Après la guerre
  • Date de parution 13/05/2015
  • Nombre de pages 576
  • Poids de l’article 290 gr
  • ISBN-13 9782743631550
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Policier historique Thriller Romans noirs Algérie France Ouvrage de référence de l'auteur

Après la guerre

4.11 / 5 (627 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Bordeaux dans les années 50. La Seconde Guerre mondiale est encore dans toutes les mémoires et pourtant, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a déjà commencé : de jeunes appelés partent pour l'Algérie. C'est dans ce contexte qu'une série d'événements violents se produisent. Le commissaire Darlac, qui s'est compromis pendant l'Occupation, est lui-même bientôt happé par cette spirale de violence...Prix du Polar européen du Point, Prix Landernau (Espaces culturels Leclerc), Prix Michel Lebrun, Meilleur Polar de l'année du Palmarès Lire 2014.

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  • Date de parution 13/05/2015
  • Nombre de pages 576
  • Poids de l’article 290 gr
  • ISBN-13 9782743631550
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Années 50.Bordeaux est aux mains d’un jeune et beau maire dont la mission est de retaper "cette grande traînée et sa marmaille de bourgeois, de négociants en vin, de flics, de journalistes locaux toujours contents au bout de leur nouvelle laisse". Ce qui devrait se faire sans mal : on est là dans la capitale, calme et ordonnée, de la modération politique, qui a prouvé, une dizaine d’années auparavant, qu’elle savait faire le ménage de manière redoutable et efficace… Mais après la guerre, la guerre souvent continue, silencieuse, invisible. Les morts parfois reviennent, et ce ne sont pas toujours ceux qu’on espérait revoir… 

C’est ce que va apprendre le commissaire Albert Darlac, salaud notoire, homme froid, cynique et redoutablement malin dénué de tout principe hormis celui de tirer profit de toute situation et d’exercer son insidieux ascendant. Un de ceux qui pendant l’occupation se sont rangés du côté des plus forts, reprenant ensuite leur place parmi les vraies ordures et les faux résistants, ceux qui ont senti le vent tourner en 43, se sont inventé des actes de bravoure et fabriqué des alibis. Mais silence… il s’agit, conformément au pacte tacite passé entre le maire et le chef de la police, de réveiller la "belle endormie" sans pourrir l’ambiance avec le souvenir de ses cauchemars. D’ailleurs, une nouvelle guerre, qui ne dit pas son nom, distraie déjà les esprits… 

Pour l’heure, Darlac enquête justement sur l’assassinat d’un truand dont les accointances avec la police de l’occupation et notamment avec le commissaire étaient de notoriété publique. Et lorsque sa propre fille, seule personne au monde à qui il voue quelque affection, se fait agresser par un inconnu, il est conscient qu’il ne peut s’agir d’une coïncidence. L’incapacité d’un homme à tirer un trait sur les abjections du passé entraîne Darlac dans un bras de fer avec un mystérieux narrateur rescapé des camps, ex-flambeur des nuits bordelaises, qui entre souvenirs de l’horreur et vengeance à accomplir, est bien déterminé à avoir la peau du commissaire.  

Le rapport avec Daniel, jeune mécano fan de cinéma appelé en Algérie, ou avec Annette, la magnifique et soumise épouse de Darlac ? Avec Abel, qui agonise d’une longue maladie aux côtés de Violette, la volcanique putain qu’il a sortie du trottoir et qui depuis partage sa vie ?

Je vous laisse le découvrir au fil de ce roman à la fois dense et haletant… 

A cette occasion, Hervé Le Corre non seulement vous embarque pour une intrigue policière efficace, portée par des scènes d’action percutantes, à la précision parfois cinématographique, mais surtout vous fait louvoyer, au fil d’un sombre lyrisme, au cœur d’une ville, vous immergeant dans son atmosphère. Une ville crasseuse et humide, couverte d’un voile gris qui semble suinter de la noirceur de la pierre et que même le soleil ne parvient à soulever, une ville qui pue le gas-oil, le salpêtre de ses caves de pierre et la vase de son fleuve brun. Une ville dont on visite les troquets ouvriers, les bouges à truands, et les bordels glauques, mais aussi les quais, avec ses entrepôts et les chais des grands négociants en vins, les quartiers dont les effondrements et les béances témoignent encore des bombardements… Par contraste, des incursions en Algérie, aux côtés du jeune Daniel qui découvre, horrifié, qu’il aime faire la guerre, nous font plisser les yeux sous l’implacable soleil qui brûle les étendues caillouteuses parsemées de rares buissons secs et malingres. 

"Après la guerre", enfin, vous met à hauteur des retentissements discrets mais abominables de l’Histoire, dans une ville où résonnent encore pour certains, marqués par la terreur des rafles et de la torture, le bruit des bottes, une ville où règne une paix viciée, plombée par la détresse des survivants et l’impunité des bourreaux ou de ceux qui ont tiré profit de l’horreur, la lâcheté de ceux qui ont laissé faire, et surtout par la chape de silence posée sur toute cette ignominie.

A lire.


Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale et où rôde la silhouette effrayante du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l’Occupation et n’a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé ; de jeunes appelés partent pour l’Algérie.

Daniel sait que c’est le sort qui l’attend. Il a perdu ses parents dans les camps et, recueilli par un couple, il devient apprenti mécanicien. Un jour, un inconnu vient faire réparer sa moto au garage où il travaille. L’homme n’est pas à Bordeaux par hasard. Sa présence va déclencher une onde de choc mortelle dans toute la ville, tandis qu’en Algérie d’autres crimes sont commis…

Impossible de sortir indemne de ce roman. Hervé Le Corre, écrivain au talent immense, s’est cette fois-ci surpassé. Tout est remarquable, l’histoire, les personnages, l’écriture. C’est sombre et tragique, une descente dans les ténèbres et la noirceur de l’âme humaine.

On y découvre la ville de Bordeaux sous un jour saumâtre, engluée dans son passé de collaboration et qui n’en fini pas d’expurger ses fantômes. Bordeaux ville ambiguë à la fois ouvrière et bourgeoise, cachée dans ses zones d’ombre qu’elle voudrait bien oublier et ne plus voir, coincée derrière des simulacres de bienséance. Cette ville qui n’est que le miroir de son pays, divisée entre le triomphe des victorieux et la honte des lâches.

N’espérez pas trouver un quelconque happy end, ici on est dans le réel, il n’y a pas de bons et de méchants, il n’y a pas de héros, il ne s’agit que d’hommes et de femmes profondément humain dans toute l’acceptation de ce mot, c'est-à-dire pétri de bienveillance et de courage, de cruauté et de peur. Rien de tranché, pas de noir ou de blanc, mais la palette des gris est d’une amplitude hallucinante.

C’est une fresque magnifique. Des destins croisés; des vies amochées, des vengeances larvées. J’y ai trouvé des accents célinien, non pas dans l’écriture, car Hervé Le Corre ne donne pas dans le même registre ni dans le même lyrisme, mais dans le choix et la description de ses personnages. Pas de concession, aucun besoin de fabriquer des héros ni de montrer l’exemple. Dans ce roman il y a de la pourriture, de la fatalité et toute la saloperie dont les êtres humains sont capables.

L’histoire se passe d’ailleurs dans une époque trouble, quelques années après la Seconde Guerre mondiale et pendant les « événements » d’Algérie. Rien n’a été digéré, les collabos d’hier sont aux postes clé et possèdent le pouvoir. Le mensonge est partout, seules comptent les apparences. Le commissaire Darlac, salaud ordinaire, ignoble, véreux et violent est à lui seul le reflet d’une partie de cette société d’après-guerre paralysée par les non-dits et la dissimulation. Cette duplicité touche la société elle-même, mais s’immisce également dans la vie intime, dans les maisons et les alcôves.

Tout est hypocrisie et délation. Les aînés avancent dissimulés et nagent en eaux troubles, les plus jeunes sont perdus et corrompus par cette guerre coloniale d’un autre âge. Des trajectoires chaotiques, des destins brisés, pas de rédemption, des vies à traîner avec leurs impostures et leurs fantômes.

Plane derrière tout ça l’ombre bien réelle du procès Papon, qui en son temps avait eu un retentissement médiatique formidable, aussi bien pour le personnage et sa condamnation pour complicité de crimes contre l’humanité alors qu’il était Secrétaire Général de la préfecture de la Gironde que pour la mise à jour et la compréhension globale du régime de Vichy. Sans oublier le rôle qu’il a eu en tant que Préfet de police et sa responsabilité dans la répression sanglante du 8 février 1962 (affaire de la station de métro Charonne).

Je ne vais pas vous en dire plus, il faut lire ce roman somptueux. Pour l’Histoire avec un grand « H », je n’en n’ai pas parlé mais lisez-le aussi pour les femmes de ce récit, victimes expiatoires ou femmes de mauvaises vie, brisées de toute façon, pour l’écriture splendide, organique, flamboyante et ciselée d’Hervé Le Corre, pour l’atmosphère étouffante et cette plongée, que l’on préférerait en apnée, dans la putréfaction, l’impossible oubli et la colère, peut être aussi pour comprendre l’importance de la résilience et mettre un doigt sur ses propres ambivalences.

C’est magnifique et parfois jubilatoire. Du grand Art !


Hervé Le Corre est un auteur rare. Après Les cœurs déchiquetés, on attendait depuis cinq ans. Cela valait la peine, Après la guerre est une magnifique réussite.


Bordeaux dans les années cinquante. Les plaies de la guerre sont loin d’être cicatrisées et une autre pointe son nez, au sud, en Algérie. Le commissaire Darlac est une pourriture. Collabo il a réussi à passer au travers de l’épuration de la libération et, grâce à un réseau de pourris de tous types, chez les flics autant que chez les truands, il tient la ville malgré ceux qui voudraient bien avoir sa peau. Daniel a vingt ans, il travaille dans un garage et s’apprête à partir en Algérie. Ses parents ont été pris dans une des dernières rafles de la guerre et sont morts dans les camps. Un jour un homme débarque au garage, pour faire réparer une moto. Un revenant qui va faire remonter à la surface ce que tant de gens veulent cacher. Pendant ce temps, en Algérie …

Il y a les polars prêt à porter, tout-venant. Hervé le Corre livre ici le haut de gamme du sur-mesure dans la grande tradition. Le classique dans sa perfection, un peu comme les meilleurs films de Clint Eastwood … Cela paraît presque simple, ou naturel, tant la richesse et la puissance du roman s’appuient sur une écriture et une construction qui évite toute esbroufe pour se concentrer sur l’essentiel.

L’essentiel commence avec les personnages. Le flic pourri, ses comparses, sa famille ; Daniel et ses peurs, ses doutes face à la guerre, la difficulté de rester fidèle à des valeurs pas toujours très claires à vingt ans quand on est confronté à la souffrance, la peur, la mort ; et les autres, marqués par le passé, fracassés, révoltés ou résignés, valeureux, lâches, pourris … Des personnages complexes et incarnés, dont on ressent les doutes, les rages, les envies et qui portent le roman tout au long de ses cinq cent pages.

La ville de Bordeaux ensuite, sale, à peine sortie de la guerre, peinant à digérer ses traumatismes et ses trahisons, à l’image du pays. Une ville grise et humide, dont les rues sombres sentent non pas le grand cru mais la vinasse et la vase de la Gironde.

Tous ces personnages, la ville, mais aussi l’Algérie participent à une danse macabre, lente spirale qui, au gré d’une intrigue éclatée entre les différents protagonistes entraine le lecteur vers un final inévitable. Comme dans la spirale, les différents bras tournent les uns autour des autres, se rapprochant petit à petit d’un centre qui ne peut être que tragique.

A tous ces ingrédients qui, à eux seuls, donneraient déjà un excellent polar il faut ajouter la saisissante peinture de toute une époque historique trouble. Cette époque où les vilains secrets de la guerre, les compromissions de la collaboration, les petits arrangements de la libération, les rancœurs et les haines qui en découlent, les envies de vengeance où les douleurs insupportables se mêlent à d’autres drames en devenir en Algérie.

Hervé le Corre excelle dans la description ô combien difficile de toutes ces souffrances. Il excelle car il arrive à écrire l’indicible de façon crédible, sans tomber dans le voyeurisme ni le pathos dégoulinant. Il émeut, terriblement, dans la dignité. Et cela donne une très grande force à ses personnages et à son roman.

Nous avons attendu cinq ans, cela valait la peine, un grand roman à découvrir absolument.

Après l’excellent polar historique Après la guerreHervé Le Corre revient à notre époque avec le non moins excellent Prendre des loups pour des chiens.


Franck sort de prison. Il s’attend à voir Fabien, son frère avec qui il a commis le braquage qui l’a envoyé au trou. Et profiter avec lui de l’argent. Mais c’est Jessica qui vient le chercher. Jessica et ses yeux bleus gris qui semblent capter la lumière. Jessica la copine de son frère qui lui annonce que Fabien est en Espagne pour affaires et qu’il rentrera dans une ou deux semaines.

En attendant, Franck peut loger dans une caravane, sur le terrain de la famille. Une famille vénéneuse qui trempe dans des trafics louches. Le père et la mère, hostiles, la très troublante jeune femme, et Rachel, sa fille, étrange gamine qui ne parle presque jamais. Dans un no man’s land écrasé par la chaleur estivale, les choses ne peuvent que déraper.

Vous l’avez sans doute lu ici ou là sur les blogs qui ont déjà parlé de ce dernier roman d’Hervé le Corre, il touche ici à la quintessence du noir tel qu’on l’aime quand on aime Jim ThompsonDavid Goodis ou Harry Crews, pour n’en citer que trois.

Si l’on s’en tient au squelette de l’intrigue, on a tous les clichés : la femme fatale, le looser sortant de prison pris dans une situation à laquelle il ne comprend rien, le personnage (le frère) qu’on attend et qui n’apparaît jamais, l’environnement vénéneux … Et la situation qui se dégrade inexorablement dès que le personnage principal essaie d’en sortir.

Des dizaines de polars sont construits sur ce schéma, beaucoup sont sans intérêt, quelques-uns, dont Prendre les loups pour des chiens sont magnifiques. Pourquoi ? Ce n’est pas toujours facile à dire mais je peux avancer quelques pistes. Et me risquer à mon tour à un cliché : l’écriture.

Parce qu’Hervé le Corre excelle dans la description de lieux étouffants (même en pleine nature), qu’il nous fait ressentir, dans notre chair, la chaleur étouffante, les moustiques, l’ennui, l’odeur des pins et de la terre surchauffée. Parce que le contraste avec la fraicheur limpide d’une nuit près de la montagne est saisissant.

Parce que son personnage de Jessica est inoubliable, fantasme incarné. Ses yeux en particulier hypnotiques, fascinants et effrayants en même temps vont regarder le lecteur un bon moment. Parce que l’étrangeté de la gamine prend aux tripes ; et qu’il laisse, jusqu’au bout, des zones d’ombre et de mystère qui vont, longtemps après qu’il ait refermé le bouquin, hanter le lecteur.

Parce qu’il est capable de la plus profonde noirceur, qu’il sait magnifiquement rendre le sentiment d’une famille toxique, mais qu’il n’hésite pas à écrire, du fond de cette noirceur, des pages limpides et étincelantes qui amènent une lueur d’espoir et la possibilité d’une rédemption et d’une sortie. Et parce qu’il ose terminer de façon ouverte laissant à ses personnages, et au lecteur, le choix de leur avenir.

La seule chose qui me reste à dire est : Lisez absolument Prendre des loups pour des chiens.

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