Traverser la nuit
  • Date de parution 06/04/2022
  • Nombre de pages 368
  • Poids de l’article 216 gr
  • ISBN-13 9782743655921
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Psychopathe, Tueur en série France

Traverser la nuit

3.75 / 5 (521 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Louise a une trentaine d'années. Après la mort accidentelle de ses parents, elle a dérivé dans la drogue et l'alcool. Aujourd'hui elle vit seule avec son fils Sam, âgé de 8 ans, sa seule lumière. Elle est harcelée par son ancien compagnon qui, un jour, la brutalise au point de la laisser dans un état grave. Il blesse aussi grièvement la meilleure amie de Louise. L'enquête est confiée au groupe dirigé par le commandant Jourdan, qui ne reste pas insensible à Louise. Parallèlement un tueur de femmes sévit, pulsionnel et imprévisible, profondément perturbé. Au coeur de ces ténèbres et de ces deux histoires, Jourdan, un flic, un homme triste et taiseux, qui tente de retrouver goût à la vie...

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  • Date de parution 06/04/2022
  • Nombre de pages 368
  • Poids de l’article 216 gr
  • ISBN-13 9782743655921
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Le pitch

Une femme victime de violences, un tueur aux pulsions incontrôlables, un flic à la dérive. Des destins qui finissent par se croiser dans une ville, Bordeaux, pluvieuse et déprimante. A chacun de traverser la nuit, comme il peut, même si l’aube ne présage rien de vraiment bon. Un récit puissant sur le désespoir des oubliés, par l’une des plus belles voix du roman noir français actuel.


Pourquoi je vous le conseille ?

Pour l’atmosphère, noire certes, mais d’une grande humanité. Pour le style, simple et précis, qui sait émouvoir. Car la narration nous fait suivre plusieurs de vies suspendues à un fil dans le vide, qui progressivement se rejoignent et se mêlent. Car je suis une très grande fan d’Hervé Le Corre, un auteur qui prend des risques en se renouvelant à chaque nouvelle œuvre. Qui manie parfaitement les codes du polar. Et qui prouve ici encore son immense talent.

LA NUIT, TOUS LES CHIENS SONT GRIS. « On est au mois de mars et depuis des jours le crachin fait tout reluire d’éclats malsains, de lueurs embourbées ». Dès la première page, le ton est donné. Hervé Le Corre nous attire dans une ville crépusculaire, nimbée de lumière bleuté. Une ville détrempée qui abrite beaucoup de misère, ramenée à notre petite échelle humaine. Rien de spectaculaire dans ce récit, mais un condensé de solitudes et de détresses dans ce qu’elles ont de plus banales. Il n’y a pas le Bien d’un côté et le Mal de l’autre, mais une longue vie grise. Traverser la nuit est une quintessence de roman noir qui saisit l’obscurité du monde et nous la restitue sans y mettre les formes. Un récit qui se poste du côté des perdants, des sans espoir, le plus souvent des femmes victimes de la violence des hommes, sans pathos mais avec une réelle empathie. Un regard pessimiste qu’il est parfois difficile de soutenir mais qui toujours touche et émeut.

DES ÂMES TOURMENTÉES. Dans tous ses romans, Hervé Le Corre explore la souffrance humaine et ses effets dévastateurs. Il y sonde les âmes ainsi abîmées. Avec une question qui revient sans cesse : comment surmonter la perte d’un être cher ? Ou autrement dit : comment être dans la vie quand on navigue dans la nuit, au milieu des morts et de la misère ? Le flic Jourdan la connaît bien cette souffrance. Lui qui vit avec les fantômes des victimes qu’il côtoie au quotidien tandis que sa femme et sa fille s’éloignent inéluctablement. La femme battue aussi. Et tous les personnages que l’on croise dans cet inframonde de la nuit donnent une tonalité noire mais très humaine à ce roman crépusculaire. Et si la question sociale en toile de fond est bien présente, c’est à la trajectoire de ces êtres au bord de l’abîme que l’auteur nous attache.

UNE ÉCRITURE À LA SIMPLICITÉ BOULEVERSANTE. Les phrases sont le plus souvent courtes, pensées avec une économie de mots. Mais chaque mot sonne juste dans un style ciselé qui convoque beaucoup d’émotions. Et beaucoup de violence. Car Le Corre ne nous épargne rien. Ni l’odeur de la mort, ni la laideur des corps décomposés, ni la misère poisseuse.


Trois personnages. Des figures marquantes, qui ont comme point commun de se coltiner l’existence en pleine face avec une brutalité qu’ils affrontent tant bien que mal, versant parfois dans l’ignominie.

Louise vit sur le fil. Celui d’une précarité à laquelle elle échappe de peu grâce à son boulot d’auxiliaire de vie. Et celui d’une peur permanente, provoquée par la violence d’un ex qui la harcèle et la maltraite. Depuis une jeunesse dont les excès lui ont laissé davantage de souvenirs amers et de connaissances peu recommandables qu’une quelconque nostalgie, elle est à deux doigts de rejoindre la cohorte des paumées qui font la pute pour leur prochaine dose, en attendant qu’on les retrouve un matin crevées dans un coin. Mais il est hors de question de franchir la limite fatale. Parce qu’il y a Sam, son petit garçon, qui la fait se tenir droite et la maintient dans l’espoir solide de lendemains peut-être pas meilleurs, mais qui valent de toute façon la peine d’être vécus, puisqu’il est là.

Jourdan, lui, est au bout du rouleau. Inspecteur de police, il ne parvient plus à garder la distance avec le désespoir et la pourriture dont il est chaque jour témoin, hanté par les victimes que la barbarie met sur sa route. Il ne dort plus, ne trouve plus de sens à sa mission, s'éloigne irrémédiablement de ses collègues comme de ses proches, avec lesquels il ne communique plus depuis longtemps. L’impression que sa vie lui a échappé sans lui laisser une seule chance de la rattraper l’écrase.

Le dernier est un anonyme, un homme qu’une mère incestueuse et le souvenir d’une guerre dans le désert a détraqué. Devenu prédateur, il rôde, la nuit, dans Bordeaux, s’acharnant à coups de couteaux sur les prostituées qui ont eu le malheur de croiser sa route.

Leurs trajectoires se déroulent en parallèle, avec Jourdan comme vague trait d’union, son travail d’enquêteur le lançant sur les traces du meurtrier (sans grand succès, l’enquête piétine) ou lui faisant rencontrer Louise suite à une nouvelle agression de son ex. Leur détresse commune crée un sentiment de reconnaissance qu’ils réfrènent par pudeur et par crainte d’une déception de plus.

"Traverser la nuit" fait ainsi se côtoyer horreur et violence "ordinaire". L’ensemble est plombé d’une grisaille mortifère, qu’accentuent l’évocation d’une pluie que l’on dirait incessante et celle d’un ras-le-bol généralisé qui envoie dans la rue des milliers de quidams affublés de gilets jaunes.

La plume d’Hervé Le Corre est à la fois sombre et éloquente, qui nous immerge dans une urbanité obscure et sordide, de squats en logements misérables où survit, louvoyant entre misère et dangers, une faune qui reste, pour beaucoup, invisible.

Et au cas où cela ne suffirait pas, son final achève de nous assommer…


Hervé Le Corre alterne. Après un roman historique, le voilà de retour aujourd’hui, à Bordeaux et dans les environs, avec Traverser la nuit.

Louise vit seule avec son fils Sam. Elle fait des ménages et aide des personnes âgées. Elle vit dans la peur de Lucas, son ex, qui la harcèle et la tabasse. Quelque part la nuit, un homme tue des femmes, de multiples coups de couteau. Un flic épuisé, ne supportant plus la violence gratuite enquête, le commandant Jourdan. Etrangement, c’est le coup de folie d’un géant, récupéré saoul dans un abribus qui va faire basculer ces trois destins.

Hervé Le Corre donc alterne, mais ce qui ne change pas c’est son talent et l’émotion que dégage son écriture. Le lire après le roman australien De cendres et d’or ressemble à un cas d’école. Dans les deux cas, on a un tueur de femmes atteint de folie, des meurtres qui prennent, en partie, racine dans le passé, et un flic qui enquête. Et pourtant les deux romans n’ont rien à voir.

Dès le premier chapitre, Traverser la nuit vous remue les tripes. La folie, la souffrance, la violence et le désarroi. En pleine figure. Et des scènes cette introduction, qui vous secouent avec une superbe économie de moyens, il va y en avoir d’autres. Pas forcément des scènes qui soient des tournants de l’intrigue, parfois seulement un dialogue entre Louise et une petite mamie seule, très seule ; le désarroi d’un homme face à sa femme qui perd la tête ; l’épuisement de Jourdan confronté à des morts absurdes et atroces, à des coupables qui semblent vivre dans une autre réalité ; son accablement sans réaction quand sa femme, qu’il aime encore mais à qui il ne sait plus parler le quitte … Il y en a d’autres, toutes plus bouleversantes les unes que les autres.

Ces moments forts ne sont pas isolés, sans rapport les uns avec les autres. Au contraire ils dressent le portrait d’une ville, de la campagne environnante, d’une époque où des flics partent joyeusement tabasser des gilets jaunes, où un président nie la violence policière et un autre, ailleurs, ne trouve pas anormal qu’un policier tue un noir dans le dos … Ces incursions de l’actualité se font presque sans qu’on s’en aperçoive, au détour d’un titre entendu à la radio, ou d’une discussion.

Un roman qui touche, émeut, qui parle de violences faites aux femmes, de solitude, de folie, dans un décor de pluie battante, de brouillard et de nuit, de bord de Gironde et de ruelle du quartier Saint Michel.

Encore une très belle réussite d’Hervé Le Corre.

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