Ubik
  • Date de parution 04/01/2023
  • Nombre de pages 320
  • Poids de l’article 176 gr
  • ISBN-13 9782290382646
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 112 mm
  • Edition Livre de poche
Anticipation Dystopie et Uchronie Ouvrage de référence de l'auteur

Ubik

4.07 / 5 (4494 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

La florissante agence anti-psi Runciter & Associés protège ses clients contre toute intrusion psychique. Mais lors d'une mission sur Luna, ses meilleurs éléments sont victimes d'un attentat à la bombe orchestré par une agence rivale. Glen Runciter est aussitôt placé en semi-vie. Rapidement, Joe Chip et les autres survivants sont témoins de phénomènes étranges : le visage de leur patron apparaît sur les billets de banque, les cigarettes n'ont plus aucun goût, la technologie semble régresser. Et un produit nommé Ubik, qui possède de curieuses propriétés, surgit aux moments les plus opportuns...

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  • Date de parution 04/01/2023
  • Nombre de pages 320
  • Poids de l’article 176 gr
  • ISBN-13 9782290382646
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 112 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Ubik est un roman de Philip K. Dick écrit en 1966, publié aux États-Unis en 1969, puis en 1970 pour la traduction française. C’est un classique de la science-fiction au point que le Time l’ait classé parmi les 100 meilleurs romans écrits en anglais depuis 1923. Pourtant, je ne l’avais pas encore lu et sa parution chez audiolib a été l’occasion de découvrir ce livre.

Le roman se déroule en 1992, soit quasiment 30 ans après son écriture. L’humanité a colonisé la lune et les pouvoirs psychiques sont devenus courants. Joe Chip est un technicien ayant pas mal de problèmes d’argent et travaillant pour Runciter Associates. Cette entreprise emploie ce que l’on appelle des » inertiels » c’est à dire des personnes pouvant contrer les » précogs », ceux qui ont des pouvoirs de télépathie. Un des employés de Runciter Associates, Dole Melipone, un puissant télépathe, a disparu. Runciter Associates est dirigée par Glen Runciter qui prend souvent conseil auprès de sa femme Ella. Sauf que Ella est morte à 20 ans et est maintenue en « semi-vie » au moratorium des Frères Bien-Aimés, en Suisse. La semi-vie est une forme de suspension cryonique qui permet à une personne décédée d’accéder à une conscience et une capacité limitées de communiquer. Quand Glen Runciter rend visite à sa femme, il apprend que la conscience d’Ella est envahie par une autre demi-vie dénommée Jory Miller. C’est alors que l’homme d’affaires Stanton Mick fait appel à Runciter Associates pour une mission sur la lune pour laquelle Runciter rassemble ses meilleurs inertiels dont Pat Conley, qui a la faculté de changer le passé.

Ubik est un roman complexe qui mélange plusieurs thèmes majeurs de la science-fiction: les pouvoirs psy, la capacité de changer le passé, le voyage dans l’espace, la vie après la mort. Le roman est véritablement foisonnant au point que l’on s’y perd parfois. On a l’impression d’être dans un véritable labyrinthe narratif où se mêlent les personnages, les histoires, les réalités. La société dépeinte par Philip K. Dick est celle d’un monde complètement capitaliste. Tout coute de l’argent, même se servir des appareils ménagers que l’on a chez soi. Les chefs d’entreprise sont les dirigeants du monde, tout est régi par l’argent. Pour illustrer encore plus ce fait, chaque chapitre commence par une publicité pour un produit « ubik » allant du dentifrice au soutien-gorge. L’argent est le maitre du monde, et l’on n’est rien sans argent.

Parmi les autres thématiques du roman, on trouve celle de la mort qui revient souvent chez l’auteur. La « semi-vie » est décrite de manière assez horrible, comme une sorte de prison dont on ne peut s’échapper, et où les morts sont des loups pour les morts. On ne sait pas vraiment si les gens ont voulu cet état de « semi-vie » mais il semble assez peu enviable. L’autre thématique importante est celle des paradoxes temporels et de l’illusion. Tout au long du roman, l’auteur joue avec son lecteur dans une vertigineuse histoire où on ne sait plus ce qui est réel ou non. L’univers change constamment et on s’y perd facilement.

La version audio est lue par Damien Witecka, la voix française de Léonardo Di Caprio. Il apporte beaucoup de dynamisme et de compréhension au récit. Il adapte sa voix en fonction des personnages, de l’histoire, des différents événements et c’est un véritable bonheur de l’écouter. Le roman est complexe au point d’être difficile à cerner souvent, mais la version audio permet de s’y retrouver un tant soit peu. Je ne sais pas si je serais arrivée au bout du roman en version papier.

Ubik est ainsi un roman foisonnant, complexe, avec un côté dingue où on a par moments du mal à se retrouver. La version audio grâce au talent incroyable de Damien Witecka arrive à rendre le livre presque fluide. Il donne corps aux différents personnages et on arrive à mieux cerner ce qui arrive.

"Ubik" mêle aux grands thèmes de la science-fiction -télépathie, machines intelligentes, lune colonisée- les obsessions de l’auteur pour la subjectivité du réel, la tendance de toute chose à dégénérer en chaos et la manipulation des masses à grande échelle. 

Le récit débute en 1992, soit vingt-trois ans après sa date de publication.

Certaines avancées scientifiques témoignent de l’incessante quête de jeunesse éternelle. Des agonisants sont conservés dans un état proche du coma, et temporairement réveillés par leurs proches pour des échanges ponctuels de plus en plus laborieux au fur et à mesure que le capital vital ainsi préservé s’épuise. Les individus les plus riches se font greffer des organes artificiels pour remplacer les vrais lorsqu’ils sont défaillants, prolongeant ainsi leur existence de plusieurs années.

Car ici, tout se monnaye, l’allongement de la vie comme le simple fait d’ouvrir la porte de son appartement ou d’y prendre une douche. 

La publicité ponctue le quotidien, comme l’évoque chaque entame de chapitre, sous forme d’annonce vantant le fameux "Ubik", notion qui englobe tout et n'importe quoi, bière ou déodorant, société de crédit ou nettoyant pour parquets…

Le monde est alors divisé en deux camps : celui des Psis, composé entre autres de télépathes et de Précogs capables de prédire l’avenir, dont les talents sont utilisés à la surveillance des citoyens, et celui de l’organisation Runciter, dirigée par un magnat du même nom, qui lutte contre ces premiers, mission qu’elle peine depuis quelques mois à assurer. Dans ce contexte, et afin de sécuriser l'installation lunaire contre des intrusions psychiques, Glen Runciter et une équipe d’élite s’y rendent. Parmi eux Joe Chip, éternel fauché mais Antipsy de grand talent, et Pat Conley, nouvelle et belle recrue aux pouvoirs spectaculaires que Joe considère comme potentiellement dangereuse. Dès leur arrivée sur la lune, Runciter perd la vie dans un attentat. Joe prend le commandement du groupe.

A partir de là, l’intrigue enserre ses héros, et nous avec, dans des rets aussi énigmatiques qu’angoissants. La réalité, qui semble avoir perdu son assise, reflue vers des formes antérieures avant de plus ou moins se stabiliser en 1939. La sensation même d’être présent au monde vacille sous les différentes strates d’un réel que semble manipuler une entité infantile que tout ce cirque amuse. Vient un moment où la distinction entre morts et vivants elle-même devient incertaine.

Joe et les membres de son équipe, qui se décime peu à peu, sont-ils victimes d’une hallucination collective ou d’une machination machiavélique ? 

A ces questionnements déjà bien flippants s’ajoute la mélancolie existentielle qui hante Chip face à la vacuité de l'existence, emplie de "désirs tristes, de besoins nébuleux (…) qui ne mènent à rien", son amertume face au constat de la fin de la compassion, de la chaleur humaine et du désintéressement.

Une amertume qui fait écho à celle de l’auteur, hanté par l’impossibilité d'échapper à l’automatisation grandissante et à la normalisation dévastatrice d’une société en perdition. Avec "Ubik", inspiré par la crainte du surgissement d’un pouvoir de plus en plus autoritaire et réactionnaire (Nixon sera bientôt président), l’auteur anticipe l'omniprésence de la surveillance et de la publicité, les dérives du capitalisme et d’une technologie qui lui serait entièrement dévouée.


Difficile de chroniquer ce livre inclassable !


Pourtant, le démarrage est de la science-fiction incluant certains thèmes chers à l’auteur : dans un avenir proche (1992 pour un livre publié en 1969), des anti-télépathes sont employés à traquer et annihiler des télépathes payés à perturber des entreprises. Le patron des anti-télépathes accepte une grosse mission confiée par un milliardaire, en emmenant avec lui onze de ses meilleurs éléments…


Pendant cette première partie, l’auteur s’amuse à tourner en dérision la société capitalistique (même les portes doivent être payées pour s’ouvrir) en effleurant la dystopie. Mais comme nous sommes dans un livre de Philip K. Dick, très rapidement nous retrouvons ses thèmes favoris, comme la paranoïa ou la drogue (ici des amphétamines). De même, rapidement un de ses personnages ne sait plus si ce qu’il vit est la réalité… ou pas. L’auteur aborde aussi une nouvelle fois le refus de la mort des proches, sujet qu’il avait déjà abordé dans la nouvelle Ce que disent les morts.


Mais quand les protagonistes arrivent sur la Lune, le roman bascule dans… autre chose. Ce n’est même pas du Fantastique, tant l’histoire devient déroutante et le temps n’avance plus linéairement. Il serait difficile de résumer la suite (et il ne le faut pas, au lecteur d’avoir la surprise de la découverte !), mais en ce qui me concerne peu de romans m’ont fait autant suivre des personnages pour lesquels je craignais le pire, et espérant qu’ils s’en sortent. Le lecteur est dans la même position que les protagonistes : il ne comprend pas ce qu’il se passe, et quand il croit avoir compris ses certitudes s’effondrent.


Philip K. Dick n’est pas l’auteur de science-fiction le plus facile, car il n’est pas un « romancier » au sens habituel du terme. Ses romans sont parfois imparfaits, mais il avait un incroyable talent pour imaginer et exposer des idées fortes. Il n’est pas étonnant qu’il ait tant inspiré le cinéma, et évidemment d’autres écrivains. Il a été précurseur dans bien des domaines, et Ubik est un incontournable pour connaître son œuvre et son univers.


Philip K. Dick a écrit ce roman alors qu’il prenait beaucoup d’amphétamines, et l’histoire s’en ressent tant elle est hallucinatoire. À ma première lecture, le livre était resté en moi pendant plusieurs semaines.


Un roman à part.

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