouvé la description de la personne sombrant dans l’alcoolisme très vraie, très bien analysée mais sans violence, sans colère, simplement un état de faits, passant à des scènes absurdes, dégradantes à d’autres pleines de pitié, de désespoir de ne pouvoir plus aider l’autre allant même jusqu’à se protéger soi-même, continuer à vivre (presque) normalement.
Il n’y a pas de faux-fuyants, reconnaisant le droit à son héros de s’enfuir, de trouver de faux prétextes afin malgré tout de vivre sa jeunesse. L’écart d’âge devient plus marqué, l’acool accentuant les traits mais si l’alcool n’avait pas tout abîmé, que serait devenu leur amour ?
J’ai beaucoup aimé le personnage de Joan, la meilleure amie de Susan, très anglaise dans son style, vivant seule entourée de ses chiens, refusant le monde, lucide et indulgente avec son amie, et auprès de qui Paul cherchera à comprendre la face cachée de celle qu’il aimait.
Une écriture magnifique, d’une poésie et d’une justesse inouïes, glissant de l’observation, à la narration, instillant des touches d’humour, ne versant jamais dans le vulgaire. Une construction originale avec ses trois narrations à trois voix : je, vous, il.
Une tranche de vie, une tranche d’amour, total, absolu, mais sans flamboyance extrême, un amour que les deux entités ont d’abord caché puis assumé (plus ou moins), certaines scènes où Paul est l’invité de Susan dans sa maison, en présence de son mari, Gordon, semblent totalement suréelles, même si les apparences sont trompeuses. Très humour et ambiance british en fin de compte.
Une tranche de vie également de cette femme qui n’a connu que trois hommes dans sa vie : un amour mort, un mari et ce jeune amant mais qui n’a pu surmonté son démon, peut-être parce qu’elle savait dès le début qu’il était peut-être celui qui lui permettrait de quitter une vie qu’elle n’aimait pas mais qui ne pouvait lui offrir un réel avenir, mais aussi d’un homme qui sait que cette relation a changé, certainement le cours de sa vie.
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