Andrea Cort Tome 1 Adrea Cort, tome 1 - Emissaires des morts
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Andrea Cort est une avocate du futur, propriété du Corps Diplomatique qui l’envoie de planète en planète s’assurer que les humains meurtriers d’un membre d’une autre espèce bénéficient d’un juste respect des lois, même si celles-ci impliquent la peine de mort. Dans une autre mission d’importance que nous découvrirons, son employeur lui demande de démasquer l’assassin. Revêche aux relations humaines, elle ressasse le génocide qui a marqué son enfance et auquel elle a participé, ainsi que sa jeunesse en prison. Un personnage a priori antipathique et froid, mais qui dévoile peu à peu au lecteur une grande intelligence et une sensibilité.
Ce premier tome en VF, publié début 2021, regroupe quatre nouvelles et un roman retraçant les enquêtes de l’héroïne. Ma critique suit l’ordre choisi par l’éditeur, et le plus gros morceau est pour la fin !
1. Les nouvelles :
Avec du sang sur les mains (With Unclean Hands, 2011) : ma première rencontre avec Andrea Cort, et coup de cœur ! L’avocate est chargée d’accompagner un criminel humain « offert » en échange de connaissances à une espèce pacifique en voie d’extinction, mais très avancée technologiquement. Andrea enquête pour comprendre le surprenant intérêt des Zinn pour cet assassin. Au-delà de la variation sur le thème des différences culturelles, ou plutôt ici des différences psychologiques entre espèces intelligentes, j’ai été impressionnée par la capacité de l’auteur à nous émouvoir pour une enfant si différente de nous. Les « sacs » qui gonflent, se dégonflent ou perdent du sang sont une magnifique allégorie des sentiments.
Une défense infaillible (Tasha’s Fail-Safe, 2015) : Andrea est appelée à la rescousse suite à la tentative de meurtre contre une collègue qu’elle n’apprécie guère (mais qui apprécie-t-elle ?), Tasha Coombs. C’est l’occasion de découvrir Nouvelle Londres, le monde-cylindre où elle vit et travaille, ses rapports avec son supérieur qu’elle déteste, des détails sur les technologies de ce futur et leur utilisation. Andrea est une personnalité complexe de plus en plus intéressante, qui maîtrise l’art des enquêtes fouillées et des interrogatoires.
Les lâches n’ont pas de secret, (The Coward’s Option, 2016) : Andrea est envoyée sur une planète glacée et inhospitalière pour s’assurer qu’un meurtrier humain, l’image même du « pauvre type », a été correctement jugé selon les lois, alors qu’il est condamné à mort par l’espèce indigène intelligente mais méprisante envers les humains. Le sadisme des Caiths atteint une échelle très élevée ! Le court récit est dense et offre beaucoup de surprises. Une plongée dans les arcanes juridiques de cet univers, accompagnée d’une réflexion sur les dérives possibles des moyens de contrôle des esprits déviants.
Démons invisibles (Unseen Demons, 2002) : Andrea se rend sur une planète où un humain a torturé et massacré des représentants de l’espèce locale. Problème ? Les Catarkhans sont incapables de communication avec les autres, au point de ne pas se rendre compte de la présence d’étrangers sur leur planète. Dans ce cadre, comment leur demander de constituer un jury et de désigner un juge pour traiter l’affaire ? Découverte d’une espèce étrange qu’on a envie de protéger en dépit de son indifférence, cette nouvelle explore aussi les limites de lois qui ne peuvent s’appliquer à tous les êtres intelligents si ces derniers vivent dans un univers qui leur est propre et auquel nous n’avons pas accès. La justification finale du titre suggère des perspectives vertigineuses.
2. Le roman :
Émissaires des morts, (Emissaries from the Dead, 2008) : suite des nouvelles précédentes, Andrea rejoint une mission sur – ou plutôt dans — un monde créé par les IA (Intelligences Artificielles), qui y ont même façonné une espèce intelligente : les Brachiens, proches de grands singes mais plus évolués, et se déplaçant dans des branches au-dessus d’une mer acide qui condamne à mort quiconque tombe. Au milieu d’une nature étrange où les repères habituels sont remis en cause, une femme humaine a été tuée. À son arrivée, Andrea apprend qu’un deuxième meurtre a été commis, mais pour des raisons politiques elle reçoit l’ordre de ne pas désigner les suspects les plus évidents, à savoir les IA. Car dans le Corps Diplomatique auquel appartient Andrea, la politique écrase parfois la justice, et les IA sont une « espèce » à part entière qu’il convient de ménager dans l’univers créé par l’auteur.
En parallèle de l’enquête sur les crimes, Andrea s’interroge sur le comportement des IA : pourquoi ont-ils révélé aux autres espèces intelligentes l’existence de ce monde — en réalité une immense construction qui protège des vies artificiellement créées — alors qu’elles auraient pu le cacher indéfiniment, tout en refusant la présence d’une vraie ambassade ?
Ce roman met encore plus en lumière ce qu’on ressentait à la lecture des nouvelles précédentes : un mélange de Space-Opera très inventif mêlé à des enquêtes poussées, une imagination débordante de l’auteur pour nous offrir des mondes et des espèces fascinants, un sens du dialogue qui confine parfois à la boxe entre deux protagonistes, des personnages divers et hauts en couleur, sans compter un scénario qui n’est pas cousu de fil blanc mais reste cohérent. Et c’est un grand plaisir d’avoir une héroïne qui possède une grande part d’ombre, à cause de son enfance, et qui peu à peu évolue. Andrea bénéficie d’une grande intelligence, une capacité de déduction hors norme, et, malgré sa misanthropie, elle apparaît plus humaine que maints de ses congénères.
Ce huis clos de l’espace est très addictif grâce à l’enquête dont le lecteur veut connaître le fin mot, tout en proposant des réflexions sur un futur avec des systèmes politiques qui offrent peu voire pas de libertés et qui sont pilotés par des entreprises, à tel point que les années se comptent en « système mercantile ». Dans ce contexte, les comportements humains sont poussés par des besoins basiques : survivre et durer. Une certaine vision de l’évolution de la civilisation qui déshumaniserait.
Andrea poursuit sa quête personnelle entamée lors de la dernière nouvelle : retrouver les Démons Invisibles. C’est la seule petite critique que je ferais à l’auteur : tenter d’expliquer l’inexplicable, parce que nous refusons d’admettre que la folie peut s’emparer des hommes… sans qu’ils aient besoin d’être poussés par des forces extérieures. Mais je chipote !
Des nouvelles et un roman hautement recommandables, et je suis ravie d’avoir découvert cet auteur.
Même si je bosse encore on peut considérer que les vacances ont commencé. Et j’ai eu envie de me plonger dans quelques bons gros pavetons de SF. J’ai donc commencé par le premier d’une pile qui a bien chargé mon sac à dos. Excellente pioche avec Emissaires des morts de l’américain Adam-Troy Castro.
Dans un lointain, très lointain futur, l’humanité a voyagé loin et rencontré d’autres espèces douées d’intelligence. Du côté des hommes c’est le modèle ultra libéral, dominé par de grandes sociétés privées qui pratiquent souvent une forme d’esclavage plus ou moins consenti, qui s’est imposé. Sur la planète Bocai, les habitants locaux et une colonie d’humains vivent en paix, au point d’avoir décidé d’élever leurs enfants en commun. C’est ainsi que la petite Andrea Cort, 8 ans, a un papa et une maman biologiques qu’elle adore, et un père bocaïen qu’elle adore tout autant. Jusqu’à ce qu’une nuit une déferlante de haine ravage la colonie, ses parents sont massacrés sous ses yeux et elle se retrouve à trucider son père bocaïen et à y prendre plaisir. Quand la folie s’arrête, les secours la trouvent, les mains pleines de sang.
Andrea dont la tête est réclamée par plusieurs peuples extraterrestres vit son adolescence en prison et devient ensuite la « propriété » du Corps Diplomatique où elle est enquêtrice pour le bureau du Procureur. Andrea est torturée, dure avec tous, et refuse d’autres contacts que ceux que sa charge lui impose. Andrea est très intelligente, efficace dans son travail et sans pitié pour les médiocres. Andrea est persuadée d’être un monstre.
Voilà pour la toile de fond. Emissaire des morts rassemble quatre longues nouvelles et le roman qui lui donne son titre.
Avec du sang sur les mains présente le personnage envoyé sur une planète peuplée d’êtres très en avance technologiquement, mais dont la race se meurt. Un peuple à l’origine herbivore qui est fasciné par la propension à la violence de l’humanité, un peuple qui ne connaît pas le meurtre ou l’agression et qui a fait l’acquisition d’un monstre, un condamné à mort humain. Andrea n’est là que pour mettre le tampon final à la transaction.
Une défense infaillible est un récit d’espionnage mené sur un monde artificiel. Une construction imparable, jouant avec les moments passés et présents de l’histoire, pour un huis-clos mené de main de maître.
Dans Les lâches n’ont pas de secrets le monde extraterrestre construit a assez peu d’importance, le coupable, humain, est déjà connu et arrêté, le seul rôle d’Andrea étant de s’assurer que sa défense a utilisé tous les recours possibles. Tout le suspense va tourner autour d’une forme de punition particulièrement retorse et de ses dangers potentiels pour l’humanité. Encore une maîtrise parfaite du suspense, et l’apparition d’une thématique qui va devenir centrale dans la suite, celle du libre arbitre.
Démons invisibles présente un tournant dans l’évolution d’Andrea et ce qu’on devine être la suite de ses aventures. Excellente histoire qui tourne autour de l’altérité, où la politique se mêle à la justice.
Pour finir, seul le roman. Emissaire des morts se présente comme un roman policier classique, avec meurtre et recherche de coupable. Sur un monde créé de toutes pièces par des IA, les hommes sont tolérés pour observer une espèce douée d’intelligence créée par les IA. Quand une femme de la mission meurt, Andrea est envoyée trouver le coupable, avec cependant une contrainte : impossible d’accuser les IA qui sont beaucoup trop puissantes et totalement intouchables. Même si le lecteur confirmé de polars peut assez rapidement deviner qui est le coupable, ce n’est qu’une infime partie de l’intrigue qui va remettre beaucoup de choses en question, pour l’humanité en général et Andrea Cort en particulier.
700 pages et un vrai régal de bout en bout. Intelligence du propos, des histoires qui sont parfaitement menées avec un savoir-faire de pro du polar et un vrai talent de créateur de mondes et d’espèces. Et par-dessus tout, l’immense plaisir de suivre un personnage incroyable, une enquêtrice hard-boiled à la sauce SF à la hauteur des meilleurs personnages de polars, à la fois répondant à tous les clichés du genre et totalement originale. Attachante, impitoyable, à la répartie qui tue, d’une fragilité touchante, que l’on a envie de prendre dans ses bras tout en sachant qu’on s’expose à se faire, au mieux, sévèrement envoyer sur les roses.
Vraiment un personnage inoubliable. Dès que j’ai le temps, je vais dans ma librairie préférée m’acheter le second volume qui est déjà traduit.
Quand elle avait huit ans, Andrea Cort a été témoin d’un génocide. Pis, après avoir vu ses parents massacrés, elle a rendu coup pour coup. En punition de ses crimes, elle est devenue la propriété perpétuelle du Corps diplomatique. Où, les années passant, elle a embrassé la carrière d’avocate, puis d’enquêtrice pour le bureau du procureur. Envoyée dans un habitat artificiel aussi inhospitalier qu’isolé, où deux meurtres viennent d’être commis, la jeune femme doit résoudre l’affaire sans créer d’incident diplomatique avec les intelligences artificielles propriétaires des lieux. Pour ses supérieurs, peu importe quel coupable sera désigné. Mais les leçons qu’Andrea a apprises enfant ont forgé l’adulte qu’elle est devenue : une femme pour le moins inflexible, qui ne vit que pour une chose, « combattre les monstres ».
Andrea Cort est enquêtrice pour le bureau du procureur. Elle est envoyé sur les lieux d’un crime, sur une planète ou plutôt un habitat inhospitalier, peuplé d’humains et d’extraterrestres. Elle doit ménager les susceptibilités pour mener son enquête à bien. Mais entre la toute-puissance des intelligences artificielles et les coups-bas de humains, Andrea Cort devra plus qu’à n’importe quel autre moment faire preuve de sang-froid…
Avec ce roman de SF, l’auteur nous présente un personnage de SF vraiment bien construit. Andrea Cort a assisté, lorsqu’elle avait 8 ans, à un génocide. Cette tragédie a fait d’elle un être à part, seul, solitaire et presque froid mais d’une impartialité sans faille car elle connaît trop bien le prix du sang. Ce fardeau, elle le porte à bout de bras comme une croix. Ses enquêtes sont pour elle une manière d’expier ses péchés et peu importe le prix à payer. J’ai vraiment adoré ce personnage d’une complexité rare pour un roman de SF.
En préambule du roman, l’éditeur a placé quatre nouvelles qui permettent au lecteur de se familiariser avec cet univers bien particulier. On y rencontre des peuples étranges (des extraterrestres!), des habitats inhospitaliers, des coutumes différentes. C’est vraiment un univers riche et passionnant.
Dans le roman, l’auteur nous livre une enquête complexe mais très bien menée qui amène des questions éthiques et philosophiques non négligeables. C’est de la SF, certes, mais qui soulèvent des questions profondes et judicieuses. J’ai tout simplement hâte de lire la suite des enquêtes d’Andrea Cort, un personnage marquant!
Avec « Émissaires des morts », Adam-Troy Castro réussit un pari audacieux, celui de faire lire un roman de SF accessible et profond.
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