La ligne verte Tome 2 Mister Jingles
Retiré de la vente
l’avis des lecteurs
Non, il n’y a pas de suite ou de nouvelle version de ce roman, enfin si une magnifique version audio que j’ai eu la chance d’écouter grâce Audiolib et Netgalley. Je connais ce roman, l’ayant déjà lu au moins deux fois, d’abord, à sa parution en feuilleton chez Librio et de nouveau en un volume il y a quelques années. Je l’ai chroniqué à l’époque. Il s’agit d’une nouvelle chronique sur le même sujet, raison pour laquelle je l’appelle (II), je n’ai pas relu la version précédente pour ne pas être influencé par mon avis du moment et y mettre un regard neuf.
J’aime beaucoup ce livre et j’ai eu envie de le redécouvrir de cette manière, étant très vite devenue accro à ce type de lecture comme je l’ai déjà dit plus d’une fois. Le roman est lu de manière superbe par Jean Philippe Puymartin, les émotions passent encore mieux de cette manière qui rend les personnages si vivants. On a vraiment l’impression d’être avec Paul et de partager sa vie, que ce soit à la maison de retraite ou au bloc E. Tous ces personnages ont une force incroyable.
Paul est dans une maison de retraite et entreprend de raconter ce qu’il a vécu en 1932 en tant que gardien chef de la ligne verte, autrement dit le couloir de la mort, en particulier durant l’été et l’automne de cette année-là et de sa rencontre avec John Caffey, un détenu qui allait changer à jamais le cours de sa vie.
Le récit peut paraître fantastique à certains points de vue, mais il ne faut pas oublier que Paul vient d’un milieu pentecôtiste, comme il le dit à plusieurs reprises. Et je vous assure que ce milieu n’a pas changé depuis le début du vingtième siècle, date de son apparition. On y croit toujours aux miracles et on y vit avec le surnaturel au quotidien, ce qui doit paraître très étrange aux personnes qui ne fréquentent pas du tout ce type d’églises particulières. Caffey est évidemment un personnage christique, un des cauchemars de Paul l’assimile directement à Jésus puisqu’il rêve de la crucifixion avec deux de ses détenus et son ennemi Percy dans le rôle du mauvais brigand. D’ailleurs le prénom du personnage principal n’est peut-être pas choisi au hasard, Paul étant le plus grand apôtre, celui qui a contribué à l’essor du christianisme dans tout l’empire romain.
Cette histoire est aussi un récit de conversion, un chemin de Damas. On est en 1932, en pleine dépression et comme il le souligne dans son récit, à l’époque, la Grande Dépression, ce n’était pas juste deux mots accolés, c’est une misère noire et terrible qui jette les gens sur les routes. Si le filet social est dérisoire aux USA par rapport à l’Europe de nos jours, c’était encore bien pire à l’époque et les plus pauvres sont littéralement morts de faim, comme au Moyen age. Donc Paul a la chance d’avoir un emploi de fonctionnaire et on sent bien tout au long du roman qu’il était épargné par la pauvreté, il est tout à fait conscient que c’est une grande chance. Il a aussi une vision distributive de la justice, il pense que ses pensionnaires iront en enfer, même s’il ne le leur dit pas, comme lors de sa dernière conversation avec le chef indien. En ce temps-là, la peine de mort est une évidence et Paul ne la remet pas en question. Toutefois il est très humain et essaie d’adoucir autant que possible la fin de ses détenus, il traite avec humanité et bonté. Son équipe le suit, sauf Percy le vrai méchant de l’histoire, bien pire que les assassins qu’il garde. Delacroix est l’exemple typique, il a tué et brûlé sept personnes, mais en même temps il est fragile, peureux et s’attache démesurément à sa souris. Tout le monde le traitera bien, sauf Percy, qui montrera toute la cruauté dont il est capable. La vraie révélation pour Paul est John Caffey, ce géant simplet, jugé pour le viol et le meurtre de deux fillettes blanches. Pourtant il a un don de guérison, il réalisera des miracles et Paul prendra conscience de ce que son instinct lui soufflait très fort : John est innocent. Il mènera sa propre enquête qui le lui confirme, mais il n’y a rien à faire. La seule personne qui le sait aussi ne peut pas faire rouvrir le dossier et finalement Paul n’a d’autre choix d’exécuter un innocent, un don de Dieu comme il le dit. Il prend conscience alors qu’il a plus de morts à son actif que le pire de ses pensionnaires et décide de demander sa mutation dans un centre pour jeunes délinquants.
Ce livre est aussi un vibrant plaidoyer contre la peine de mort et souligne les inégalités. Les derniers détenus sont un chef indien, un petit cajun et un Noir simplet. La peine des Blancs est le plus souvent commuée en prison à vie, la perpétuité étant réelle aux USA, on peut toutefois se demander ce qui est le moins cruel, mais n’oublions pas que la justice américaine ne fait pas de quartier. Même si l’enquêteur comprend aussi que John est innocent finalement, personne ne va se mouiller pour sauver un Noir dans le sud en 1932, et on sait bien que cette communauté a été particulièrement victime de ces dénis de justice.
On pourrait encore en dire beaucoup sur ce magnifique roman, mais je m’arrêterai là. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour leur confiance.
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