Le vieux qui lisait des romans d'amour
  • Date de parution 20/03/2025
  • Nombre de pages 140
  • Poids de l’article 150 gr
  • ISBN-13 9791022614252
  • Editeur METAILIE
  • Format 190 x 124 mm
  • Edition Grand format
Espagne Romans étrangers Réédition moins d'1 mois

Le vieux qui lisait des romans d'amour

4.03 / 5 (5505 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Au bord de l’Amazone, un vieil homme ami des Shuars, qui lui ont appris à connaître la forêt, découvre la lecture et chasse un jaguar.« Il ne lui faut pas vingt lignes pour qu’on tombe sous le charme de cette feinte candeur, de cette fausse légèreté, de cette innocence rusée. Ensuite, on file sans pouvoir s’arrêter jusqu’à une fin que notre plaisir juge trop rapide. »Pierre Lepape, Le Monde« Un livre sauvage et beau, bâti comme un thriller américain. »Frédéric Taddei, ActuelPrix du roman d’évasion des Relais H 1992Prix du meilleur roman étranger France Culture 1992

livré en 5 jours

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  • Date de parution 20/03/2025
  • Nombre de pages 140
  • Poids de l’article 150 gr
  • ISBN-13 9791022614252
  • Editeur METAILIE
  • Format 190 x 124 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Il y a de cela quarante ans, une éditrice se focalisait sur les publications lusitaniennes, italiennes et hispanophones, en se concentrant plus particulièrement sur les romanciers en provenance d'Amérique du sud. Enoncé ainsi, cela apparaît, de nos jours, dans un monde globalisé, comme une évidence, mais en 1979, Anne-Marie Métailié prenait des paris audacieux qui sont désormais l’une des particularités de cette maison d’éditions indépendante qui a pris pour nom le patronyme de sa fondatrice. Dans le domaine de la littérature noire, les éditions Métailié nous proposent des auteurs emblématiques comme l’islandais Arnaldur Indridason et son commissaire Erlendur Sveinsson, ou le cubain Leonardo Padura et son détective privé Mario Condé pour n’en citer que quelques uns. Mais comme plus d’un million de lecteurs, c’est avec Le Vieux Qui Lisait des Romans D’Amour, du romancier chilien Luis Sepúlveda que j’ai découvert cette maison d’éditions en 1992, avec ce premier roman d’un auteur dénonçant déjà les dérives d’un monde soi-disant civilisé qui n’est plus capable de respecter son environnement.

A El Idilio, petit bled perdu de l’Equateur, niché dans les eaux du Nangaritza, les habitants attendent le dentiste comme le Messie débarquant du Sucre, un vieux cargo rouillé, ravitaillant les localités de la région. Antonio José Bolivar Proaño, vieil homme solitaire qui a vécu avec les indiens Shuars durant de nombreuses années, guette la venue du praticien pour une toute autre raison. Connaissant sa passion pour les romans d’amour, le dentiste lui en fournit régulièrement quelques exemplaires. Mais il n’est plus question de lecture, lorsque l’on découvre le cadavre d’un chercheur d’or. On accuse immédiatement les indiens Shuars d’être les auteurs du forfait. Mais fin connaisseur de la forêt amazonienne qu’il respecte, Antonio comprend rapidement qu’il s’agit d’une panthère qui marque son territoire. A contrecœur, le vieil homme va donc devoir abandonner ses chers romans d'amour pour traquer cet animal qui décime la population des aventuriers rôdant dans la forêt. Une chasse qui prend l’allure d’un duel douloureux.

Emprisonné sous la dictature de Pinochet, puis exilé, Luis Sepúlveda parcourt l’Amérique du sud et passe même une année avec les indiens Shuars afin d’étudier l’impact de la colonisation sur les populations autochtones de l’Amazonie. Une expérience dont il s’inspirera pour son premier roman, Le Vieux Qui Lisait Des Romans D’amour qui prend la forme d’un récit d’aventure afin de mettre en exergue tous les excès de ces hommes pillant les richesses de la forêt sans aucun respect pour la faune et la nature. De ce bref récit, il émane une sensation d’immersion totale dans un cadre déconcertant, à la lisère du monde sauvage et de la civilisation dont la limite s’incarne par le biais d’Antonio, ce vieil homme capable d’appréhender toute la beauté brute de la forêt amazonienne et toute la force de l’intensité de ces romans d’amour qu’il affectionne tant. On se régale également avec cette galerie de personnages hauts en couleur à l’instar du maire, renégat du monde civilisé, ou du docteur Loachamin, dentiste itinérant, aux pratiques plutôt frustres puisqu’il arrache les dents de sa clientèle sans anesthésie, ceci sur le quai des localités où il débarque avec son fauteuil de praticien. Luis Sepúlveda dépeint donc un univers brutal composé de chercheurs d’or et autres aventuriers d’infortune, où l'on règle ses comptes à coups de fusil ou de machette, qu'il décline sous une forme poétique qui n'est pas dénuée d'humour. Au sein de cette localité de laissés-pour-compte sans foi ni loi, Antonio José Bolivar Proaño fait figure d’original, lui qui a partagé le quotidien des indiens Shuars en séjournant des années durant au cœur de la forêt amazonienne, ceci jusqu’au décès de son épouse dont il chérit encore le souvenir. On partage ainsi les habitudes de ce vieil homme qui souhaite couler des jours tranquilles en se plongeant dans la rêverie de ces récits romantiques, bien éloignés de la dureté du monde qui l’entoure. Il se dégage ainsi une sensation diffuse de mélancolie en parcourant les ruelles pittoresques de cette localité perdue au beau milieu de la forêt, jusqu’à l’apparition de cette panthère semant la terreur parmi les habitants. Le récit prend alors une autre tournure avec cette tension diffuse qui nous accompagne tout au long d’une expédition au cœur de la forêt amazonienne afin de débusquer le fauve. Pluies diluviennes, moiteur oppressante, faune hostile, Luis Sepúlveda décline toute la beauté d’une jungle mortelle, recelant mille dangers que seul le vieil homme est en mesure de surmonter en faisant communion avec la nature. Cette tension narrative prend d’avantage d’ampleur à mesure d'une traque laissant place à un duel entre l’animal et le vieil homme qui peine à accepter l’inéluctable mise à mort qu’il considère comme une véritable trahison mais à laquelle il ne peut se dérober tout en maudissant la barbarie des hommes.

Nimbé d’un suspense qui n’a rien à envier aux meilleurs thrillers, fable écologique d’une nature qu’il faut préserver, brève tragédie autour de la dualité d’un homme tourmenté, Le Vieux Qui Lisait Des Romans D’Amour est surtout une puissante ode poétique et un récit d’amour bouleversant à l’égard de la beauté d’un territoire sauvage subissant l’avanie d’une société qui n’a plus considération pour sa faune et sa flore. Un véritable plaidoyer qui reste toujours d’actualité.

Ce livre était dans ma pal depuis bien longtemps et ne m’a jamais attirée. Dans le cadre d’un challenge, je devais lire cette semaine deux livres de moins de cent cinquante pages, je n’aime pas spécialement les petits livres et ma pal est pauvre en la matière. J’avais choisi un polar, mais j’ai vu qu’il y avait erreur sur la pagination et qu’il dépassait ce qui était fixé, je me suis donc rabattue par défaut sur ce roman si connu de Luis Sepulveda. Je ne l’ai pas apprécié et je me demande comment il a pu avoir un tel succès, on va dire que c’est une lecture obligée pour valider ma case de la semaine.

Antonio José Bolivar vit dans un village au bord de l’Amazone, en Equateur depuis plus de cinquante ans. Il est venu avec sa femme au nom improbable comme colon dans sa jeunesse, fuyant la misère de la Cordillère. Le gouvernement promettait aux candidats une vaste terre. Malheureusement elle n’est pas cultivable, son épouse meurt de la malaria rapidement et notre héros se lie avec les indiens Shuars, il vit dans la forêt comme eux, même s’il n’est pas des leurs. Après quarante ans de cette vie et suite à un drame, ses amis le chassent de la forêt, il retourne s’installer au village où il vit en marge des autres habitants. Un jour on retrouve le cadavre mutilé d’un braconnier-chercheur d’or, il a été tué par la femelle jaguar dont il a abattu la portée. L’animal devenu furieux veut se venger sur tous les hommes du voisinage, le maire monte une expédition dont Antonio prendra la tête pour traquer le fauve.

Il y a de nombreux retours en arrière et des digressions, j’ai eu beaucoup de peine à entrer dans ce récit pourtant court, je me suis endormie dessus à plusieurs reprises. Le passage où les chasseurs écoutent Antonio lire un de ses romans qui se passe à Venise est très drôle, personne ne connaît Venise et ils ne peuvent imaginer cette ville dans laquelle on se déplace en bateau. La naïveté des personnages est vraiment amusante, même le maire n’arrive pas à rompre le charme.

Ce qui m’a frappé dans ce livre c’est le côté hostile de la nature, il faut la respecter et la préserver, mais on n’est pas dans un monde rousseauiste. La nature est animée de sentiments haineux envers les hommes et leur civilisation. Il y a une guerre entre ceux qui la détruisent au nom du progrès, et on sait que la déforestation s’aggrave d’années en années, et les forces naturelles qui se liguent contre les hommes. Sepulveda insiste sur la cruauté de cette terre de désillusions, les animaux sont animés par la haine, en particulier les serpents et le jaguar devenu furieux. On n’est pas dans une vision positive ou innocente de la nature, elle n’est pas faite pour l’homme. Les indiens et les animaux doivent s’enfoncer toujours plus profondément pour fuir la civilisation des Blancs qui ne pensent qu’au profit. La vie humaine a aussi assez peu de valeur dans ces contrées, les chercheurs d’or s’entretuent, abattent les Indiens et ceux-ci ne se gênent pas pour riposter. On est dans un univers impitoyable où règne la loi du plus fort.

Une lecture plutôt décevante, je ne comprends pas l’immense succès de ce livre, même si l’écologie est un sujet à la mode. La couverture m’interpelle aussi. Je l’ai souvent vue avec un tableau du Douanier Rousseau, mais l’univers de ce peintre est plein de douceur et de naïveté, bien loin de la vision tourmentée de ce roman.

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