Je suis fille de rage
Indisponible éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couv’ :
1861 : la guerre de Sécession vient de commencer. Du général Grant à la simple soldate, de la forceuse de blocus à l’esclave affranchie… Autant de personnages pour décrire tous les visages de cette Amérique ensanglantée pendant quatre années de conflit.
La mort se réincarne pour arpenter ce Nord et ce Sud qui se déchirent. Elle va faire face à celui qui la convoque, le président Abraham Lincoln, pour lui faire comprendre que cette guerre doit désormais épouser une cause plus grande : celle de l’abolition de l’esclavage.
Mon avis :
Arrivé dans ma PAL pendant les Utopiales, il en est sorti très rapidement, j’aime ça ^^
- Le contexte historique :
La Guerre de Sécession n’est autre qu’une guerre civile qui s’est déroulée en Amérique du Nord entre 1861 et 1865 hors Canada. Elle oppose l’Union (Etats-Unis d’Amérique : Nord des EU) dirigé par Abraham Lincoln et les Etats confédérés d’Amérique (Sud des EU) dirigé par Jefferson Davis. L’origine de la discorde ? L’abolition de l’esclavage voulue par Abraham Lincoln et refusé par les états sudistes car Dieu l’a dit, l’homme noir est esclave et le blanc supérieur (bah ouais si c’est lui qui l’a dit…hein). Enfin, ce n’est pas aussi simple ni l’unique raison, il voulait aussi unifier les EU et imposer le modèle capitaliste du Nord aux états du Sud qui en était encore aux plantations de tabac et de coton (d’où l’emploi des esclaves encore vivace). Bref, tout le monde pas d’accord, 2 présidents pour un même pays = bordel sur toute la ligne = guerre.
- Un documentaire impartial :
Je suis fille de rage est un ouvrage qui s’articule autour des cinq années de guerre civile. Il contient du texte romancé et des coupures d’articles ou d’extraits de journaux des différents généraux. Pour comprendre qui parle il y a des indications en tête de chapitre avec le drapeau yankee (Union) ou dixie (Confédération), la date et le coin de l’Amérique où le personnage se trouve, on peut se référer à la carte fournie au début du livre pour se situer.
Il y a même un petit truc qui fera rager les misogynes toujours prompts à dire que les femmes n’en foutaient pas une en temps de guerre (totalement bidon merci d’ouvrir les livres d’Histoire)….sachez qu’il y avait des femmes de chaque côté du front, blanches comme noires, et qui avaient même des grades comme la Capitaine Halliburt ou la Générale Harriet Tubman que l’on rencontre dans le roman.
La fin de l’ouvrage comporte une bibliographie, filmographie et autres sites web qui ont servi de références à l’auteur. il y a également une nouvelle « Le Diable dans la boîte » qui se situe 11 ans avant la guerre de Sécession qui relate l’histoire d’un esclave en fuite qui rejoint le Nord grâce à des passeurs.
Tout le roman nous est présenté de manière neutre par l’auteur, aucun parti n’est pris et il nous démontre toute l’absurdité de cette guerre fratricide (mais n’est-ce pas le cas de toutes les guerres ?).
- Une légère touche de fantastique :
Malgré le côté très documentaire, il ne faut pas oublier que cela reste un roman de fantastique qui tient dans un personnage mais non des moindre, la Mort elle-même. On la croisera sous la forme d’un soldat entièrement blanc qui ira parfois sur le champ de bataille au détour de quelques destins mais qui restera principalement dans le bureau d’Abraham Lincoln, c’est sa guerre et la Mort décomptera chaque mort quelque soit son camp, car toute vie est importante.
En bref, je ne suis pas très fan de récit de guerre mais il est important de connaître l’Histoire d’où qu’elle viennent et désormais je sais en quoi consiste la Guerre de Sécession, la division d’un pays sur la question de l’esclavage et en quoi la fin de la guerre n’a pas aplani cette question, ouvrant la voie à la naissance d’un certain groupuscule bien connu, le Ku Klux Klan.
La découverte d'un nouvel auteur français c'est toujours un moment d'appréhension pour moi, mais quand c'est un auteur dont on a entendu beaucoup de bien, on se laisse tenter. Lors du lancement du mois de l'Imaginaire en Octobre dernier, Jérôme Vincent a inlassablement parcouru l'assemblée avec sous le bras des exemplaires de Je suis fille de rage de Jean-Laurent Del Socorro et d'A la pointe de l'épée d'Ellen Kushner. Il a réussi à me convaincre de lire les deux (il est très fort pour défendre ses livres) mais j'avoue qu'outre la superbe édition, ce qui m'a de suite séduite avec Je suis fille de rage c'est le style de récit proposé : des chapitres courts, des changements de points de vues nombreux... j'ai tout de suite pensé à World War Z de Max Brooks dont j'avais adoré la construction.
1861 : la guerre de Sécession vient de commencer. Du général Grant à la simple soldate, de la forceuse de blocus à l'esclave affranchie… Autant de personnages pour décrire tous les visages de cette Amérique ensanglantée pendant quatre années de conflit.
La mort se réincarne pour arpenter ce Nord et ce Sud qui se déchirent. Elle va faire face à celui qui la convoque, le président Abraham Lincoln, pour lui faire comprendre que cette guerre doit désormais épouser une cause plus grande : celle de l’abolition de l’esclavage.
Avec Je suis fille de rage, Jean-Laurent Del Socorro choisi la guerre de sécession comme cadre à son nouveau roman. Une période de l'histoire que personnellement je connais mal, ma lecture n'a donc pas du tout pu être mise en parallèle avec mes propres connaissances de la guerre civile américaine et j'ai presque envie de dire tant mieux ! En plus de découvrir un nouvel auteur, j'ai pu découvrir tout un pan de l'histoire américaine à travers la propagande, les réflexions et les témoignages des personnages de ce livre entre roman historique et récit fantastique.
La mise en place des évènements : Abraham Lincoln est président des États-Unis, enfin de la partie Nord des États-Unis puisque sa volonté d'abolir l'esclavage a mené à la sécession des états du Sud qui sont maintenant mené par Jefferson Davis. Depuis le début du conflit, la Mort accompagne de manière physique Abraham Lincoln dans son bureau, lui montrant jour après jour les morts qui s'accumulent sur les différents champs de bataille. L'Union contre La Confédération : de 1861 à 1865, Jean-Laurent Del Socorro nous propose de plonger dans cette guerre fratricide à travers une galerie de personnages allant du Général Grant au simple soldat. Un livre ambitieux entre faits romancés et historiques qui par petites touches en forme de chapitres courts emmène le lecteur au cœur d'un guerre symbole de liberté pour quelques uns et de changements irréversibles pour tous.
"Comme je ne serais as un esclave, je ne serais pas un maitre."
Abraham Lincoln, président des États-Unis
"Notre nouveau gouvernement est fondé sur cette vérité fondamentale que l'homme de couleur n'est pas l'égal de l'homme blanc."
Alexandre Stephens, vice-président de la confédération des états du sud.
En plus de nous proposer un roman historico-fantastique prenant et particulièrement bien écrit la construction du roman en elle-même est un vrai petit bijou. Une succession de chapitres courts alternant entre L'union et la Confédération, quelques personnages sont récurrents, d'autres ne font qu'une brève apparition. Des cartes pour situer l'action et des titres de chapitre présentant chaque personnage : "La fille qui n'a plus de père", "Le général qui ne compte pas ses morts" ou "L'officier qui lutte contre la folie". Un cadre, une présentation du personnage qui accompagne le lecteur au cœur de la folie de cette guerre où uniformes gris et bleu s'entretuent. Une partie est romancée, d'autre sont des extraits de journaux ou de lettres traduites par l'auteur lui même voir de publicités de propagande des deux parties, le tout forme un récit cohérent dont la lecture est fluide voire addictive. C'est aussi un texte qui m'a surprise : j'ai été étonné de découvrir qu'il y avait des femmes soldat durant la guerre de sécession, aussi bien blanches que noires, gradées ou non, que le premier sous-marins militaire y a participé et que lors des premières batailles, des gens étaient venu assister au "spectacle".
"Le bras de l'esclave est la meilleure défense contre le bras de l'esclavagiste."
Frederick Douglas.
"Si tu entends les chiens, continue. Si tu vois les torches dans les bois, continue. Si tu entends des cris derrière toi, continue. Ne t’arrête jamais. Continue. Si tu veux gouter à la liberté, continue."
Harriet Tubman
Bien que ce récit soit romancé, c'est un livre d'une remarquable neutralité où Jean-Laurent Del Socorro nous brosse un portrait sans parti pris sur un conflit fratricide qui confine parfois à l'absurde. Ce coté absurde est particulièrement bien mis en avant par les dialogues entre la Mort et Lincoln pendant lesquels on découvre toute l’ambiguïté de Lincoln fasse à sa décision d'abolir l'esclavage. Et les thèmes abordés sont riches, au-delà du racisme, l’auteur nous parle également de devoirs, de liberté, de féminisme et d'homosexualité.
- Dans un mois , la chambre du congrès se réunira. Nous voterons son abolition.
- En es-tu certain, Abraham ?
- De la fin de la guerre ou celle de l'esclavage ?
- Des deux. Quand tout ceci arrivera-t-il enfin à son terme ?
[...]
- Bientôt. Bientôt...
Au final, Je suis fille de rage est un très beau roman historique aussi bien par la qualité de son récit, sa construction polyphonique que sa magnifique édition. Pour moi, une très belle découverte de la plume de Jean-Laurent Del Socorro et surtout un livre à mettre entre toutes les mains !
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