Le Couteau

TTTT - Bravo "Dans Le Couteau, Salman Rushdie place deux forces antagonistes en opposition : d’un côté l’amour, la beauté, l’écriture, et de l’autre la violence, le fanatisme, le nihilisme. Instinct de vie contre instinct de mort – le premier s’incarnant notamment dans une galerie de personnes aimées, que l’auteur rassemble autour de lui en ces pages : son épouse, la photographe et plasticienne Eliza Griffiths, ses deux fils, sa sœur, ses amis écrivains, notamment Martin Amis ou Paul Auster…Il lui fallait, insiste Rushdie, écrire ce livre pour pouvoir passer à autre chose. Reprendre le cours d’une œuvre qu’il a farouchement tenu, depuis trente ans, à préserver des effets d’une existence sous tension. Reprendre le cours d’une vie qu’il envisage désormais comme une « seconde chance » qui lui est offerte.

Un récit remarquable, sous-titré Réflexions suite à une tentative d’assassinat, dans lequel l’écrivain mêle, au récit de l’attentat et de sa patiente convalescence, une interrogation vive et profonde sur le bonheur."

"A la toute fin du Couteau, une scène magnifique, où réside tout l’art de Salman Rushdie. Le 18 septembre 2023, treize mois après son agression, il décide de retourner, en compagnie de sa femme, la romancière, poétesse, photographe et vidéaste Rachel Eliza Griffiths, rencontrée en 2017, épousée en 2021, à Chautauqua."

"Mais il a voulu aller voir aussi, avant, la prison du comté où est incarcéré son assassin, qu’à aucun moment il ne nommera. Nous non plus. Il l’appelle au début « L’Imbécile », « L’Ane » puis simplement « Le A. », parce que le terroriste a confié aux policiers ne pas savoir grand-chose de l’homme qu’il avait projeté de tuer, et n’avoir lu que deux pages de ses Versets sataniques ! 

Bonheur singulier

Devant la prison, Rushdie se met à éprouver un bonheur singulier, au point de sautiller. Heureux d’être là, en vie, et que Le A. soit à sa place, derrière les barreaux..."