Le Grand Saut
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l’avis des lecteurs
Il suffirait de presque rien
Pour son troisième roman, Thibault Bérard a choisi l’audace. Léonard, le personnage principal, vient de mourir. Ce qui ne l’empêche pas de retracer ses souvenirs, alors que son corps se décompose. Il va alors découvrir la vie qu’il a laissé filer.
En ce jour de juillet 2020, c’est la fin pour Léonard. Après un dernier esclandre à l’enterrement de son épouse Lize – son fils s’était senti obligé de le sortir manu militari – il avait fini par s’effondrer dans sa cuisine, qu’il n’avait plus rangée depuis bien longtemps. Rongé par l’alcool, sa dernière danse est pathétique.
Désormais, il lui faut se raccrocher à ses souvenirs, à ces quelques images qu’il conserve de son existence et qui se jouent de la chronologie.
Il y a ce 2 juin 1975 où il est devenu papa et où il a eu le bonheur d’assister à la naissance de son fils Tristan.
Ce jour de mai 1968 où, étudiant, il essayait de se mettre à la hauteur de Baudelaire, mais ne réussissait qu’à capter son spleen.
Ce 17 mars 1978 où il jouissait d’un bonheur conjugal sans nuages et où il avait décidé d’accepter la proposition de monsieur Meung de quitter la boutique où il travaillait pour se mettre à son compte et sillonner les routes de France. Jour heureux, jour funeste aussi. Car cette décision sera lourde de conséquences.
Il y aura aussi ce jour où, sur les routes de Normandie, il avait failli se tuer au volant et s’était alors promis de reprendre le droit chemin, d’oublier ses maîtresses et de s’occuper davantage de sa fille Émilie et de son fils Tristan. Vœu pieux.
On suit en parallèle le parcours de Zoé, dont on découvrira bien plus tard ce qui la relie à Léonard. On découvre la jeune fille alors qu’elle se décide à faire le grand saut, c’est-à-dire à sauter du plongeoir de dix mètres, forçant l’admiration de ses parents. Puis on la retrouve un jour d’octobre, quand sa mère «tombe dans un gouffre» et qu’il a faut l’interner. Elle va alors chercher à la guérir, à trouver dans sa vie comment subitement tout a pu ainsi déraper. La réponse à ses questions est peut-être dans le coffre à secrets.
Après Il est juste que les forts soient frappés et Les enfants véritables, Thibault Bérard poursuit son exploration des liens familiaux avec cet émouvant roman. Entre Zoé et Léonard, il va tisser des liens qui, s’ils sont invisibles, n’en sont pas moins très forts. L’intensité dramatique tient du reste à ce paradoxe que les deux personnages, qui ne se connaissent pas, sont très proches. Face au désarroi et à la mort, ils vont chercher la voie de la résilience et découvrir qu’il s’en est fallu de presque rien pour que tout soit différent. Mais l’heure des regrets a fini de sonner. Il faut désormais jouer une autre partition…
Léonard est surpris par un infarctus dans la maison de montagne où il vit en reclus depuis vingt-cinq ans. Son agonie est le théâtre d’une succession de réminiscences, épisodes de sa vie qui nous éclairent sur les raisons qui l’ont éloigné des siens.
Tel un spectateur de sa propre existence, il se revoit, au printemps 68, bel étudiant rêveur que la politique "emmerde", à l’écoute du bruit immense et généreux qu’il abrite en lui-même, dont il est persuadé faire sortir, un jour, une musique. Sans réelle logique chronologique, il est ensuite transporté face à Léonard en mari de Lize et jeune père de Tristan puis d’Emilie, se contentant d’un bonheur simple et familial, mais qui ne dure pas longtemps… Poussé par son irrépressible besoin de vagabondage, son désir de retrouver l’ambitieuse liberté de sa jeunesse et la conviction que sa vie ne lui suffit pas, il saute sur l’occasion d’un travail qui l’envoie sur les routes, persuadé qu’il retrouvera l’impulsion littéraire. Il n'y trouve qu’un sentiment croissant de honte et d’échec, épuisant ses frustrations dans de sordides aventures sans lendemain.
C’est avec une profonde amertume qu’il assiste ainsi au ratage de sa vie, dont il prend douloureusement conscience d'avoir été l’unique responsable. Il s’est persuadé que les combats, les douleurs et les déceptions inhérentes à toute existence avaient été à l’origine de son renoncement à ses rêves, il s’est cru victime du prosaïsme du réel. Mais il voit bien avec le recul que cette liberté qu’il a chérie et tant recherchée était illusoire, qu’il s’est fourvoyé quant à ce qu’aurait dû être la grande aventure de sa vie, près des siens. En courant après des chimères et des ambitions qu’il n’avait en réalité pas les moyens d’atteindre, il est passé à côté de l’essentiel.
L’épreuve de vérité que représente l’agonie de Léonard est entrecoupée, en alternance, d’un récit impliquant Zoé, dix ans, que l’on découvre en haut du grand plongeoir d’une piscine où elle est montée par bravade, et qui hésite maintenant à renoncer, au risque de perdre la face… parmi le public en attente de son exploit son père, homme à la fois fort et doux qu’elle fait parfois tourner en bourrique mais qu’elle n’échangerait pour rien au monde, et sa mère, femme discrète aux rares mais précieux sourires, dont Zoé soupçonne qu’elle a un secret. Pour preuve cette étrange excitation qu’elle manifeste ces derniers temps, et qui est sans lien, l’enfant en est persuadée, avec la publication prochaine de son premier roman.
Mais au retour d’un mystérieux séjour auprès d’une famille dont elle ne parle jamais, l’excitation a fait place à une insurmontable détresse dont son époux et sa fille ne connaitront pas l’origine : la mère devenue mutique tombe en catatonie, et est internée en hôpital psychiatrique.
Zoé l’entêtée, l’effrontément rêveuse, décide de mettre en œuvre tous les moyens possibles, y compris les vastes ressources de son imagination, pour la faire revenir.
Les liens unissant les deux pans de l’intrigue se tissent peu à peu, d’abord presque de manière subliminale, l’auteur insérant dans son texte des échos que leur dimension surnaturelle rend dans un premier temps obscurs. Cet aspect irréaliste de l’intrigue m’a empêchée d’y adhérer complètement, malgré la belle écriture de Thibault Bérard, et je dois avouer qu’à peine trois semaines après l’avoir lu, il ne m’en reste pas grand-chose.
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