Le maître du haut château
  • Date de parution 30/03/2022
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 208 gr
  • ISBN-13 9782290365311
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Ouvrage de référence de l'auteur Dystopie et Uchronie Anticipation Anglo-Saxon Romans étrangers

Le maître du haut château

3.53 / 5 (3062 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés. Vingt ans plus tard, dans les États-Pacifiques d'Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L'occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, dénichent chez lui d'authentiques merveilles. Tandis qu'un autre livre, qu'on s'échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le Poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la guerre...

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  • Date de parution 30/03/2022
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 208 gr
  • ISBN-13 9782290365311
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Et si l'Allemagne et le Japon avaient gagné la seconde guerre mondiale ?

Telle est l'hypothèse qui sert de point de départ à l'intrigue du "maître du Haut Château", roman de l'écrivain Philip K. Dick.


La ville de San Francisco, où se déroule la majeure partie du récit, en ce début des années soixante, fait partie des territoires sous domination japonaise, qui englobent la zone Pacifique, alors que l'Allemagne contrôle la quasi-totalité de l'Europe et de l'Afrique, ainsi que l'Est des États-Unis.

Le régime nazi, victorieux mais divisé, peut néanmoins donner libre cours à sa barbarie. Les camps de concentration continuent d'accueillir juifs et opposants politiques, les peuples d'Afrique sont exterminés. Ceci dit, les prouesses technologiques (notamment en matière de conquête spatiale) réalisées par les allemands font l'admiration du reste du monde.

Les Japonais, quant à eux, sont davantage tournés vers le passé et les traditions. Il se passionnent pour les témoignages matériels de l'histoire des populations occupées, se fient aux prophéties livrées par la consultation de l'Oracle, ouvrage chinois et ancestral, qu'ont également adopté de nombreux autochtones.


Nous suivons en alternance l'histoire de plusieurs personnages qui n'ont pas toujours de rapport les unes avec les autres.

L'auteur a une façon particulière de nous familiariser avec chacun d'eux en émaillant constamment la narration des réflexions qui les habitent, des analyses que leur inspirent le comportement d'autrui ou même leurs propres réactions face aux événements qu'ils vivent ou subissent. Le lecteur a ainsi le sentiment d'une immersion dans l'esprit des différentes protagonistes.

Ces digressions, à caractère parfois philosophiques, voire métaphysiques, nourrissent le récit, le complexifient, mais elles sont aussi à certains moments assez obscures pour le rendre confus.

Elles permettent également d'enrichir la psychologie des personnages, notamment ceux qui se trouvent du côté des vaincus, souvent agités de sentiments ambivalents vis-à-vis de l'occupant, partagés entre admiration, haine et complexe, acceptant les compromissions qu'exige la situation avec plus ou moins de bonne volonté. Les relations entre les individus sont également analysées avec finesse, notamment en ce qui concerne les incompréhensions liées aux différences culturelles et à la nature même de ces relations (dominant/dominé).


Vous l'aurez compris, il ne faut pas s'attendre à trouver dans "Le maître du Haut Château" des scènes d'action spectaculaires ou des super héros. Il n'y a même pas, d'ailleurs, de personnage principal : l'histoire de chacun pourrait presque faire l'objet d'un récit à part entière.

Philip K. Dick préfère nous lancer sur de multiples pistes de réflexions, en utilisant son monde "inversé" pour les étayer. Son uchronie est entre autres un prétexte à démontrer la relativité de notre perception du monde. En imaginant l'existence d'un livre clandestin, écrit par le mystérieux "maître du Haut Château", dont l'intrigue est basée sur l'hypothèse d'une victoire des Alliés, il construit une mise en abyme qui bouscule les repères du lecteur et de ses personnages. Quelle est la réalité du monde dans lequel nous vivons ? A quel point notre représentation de ce monde est-elle influencée par les informations que nous transmet notre environnement, et jusqu'à quel point sommes-nous capables d'analyser ces informations en toute objectivité ?

De plus, il remet en question la stabilité des valeurs qui régissent nos sociétés. En effet, dans l'univers dépeint par l'auteur, les exactions nazies ne suscitent pas vraiment de révolte ni même d'indignation. Par une sorte de processus d’adaptation de la part des nations vaincues, elles sont simplement considérées comme un corolaire de la mégalomanie allemande. Il pointe ainsi du doigt la trop grande facilité avec laquelle l'être humain ferme les yeux, par peur ou -pire- simplement par commodité, sur les injustices et la cruauté qui ne le touchent pas directement.


On peut finalement dire que le monde fictif élaboré par Philip K. Dick n'est pas si éloigné du nôtre... 

A croire que toute société, à partir du moment où elle est peuplée d'hommes, doit pâtir de leur propension au mal et de leur résignation face à ce mal ?


Même si je n'ai pas été très présente sur le blog depuis quelques semaines, j'ai tout de même continué mes lectures et notamment pour mon challenge de l'été S4F3s3 avec des romans de moins de 350 pages. J'ai ainsi pu enfin lire un livre qui m'intriguait depuis de nombreuses années mais comme tout livre de Philip K. Dick, il me fallait trouver le bon moment pour le lire et finalement j'ai dévoré en deux jours Le maître du Haut Château.




En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l'axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie â l'est des Etats-Unis, l'ouest avait été attribué aux japonais.

Quelques années plus tard la vie avait repris 50n cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinoisa dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945... 




Ce qui m'attirait particulièrement dans ce livre était le coté uchronique du récit de Philip K. Dick. J'aime beaucoup ce style SF, qui lorsqu'il est bien amené nous propose souvent une reflexion affinée et précise d'évènements historiques. Dans le cas du maître du Haut Château, l'auteur nous propose une vision alternative de la fin de la 2nde GM période charnière de l'histoire récente. Les Alliés ont capitulé devant les forces de l'Axe en 1947 et se sont les États-Unis qui sont divisés entre les deux vainqueurs. Le Reich d'Hitler applique son implacable politique sur l'Est des États-Unis, tandis que le Japon se voit hériter de la partie Ouest. L'histoire se place quelques années après la fin de la guerre sur la cote Ouest, où les japonais se sont installés pour remettre en route l'économie américaine.


Le récit de Philip K. Dick commence alors dans une drôle d'atmosphère entre le mélange de cultures américaine et japonaise qui tentent de cohabiter. Les japonais, collectionneurs dans l’âme, sont friands d'objets américains authentiques montrant un pan de l'histoire des USA mais tout en l’effaçant du présent. La culture américaine, elle, peine à ingurgiter la rigidité de la culture japonaise notamment au niveau des rapports entre les personnes. D'où un stress incessant pour les relations entre nippon, européens et américains. L'auteur nous présente d'ailleurs plusieurs personnages que nous suivrons au fur et à mesure. Bien que chaque personnage puisse être relié à un des autres d'une manière ou d'une autre, ce qui frappe au premier abord c'est la solitude de chacun d'eux. Une solitude qui leur collera à la peau tel un voile toujours plus épais entre eux et la réalité.


- le brigandage nazi, c'est une tragédie, bégaya Joe au moment où il dépassait un camion qui marchait lentement. Mais le changement est toujours brutal pour celui qui est le perdant. Rien de nouveau. Regarde les révolutions précédentes telles que la Révolution française. Ou Cromwell contre l'Irlandais. Trop de philosophie dans le tempérament germanique; trop de théâtre, aussi. Tous ces rassemblements. Tu ne verras jamais un vrai fasciste parler, mais seulement agir comme moi. Exact ?
- Dieu ! dit-elle en riant, tu viens de parler à raison d'un kilomètre et demi à la minute.
- Je suis en train de t'expliquer la théorie fasciste de l'action ! s'écria-t-il très surexcité.
Elle ne pouvait répondre; c'était trop drôle.


Dick nous propose un récit parfois hermétique comme dans beaucoup de livres de sa bibliographie (j'ai des souvenirs d'Ubik et de la complexité de son récit). J'ai particulièrement aimé l'omniprésence du Yi King ou livre des changements dans ce récit. Chaque personnage l'utilisera pour répondre à ses questions sur leur non-avenir. Car, dans le maître du Haut Château, tout finit par être faux et plus on avance dans la lecture plus on sent que rien n'est vrai et que même la réalité décrite s'effrite. A commencer par les relations entre le Japon et l'Allemagne qui après avoir entretenus durant la guerre des "objectifs" communs démontrent ensuite toutes leurs différences au point de se regarder en chien de faïence d'un coté et de l'autre des Rocheuses. Mais également pour ce qui est des personnages : leur vie, leur choix ou leur avenir tout finit par être faux et creux, ce désespoir omniprésent est un peu la patte de l'auteur elle aussi et cela apporte une profondeur à ce récit uchronique mais également une note d'irréalité.



Un récit uchronique bien construit sur une alternative à la fin de la 2nde GM. Philip K. Dick nous propose une histoire d'où transpire une profonde solitude et un sentiment constant de faux dans chacun de ses recoins. J'ai beaucoup aimé lire ce livre même si je conçois qu'il soit assez hermétique pour pas mal de monde. L'auteur nous plonge dans une réalité alternative et finit par nous démontrer que tout y est plus ou moins faux. De plus l'avenir et le futur des personnages est absent, tout semble se résumer au moment présent où le Yi King vous aide à prendre des décisions. Un livre intéressant pour un auteur qui ne l'est pas moins. Plonger dans les méandres de l'esprit de Philip K. Dick reste pour moi une aventure lors de la lecture de chacun de ses livres.


Les Nazis et les Japonais ont gagné la Seconde Guerre mondiale.


Début des années 60 : l’Ouest américain est occupé par les Japonais, tandis que l’Est est aux mains des Allemands. Le centre du pays reste délaissé. Pourtant on commence à parler d’un livre écrit par un auteur reclus, qui décrit un monde où les Alliés auraient vaincu et où l’Empire Britannique est plus fort que jamais, domine la Russie, et peut-être envisage une guerre contre les États-Unis… Une Uchronie dans l’uchronie, un roman profondément subversif pour les Allemands et les Japonais.


Nous ne sommes pas dans une ambiance étouffante ou totalitaire. Au contraire, l’auteur a installé son histoire dans son temps (l’Amérique du début des années 60), et je m’imaginais bien dans un film de cette époque se passant sur la côte Ouest des USA. Malgré quelques éléments typiquement SF (les Allemands se sont consacrés à fond à la conquête spatiale après leur victoire et s’apprêtent à aller sur Mars, les entreprises allemandes prospèrent et fabriquent des fusées qui remplacent nos avions), l’ambiance est extrêmement réaliste grâce à des personnages pétris de faiblesses et des gestes du quotidien qui émaillent le récit. À tel point qu’on peut y croire…


Le plus intéressant dans ce roman n’est sans doute pas le scénario lui-même, mais la vision de Philip K Dick sur l’être humain. 


Plusieurs personnages clés s’en remettent à un vieux livre chinois, le Yi King : ils lancent des baguettes, et selon le résultat ils lisent des hexagrammes du Yi King, qui prédit l’avenir et les forces en présence. Ils sont devenus incapables de prendre une décision sans ce jeu de hasard… Au contraire, ils sont convaincus que ce livre trace leur destin. Étrange sensation que de suivre des hommes parfois haut placés ne sachant plus analyser rationnellement une situation, et se sentant dépassés par les événements. Comme si le destin était écrit.


Nous observons aussi plusieurs personnages — pas forcément les mêmes — qui sont continuellement en représentation, et qui ont peur de mal agir ou de se faire mal voir de leurs interlocuteurs. C’est le cas des Japonais, mais aussi d’Américains travaillant pour des Japonais et ayant intégré cette culture typiquement asiatique qui consiste à ne pas faire de vague… Cependant, ce thème est aussi exploré avec des ouvriers américains tentant de se faire une place dans la société en développant une nouvelle activité, et ne sachant comment se comporter face à des acheteurs potentiels.


De façon générale, la description des cultures asiatiques et allemandes est un brin caricaturale, mais certaines choses sont bien vues : dans ce monde, les Japonais sont à première vue très respectueux des Américains et de leur art passé, mais chacun doit rester à sa place dans la société et ces derniers ne sont que des larbins. L’antisémitisme est culturel et a déteint sur les Américains occupés, les Nazis ont génocidé l’Afrique sans que cela n’émeuve grand monde. Quand on y pense, tout ceci paraît très crédible, et parfois pas si éloigné de notre réalité.


D’autres réflexions sont menées sur l’art, l’histoire, la culture, le sentiment d’infériorité. Elles parsèment le roman et nous interrogent sur nos certitudes.

Ce n’est ici que quelques éléments que j’ai relevés dans ce livre, car il mérite au minimum une deuxième lecture pour en saisir toutes les richesses.


Sur la forme, c’est un roman très bien écrit — et très bien traduit — nous offrant un texte fluide et agréable.


Et évidemment, la fin du récit suggère un des thèmes préférés de l’auteur : qu’est-ce que la réalité ? Qu’est-ce que la vérité ?

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