Une enquête du vénérable juge Ti
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
En un temps d'âpres luttes pour le pouvoir, dans la Chine du IX ème un messager impérial vient demander au célèbre juge Ti d'enquêter sur un meurtre dont est soupçonnée la poétesse- courtisane Xuanji. Alors que la belle et talentueuse jeune femme croupit dans une geôle en attente de la sentence, l'enquête du juge le mènera à des secrets qu'il est préférable d'ignorer.
Mon avis
Plusieurs romanciers ont parlé du juge Ti, mais dans cette intrigue, inspirée d’un fait divers réel, c’est Xiaolong Qiu qui lui prête vie et le met en scène. Nous sommes au neuvième siècle, en Chine, l’impératrice doit choisir son successeur : elle hésite entre son neveu, le ministre Wu et son fils, le prince Li. Le juge Ti qui trouve irrecevable de ne pas prendre un membre de la famille Li, a porté une pétition abondant en ce sens à la souveraine. Il a sans doute déplu aux autorités en agissant ainsi….. En effet, il vient d’être nommé sur un nouveau poste qui l’éloigne de la cour. Il s’apprête à partir avec Yang Rong, son fidèle « lieutenant ».
Mais alors qu’il est sur le départ, il reçoit une mission du ministre Wu. Il doit enquêter sur un meurtre dont est soupçonnée la poétesse- courtisane Xuanji. Elle aurait tué et enterré sa fidèle servante. Résoudre cette affaire permettrait de préserver la stabilité politique. Malgré son étonnement (Wu est plutôt son ennemi), le juge Ti accepte de retarder son départ et de faire des recherches sur quelques jours à titre privé. Il rendra ensuite son rapport et gagnera son nouveau poste.
L’accusée est une poétesse qui était très courtisée. Elle est maintenant en prison après avoir été fouettée violemment et elle est hébergée dans des conditions très difficiles. Avant de la rencontrer, le Juge va interroger tous ceux qui l’ont côtoyée, une marchande de fleurs, un imprimeur etc …. Il relève les incohérences, les moindres détails qui l’aideront à avancer dans la compréhension des événements. En parallèle, il confie d’autres missions à Yang. Ils prennent ensuite du temps tous les deux pour échanger, bien que le juge ne dise pas grand-chose….gardant pour lui ce qu’il a découvert. Ils sont bien conscients, tous les deux, qu’il faut voir plus loin que le superficiel, qu’il est nécessaire de creuser…
« Si nous ne parvenons pas à voir au-delà des apparences, c’est parce que nous nous plaçons au milieu d’elles. »
Ce livre est très intéressant pour de nombreuses raisons.
On pénètre dans une atmosphère d’époque bien retranscrite, dans le monde particulier des dynasties chinoises avec les courtisanes, les concubines, les croyances des gens qui ont peur, les « codes » et les « rôles » de chacun auprès des monarques et la lutte pour le pouvoir.
Le récit fait la part belle à la poésie (ce sont des textes ou des extrait magnifiques et parfaitement introduits dans le texte).
Le juge Ti est astucieux, il louvoie habilement au milieu des gens qu’il côtoie. Il a un esprit de déduction affuté qui lui permet d’interpréter ce qu’il voit et de deviner ce qu’on essaie de lui cacher. Il fait preuve de doigté et de finesse lorsqu’il mène des entretiens et forme un binôme de choc avec Yang.
L’écriture est vivante, fluide et agréable (merci pour la traduction). Il y a du rythme. Ce n’est pas long, cent quarante-quatre pages mais ici, c’est suffisant pour que le lecteur pénètre dans cet univers et y reste. Je peux même dire que le destin de cette poétesse, ses réactions, ses choix, m’ont émue.
PS : mention spéciale pour le « Un livre a le même prix partout » au dos du livre.
Une petite friandise (c’est de saison) avant d’attaquer la rentrée. Une enquête du vénérable juge Ti de Xiaolong Qiu.
Il y a bien longtemps, le vénérable et très respecté juge Ti a pris parti entre deux prétendants dans une lutte de succession, ce qui lui vaut d’être envoyé en province. Mais la veille de son départ un messager lui demande d’enquêter sur une affaire sensible. La très belle poétesse et courtisane Xuanji est accusée d’avoir battu sa servante à mort. Torturée elle a avoué, mais ses aveux laissent de nombreuses zones d’ombre, et des hommes très influents étaient de ses proches. Sous prétexte de publier un recueil de ses poèmes, le juge Ti secondé par le fidèle Yang Rong finira par découvrir la vérité.
Une friandise en forme d’hommage, à l’écriture délicieusement surannée, sans Chen Cao (ou presque, je vous laisse trouver où il pointe son nez, lui qui naitra des siècles plus tard). Cette novella se lit avec le sourire, mais laisse un arrière gout amer, tant ce sont toujours les mêmes qui payent les pots cassés des puissants.
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