Les Deux Visages du monde
  • Date de parution 28/08/2024
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 414 gr
  • ISBN-13 9782383991359
  • Editeur SONATINE
  • Format 203 x 142 mm
  • Edition Grand format
Moins d'1 an

Les Deux Visages du monde

4.03 / 5 (302 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

" L'un des écrivains les plus marquants de sa génération. " François BusnelAprès quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d'où sa famille est originaire. Bien décidée à dénoncer l'histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s'y livrer à quelques actions d'éclat, qui provoquent de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet, sur lequel figure une liste de noms de notables de la région. Bien décidé à creuser l'affaire, Ernie se heurte à sa hiérarchie. Quelques semaines plus tard, deux meurtres viennent endeuiller la région. Chacun va alors devoir faire face à des secrets enfouis depuis trop longtemps, à des mensonges qui durent parfois depuis plusieurs générations. David Joy ne cesse de nous surprendre avec ce récit qui creuse à l'os l'histoire d'une petite communauté du sud des États-Unis où toutes les apparences entretenues depuis des décennies se fissurent. Il y confirme avec maestria son immense talent et nous donne avec ce livre, sans doute son plus ambitieux, l'un des romans les plus marquants de ces dernières années. " David Joy est le digne héritier de Ron Rash, son mentor. " Lire " En moins d'une décennie, David Joy a bâti une œuvre d'une tendresse déchirante sur les vies déchues et les espoirs perdus. " Le Monde des Livres " Depuis ses trois derniers romans, Joy ne cesse de se placer à deux têtes au-dessus de ses congénères, tant par ses histoires que par son écriture. " Libération

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  • Date de parution 28/08/2024
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 414 gr
  • ISBN-13 9782383991359
  • Editeur SONATINE
  • Format 203 x 142 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Toya Gardner, une artiste noire originaire d'Atlanta, revient en Caroline du Nord pour terminer sa thèse. Logée chez sa grand-mère Vess, elle décide d'utiliser son art pour protester contre un symbole d'oppression dans sa ville : une statue confédérée. Son acte ne laisse personne indifférent et divise profondément la communauté, et ce n'est que le début de ses actions..

Pendant ce temps, William Dean Cawthorn, un membre du Ku Klux Klan, est arrêté. Portant une liste de membres influents du Klan, il révèle des liens compromettants avec des figures éminentes de la ville, comme Slade Ashe, un suprémaciste qui a troqué la tenue traditionnelle du Klan pour un costume d'affaire. Alors que l’enquête progresse, cette liste disparaît mystérieusement, plongeant Ernie, un des policiers dans un dilemme, il souhaite creuser l'enquête mais ces interrogations ne sont pas du goût de tous.

L'auteur parvient à tisser des personnages pleinement développés et des intrigues qui captivent jusqu'à la dernière page. Avec une plume à la fois brute et subtile, il explore les liens invisibles mais puissants qui façonnent les communautés, soulevant une question fondamentale : jusqu'à quel point connaissons nous réellement nos proches ? Ceux avec qui nous avons partagé des repas, des événements, des années de vie commune ? Les secrets enfouis sont nombreux, et les masques tombent peu à peu.

Deux personnages très attachants se révèlent, Vess la grand-mère qui est touchante et se révèle d'une grande force et le shérif du comté proche de la retraite qui a sa façon est un pilier au pied d'argile. Il y a de très beaux passages qui ont su me faire vibrer. Ce roman est une réflexion puissante sur le racisme générationnel, les traumatismes hérités, avec des rebondissements inattendus et une tension palpable. C’est une œuvre puissante qui incite à la réflexion, notamment sur des sujets d’actualité brûlants comme la race et l’injustice sociale.

« Après quelques années passées à Atlanta, Toya Gardner, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d’où sa famille est originaire. Bien décidée à dénoncer l’histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s’y livrer à quelques actions d’éclat, qui provoquent de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet, sur lequel figure une liste de noms de notables de la région. Bien décidé à creuser l’affaire, Ernie se heurte à sa hiérarchie. Quelques semaines plus tard, deux meurtres viennent endeuiller la région. Chacun va alors devoir faire face à des secrets enfouis depuis trop longtemps, à des mensonges qui durent parfois depuis plusieurs générations.« 

La sortie d’un nouveau David Joy a toujours de quoi réjouir. Il y a déjà ses romans, qui sont généralement plutôt bons et toujours honnêtes, et puis il y a le bonhomme qu’il est difficile de ne pas apprécier. J’écrivais dans ma chronique de Nos vies en flammes, son précédent roman, que pour moi il n’y avait pas encore eu de grand roman de David Joy. Tous bons mais encore point de chef-d’œuvre franchement mémorable. Qu’en est-il de Les deux visages du monde, son cinquième roman qui paraît chez Sonatine ? 

Les habitués de David Joy ne seront pas dépaysés, l’intrigue de son nouveau roman ne se déroule pas à Cancale, mais bien dans l’Etat de Caroline du Nord, où vit notre auteur, et plus précisément dans la ville de Sylva. Et s’il y a une chose que David Joy sait faire, c’est écrire sur les paysages qu’il connaît. C’est dans ce décor qu’il décide de s’attaquer à la problématique du racisme et ses différents visages.

Je vais peut-être commencer par les points faibles du livre, car oui, il y a quelques points faibles et notamment l’intrigue. Il était difficile de faire plus prévisible. On comprend très rapidement où on va et Joy ne nous réserve aucune surprise. Enfin presque aucune surprise. Il y a bien, vers la fin, un twist que je ne vais bien évidemment pas révéler, mais un twist si peu crédible que la fin semble presque un peu bâclée. Dommage ! Ses personnages aussi sont très prévisibles, pour ne pas dire stéréotypés. Mais la prévisibilité de l’ensemble fait-elle de Les deux visages du monde un mauvais roman ? Non ! 

Je l’ai évoqué précédemment, David Joy est particulièrement doué pour nous décrire sa région. Dans ce livre, il prend vraiment le temps de poser le décor, de construire une atmosphère. Cette lenteur instaure une dynamique très réaliste. Si vous cherchez un roman où l’action prédomine, vous pouvez passer votre tour. David Joy veut prendre le temps de correctement immerger ses lecteurs dans son environnement et il fait bien.

On retrouve également sa plume, très simple, aussi facile qu’agréable à lire. Et aborder, avec cette plume, des sujets aussi cruciaux que le racisme à travers les générations, le racisme systémique, l’héritage de l’histoire et sa transmission, et enfin la fracture entre ceux qui ont véritablement subis cette histoire, et ceux qui l’interprètent comme ils veulent, c’est l’assurance d’avoir un propos compréhensible par le plus grand nombre. Il donne matière à débattre, il questionne et, de ce fait, peut éventuellement éveiller les consciences. Ainsi écrit, son roman a une portée universelle. 

Avec Les deux visages du monde, David Joy signe un roman noir à très forte dimension sociale, moins brut que ses précédents et plus atmosphérique, mais clairement dans l’air du temps. Le racisme a des racines profondes et est encore bel et bien d’actualité. Toujours pas le grand chef-d’œuvre de David Joy (je sais, je persiste…), ni même son meilleur livre, mais il a définitivement le potentiel pour trouver son public. 

On pourra bien parler de Ron Rash, de Daniel Woodrell, de Larry Brown aussi, et énumérer ainsi toute une cohorte de romanciers prestigieux pouvant avoir influencé son œuvre pour se dire que finalement, au bout de cinq ouvrages d'une impressionnante sagacité, David Joy est devenu un auteur essentiel, à nul autre pareil, évoquant les travers sociaux de son pays au gré de récits sombres se déroulant dans le comté de Jackson, niché au cœur du massif des Appalaches, où il vit depuis l'âge de dix-huit ans. C'est cet ancrage à la région, ainsi que ces voix résonnant sur les contreforts de ces montagnes qu'il affectionne tant, qui caractérisent chacun de ses romans où, depuis ce petit lopin de terre, émerge certains des affres touchant l'ensemble des Etats-Unis. Il y est particulièrement question d'opioïde et des trafics sordides qui en découlent que ce soit avec Là Où Les Lumières Se Perdent (Sonatine 2016), son premier roman, ainsi que Le Poids Du Monde (Sonatine 2018) où il est également fait mention de la difficulté de se réinsérer pour un vétéran de la guerre d'Afghanistan, tandis qu'avec Nos Vies En Flamme (Sonatine 2022) émerge les thèmes en lien avec le réchauffement climatique se traduisant, dans la région, par ces immenses incendies ravageant la forêt. Et même s'il s'éloigne de tout ce qui a trait à la consommation de stupéfiants et à la marginalité qui résulte, Ce Lien Entre Nous (Sonatine 2020) se concentre une nouvelle fois sur les petites gens du comté de Jackson et de ce qui les unit dans la difficulté, mais également des rapports violents qui peuvent parfois diviser les membres d'une communauté préférant régler leurs comptes sans faire appel aux autorités pour lesquelles ils ont une confiance toute relative. Mais c'est sur un tout autre registre que David Joy revient sur le devant de la scène littéraire avec Les Deux Visages Du Monde où il aborde, avec une acuité incroyable, les délicats sujets du racisme et de la discrimination institutionnalisée qui secouent les régions les plus reculées du pays où l'on peine à voir la réalité en face.

Toya Gardner a quitté Atlanta pour s'installer chez sa grand-mère, Vess Jones qui vit depuis toujours dans les montagnes de Caroline du Nord, non loin de Sylva chef-lieu du comté de Jackson. Désireuse d'achever son cursus universitaire dans le domaine artistique, cette jeune afro-américaine entend également dénoncer l'histoire de l'esclavagisme qui a marqué la région en effectuant quelques coups d'éclats déclenchant la colère de certains habitants et en provoquant ainsi une division au sein de la communauté ainsi que la résurgence d'éléments du passé que l'on voudrait continuer à oublier ou à enjoliver. C'est à ce moment qu'Ernie Allison, adjoint du shérif du comté, interpelle un individu inquiétant qui semble affilier aux suprémacistes blancs et qui possède un étrange carnet où figure les noms des personnalités importantes de la région. Désireux d'en savoir plus, Ernie se voit opposer une fin de non-recevoir de sa hiérarchie décidant de classer l'affaire. Mais quelques semaines plus tard, les événements prennent une autre tournure, lorsque deux crimes vont être commis dans ce coin perdu du massif des Appalaches désormais sujet à toutes les tensions. 

D'entrée de jeu, on saluera avec Les Deux Visages Du Monde, la maturité de la mise en scène narrative d'une intrigue où l'enchainement des événements va se révéler extrêmement surprenant au gré de quelques scènes saisissante que les lecteurs les plus avisés seront bien en peine de voir venir. Et c'est peut-être là que réside le talent de David Joy de se situer à l'endroit où l'on ne l'attend pas, ce d'autant plus lorsqu'il aborde le thème du racisme au sein de la région où il vit en exposant les enjeux des uns et des autres au gré de confrontation d'un réalisme troublant qui s'éloigne résolument des clichés propre à ses régions du sud des Etats-Unis. A l'instar de William Dean Cawthorn, ce marginal affilié aux suprémacistes blancs, le personnage se révèle bien plus complexe qu'il n'y parait, même s'il apparaît extrêmement menaçant au gré de ses convictions odieuses et de ses accointances avec des notables affiliés au Ku Klux Klan. Exit donc l'individu redneck bas du plafond ou le psychopathe sanguinaire. Le racisme que David Joy évoque durant tout le récit, parait beaucoup plus insidieux comme ancré dans une certitude biaisée où l'on s'emploie à réécrire ou à atténuer un passé trouble à l'image de ce drapeau confédéré sujet des conflits entre le shérif John Coggins et Toya Gardner cette jeune afro-américain qui ne supporte plus ces relents, ou plutôt ces incarnations d'une société qui s'est bâtie sur les fondements de l'esclavagisme et de la discrimination. A partir de là, David Joy met en scène deux communautés qui ne se comprennent pas et, de fait, qui ne dialoguent plus mais qui s'interrogent parfois en tentant de se remettre en question et de trouver du sens dans ce conflit qui les oppose. C'est peut-être ce que l'on perçoit au gré des rapports entre John Coggins et Vess Jones, la grand-mère de Toya qui ne s'exprime pas avec autant de véhémence que sa petite fille mais n'en pense pas moins. Se targuant d'être l'ami d'enfance du mari défunt de Vess, le shérif Coggins ne peut admettre que l'on puisse le considérer comme quelqu'un de raciste. Mais le diable réside dans le détails, ou plutôt dans le quotidien de chacun que David Joy révèle au détour d'anecdotes extrêmement parlantes sur l'état d'esprit d'un certains nombres de concitoyens apparaissant, de prime abord, tout ce qu'il y a de plus respectables. Tout cela prend forme au sein de cet environnement sauvage que l'auteur dépeint avec cette force d évocation prégnante à l'exemple de ces instants où Vess Jones se ressource dans son potager ou de ces moments où l'adjoint du shérif Ernie Allison nourrit les truites du ruisseau bordant l'ancienne ferme de ses grands-parents où il vit et qui n'aime rien tant que de parcourir la forêt pour chasser ou cueillir des champignons. Ainsi, au-delà du racisme qui divise, c'est probablement là que s'incarne Les Deux Visages Du Monde, autour de cette nature luxuriante et foisonnante indifférente à cette colère de femmes et d'hommes qui ne se comprennent plus en sombrant dans une violence qui tourne forcément au drame que l'on doit surmonter dans la douleur et qu'il faut surmonter au gré d'un processus de résilience que David Joy exprime avec une intensité émotionnelle peu commune. 

Avec Les deux visages du monde David Joy explore un nouveau thème tout en restant dans sa région.

Toya Gardner, jeune artiste afro-américaine, est venue passer quelques semaines chez sa grand-mère dans une petite ville de Caroline du Nord pour faire des recherches pour sa thèse. Alors qu’elle vit habituellement à Atlanta, elle découvre sur place que, même si les communautés semblent vivre en bonne intelligence, le passé esclavagiste de la région n’est absolument pas questionné. Elle compte bien secouer tout ça au travers de ses performances artistiques.

Au même moment, un membre du Klan du Mississippi vient se réfugier dans ces montagnes pour échapper à la police de son état, avec l’appui des klanistes locaux. La situation ne tarde pas à devenir explosive, pour le grand désespoir du shérif qui espérait finir sa carrière tranquillement.

Pour la première fois, du moins dans son œuvre traduite, David Joy s’empare de la question raciale dans ses montagnes de Caroline du Nord. Et il le fait avec l’intelligence, la finesse et le talent qu’on lui connait. Je me débarrasse d’emblée d’une évidence : oui il sait construire une intrigue et celle-ci vous réserve son lot de coups de théâtre. Plaisir premier de lecture garanti.

Autre évidence pour tous ceux qui ont lu au moins un roman de cet auteur : une fois de plus les lieux et les gens sont particulièrement bien saisis. On prend un immense plaisir à ses descriptions d’une terre âpre qu’il aime et sait nous faire aimer.

Ce qui fait de ce dernier roman un livre indispensable et original c’est la description tout en finesse des deux communautés, noire et blanche, incarnées ici par Vess la grand-mère de Toya, et le shérif Coggins, l’une noire, l’autre blanc, qui se connaissent et s’apprécient depuis toujours. L’une sait qu’elle vit dans un pays raciste ; l’autre croit qu’il n’y a aucune différence entre les deux communautés, aime l’illusion d’unité de sa ville, et tombe de nue quand tout vole en éclat suite aux œuvres de Toya.

David Joy démonte tout cela de façon magistrale dans un roman qui, une fois de plus, réussit à être à la fois intelligent et extrêmement émouvant. Une magnifique réussite de plus.

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