Terreur
  • Date de parution 07/10/2010
  • Nombre de pages 1056
  • Poids de l’article 545 gr
  • ISBN-13 9782266191173
  • Editeur POCKET
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Policier fantastique et supranaturel

Terreur

4.09 / 5 (907 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le 19 mai 1845, le HMS Erebus et le HMS Terror quittent l'Angleterre sous les vivats de la foule. Avec ces navires, le vénérable sir John Franklin entend enfin percer le mythique passage du Nord-Ouest. Mais à l'enthousiasme succèdent bientôt la désillusion, puis le drame... Mal préparée, équipée et dirigée, l'expédition se retrouve prisonnière des glaces et de la nuit polaire. La mort frappe. La maladie se répand. La faim, la mutinerie et la folie couvent. Et rôde une mystérieuse et terrifiante créature, incarnation des peurs ancestrales de l'homme face aux éléments. Le 19 mai 1845, cent vingt-neuf hommes partaient pour un voyage au bout de l'enfer blanc. Combien en reviendront vivants ? " Tout le livre, parsemé de descriptions hallucinantes de l'enfer blanc, à la fois terrifiant et poétique, est porté par un souffle qui en fait bien plus qu'un page turner accompli. " Hubert Prolongeau – L'Obs International Horror Guild Award du meilleur roman - 2008 ; Prix Bob-Morane du meilleur roman étranger - 2009.

En stock

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  • Date de parution 07/10/2010
  • Nombre de pages 1056
  • Poids de l’article 545 gr
  • ISBN-13 9782266191173
  • Editeur POCKET
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

L’excellente chronique de Boudicca m’avait donné envie de me pencher sur ce roman de Dan Simmons. Puis l’adaptation récente en série a achevé d’éveiller ma curiosité. Aussi quand j’ai vu que le roman était disponible à la médiathèque de ma ville, je l’ai emprunté. J’ai eu un peu peur au début:700 pages en grand format, écrit petit, ça fait beaucoup! Pourtant, une fois le livre commencé, j’ai été très prise par le récit et une toute autre peur m’a étreinte.

Tout d’abord, il faut savoir que le roman se fonde sur des faits réels, romancés bien entendu, et auxquels Dan Simmons a ajouté un part de surnaturel. Mais cette part est somme toute assez minime et c’est surtout l’aspect historique et humain qui prime. En mai 1845, deux navires, le HMS Erebus et le HMS Terror, quittent l’Angleterre pour tenter de trouver le passage Nord-Ouest entre le Groenland et le Canada, ce qui avait pour but de relier l’océan Pacifique et l’océan Atlantique. Cette expédition appelée expédition Franklin fut prise dans les glaces et disparut. On ne sait pas exactement ce qui arriva aux 129 hommes dirigés par le capitaine John Franklin, secondé par le capitaine Francis Crozier. Le roman est paru en 2007 et à cette époque, on savait peu de choses sur le destin de l’expédition. Depuis, les épaves des 2 bateaux ont été retrouvées, une en 2014 et la seconde en 2016. Quelques éléments ont permis de savoir le chemin qu’avaient pris les bateaux et des corps ont été retrouvés sur des îles entre le Canada et le Groenland. On sait que le capitaine Franklin est mort le 11 juin 1847 et que beaucoup d’hommes étaient morts avant lui. Cependant, beaucoup de questions sont encore sans réponses concernant la destinée exacte de tout l’équipage.

En partant de ce fait réel, Dan Simmons donne une version de ce qui aurait pu se produire. Même s’il y a des éléments surnaturels, le roman est très réaliste, peut-être même trop à certains passages. Rien n’est épargné aux marins de l’expédition : conditions climatiques désastreuses, nourritures avariées, maladies, lutte contre le froid. Et quand on croit que rien de pire ne pourra leur arriver, et bien on se trompe lourdement et un nouvel élément vient se rajouter pour nous rappeler que les hommes sont peu de choses face aux dangers de la nature.

On pourrait presque se demander si le surnaturel avait raison d’être dans un tel roman étant donné la portée du sujet. Et bien oui, Dan Simmons s’en tire d’une main de maître avec ce roman en faisant un roman très angoissant, un roman qui tient de plusieurs registres et qui mêle habilement histoire, surnaturel et tragédie. L’horreur dans ce roman prend ainsi plusieurs formes : un enfer de glace qui emprisonne les hommes, un monstre inconnu qui rôde, et l’horreur dont sont capables les hommes entre eux. Et malgré toute l’ampleur des deux premières, celle des hommes apparaît comme étant la pire de toute, la plus dénuée de sens. La créature qui rode autour de l’expédition fait un peu penser au Gritche d’Hypérion, l’utilisation qui en est faite est sensiblement la même, sa présence contribue à augmenter l’angoisse, même si la présence physique de la créature est très limitée. L’autre aspect fantastique vient des légendes inuit qui donnent un aspect un peu poétique au récit, et que j’ai beaucoup appréciées.

Le rythme du roman est assez lent et on peut lui reprocher quelques longueurs. Mais là où Dan Simmons réussit un véritable tout de force, c’est dans sa manière d’installer l’angoisse tout au long du récit. La peur s’installe très vite et de plusieurs manières. On sent très vite le huis clos, l’enfermement qui prend très vite le lecteur à corps. Moi qui suit claustrophobe, j’ai eu du mal avec certains passages et pas seulement à l’intérieur des bateaux mais aussi dans l’enfer de la glace qui emprisonne. Le désespoir est presque palpable d’autant plus que l’on sait que c’est inspiré d’une histoire véridique. Cette angoisse culmine à certains moments du récit et empêche de poser le livre. L’écriture de l’auteur et la très bonne traduction rendent le récit crédible, immersif et très prenant.

Un autre point fort du roman est ses personnages. Ils sont très fouillés et attachants (pour une grande partie). L’auteur prend le temps de les présenter, de parler de leur passé, de leurs habitudes donnant une personnalité propre à chacun. Beaucoup de chapitres sont vus depuis le point de vue de Crozier, un personnage extrêmement bien réussi mais d’autres sont écrits selon le point de vue d’autres membres de l’expédition. Cette narration permet de mieux connaitre les personnages et de voir la manière dont chacun perçoit ce qui se passe.

Terreur est donc un excellent roman, maîtrisé de bout en bout, angoissant à souhait, inspiré par une histoire terrible. L’utilisation du surnaturel donne une dimension supplémentaire à ce récit sombre et inquiétant porté par des personnages crédibles et travaillés. En un mot, une grande réussite!


En 1845, l’expédition maritime Flanklin, composée des navires HMS Erebus et HMS Terror, part vers l’Arctique en espérant découvrir le mythique passage du Nord-Ouest qui relierait l’Atlantique et le Pacifique par le nord du Canada. Personne ne reverra jamais aucun membre des équipages ; seuls quelques rares vestiges trouvés des années voire un siècle plus tard suggèrent de maigres pistes sur le destin des quelque 129 marins.


Sur cet événement historique pourtant peu joyeux, l’auteur a imaginé un récit entraînant, un pavé maîtrisé où différents narrateurs — des officiers et des subalternes — vivent le froid, la faim, la peur, l’espoir et le désespoir, les morts successives de leurs coéquipiers, et surtout la terreur devant un ennemi qui les pourchasse. Car une créature rode, attrape et tue les marins sur cette mer gelée.


La touche fantastique, qui s’insinue lentement dans le roman avec cette créature, est renforcée par la présence d’une jeune Esquimaude muette — sa langue ayant été arrachée — et dont les faits et gestes restent mystérieux. Les plus superticieux de l’équipage vont rapidement lui attribuer une influence sur le cours des événements, au grand damne des officiers plus rationnels.


La Terreur, c’est le nom d’un des bateaux pris dans les glaces et qui menace de céder sous la pression. La Terreur, c’est la créature mystérieuse, presque invisible, qui se repaît de chair humaine. La Terreur, c’est la maladie, la nourriture avariée, la promiscuité, les tensions entre les hommes. Dans cet enfer, des membres d’équipages s’avèrent retors tandis que leurs collègues restent fidèles à leurs principes, dont le commandant de l’expédition, Franklin, incompétent pour le malheur de tous. Un cadre où la comédie humaine — ou plutôt, la tragédie — bat son plein avec les risques de mutinerie et les mauvaises décisions. On retrouve ici un thème typique des romans d’horreur : la menace du surnaturel n’est rien par rapport à la menace des humains.


Les récits des narrateurs s’entrecroisent et n’ont pas la même temporalité : certains citent la mort d’un autre personnage, qu’on retrouve ensuite quelques jours plus tôt relatant sa propre histoire ; et le lecteur curieux dévore le livre pour savoir comment il a perdu la vie. On se doute de la fin, et on apprécie que l’auteur ait su ménager, malgré tout, un suspense haletant.


La connaissance de la vie des marins de la Royal Navy du XIXe siècle ressort de chaque page, les navires devenus des prisons sont détaillés dans le moindre recoin, et on comprend que l’auteur s’est intensément documenté. L’exploration de l’âme humaine n’est pas oubliée, loin de là, grâce à une galerie de personnages fouillés et crédibles qui forment un récit choral où chaque voix apporte sa vision des événements et de la créature meurtrière.


Roman historique, roman d’aventures, roman de survie, mais aussi roman fantastique où l’horreur est tapie dans l’ombre, Terreur sait surprendre le lecteur grâce à une fin que j’ai beaucoup appréciée.


À lire pour tous ceux qui souhaitent un récit solide et prenant.

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