
Éversion
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Pousse-mi et pousse-moi sont sur un bateau. Pousse-mi demande à l’autre : quel est ton nom ? Aussitôt Pousse-moi dit-il son nom qu’il finit jeté dans l’eau par son vilain camarade. Voilà, c’est ça l’histoire. Que ce soit en mer, dans les airs ou dans les profondeurs de la Terre : Silas Pousse-moi finit toujours irrémédiablement par passer l’arme à gauche. C’est aussi répétitif (et chiant, de mon point de vue) que le film Un jour sans fin. Mêmes personnages (dont aucun ne m’a plu), quête similaire, flou semblable (mais ça c’est pas un problème, et ça fait partie de la devinette). Alors oui, pas mal de références, et de clins d’œil à Jules Verne notamment.
Ca n’a pas rendu le jeu amusant ni passionnant pour autant, me concernant. Déjà parce que la première boucle ne m’a pas du tout embarquée, alors sa répétition forcément, ben… ça passe une fois, ça me lasse une deuxième fois. Et puis surtout, parce que c’est loooong, nom d’une pipe. Arrivée à la moitié je me suis demandé quand est-ce qu’on allait rentrer dans le vif du sujet parce que ça commençait à bien faire. Il se passe rien, c’est assez fantastique.
Bref, j’ai fini par abandonner de dépit ce bouquin à un peu plus de la moitié (qui ne fait pourtant que 300 pages, dieu merci), pour aller directement à la fin. Pour savoir. Histoire de ne pas mourir stupide.
Alors voilà, je sais. Ben ça me fait une belle jambe. Tout ça pour ça. Bon, d’accord. Je ne peux même pas dire que j’ai été bluffée par la manière dont les personnages « se rendent compte », parce que j’ai trouvé le ton du roman assez lisse et uniforme, sans montée en tension particulière. Alors soit je suis complètement insensible, soit j’ai rien compris des intentions de l’auteur et je n’ai pas joué le jeu, soit je suis une lectrice aigrie qui ne s’extasie plus de rien. Je sais pas, mais je me demande encore pourquoi tant de bruit pour ce roman blabla d’un ennui intersidéral pendant ses 9/10e. Quand j’en lis les retours émerveillés qui témoignent de l’émotion ressentie, je me dis que j’ai un problème.
J’avais beaucoup aimé La Millième Nuit de Alastair Reynolds, publié dans la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’. Aussi, quand j’ai entendu l’éditeur parler d’un nouveau roman de l’auteur à paraitre, Éversion, cela a fortement aiguisé ma curiosité. Puis quand j’ai vu la superbe illustration signée Amir Zand, je me suis tout de suite dit : « Un jour il sera mien! ». Ainsi quand j’ai eu la chance de le recevoir, je me suis jeté dessus et j’ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Une fois commencé, il est très dur de s’arrêter dans sa lecture tant on a envie de connaitre le fin mot de l’histoire. Éversion est difficile à chroniquer et il vaut mieux ne pas lire grand chose à son sujet avant de le lire (ne pas lire le 4èmede couverture). Un seul conseil: lisez le! Je vais tout de même essayer de vous en dire quelques mots sans spoiler car ce serait vraiment dommage.
Début du 19e siècle, au large de la Norvège, la goélette Déméter fait route vers le Nord. L’équipage a été engagé pour une exploration scientifique financée par un riche chasseur de trésor. Ce dernier veut trouver un passage au fond d’un fjord menant à un mystérieux édifice. Le narrateur à la première personne est Silas Coade, médecin à bord du Déméter. Il est âgé de 44 ans, anglais et originaire de Plymouth. Il prend son travail très à cœur, il est très soucieux de la santé de l’équipage. Sur son temps libre, il a commencé l’écriture d’un roman d’aventures. Un problème va survenir et le roman va basculer dans un autre registre. Tout le sel est d’essayer de trouver les indices, d’analyser les différentes révélations et de se laisser porter dans le récit magistralement construit par Alastair Reynolds.
Éversion est un roman d’aventures et d’exploration qui se dévoile peu à peu. C’est aussi un roman de science-fiction sans nul doute. Le mystère qu’il contient est suffisamment intéressant et habilement amené pour susciter l’intérêt du lecteur. En effet, Alastair Reynolds a très astucieusement disséminé des indices, de petites informations pour donner à son lecteur envie de comprendre tout ça, de se poser des questions. La manière dont le récit est structuré est véritablement magistrale, dévoilant certains éléments jusqu’à la résolution finale où tout prend sens. Les références littéraires, scientifiques et mythologiques sont nombreuses, sans rendre le roman difficile à lire. Le style de l’auteur est fluide et évolue au fil du récit. La traduction de Pierre-Paul Durastanti, toujours parfaite, rend bien les différences de style dans le roman.
Éversion est ainsi un roman superbement construit et écrit. L’histoire est captivante tout en étant classique et cohérente. Le lecteur est entrainé dans ce roman d’aventures et de science-fiction, n’ayant qu’une envie : continuer à tourner les pages. Un roman qui offre un grand plaisir de lecture tout en faisant réfléchir. Il me tarde de lire d’autres romans d’Alastair Reynolds tant ce roman est parfaitement ciselé.
Je ne crois que très modérément aux signes. En tout cas je ne crois pas scientifiquement à l’idée des signes. Par contre, je crois plus aisément à l’idée des joyeux hasards significatifs. Comprenez par là que je fais confiance à mon cerveau pour me dire les choses avec plus ou moins de subtilité, selon les circonstances, au travers de l’expression de mon instinct. Dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, après mon difficile abandon de Kra, un peu perdu dans les possibilités offertes par ma montagne de bouquins encore à lire, la réception surprise du SP d’Éversion m’est apparue comme une bouée de sauvetage. Le contentement enthousiaste que j’ai ressenti en sortant mon exemplaire de l’enveloppe était un message : j’avais autant envie que besoin de lire ce roman. À croire que Le Bélial’ a bel et bien passé un pacte avec des forces qui nous dépassent. Sont trop fort, dans cette maison ; je ne peux pas voir d’autre explication.
Tout ça pour dire que mon instinct ne s’est pas fourvoyé : Éversion est un super roman.
Le docteur Silas Coade est chirurgien à bord du Démeter, modeste vaisseau voguant au large des côtes norvégiennes, affrété par un certain Topolsky, riche, prétentieux et somme toute mystérieux. Le but poursuivi par la mission n’est pas absolument clair, mais il semble prometteur pour tous les membres de l’expédition, qu’il fut la gloire, la richesse ou la découverte scientifique majeure. Sauf qu’à l’approche de l’objectif, rien ne se passe comme prévu. Les découvertes et les déconvenues s’enchaînent, sous le regard de plus en plus confus du bon docteur qui n’aspirait pas à tant de péripéties. Et ce n’est que le début.
J’ai volontairement circonscrit mon résumé à l’orée du début du roman, histoire de conserver le maximum de surprises à cielles qui comme moi aimeraient le découvrir avec un maximum de ces dernières. Parce qu’avant de passer à tous les autres aspects de l’indéniable réussite qu’est Éversion, il faut bien évacuer l’évidence en premier, parce que je ne me refais pas : pour l’aimer, il faut aimer danser le twist. Et ça commence assez vite dans le récit ; pile quand on se croit bien installé, pépouze, hop, Alastair Reynolds tire le tapis de sous nos pieds avec une brutalité rare. Et c’est trop bien. Je ne saurais pas le dire autrement ; cette frontalité dans la façon de raconter le récit, en plus de merveilleusement faire sens par la suite, elle m’a embarqué direct. Et n’a pas cessé de m’accrocher, encore et encore, jusqu’au bout.
Souvent, je m’interroge sur ce que j’aime vraiment dans mes lectures, parce que d’un texte à l’autre, je n’arrive jamais vraiment à identifier de dénominateur commun, que ce soit dans la forme ou dans le fonds. Bon, clairement, je ne sais toujours pas, là maintenant, parce que c’est compliqué, ces trucs là. Mais j’ai fait un petit pas dans la bonne direction avec Éversion : parce que bordel, il fallait que je sache, que je comprenne. La façon de cadrer son récit et ses enjeux choisie par Alastair Reynolds, avec un point de vue absolument internalisé de bout en bout, là où la majorité aurait sans doute choisi n’importe quoi d’autre, c’est juste trop malin. Au delà des personnages et de leurs dynamiques sympathiques, du concept central toujours accrocheur sans être exceptionnel d’originalité, c’est surtout ma curiosité qui a pris le contrôle : il y avait là une mise en place d’enjeux inconnus qui me hurlait son besoin d’être élucidée.
Comme toujours, on en revient finalement à l’alignement entre l’ambition et les moyens mis à sa disposition – diable que j’aime à me répéter, dites moi si c’est épuisant pour vous aussi – et surtout au fait que dans ce texte, c’est assez parfaitement réussi, magnifiant la prise de risque. Parce qu’il aurait été si simple pour Alastair Reynolds de complètement se vautrer en prenant ce parti, avec une ellipse mal placée, ou au contraire trop de détails ; une infinité de moyens de ruiner l’illusion, de faire s’effondrer la structure de son récit. On est dans le cas merveilleux, je trouve, où l’histoire réduite à sa plus simple expression n’aurait rien de révolutionnaire, mais trouve une expression formelle si singulière, si audacieuse, et surtout si insolemment réussie, qu’elle se retrouve magnifiée et exprime bien plus que la simple somme de ses parties. Tous les choix d’Alastair Reynolds dans ce roman font sens à l’aune de ce que son histoire devait exprimer à ses yeux ; du point de vue en passant par la construction et l’invraisemblable succession de twists, rien n’est gratuit, et tout œuvre dans le même sens.
Une totale réussite, donc, ma chronique souffrant finalement plus qu’autre chose de son format délicieusement resserré et du rythme effréné de ses révélations ; en dire plus, ce serait en dire trop. L’évidence s’impose à son avantage et pas au mien, c’est de bonne guerre. Ce roman est foutrement malin et exécute sa mission avec une efficacité rare, ce dont je ne peux que me réjouir : voilà qui est fait.
Et puisque je n’ai pas trouvé d’occasion de le faire de façon fluide dans la chronique, autant le faire au moment de la conclusion : encore un infini merci à Pierre-Paul Durastanti, dont le talent en terme de traduction brille ici, encore une fois. Et merci au Bélial’, aussi, hein, tant qu’à faire ; Alastair Reynolds rejoint la longue liste d’auteurices dont je suis désormais très curieux par votre faute uniquement. Comme si vous saviez ce que vous faisiez en m’envoyant ce SP, hein. Bande de petits malins. Allez. Ça aussi c’est de bonne guerre.
Les connaisseurs de l’œuvre d’Alastair Reynolds seront surpris par le démarrage du roman, très éloigné de ses univers space-opera habituels.
Au XIXe siècle, une expédition maritime à bord du Demeter longe la Norvège pour trouver la fissure, une brèche dans une monumentale falaise qui signalerait l’entrée d’une mer intérieure. Au fond de cette mer se dresserait un mystérieux Édifice gigantesque, selon les dires de celui qui finance l’expédition : il aurait reçu les témoignages d’une expédition précédente qui naviguait sur l’Europe. Silas, chirurgien à bord du Demeter, nous narre cette aventure où quelques touches fantastiques m’ont fait un instant penser à Terreur de Dan Simmons. Mais l’auteur ne goûte pas l’horreur, et un retournement de situation surprenant rebat les cartes.
Impossible d’en dire beaucoup plus sans dévoiler un des ressorts narratifs qui font le sel de ce roman, mais on retrouvera l’Alastair Reynold qu’on connaît, dans l’espace, et ici avec des intelligences artificielles. En effet, le début ressemble à un roman historique, jusqu’à la prose très étudiée qui nous plonge en un autre temps, pour évoluer à son rythme vers un récit de science-fiction très prenant.
Plusieurs réalités se parlent, jusqu’au moment où on comprend le fin mot de l’histoire. Alastair Reynold a su pleinement exploiter la mécanique des répétitions, tout en restant subtil dans son maniement. La construction narrative est au service d’une idée, le mystère s’épaissit puis où le lecteur décrypte enfin l’énigme. Le récit continue et le rythme devient haletant car les personnages ne sont pas au bout de leur peine. La conclusion, très satisfaisante, offre cette aura de doux amer comme savent le proposer les meilleurs des auteurs.
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