
La millième nuit
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Alastair Reynolds fait son entrée au sein des éditions Le Bélial’ avec une novella dans la collection Une heure Lumière intitulée La millième nuit. Le livre, Thousandth Night en VO, date de 2005. Depuis, l’auteur a écrit un roman, House of Suns (2010) se déroulant dans le même univers. Un autre roman de l’auteur, Éversion est prévu également chez Le Bélial en 2023 avec Pierre-Paul Durastanti à la traduction. Concernant La millième nuit, on retrouve Laurent Queyssi pour la traduction.
Nous sommes dans un futur très très lointain. L’humanité a colonisé l’espace et quitté son berceau. Dans ses voyages, l’humanité a trouvé des mondes nouveaux, des traces de civilisations disparues, et elle a su s’adapter à ces différents environnements. Suite à ces adaptations, un certain nombre de lignées avec des différences notables ont vu le jour. Le roman suit une de ces lignées, la Gentiane, nommée ainsi car elle est constituée de 1000 clones d’Abigail Gentian. Ceux-ci sont quasiment immortels et occupent leur temps à parcourir l’univers à bord de vaisseaux gigantesques pour trouver des informations sur des civilisations ou pour l’explorer. Les voyages peuvent durer de nombreuses années car ils sont limités par la vitesse de la lumière. Les membres de cette lignée ont pour habitude de se réunir tous les deux cent mille ans pour des Retrouvailles. Durant ces grandes festivités qui durent 1000 jours et 1000 nuits, chacun va partager son fil, c’est-à-dire ses souvenirs sur la période écoulée.
Le roman va s’attarder plus particulièrement sur deux membres de la lignée Gentiane très proches l’un de l’autre, Campion et Purslane. Lors des souvenirs d’un des clones, Purslane va remarquer de légères incohérences et en faire part à Campion. Tous deux vont être amenés à enquêter sur ces faits, et faire d’étranges découvertes pouvant mettre à mal la lignée. Ils vont être en proie à de nombreux questionnements, essayant de dénouer la trame des événements et de lever le voile.
L’univers imaginé par Alastair Reynolds a une dimension et une ambition folle. Les protagonistes ne sont pas limités par le temps, ni l’espace. Découvrir de nouveaux mondes prend du temps, mais après tout ce n’est pas gênant car les membres de la lignée Gentiane disposent du temps qu’ils veulent. Il met en jeu des faits que l’on a du mal à imaginer, autant en terme de temps que d’espace, et donne ainsi véritablement le vertige.
Même chose au niveau de la technologie existante. Elle est impressionnante, leur donnant des pouvoirs quasiment fabuleux comme créer des iles entières selon leurs volontés. Alaister Reynolds fait preuve dans ce roman d’un sense of wonders peu commun qui n’est pas sans rappeler celui de A dos de crocodile de Greg Egan publié dans la même collection, qui mettait aussi en jeu des échelles de temps gigantesques. Cependant, il fait le choix de situer son intrigue sur une période assez courte de 1000 jours, soit un peu moins de 3 ans ( ce qui n’est rien comparé aux durées de vie des membres de la lignée). Tout se déroule sur un planétoïde où se trouve uniquement les membres de la lignée, ce qui en fait un lieu clos avec aucun personnage étranger ne pouvant intervenir. Le récit devient ainsi une enquête fonctionnant sur le modèle du huis-clos. Alastair Reynolds créé de cette manière une histoire prenante, à la fois pour son côté thriller et pour son univers.
La Millième nuit est ainsi un livre qui nous rappelle pourquoi on aime autant la science-fiction et cette collection Une heure lumière, capable de nous proposer un voyage traversant les immensités du temps et de l’espace en peu de pages. L’auteur réussit à rendre son récit efficace en privilégiant l’aventure et l’enquête en huis-clos, dévoilant son univers par petites touches et en mettant plein les yeux à son lecteur par la même occasion.
Dans la conclusion de ma chronique sur Éversion, j’avais exprimé l’envie pressante d’en découvrir plus à propos d’Alastair Reynolds et de son travail. Heureux hasard, Le Bélial’ m’avait déjà donné la chance de pouvoir le faire il y a quelques mois avec la sortie de la lecture qui nous concerne aujourd’hui, dans le désormais inénarrable écrin de la merveilleuse collection UHL.
Nous y voilà donc. Et se confirme ainsi que le sieur Reynolds est définitivement un auteur très intéressant à suivre, bien que mon enthousiasme sera ici un peu moins retentissant : juste une malheureuse question de timing et d’humeur.
D’un côté nous avons donc un récit empreint d’une certaine poésie Hard-SF que n’aurait pas renié un certain auteur australien trop massif pour être ignoré, tout comme une redoutable efficacité dans le déroulement d’une intrigue proche d’une enquête policière ; simplement assaisonnée de high-concepts nécessaires à la confection d’un univers situé des centaines de millénaires dans le futur. Du bon gros sense of wonder comme on en fait rarement, avec juste ce qu’il faut de vulgarisation pour ne perdre personne en chemin et rendre l’ensemble aussi digeste que captivant, en somme : nickel-chrome.
De l’autre côté, par contre, nous avons, à mon sens, un récit alourdi par une chape de plomb mélancolique et un brin cynique, prêtant à l’humanité ses éternels défauts de conception, malgré des éons de progrès techniques ; les mêmes calculs dénués d’empathie, les mêmes écueils de vacuité, avec simplement quelques millénaires de décalage et des variations dans l’emballage.
Alors forcément, puisque j’ai dit que j’avais aimé ma lecture, c’est bien que le positif compense largement le négatif : j’ai juste eu ce sentiment lancinant, tout le long de ma découverte, en dépit de ma curiosité et de mon envie de comprendre où tout ça allait, que le dépaysement n’était que de façade. Si nos personnages semblent se nourrir d’aventures et d’explorations, expriment des sentiments contradictoires et évoquent des personnalités bien vivantes ; ils m’ont globalement donné l’impression de s’ennuyer, et ç’a un peu déteint sur moi. Comme si la civilisation dépeinte par Alastair Reynolds, en dépit de ses dehors audacieux et créatifs, finalement, se mentait à elle-même ; il n’est d’ailleurs pas impossible que ce fut là l’intention de l’auteur, j’admettrais alors que ce serait même assez malin. Triste, mais malin. Allez savoir. Demeure que lire une super puissance cosmique élitiste, capable de vie et de mort sur l’univers, se retrouver pour de petites sauteries mondaines ponctuelles, donnant lieu à des concours de mesquinerie et de messes basses au nom d’une certaine tradition, je sais pas, je peux pas m’empêcher de trouver ça déprimant. Je trouve que c’est une vision du futur terriblement pessimiste, ou du moins qui manque terriblement de distance, en dépit de l’écart temporel : comme un constat d’impuissance face aux aspects cycliques de notre Histoire et de notre nature profonde. Je ne dis pas que c’est faux ou que le récit présent dans La Millième Nuit n’en fasse pas un usage moral intéressant, notamment grâce à sa conclusion, mais ce n’est pas ce que j’avais envie de lire aujourd’hui. Pas de chance, c’est tout.
Il demeure qu’en dépit de mon humeur décidemment capricieuse, cette novella est encore une fois une réussite. Un récit captivant dans ses enjeux comme dans sa construction, jouant habilement de ses éléments et de ses jeux de perspective, qui ne laissera personne le laisser trop longtemps de côté sans devoir le finir. C’est malin et efficace, sans trop en faire ou se laisser aller à un quelconque bavardage malvenu ; ce qui me semble être, de ma maigre expérience, une des grandes qualités de son auteur.
Content, mais pas extatique, donc. Je demeure extrêmement curieux de lire ce qu’Alastair Reynolds pourra me proposer à l’avenir, en espérant juste être dans de meilleurs dispositions quand le moment viendra. Ou plus simplement que je pourrais trouver le récit en question un peu plus joyeux ou optimiste. On a le droit de rêver.
Comment parler de cette splendide novella ? Un texte court (environ cent pages), qui possède un « sens of wonder » extraordinaire !
Dans un très lointain futur, les membres de la « lignée Gentiane » observent les civilisations qui naissent, croissent et meurent. Ils se rejoignent tous les deux cent mille ans, quelque part dans l’univers. Lors de ces « Retrouvailles » qui durent mille nuits, chacun montre les fils qu’il a tissés, composés de ses souvenirs de voyages entre les étoiles. Et là, amis lecteurs, vous en prenez plein les mirettes ! Les membres de la lignée transforment la matière en poèmes ; la féérie est sublime.
Lors d’une de ces Retrouvailles, Campion et Pursdane s’interrogent sur les agissements de certains d’entre eux. Ces deux-là décident d’enquêter sur un mystère qui révélera un danger.
Les personnages — dont on ne connaît pas tout de suite la nature exacte — sont presque des dieux, et se comportent comme tels. Ils naviguent à travers la galaxie, détruisent des étoiles, créent des mondes pour les Retrouvailles. Pourtant, ils restent limités par les lois de la physique, dont l’impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière. Cela ne les empêche pas de s’émerveiller devant la beauté de l’univers et de façonner des instants magiques avec les fils qu’ils tissent.
Alastair Reynolds réussit de beaux moments poétiques qui à eux seuls valent le détour, et évolue vers des enjeux « bigger than life » époustouflants.
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