Une vie après l'autre
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Ursula Todd a eu plusieurs vies. Non pas sous la forme de réincarnations, mais sous celles des différents chemins qu'a pris, à des moments T, le cours de son existence. Cela commence dès sa naissance, en février 1910 : Ursula meurt, faute d’un médecin bloqué par la neige, étouffée par son cordon, ou Ursula vit (le médecin est arrivé à temps) mais est peu de temps après étouffée par le chat de la cuisinière, ou pas… enfant, elle meurt noyée à quelques mètres du rivage d’un lieu de villégiature, ou est sauvée in extremis par un peintre amateur, ou ne met pas les pieds dans l’eau… et c’est ainsi toute la vie d’Ursula, de la veille de la Première Guerre mondiale au lendemain de la Seconde, que l’auteure décline en plusieurs versions, l’intrigue hoquetant au gré de ses bifurcations.
Elle connaîtra une vie de célibataire endurcie ponctuée de quelques amants ou se mariera, aura un enfant ou n’en aura pas, assassinera Hitler ou subira le terrible Blitz de Londres, peut-être en tant que bénévole dans la défense passive … avec une constante : celle de pouvoir influer, bien que sans le savoir, sur le cours du destin, et éviter ainsi des drames dont Ursula, dès son plus jeune âge, a la terrifiante prescience, hantée par les échos d’événements dont elle semble avoir gardé une mémoire subconsciente. Un lourd fardeau pour cette fillette discrète, maladroite et pétrie d’angoisses, qui fait en revanche preuve d’une redoutable clairvoyance face aux intentions ou aux sentiments que les adultes tentent de dissimuler.
Car "Une vie après l’autre" n’est pas qu’un exercice de style. Il est aussi la chronique, sur plus de trois décennies, de cette famille de la petite bourgeoisie que constituent les Todd. Le conformisme de Sylvie, la mère prompte au persiflage, attachée à faire de ses filles de bonnes épouses -et donc de bonnes chrétiennes-, s’oppose au progressisme et à la bienveillante tolérance de son mari Hugh, avec lequel Ursula entretient une relation presque fusionnelle. Pamela, la sœur fidèle et solide, et l’insupportable Maurice, aussi cruel avec les animaux qu’avec les autres membres de la fratrie, ont précédé Ursula, dont la naissance sera suivie de celles de Teddy, le fils et frère préféré, puis de Jimmy.
L’auteure décrit avec autant de justesse que de tendresse les liens qui unissent ses personnages, met en évidence les mesquineries comme les affections, les complicités comme les ressentiments, faisant de chaque Todd un personnage singulier, sinon attachant (on ne peut que détester Maurice). Par la description de leur vie au quotidien, la transcription de leurs échanges, les événements qu’ils subissent, elle nous fait par ailleurs saisir l'air du temps, évoquant l'omniprésence d'un antisémitisme "ordinaire" (que même l'horreur de la Shoah ne fera pas disparaître) et des consciences de classe encore bien influentes, abordant les difficultés liées à la condition féminine, ou s’attardant avec un réalisme fascinant sur le quotidien de Londres pilonné par les bombes.
Et parce que c’est Kate Atkinson, l’ensemble est traversé de cet humour pince-sans-rire, à la fois tendre et ironique, qui est sa marque de fabrique.
Quelques exemples ? :
"Elle dînait plus tard que d'habitude car elle venait de fêter sa retraite - c'était un peu comme assister à ses propres funérailles sauf qu'on pouvait rentrer chez soi après."
"Ralph s'alluma une autre cigarette et Ursula dit "Harold dit que fumer est très mauvais pour la santé." Il a vu sur la table d'opération des poumons qui ressemblaient à des cheminées jamais ramonées.
- Evidemment que ce n'est pas bon pour la santé, en en allumant aussi une pour Ursula. Mais se faire bombarder et tirer dessus par les Allemands ne l'est pas non plus."
"Le bébé emmailloté comme une momie pharaonique fut enfin remis à Sylvie. Elle caressa doucement sa joue de pêche et dit "Bonjour, ma petite" et le Dr Fellowes se détourna afin de ne pas être témoin de démonstrations d’affection aussi sirupeuse."
J’ai beaucoup aimé ce texte à la fois original, dense et touchant, et j’ai souvent supposé, au cours de ma lecture, que Kate Atkinson avait dû prendre beaucoup de plaisir à l’écrire car quoi de plus jubilatoire pour un écrivain que de jouer sur le cours du destin de ses personnages, et de s'engager dans les multiples méandres de la fiction en proposant au lecteur, à partir d'un unique roman, une multitude d’histoires ?
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