Le talisman des territoires
  • Date de parution 17/10/2002
  • Nombre de pages 656
  • Poids de l’article 785 gr
  • ISBN-13 9782221098189
  • Editeur ROBERT LAFFONT
  • Format 244 x 154 mm
  • Edition Grand format
Policier fantastique et supranaturel

Le talisman des territoires Tome 1 Talisman

3.99 / 5 (534 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Les Territoires sont peuplés de chimères, de bonnes fées et de démons. Nul n'y entre, pas même un enfant, sans risquer de perdre sa vie et son âme...Une plage déserte, quelque part sur la côte Est des États-Unis. Jack Sawyer, douze ans, scrute l'horizon en proie à de sombres pensées... Sa mère, une ex-reine des séries B, se meurt d'un mal inconnu, et Jack désespère de pouvoir l'aider.Le vieux Speedy Parker, joueur de blues devenu gardien du parc d'attractions voisin, lui révèle l'existence d'un autre monde, qu'il appelle les Territoires, un endroit magique où le ciel est transparent et profond, où les senteurs sont plus fortes, où tout est soudain plus clair. C'est là que se trouve le Talisman, le seul remède qui puisse sauver sa mère. Mais ce monde féerique est aussi terriblement dangereux.Après des semaines d'épreuves au cœur de l'enfer et du désespoir, sautant d'une Amérique hyperréaliste et cruelle aux Territoires ensorcelés, Jack finira par découvrir le Talisman. Mais saura-t-il résister à la force extraordinaire qui s'emparera alors de lui – et vaincre ses propres démons?

En stock

  • Date de parution 17/10/2002
  • Nombre de pages 656
  • Poids de l’article 785 gr
  • ISBN-13 9782221098189
  • Editeur ROBERT LAFFONT
  • Format 244 x 154 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Relire un ancien grand coup de cœur de son enfance, c’est une vraie prise de risque. D’autant plus quand on sait que l’œuvre en question a été formatrice à plus d’un titre tout en ne pouvant ignorer qu’à l’époque, on a sans doute raté pas mal de choses. Parce que quand il s’est agit de relire La Horde du Contrevent, j’avais des souvenirs assez solides, tout de même, pour savoir exactement dans quoi je m’engageais. S’agissant du Talisman qui nous intéresse aujourd’hui, de fait, l’ayant lu bien plus tôt (trop tôt ?) dans mon parcours de lecteur, je m’exposais à une quasi-totale redécouverte. Ma mémoire étant ce qu’elle est, c’est à dire excellente, je me souvenais de beaucoup de détails et du déroulé global de l’intrigue, mais je ne me leurrais tout de même pas sur la possibilité de corruption des données, avec le temps.

Et maintenant, après la relecture parfois compliquée de près de 900 pages d’un roman dont je me dis que je n’aurais peut-être pas dû l’avoir entre les mains aux environs – je crois – de mes 12 ou 13 ans, il est temps de dresser le bilan. Un bilan globalement très positif, mais tout de même surprenant. Parce que si j’ai bien réalisé une chose, une fois encore, avec ce roman, c’est qu’il n’est jamais vraiment question de ce qu’on lit, mais de ce qu’on lit dans ce qu’on lit, et de comment on interprète ce qu’on lit.

Attendez, je m’explique.

1981, Jack Sawyer, 12 ans, vit depuis quelques temps avec sa mère dans un hôtel au bord de l’océan, à l’est des États-Unis, pour fuir les assiduités financières d’un ancien ami de son père décédé. Malgré les turpitudes de sa jeune vie, le garçon est fort et tient le coup, d’autant plus que sa mère est très malade et qu’il ne peut pas y faire grand chose. Jusqu’à ce que son nouvel ami Speedy, vieux concierge de la fête foraine non loin de là, lui révèle l’existence de l’unique remède qui pourrait sauver sa mère, caché au fonds des Territoires, un monde au delà du monde, recelant de nombreux secrets. Pour trouver ce Talisman, Jack devra donc partir, seul, dans une quête que lui seul peut mener à bien, quitte à prendre tous les risques.

Alors attaquons d’entrée avec ce que j’avais déjà compris à l’époque de ma première lecture, mais sans doute pas correctement appréhendé ou simplement enregistré : Le Talisman, c’est glauque. Mais alors sacrément glauque. Si vous aviez cru que ce roman pouvait s’adresser à la jeunesse parce que son héros est un enfant, même pré-adolescent, j’aurais tendance à essayer de vous détromper très vite pour éviter une violente déconvenue. Très honnêtement, je sais que je n’ai jamais été un enfant très délicat ou sensibles aux angoisses induites par l’art, a fortiori littéraire, mais pour autant, je pense que je n’ai pas pu saisir tous les tenants et aboutissants de ce que Stephen King et Peter Straub ont écrit dans ce roman. C’est un festival d’horreurs et de situations angoissantes. Très bien amenées, de fait, et s’articulant à mon avis très intelligemment dans le propos global du roman, mais quand même, j’ai pas fait le malin en relisant tout ça ; pas tant par réelle angoisse que par incrédulité face à ce que j’avais pu lire à l’époque sans être choqué ou traumatisé, du moins pas assez pour m’en rappeler. Parce que je me souvenais effectivement de pas mal des trucs terribles qui se passent là dedans, mais ça ne couvrait finalement pas le tiers de l’ensemble, un ensemble, j’insiste, vraiment terrible, qu’on ne souhaiterait pas au fils de son pire ennemi. Même si à lire, il faut le dire, c’est quand même assez captivant, d’autant plus avec ce que je crois être l’optique centrale visée par King & Straub.

Parce que ce qui m’a le plus surpris, en fait, dans cette relecture, c’est à quel point, finalement, – spoiler mineur – les Territoires n’en sont qu’une part relative. On s’y balade pas mal, évidemment, et les règles qui régissent leurs échanges avec notre réalité ont un immense impact sur la narration ; mais force est de constater que les auteurs ont décidé d’en faire un aspect très secondaire du récit, quasi utilitaire. Le principal, c’est d’abord Jack, dans une mesure initiatique qu’on devine assez aisément, son histoire constituant en quelque sorte une Odyssée moderne et infantile, bien qu’affreusement âpre. Et ensuite, on a je crois une idée centrale dans l’œuvre, voulant qu’on peut toujours imaginer, s’évader, tenter de se sortir des carcans de la réalité, on y retombera toujours, d’une manière ou d’une autre. Ça m’a frappé très tôt, et c’est logique, pour le coup, que je ne l’ai jamais saisi la première fois. Parce que si les Territoires, dans ce récit, sont évidemment concrets, palpables, ne sont pas qu’une gigantesque allégorie dont les auteurs se serviraient pour représenter les démons intérieurs que notre héros doit vaincre pour grandir, ils ont tout de même une valeur symbolique indéniable. Il se passe des choses terribles dans les Territoires, mais jamais aussi horribles ou du moins aussi prégnantes dans la lecture que ce qui se passe dans notre monde. Les pires horreurs auxquelles sont confrontés Jack et ses alliés, elles ne viennent pas d’un autre monde, mais bien de chez nous, à commencer par ses antagonistes, qui sont parmi les plus affreux – et donc les meilleurs – que j’ai lus.

C’est d’ailleurs d’autant plus frappant avec la distance des années. Le récit se déroule en 1981, mais la plupart de ses thématiques restent clairement d’actualité ; je pense notamment à la séquence dans le Foyer du Soleil, qui n’a vraiment pas assez vieilli, mais alors pas assez du tout. C’est la force des grand textes, quelques part, de réussir à toucher ainsi l’intemporel malgré l’évidente distance des années ; à l’instar des excellents concepts déployés ça et là par Straub et King, le parcours de Jack et tout ce qu’il doit apprendre sur lui-même et la vie en regard de tout ce qu’il doit traverser, ça touche potentiellement n’importe qui.

Alors, oui, forcément, puisque j’en parle, oui, le texte a vieilli, et pas toujours d’une façon oubliable ou facilement pardonnable. On peut parler d’un rapport assez ambivalent à l’homosexualité dans le récit, par exemple, et ce malgré, je crois, de très bonnes intentions ; tout en devant constater, forcément, que l’approche de ce sujet a beaucoup évolué en près de 40 ans, ceci expliquant sans doute cela. D’un côté plus technique, il faut aussi constater que l’absence de révision sur la traduction donne lieu à pas mal de moments de confusion, certaines expressions et approximations passant très mal. Tout comme par ailleurs il faut aussi reconnaître que certains choix originaux parfaitement respectés demeurent curieux, voire incompréhensibles, le récit faisant des allers et retours dans le temps pas toujours clairs, à la limite de l’inutile, ou pire, du contre-productif. Parce que j’ai parfois eu le sentiment, pour être honnête, qu’il manquait des bouts de textes, ou qu’une relecture/correction trop hâtive avait causé des trous dans le texte, qui semblait faire référence à des dialogues ou des éléments disparus. Et donc, il faut bien admettre que sur une longue, très longue histoire de près de 900 pages, ça crée des soucis de rythme et de continuité qui me font dire que quand même, ce roman est sans doute bien trop long d’une centaine de pages.

Mais demeure en dépit de tout ça l’essentiel : j’aime toujours ce roman. Pas moins, pas plus qu’avant, mais différemment. À un âge où je commence malgré moi à juger de si un roman est approprié pour des gamins ou non, alors que j’étais précisément ce petit malin qui « était en avance pour son âge » – mais pour de vrai, moi, hein – Le Talisman me rappelle très justement qu’il n’y a fondamentalement d’âge pour rien ou presque (on se comprend, j’espère). Oui, de fait, j’y réfléchirais à deux fois avant de mettre ce bouquin affreux entre les mains d’un enfant ayant le même âge que moi à l’époque de ma première lecture, parce que vraiment, c’est dur. Mais pour autant, je m’en suis clairement remis, à me demander si j’en ai seulement souffert. Et à certains égards, je pense qu’en filigrane, comme beaucoup de mes lectures de cet âge, j’y ai appris des choses, même sans m’en rendre compte. Après tout, qui aurait pensé que Rendez-vous avec Rama, ou plutôt ses suites, étaient de mon âge ? Comme pour beaucoup de choses, c’est une question de personnalité, de parcours, de circonstances. Si Jack a quelque chose à transmettre dans ce roman, ce sont des valeurs auxquelles j’aurais instinctivement tendance à adhérer, au rang desquelles une certaine vision de la résilience. Et je me dis que c’est une qualité assez utile, de nos jours. Comme ce roman a su être pour une bonne partie intemporel, c’est cette part de lui que je vais sans doute encore bien volontiers garder avec moi, plus en tout cas que ses aspects les plus violents ; bien que je reconnaisse que sa lumière n’est sans doute si brillante qu’en contraste avec les ombres qu’il déploie.

Alors voilà. Si je devais être totalement objectif, faute d’un meilleur terme, j’admettrais que ce roman est loin d’être parfait. Entre un rythme parfois bâtard et des choix narratifs compliqués, une traduction et certains aspects datés, Le Talisman peut parfois paraître un peu long. Mais ce roman, bordel, il a une âme. Je ne saurais mieux le dire. Malgré mes souvenirs clairs, malgré mon absence quasi-totale de surprise face à beaucoup de ses spécificités, j’ai quand même repris mon pieds en lisant ce roman, d’autant plus en constatant à quel point mon regard dessus avait pu changer avec les années. Ce que j’avais pris pour une simple aventure, certes assez sombre, mais avant tout divertissante et classique, dans mon enfance, s’est révélée sous un tout autre jour avec mon regard d’adulte.

On en revient donc à ce que je disais plus tôt : il ne faut jamais sous-estimer à quel point notre parcours nous change même sans qu’on s’en rende compte. Les mêmes éléments dans le même ordre, dans des circonstances similaires, mais avec un observateur nouveau, ayant un tant soit peu changé ou recherchant des choses différentes avec un regard changé, et tout peut être bouleversé. C’est ce qui m’est arrivé, ici. Une relecture amplement justifiée à mes yeux, donc.

Si j’osais, je citerais Hannibal Smith, tiens ; ce serait cohérent en plus d’être malin.

Mais je vais plutôt m’arrêter là, l’essentiel me semble dit.

J’avais lu la suite du Talisman plusieurs années après ma découverte initiale, et mes souvenirs sont un tantinet plus flous. Je confesse une certaine curiosité. Nous verrons en temps et en heure.

En attendant, que votre avenir soit rempli d’étoiles. 😉

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