L'Homme aux lèvres de saphir
  • Date de parution 01/10/2004
  • Nombre de pages 512
  • Poids de l’article 258 gr
  • ISBN-13 9782743613099
  • Editeur RIVAGES
  • Format 171 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Policier historique Romans noirs France Ouvrage de référence de l'auteur

L'Homme aux lèvres de saphir

3.90 / 5 (373 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Paris, 1870. Une série de meurtres sauvages semble obéir à une logique implacable et mystérieuse qui stupéfié la police, fort dépourvue face à ces crimes d'un genre nouveau. Le meurtrier, lui, se veut « artiste » : il fait de la poésie concrète, il rend hommage a celui qu'il considère comme le plus grand écrivain du XIXe siècle, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, dont il prétend promouvoir le génie méconnu. Dans le labyrinthe d'une ville grouillante de vie et de misère, entre l'espoir de lendemains meilleurs et la violence d'un régime à bout de souffle, un ouvrier révolutionnaire, un inspecteur de la sûreté, et deux femmes que la vie n'a pas épargnées vont croiser la trajectoire démente de l'assassin. Nul ne sortira indemne de cette redoutable rencontre. Auteur confirmé, Hervé Le Corre

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  • Date de parution 01/10/2004
  • Nombre de pages 512
  • Poids de l’article 258 gr
  • ISBN-13 9782743613099
  • Editeur RIVAGES
  • Format 171 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Publié il y a de cela près de quinze ans, à une époque heureuse où les blogs littéraires n’existaient pas, L’Homme Aux Lèvres De Saphir bénéficie d’une nouvelle attention avec la parution de Dans L’Ombre Du Brasier, dernier roman très attendu d’Hervé Le Corre, devenu désormais l’une des grandes figures de la littérature noire française, qui reprend quelques personnages du premier opus évoluant à Paris en 1870 durant l’époque trouble de l’effondrement du Second Empire marquant la fin du règne de Napoléon III. Si les deux ouvrages peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre, L’Homme Aux Lèvres De Saphir se situe aux prémices de la période insurrectionnelle de la Commune alors que Dans L’Ombre Du Brasier dépeint les événements de la Semaine sanglante qui marque l’achèvement de cette épopée révolutionnaire. C’est au cœur de cette atmosphère crépusculaire que l’on assiste aux exactions d’un étrange tueur qui trouve son inspiration dans Les Chants de Maldoror, un texte en prose terrifiant d’Isidore Ducasse plus connu sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont.

A Paris en 1870, on trouve de bien étranges cadavres dans les rues de la capitale. Une série de crimes aussi terribles qu'absurdes présentant d'étranges similitudes avec ceux dépeint dans un texte sulfureux qu’un écrivain méconnu a publié à compte d’auteur et qui semble stimuler cet étrange meurtrier. Bien plus promptes à réprimer la canaille ouvrière qui se soulève, les forces de police paraissent complètement dépassées par ces crimes déconcertants d'autant plus que le tueur ne semble pas dénué de raison lui permettant ainsi d'échapper aux inspecteurs de la sûreté qui le traquent sans succès. Chargé de l'enquête, l'inspecteur Letamendia va parcourir les rues grouillantes d'une ville qui bruisse de fureur et de révolte réprimées dans le sang. Des bordels luxueux des grands boulevards aux ruelles crasseuses des quartiers populaires, l'assassin va bouleverser les destinées de tous ceux qu'il est amené à croiser dans sa quête sanglante qui rend hommage à celui qu'il considère comme le plus grand poète du XIXème siècle.

Avec Hervé Le Corre, on pourrait parler d’écriture pendant des heures. Le mot est précis, la phrase subtile et soignée pour composer une texte équilibré et saisissant de réalisme permettant ainsi au lecteur de s’immerger dans ce labyrinthe dantesque des rues de Paris durant la période du Second Empire avec cette sensation de fin de règne émanant d’un mouvement de fronde populaire qui prend racine au détour des cafés enfumés et des ruelles sombres des quartiers populaires. Pour restituer une telle atmosphère, l’auteur a su exploiter une documentation conséquente qu’il distille subtilement tout au long d’un récit qui parvient à saisir le contexte de l’époque sans jamais verser dans le verbiage historique pontifiant. Ainsi l’ouvrage se décline sur trois registres que sont la trame romanesque intégrant parfaitement la toile de fond historique mettant à son tour en évidence une dimension sociale sans fard d’un milieu ouvrier surexploité et opprimé.

L’Homme Aux Lèvres De Saphir emprunte donc son titre à un extrait du texte d’Isidore Ducasse, Les Chants de Maldoror devenant la source d’inspiration d’un criminel d’un genre nouveau qui sévit dans les rues de Paris en éviscérant quelques victimes innocentes en fonction de ses envies et de son aspiration à illustrer la prose du texte qu’il revisite à sa manière. Centré autour du parcours de ce tueur que l’on identifie très rapidement, l’auteur met en scène une traque captivante qui nous permet de parcourir les lieux emblématiques de la capitale et de découvrir les différents protagonistes qui vont croiser sa route. Le récit s’articule donc essentiellement autour d’un chassé-croisé entre le tueur Henri Pujol, l’inspecteur Letamendia, un enquêteur plein de ressource s’appuyant sur de nouvelles méthodes d’investigation, et Etienne Marlot, un jeune ouvrier qui vient de débarquer à Paris en manquant de se faire étriper par le meurtrier qu’il est en mesure d’identifier. Adoptant, au gré des chapitres, le point de vue de ces trois personnages, on assiste à ces rapports de force qui basculent parfois en fonction des événements qui s’enchaînent à un rythme palpitant coïncidant avec l’époque mouvementée dans laquelle ils évoluent. Ainsi les crimes perpétrés par Pujol, l’assassin solitaire, prennent une autre résonance lorsque l’auteur dépeint ces insurgés qui se font massacrer sur les barricades qu’ils ont érigées pour faire face aux forces de l’ordre. Une époque sanglante propice aux tueries massives ou solitaires. Mais la représentation ne serait pas complète s’il n’y avait pas ces portraits de femmes magnifiques qui traversent le récit à l’instar de Garance, cette jeune ouvrière révoltée accompagnant Etienne tout au long de son périple ou de Sylvie, cette prostituée courageuse qui nous invite dans les arcanes feutrées des bordels de Paris et qui va apporter son aide à l’inspecteur Letamendia, ceci au péril de sa vie. Loin d’être des faire-valoir, ces femmes de condition modeste apportent un éclairage édifiant sur leurs conditions effroyables dans un monde où l’inégalité devient une norme sociétale qui ne laisse place à aucune forme d’espoir comme on le constatera d’ailleurs au terme d’un récit sans concession.

Récit d’aventure combinant la dérive sanglante d’un tueur, aux terribles événements qui ont jalonné la période mouvementée de la fin du Second Empire, L’Homme Aux Lèvres De Saphir est un roman ample et somptueux donnant, à n’en pas douter, ses lettres de noblesse au roman populaire comme son auteur n'a d'ailleurs jamais cessé de le démontrer au gré d'ouvrages tels que Du Sable Dans La Bouche, Prendre Les Chiens Pour Des Loups ou Après La Guerre et bien d'autres qu'il faut découvrir impérativement. A lire ou à relire. 

Le pitch

Paris en 1870. Un assassin (pas encore appelé serial killer) reproduit, avec une série de meurtres sauvages, les Chants de Maldoror de Lautréamont. Sombre, documenté, flippant.


Pourquoi je vous le conseille ?

Pour le réalisme de la restitution de cette époque très agitée où l’on respire l’atmosphère sombre et poisseuse des rues parisiennes de l’époque. Pour le voyage dans le temps où des personnages de fiction croisent Isidore Ducasse, compte de Lautréamont, Eugène Varlin et Louise Michel. Pour l’attachement qui nous lie très vite aux personnages. Parce que ce roman ressemble à s’y méprendre à un classique du XIXème.

UN PEUPLE EN COLÈRE. Dans une ambiance de fin de règne impérial, Paris gronde. La police emploie toute son énergie à surveiller la canaille ouvrière, à étouffer ses pulsions révolutionnaires. Le Corre fait un portrait saisissant de ce Paris crasseux, misérable où grouille un peuple exsangue. Un peuple qui crève de faim mais toujours combatif et qui rêve de révolution.

DES PERSONNAGES BIEN TREMPÉS. Il y a le pauvre Etienne, tout juste débarqué du Creusot, qui tombe né à né sur l’assassin… vraiment pas de bol. Et Sylvie, la fille de joie, qui rêve à des lendemains meilleurs. L’inspecteur Letamandia, flic d’origine basque aux méthodes modernes, que la corruption de ses condisciples fait enrager. Et aussi Riton la coupole, Fernand le Niçois, Fredo la langouste. Tout un programme. Un monde interlope fascinant à découvrir.

UN CLASSIQUE DÈS SA SORTIE. C’est incroyable. L’écriture de Le Corre est à la fois lyrique et précise. On voit et on sent les faubourgs crasseux, les sombres coupe-gorges ; ce Paris grouillant de vie et de misère. Ce sentiment de réalisme est édifiant.



Paris, 1870. Une série de meurtres sauvages semble obéir à une logique implacable et mystérieuse qui stupéfie la police, fort dépourvue face à ces crimes d’un genre nouveau. Le meurtrier, lui, se veut « Artiste » : Il fait de la poésie concrète, il rend hommage à celui qu’il considère comme le plus grand écrivain du XIXe siècle, Isidore Ducasse dit le comte de Lautréamont, dont il prétend promouvoir le génie méconnu.

Dans le labyrinthe d’une ville grouillante de vie et de misère, entre l’espoir de lendemains meilleurs et la violence d’un régime à bout de souffle, un ouvrier révolutionnaire, un inspecteur de la Sûreté, et deux femmes que la vie n’a pas épargnées vont croiser la trajectoire démente de l’assassin. Nul ne sortira indemne de cette redoutable rencontre.

Une plongée dans le Paris du XIX siècle, avec toute la promiscuité, la violence, la prostitution, le crime et la pauvreté de cette ville meurtrie par la guerre de 1870 qui opposa le Second Empire français au Royaume de Prusse, une ville au bord de l'explosion sociale. Une intrigue savamment ficelée et un suspens présent du début à la fin. Des références littéraires à foison, d'ailleurs l'histoire est bâtie autour de l'écrivain Isidore Ducasse alias le Comte de Lautréamont dans une mise en scène (et en boucherie) de son oeuvre "les chants de Maldoror". Au hasard des pages on croisera également Louise Michel et bien d'autres personnalités. Les personnages hauts en couleurs sont remarquablement servis par l'écriture singulièrement puissante d'Hervé Le Corre.

La violence de l'assassin, la montée de sa folie et l'orchestration machiavélique de tous ses meurtres sont incroyablement bien décrits, avec en toile de fond une question : la vénération pour un artiste ou une oeuvre d'art peut-elle expliquer ou justifier des débordements meurtriers ? L'homme sombre dans une espèce de démence sanguinaire, se substituant au Maldoror du roman de Ducasse, personnage maléfique doué de pouvoirs surnaturels.

Un roman qui se dévore, formidablement bien écrit, un réel plaisir de lecture, je vous le recommande chaudement ! ce roman a reçu le prix Mystère de la critique ainsi que le Grand Prix du roman noir de Cognac en 2005.


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