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Le poids du monde
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Après avoir quitté l'armée et l'horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N'ayant nulle part où aller, il s'installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d'argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Mon avis
C’est un roman où l’auteur met en lumière des laissés pour compte, ceux qu’on oublie, qu’on abandonne… Thad et Aiden sont amis depuis l’enfance. Deux vies pas faciles, le premier a vécu la guerre en Afghanistan et a vu (et commis) des horreurs, le second a été cabossé par le destin dès sa naissance. Ils vivent dans la vieille caravane d’April, la mère de Thad qui a un grand terrain. Drogue, alcool, filles, trafic, voilà leur quotidien…
Et puis, un jour leur dealer meurt et l’occasion se présente de récupérer ce que ce dernier possédait. Le revendre apporterait un petit pactole et l’occasion de se sentir plus serein côté finances. Oui, mais rien ne va se dérouler comme les deux compères l’ont imaginé….
En Caroline du Nord, il n’est pas forcément facile de trouver du travail. Il est plus aisé de s’embarquer dans des petites combines, des magouilles et de fréquenter les mauvaises personnes. Surtout quand, dès le départ, il y a eu des manques dans l’accompagnement éducatif.
David Joy nous présente, dans une atmosphère de désespérance, des personnages qui ne font pas forcément les bons choix, qui se laissent influencer par leur peur, qui tentent (mal) de s’en sortir, qui sont accablés par leur passé, et leur avenir bouché. On voudrait qu’ils puissent espérer, comme April le souhaite pour elle-même, une autre chance, d’autres possibilités pour changer le cours des choses mais le contexte est tellement difficile ….
Le propos est sombre, l’écriture est belle, presque lumineuse. Elle résonne à l’oreille comme une musique douce-amère où le peu d’éclaircies disparaît aussitôt, happé par la noirceur de ce monde lourd, si lourd….
« Tout le poids de ce monde semblait l’accabler à cet instant, tandis qu’il se tenait là, regardant dans le vide, se demandant combien de temps il pourrait tenir avant de ployer sous la pression. »
A propos du premier roman de David Joy, j’avais titré « David Joy sur les traces de Daniel Woodrell », dommage, j’aurais eu mon titre tout trouvé pour le second : Le poids du monde, je vais devoir en trouver un autre.
Comme dans le roman précédent, nous sommes dans les Appalaches. Thad Broom et Aiden McCall sont amis, presque frères, depuis l’enfance. Ils ne se sont quittés que quand Thad s’est engagé dans l’armée. Une période en Afghanistan qui l’a changé à jamais. De retour, marqué dans son corps et surtout dans son âme, il tente de survivre, de petit boulot en petit boulot, partageant avec Aiden un mobil home posé sur le terrain appartenant à sa mère April.
Un jour où ils sont allés acheter quelques cristaux de meth, leur dealer se fait stupidement sauter la tête. Ils en profitent pour faire main basse sur l’argent et la drogue qu’ils trouvent. Une façon, peut-être, de pouvoir échapper à la spirale des petits boulots et des petits larcins. A moins que ce ne soit le déclencheur d’une plus grande catastrophe.
Oui encore du rural noir, oui le rural noir est à la mode, les romans de ploucs perdus dans les Appalaches violents et bas de front ont la côte. Mais, premièrement ce n’est pas parce qu’une thématique est à la mode qu’on n’y trouve pas de pépites, et surtout deuxièmement, David Joy a une voix à part, beaucoup plus proche, toujours plus proche de Daniel Woodrell ou Larry Brown (je répète ici ce que je disais pour le premier) que des histories de clans à moitié dégénérés capable des pires violences.
Ce qui caractérise ce nouveau roman c’est l’empathie de l’auteur, la tendresse avec laquelle il nous fait vivre la vie de trois paumés, écrasés par la vie, le manque de chance, le poids du lieu et du passé. Et pourtant, pas d’enfants de cœur ici, April, Aiden et Thad sont capables de cruauté, de violence et d’injustice. Ils ont tous trois l’impression de ne pouvoir quitter ni le lieu ni le milieu social qui les condamnent à tout juste survivre. Ecrasés il peuvent être injustes, racistes, violents, et pourtant David Joy nous les fait aimer. On comprend d’où ils viennent, on découvre peu à peu ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont.
Alors n’attendez pas de grandes scènes de bravoure, pas de poursuite haletante dans les montagnes, pas de psychopathe effrayant. Juste un moment de bascule dans la vie de trois largués qui, chacun à sa façon, trouvera une porte de sortie.
Plus riche, plus dense, terriblement émouvant, ce second roman confirme tout le bien que l’on pouvait penser de l’auteur lors de la publication de son premier, il en tient les promesses, et le place d’ors et déjà parmi les auteurs à suivre absolument.
Petite information, David Joy sera à Toulouse pour fêter les 10 ans de Toulouse Polars du Sud. Une phrase que vous allez revoir ces jours-ci, plus d’infos bientôt.
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