L'homme qui mit fin à l'Histoire
  • Date de parution 25/08/2016
  • Nombre de pages 110
  • Poids de l’article 118 gr
  • ISBN-13 9782843449093
  • Editeur BELIAL
  • Format 180 x 122 mm
  • Edition Grand format
Anticipation Ouvrage de référence de l'auteur

L'homme qui mit fin à l'Histoire

3.90 / 5 (804 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Futur proche. Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État. Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes... L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.

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  • Date de parution 25/08/2016
  • Nombre de pages 110
  • Poids de l’article 118 gr
  • ISBN-13 9782843449093
  • Editeur BELIAL
  • Format 180 x 122 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Avis flash

Voilà un auteur que je n’avais jamais lu, et cette lecture m’a agréablement surprise, à plusieurs titres.

D’abord, sa narration, évidemment. La novella est sous-titrée : « un documentaire ». Ken Liu propose une retranscription d’un film documentaire rassemblant débats, enquêtes, interviews… portant sur la réception de la découverte des époux Kirino. Une période en particulier de l’Histoire a été visitée (je ne dirai pas laquelle et je ne l’ai pas mis dans le résumé, pour laisser la surprise), par des personnes lambdas grâce à cette innovation, et les témoignages apportés sont postérieurs à cette découverte et aux visites effectuées. L’intrigue se découvre donc par ce compte-rendu plusieurs jours-mois après. C’est un procédé déroutant, qui peut paraître froid à cause de son parti pris très factuel, mais qui m’a plu.

J’ai trouvé le propos saisissant, et fichtrement poignant, paradoxalement. Déjà parce qu’il y a une sorte de retranscription presque clinique de récits et de faits monstrueux. L’intérêt d’une telle narration c’est d’exclure tout le pathos et ce qui se raconte se livre de manière brute, sans fard. D’autre part, l’auteur mélange sa SF à un passé et un présent réels; la période observée, au centre de la novella, a bien existé, et elle continue d’impacter le présent. Ce n’est donc pas de la fiction pure.

Et c’est vertigineux, car ce mélange réalité-SF permet à l’auteur de poser plein de questions passionnantes avec une force incroyable. Quel est le rôle de l’historien ? Comment se construire en tant qu’Etat par rapport au passé ? Quelle responsabilité pour les politiques ? Quel poids du passé dans les relations géopolitiques contemporaines ?

Ce roman fait partie de la collection « Une heure-Lumière » des éditions du Bélial. Cette collection a été lancée au début de l’année 2016 et compte 6 titres à son actif pour le moment. L’homme qui mit fin à l’histoire a été publié en août 2016. Les romans de cette collection sont tous d’un format court avec des couvertures signées Aurélien Police. Cette collection est d’un très bon niveau par la qualité des romans qu’elle propose et par la beauté des livres en eux-mêmes. J’avais lu beaucoup de bien de ce livre depuis pas mal de temps, le père noël ayant eu la gentillesse de me l’amener sous le sapin, je l’ai lu dans la foulée. Si j’avais fait une sélection des œuvres qui m’ont le plus marquée selon le format, celle-ci en aurait certainement fait partie car elle est d’une grande qualité même si j’ai eu un peu de mal au début avec l’aspect reportage mais on s’y fait rapidement.

Je dois avouer que je n’avais jamais entendu parler de l’unité 731 créée en 1932 par les japonais. Son but théorique était la recherche bactériologique mais elle servait surtout à des expérimentations sur des cobayes humains. Le japon n’a officiellement reconnu son existence qu’en 2002. Cet évènement effroyable dans l’histoire humaine sert de point de départ à ce roman. L’auteur a pris le parti de raconter son histoire sous forme de documentaire sur les découvertes d’un chercheur à propos de voyages dans le temps avec des témoignages des différents protagonistes. Cela surprend un peu au premier abord mais apporte une dimension réaliste au sujet. Le roman mixe le surnaturel par le biais du voyage dans le temps et l’histoire en utilisant des faits réels, et se sert de cela pour introduire des questions très importantes comme le négationnisme et de nombreuses réflexions sur notre rapport à l’histoire.

Le voyage dans le temps est utilisé de manière très intelligente dans le récit. Il sert de point de départ à l’histoire racontée et en même temps permet de se poser des questions sur son utilisation et les conséquences qu’il pourrait avoir. Les faits racontés sont parfois durs à lire tellement l’horreur a été présente mais cela me semble nécessaire si l’on veut comprendre ce qui c’est passé à cette période. J’ai fait des pauses dans ma lecture à certains passages particulièrement difficiles mais je pense qu’il fallait en dire autant sinon ce n’aurait pas eu la portée désirée.

Les personnages choisis par l’auteur sont un couple d’américain mais d’origine chinoise et japonaise et qui ont chacun été touchés par les atrocités commises pendant la guerre d’où le désir de poursuivre leurs recherches. Même si on les voit assez peu, ils sont très travaillés et crédibles.

Ce roman est court et se lit très vite. Il est très bien écrit et construit. J’aurais apprécié un format un peu plus long surtout que le sujet s’y prêtait. Cependant, cela n’enlève rien aux nombreuses qualités de cette novella que je conseille vivement de lire. Le côté documentaire déroute légèrement mais est brillamment utilisé et permet d’aborder le récit sous divers aspects en montrant notamment les avis d’anonymes sur l’histoire.  Elle soulève de nombreuses questions sur notre rapport à l’histoire et permet de mieux connaitre une période sombre de notre histoire. Je lirais avec plaisir d’autres écrits de cet auteur que j’ai découvert avec ce livre.


J’ai déjà exprimé sur ce blog l’immense respect que j’éprouve pour Ken Liu, notamment au travers de ma chronique sur ses Jardins de Poussière. Mais un auteur n’est pas qu’une seule de ses oeuvres, surtout quand on parle d’un génie tel que lui. Il était donc plus que temps que je parle de cette novella, qui partout où je l’ai vue passer, a laissé une trace indélébile. Je ne vais même pas essayer d’édulcorer mon avis pour ménager un quelconque suspens, qui serait aussi insultant pour vos intelligences qu’inutile. Ce bouquin est un absolu chef-d’oeuvre. Le travail auquel je compte m’astreindre ici, ce sera uniquement de vous en dire le moins possible, mais de vous convaincre de le lire à votre tour si ce n’est pas déjà fait ; ne serait-ce que pour cette couverture d’Aurelien Police. Franchement.

L’homme qui mit fin à l’Histoire se présente sous la forme d’une transcription à l’écrit d’un documentaire racontant a posteriori l’invention et l’exploitation d’une méthode de voyage dans le temps par un couple de scientifiques aux origines dispersées entre Etats-Unis, Chine et Japon. Seulement, cette méthode ne permet que d’observer, pas d’influer sur la période choisie, et surtout, ne permet d’y voyager qu’une seule fois. Le couple, dont les histoires communes les ramènent tous les deux à vouloir explorer leurs passés croisés, décide d’explorer plus avant les agissements de l’Unité 731 durant l’occupation de la Chine par le Japon, entre 1932 et 1945 ; en y envoyant les descendants des protagonistes de l’époque pour recueillir leurs témoignages.

Ken Liu frappe encore, par cette incroyable capacité à synthétiser une idée d’une complexité folle, aux ramifications infinies, pour malgré tout la concentrer sur une problématique précise, sans nous perdre ni se perdre en chemin. Toute cette histoire, ce concept, au service d’une seule idée, qu’une seule question : »Si nous pouvions détenir la vérité historique, qu’en ferions nous ? ». Et comme toujours, il parvient le tour de force de seulement interroger son sujet, malgré la gravité et le poids de ce dernier, tout en gardant une saine distance, une sorte de sagesse cosmique. Par la construction du récit, par l’évocation de cette forme documentaire, en alternant les narrations d’événements, les témoignages, et ce qu’on pourrait appeler, faute de mieux, des micro-trottoirs ; il donne la parole à tous les points de vue, sans la moindre once de jugement ou de hiérarchisation.

Et pourtant, que le sujet est dur, difficile, tant à raconter qu’à lire. Les scènes racontées ne laissent aucune place à la complaisance, rendant compte avec crudité d’une réalité qui nous est familière, et que précisément, nous aimerions oublier. L’homme qui mit fin à l’Histoire a pour ambition de nous donner autant de bonnes raisons que possible de ne plus jamais oublier, et de toujours nous interroger sur l’idée que l’histoire, justement, appartient aux vainqueurs, et a la mémoire qui flanche un peu trop volontiers.

Et par cette ambition, ce texte touche à cette fameuse transcendance que j’évoque parfois. Parce qu’en effet, en parlant de voyage dans le temps, on tombe nécessairement dans le domaine de la science-fiction. Seulement voilà. Quand on évoque l’unité 731, il y a deux sortes de lecteurices. Ceux et celles qui savent, et ceux et celles qui, comme moi, ne savent pas. Si vous savez, je n’ai rien à rajouter. Si vous ne savez pas, je vous recommanderais de découvrir cet ouvrage comme je l’ai fait. Le coup de poing aux tripes qui en résulte n’en aura que plus de force, d’impact, et vous frappera tout autant l’esprit.

Je suis sorti de ce livre un être humain différent. À ce point là, oui. Parce que Ken Liu parvient dans cette novella, par le biais d’un argument de science-fiction, à manipuler la réalité, à l’interroger d’une façon inédite et magistrale. Il réussit le tour de force absolu de rentrer si loin dans son abstraction qu’il lui donne corps et une certaine forme de réalité. Et toujours avec une humilité confondante.

J’ai bien conscience que ce dernier paragraphe peut paraître quelque peu sibyllin pour certain.e.s, mais je m’en voudrais de trop en dire (si ce n’est pas déjà le cas, j’avoue que c’est compliqué). Dans le pire des cas, faites moi juste confiance, s’il vous plaît. Lisez cette merveille, sans oublier la post-face, qui l’éclaire encore d’un jour nouveau. De toute façon, vous ne perdrez jamais votre temps en lisant Ken Liu. Jamais.


Pour ma deuxième plongée dans l'univers SF de la collection Une Heure Lumière de Le Belial, j'ai choisi de faire une Lecture Commune avec Audette du blog La bibliAudette sur le livre L'homme qui mit fin à l'histoire de Ken Liu. Merci beaucoup pour cette première LC ;)

 

Imaginez un procédé scientifique révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée. Par une seule et unique personne. Sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Un procédé qui ouvre les portes de la connaissance, de la vérité, sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d’État. 
Avez-vous déjà entendu parler de l'Unité 731 ? Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le lieutenant-général Shirö Shii, cette unité militaire de recherche bactériologique se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi million de personnes… Cette invention révolutionnaire va enfin permettre de savoir la vérité sur ces terribles événements, à peine reconnus en 2002 par le gouvernement japonais, et couverts pendant des années par le gouvernement américain. Quitte à mettre fin à l'Histoire…

L'homme qui mit fin à l'Histoire est un livre étonnant par beaucoup d'aspects. Tout d'abord, ce livre est présenté comme un reportage avec des témoignages de spécialistes, de témoins et des interventions de "personnes de la rue". Chaque témoignage est accompagné d'information sur le physique de la personne, sur le lieu de l'interview et/ou sur les mouvements de caméra. En une centaine de pages, Ken Liu nous propose un documentaire poignant et d'un réalisme frappant.

 

Ensuite, pas le sujet qui est traité. Est ce que vous connaissez l'Unité 731 basée dans la province chinoise du Mandchoukouo lors de 2nde Guerre Mondiale ? Personnellement, je ne connaissais que peu de choses sur l'occupation japonaise en Chine durant cette période et encore moins que le Dr Mengele n'était pas le seul à faire des expériences "pour le bien de l'humanité".

 

Ken Liu nous propose, avec ce récit, de découvrir un des plus effroyable moment de l'Histoire et ce grâce à la théorie d'une physicienne de génie qui permet de renvoyer des observateurs dans le passé pour assister à des évènements spécifiques. Cependant chaque évènement ne peut être observé qu'une seule fois, ce qui va créer un clivage aussi bien auprès de la communauté scientifique qu'au sein des différentes nations. Pourquoi aller observer tel ou tel évènement ? Qui envoyer ? Que pourra-t-on retenir des informations récupérées ? Et surtout peut-on réellement croire ce qui est observé ou n'est ce finalement qu'une hallucination créée par l'Homme ?

L'Histoire est affaire de narration. Dire les histoires vraies qui affirment et expliquent notre existence, telle est la tache de l'historien. Mais la vérité est délicate et elle a des ennemis. Voilà pourquoi, même si nous autres, universitaires, devons la rechercher, nous prononçons rarement le mot "vérité" sans y adjoindre des ornements ou des réserves.

 

Cette lecture, je ne suis pas prête de l'oublier. Je trouve fascinant qu'en aussi peu de page l'auteur arrive à nous faire partager autant d'informations aussi bien sur l'histoire que sur l'humanité. Car ici c'est surtout de l'humanité dont nous parle Ken Liu, cette humanité capable de jeter le voile sur des pans de son Histoire trop pénibles pour qu'on les fassent paraitre au grand jour, cette humanité qui profite des plus noirs moments de son Histoire pour faire avancer la science, mais surtout cette humanité capable de la plus profonde inhumanité...

 

Un coup de cœur donc, pour un livre court hors du commun qui nous fait réfléchir sur notre histoire et la manière dont nous la percevons. On en oublie presque le coté SF de ce récit historique devant le tableau de personnages touchants, arrogants, décidés ou juste émouvants. Un livre et un auteur extraordinaire, une histoire bouleversante à ne pas rater.

Cette novella, publiée dans la collection Une Heure Lumière des éditions Le Belial’, est l’un des récits les plus connus de l’auteur tant son sujet est grave : pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Japonais ont utilisé des prisonniers chinois comme cobayes pour des expériences d’armes bactériologiques. Plusieurs centaines de milliers de Chinois sont morts dans l’Unité 731 ou dans les largages aériens visant à tester ces armes sur les populations alentour.


Ken Liu imagine une technologie qui permettrait à une personne de « voir » un événement passé. Mais une fois qu’il a été vu, il s’efface à jamais, et c’est sans doute l’une des explications du titre.


Rédigée sous forme d’articles de presse ou de témoignages, cette nouvelle souligne la douleur des proches qui s’interrogent sur le destin de leur famille disparue, puis suit une jeune femme contemporaine qui « voit » ce qui est arrivé à sa tante. C’est un des moments forts du récit : nous ne sommes pas dans un documentaire sur un des pires aspects de la Seconde Guerre Mondiale, au contraire nous vivons la souffrance incarnée par la victime. L’horreur de l’unité 731 est extraordinairement bien retranscrite, sans tomber dans le sensationnalisme grâce à une plume délicate.


L’auteur va plus loin, et s’interroge sur les liens entre l’Histoire et la politique, ou plutôt la géopolitique, et il met en exergue la difficulté d’obtenir et d’accepter des preuves quand elles ne sont que des témoignages : le parallèle avec la Shoah est évident. Il nous demande aussi à qui appartient l’Histoire : aux victimes ou à l’humanité ?


Cette nouvelle de moins de 100 pages est marquante : en plus de rappeler un fait historique peu connu et peu étudié en Occident, elle pose des questions sur la Vérité et l’Histoire. Je la recommande fortement !

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