La vie en chantier
  • Date de parution 01/04/2021
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 250 gr
  • ISBN-13 9782351788011
  • Editeur GALLMEISTER
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Livre de poche
Anglo-Saxon Romans étrangers

La vie en chantier

3.97 / 5 (1099 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Marnie et Taz ont tout pour être heureux. Jeunes et énergiques, ils s'aiment, rient et travaillent ensemble. Lorsque Marnie apprend qu'elle est enceinte, leur vie s'en trouve bouleversée, mais le couple est prêt à relever le défi. Avec leurs modestes moyens, ils commencent à retaper leur petite maison de Missoula, dans le Montana, et l'avenir prend des contours plus précis. Mais lorsque Marnie meurt en couches, Taz se retrouve seul face à un deuil impensable, avec sa fille nouvellement née sur les bras. Il plonge alors tête la première dans le monde inconnu et étrange de la paternité, un monde de responsabilités et d'insomnies, de doutes et de joies inattendus.

livré en 4 jours

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  • Date de parution 01/04/2021
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 250 gr
  • ISBN-13 9782351788011
  • Editeur GALLMEISTER
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

Marnie et Taz ont tout pour être heureux. Jeunes et énergiques, ils s'aiment, rient et travaillent ensemble. Lorsque Marnie apprend qu'elle est enceinte, leur vie s'en trouve bouleversée, mais le couple est prêt à relever le défi. Mais lorsque Marnie meurt en couches, Taz se retrouve seul face à un deuil impensable, avec sa fille nouvellement née sur les bras. Il plonge alors tête la première dans le monde inconnu et étrange de la paternité.

Mon avis

Résilience

Marnie et Taz ont tout pour être heureux malgré des fins de mois difficiles. Ils retapent une maison dans le Montana et essaient de gérer les factures. Lorsqu’elle est enceinte, ils sont bouleversés et ravis. Le jour où Midge nait, sa mère meurt. Un accident rarissime mais qui se produit parfois. Taz revient chez eux le cœur vide mais les bras pleins, portant un bébé fille dont il doit s’occuper. Plus rien n’existe à part ce nourrisson. Il s’oublie complètement.

Ce qui le tient debout c’est l’amour pour cet enfant, l’unique être vivant qui le raccroche au quotidien. Il vit au passé (mais vit-il vraiment ?), il voudrait apprivoiser le présent et, peut-être, un jour, se projeter dans l’avenir. Mais le chemin est long, très long….

Il est entouré d’amis dont Rudy, le plus fidèle, celui qui comprend ce qu’on ne lui dit pas, qui anticipe, qui est là. Il y a également sa belle-mère, puis Marko qui lui donne du travail (Taz est menuisier). Tous sont patients, attentifs, essayant de le sortir de son marasme, de l’empêcher de se noyer.

L’auteur égrène les jours, très serrés au début puis qui s’espacent, comme si on pouvait, pendant un temps lâcher la main de Taz, le laisser se débrouiller seul. Il chemine doucement, parfois bousculé par un camarade, ou la baby-sitter, des gens qui lui rappellent qu’il y a un futur, qu’il se doit de l’habiter un jour. Il se hasarde à aller vers les autres, à communiquer pour autre chose que le travail mais Marnie lui manque terriblement et il pense à elle. Il entend même ce qu’elle lui souffle à l’oreille, imaginant ses réactions, les anticipant.  On dirait qu’il ne s’autorise pas à vivre alors qu’elle n’est plus là.

« Vous n’avez jamais eu l’impression que faire le moindre pas en avant serait … mal ? Une sorte de trahison ? »

Et que même si on sent qu’il faut avancer, l’autre est toujours là, non ?

Il est seul, terriblement seul face à son malheur malgré la présence aimante et discrète de ceux qui le soutiennent.

Au bout d’un an, il se surprend à être sur le point d’éclater de rire. En a-t-il le droit ? Le remords ne va-t-il pas lui tomber dessus s’il se laisse aller à sourire, à se distraire, à vivre « normalement » ?

Certains esprits chagrins ne manqueront pas de dire qu’il ne se passe rien dans ce roman, que la fin est prévisible. L’essentiel est ailleurs. Il est dans l’écriture de Pete Fromm, lumineuse, sensible, délicate. La traductrice, Juliane Nivelt, fait un travail remarquable. Elle sait trouver les mots justes, ne rien briser de cette espèce « d’intimité psychologique » dans laquelle nous pénétrons. Ni voyeurisme, ni pathos, une vie pas facile, où chaque jour passé est une victoire sur l’adversité.

L’auteur sait parler de la souffrance. Avec des faits que l’on peut qualifier d’ordinaires, il décrit, analyse chaque échange, chaque geste. Il parle de la vie et de la mort comme peu de personnes savent le faire. Je suis sous le charme de son écriture, de ses intonations. C’est comme s’il me murmurait son texte à l’oreille. Je suis chaque fois « imbibée » de ses personnages. Sans doute parce qu’il les rend palpables et qu’en peu de pages, ils deviennent « familiers ». D’ailleurs, il n’y a pas pléthore d’individus, certains sont dans l’ombre, font quelques apparitions, sans plus d’importance que ça… Et puis, sous-jacent, il y a le rapport à la nature, le lien inexplicable qui se tisse entre le coin secret de Marnie et Taz, réinventant le passé pour le transformer en présent qui deviendra au fil du temps un futur, non pas en chantier, mais à réinventer.

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