Les Enfants de Longbridge Tome 1 Bienvenue au club
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Imaginez ! L’Angleterre des années soixante-dix, si pittoresque, si lointaine, avec ses syndicats prospères et sa mode baba cool. Une image bon enfant que viennent lézarder de sourdes menaces : tensions sociales, montée de l’extrême droite, et une guerre en Irlande du Nord qui ne veut pas dire son nom.
Mais dans ces années où l’État-providence laisse place au thatchérisme, Benjamin, Philip, Doug et leurs amis ont d’autres choses en tête : s’intégrer aux clubs de leur lycée, oser parler aux filles, monter un groupe de musique, s’échapper de Birmingham l’endormie pour des aventures londoniennes… Trop innocents pour saisir les enjeux et les intrigues qui préoccupent leurs parents. Jusqu’à ce que le monde les rattrape.
Ma lecture
Comment parler d’un pays sans en faire un document soporiphique et bien vous en faites un roman en suivant le parcours de trois jeunes garçons représentatifs d’une génération, à l’âge où tout est permis mais rien n’est acquis, tout est en devenir. Nous faisons leur connaissance à la fin des années 70 et nous allons les suivre jusqu’à nos jours, et oui car une fois commencée, vous n’avez qu’une envie savoir ce qu’ils vont devenir.
Le pays : l’Angleterre et plus précisément Birmingham. Ils sont trois, ils ont chacun une famille, une personnalité, des rêves….
Oui bienvenue du club ! Car une fois lancés dans cette lecture, nous devenons nous-mêmes membres du club…. C’est presque un club universel, celui d’une jeunesse qui se cherche, qui s’éveille, se découvre et qui apprend la vie. Histoire d’une jeunesse mais surtout histoire d’un pays à travers le prisme de familles dans lesquelles chacun peut parfois se reconnaître.
Jonathan Coe à travers ce roman, premier acte d’une trilogie dont le dernier opus Le cœur de l’Angleterre vient de sortir, nous plonge dans ce pays à la fin des années 70, avec Benjamin, Doug et Philip, qui vont se lier au sein d’un collège privé de Birmingham. Mais autour d’eux gravitent d’autres personnages qui ont tous leur importance car représentatifs d’une société : Claire, Miriam, Lois, Steve, Paul sans compter leurs parents.
L’auteur retrace non seulement leur apprentissage de la vie à travers l’amitié, l’amour, leurs prises de conscience, mais aussi l’histoire d’une décennie d’un pays : le climat politique, syndical mais aussi comportemental de la société anglaise de l’époque. Le personnage principal en est Benjamin, les vies de Doug et Philip ne sont qu’effleurées, presque anecdotiques, Philip restant dans cet opus le plus flou.
Benjamin, Doug, Philip, tous différents de par leurs milieux familiaux vont traverser ces années rythmées par les attentats de l’IRA, les luttes ouvrières mais aussi leurs interrogations quant à leur avenir avec l’émergence de nouveaux styles musicaux mais aussi des remises en question de leurs parents, des élections, prises de position et des événements familiaux.
J’ai ressenti tout le plaisir de l’auteur a mêlé les genres et ainsi rendre le récit surprenant : épistolaire à travers différents courriers dont les lettres très drôles mais aussi parfois inquiétantes qu’ Arthur Pusey-Hamilton envoie au journal scolaire The Bill Board,, articles du dit journal, et en introduisant également des événements qui restent en suspens comme la disparation de la sœur de Claire, Miriam, après une rupture amoureuse, l’état traumatique d’une autre, Lois, sœur de Benjamin, après un attentat à la bombe où son fiancé décède.
Une fois plongé dedans, je dois avouer que l’on ne lâche pas, même si je n’avais pas toutes les références musicales, implications politiques, on est passionné dans le devenir de ces adolescents qui se cherchent et dans l’histoire du pays. Tout tient dans la limpidité de l’écriture, son rythme, sa construction, les touches d’humour mais aussi dans le regard porté par un homme critique et lucide mais amoureux de son pays.
J’ai retrouvé, mais c’est peut-être une impression personnelle, une écriture à la Virginia Woolf, un flux de pensées en fin de roman, un texte d’un seul tenant (de la page 469 à 520), sans point, dans lequel Benjamin tire une conclusion des années 70. Quand je vous dis que Jonathan Coe explore tous les genres……
Jonathan Coe propose aux lecteurs un voyage dans le temps, dans un pays où, comme dans tant d’autres, les événements sociétaux influent sur les personnalités, les familles, les façons de penser et d’agir. Dans ce premier volet on sent poindre les prémices de notre société actuelle dans bien des domaines sans que nous en ayons eu forcément conscience à l’époque.
Je vais me procurer la suite, Le cercle fermé, car j’ai hâte de les retrouver adultes, de voir ce qu’ils sont devenus avec les années 2000, de savoir ce qu’ils ont fait de leurs rêves, de me remémorer également ce pays alors qu’il est aujourd’hui à la veille de quitter la Communauté Européenne, par un homme passionné par l’histoire de son pays et de ses habitants. Une autre manière de raconter l’Histoire.
En écoutant Jonathan Coe s'exprimer sur son dernier titre "Le cœur de l'Angleterre", lors de sa venue à l'Edition 2019 de Lirenpoche de Gradignan, j'ai bien compris qu'il était conseillé, avant de le lire, de faire la connaissance de Benjamin Trotter au moment où tout avait commencé...
C'est désormais chose faite, avec les lectures successives de "Bienvenue au club" et "Le cercle fermé" (dont je vous parlerai dans les jours qui viennent).
C'est une véritable immersion dans l'Angleterre des années 70 à laquelle nous invite Jonathan Coe avec le premier. C'est toutefois la facette d'une Angleterre plutôt privilégiée qu'il nous présente, celle de la classe moyenne de Birmingham, cité tranquille, cossue, où le nombre de noirs que vous croisez dans une journée, voire en une semaine, peut se compter sur les doigts d'une main...
Nous y suivons un groupe d'adolescents, dont ce fameux Benjamin, garçon discret et introspectif qui va trouver Dieu grâce à la découverte providentielle d'un maillot de bain, mais aussi ses amis : Doug le passionné et le sérieux Philip, Harding le trublion de service, Culpepper, salaud notoire, Steve, unique noir du lycée, d'autant plus détesté par ceux qui le surnomment Banania qu'il est excellent élève et athlète accompli... et beaucoup d'autres. Comme tout adolescent, ils s'essaient à la musique, entretiennent des rêves grandioses ou modestes, Benjamin celui de devenir un grand compositeur, Doug de voir un de ses articles paraître dans le journal du lycée... Les filles, bien sûr, les préoccupent aussi beaucoup... Benjamin, désespérément amoureux de la belle, dédaigneuse et inaccessible Cicely, ignore l'attrait qu'il exerce sur Claire, que Doug tente en vain de séduire...
La génération précédente, représentée par les parents de ces lycéens, n'est pas en reste dans la foisonnante galerie de personnages qu'anime l'auteur, avec Colin, le père de Benjamin, cadre supérieur de l'usine qui fait vivre une bonne partie de la population de Birmingham, Bill, celui de Doug, syndicaliste et accessoirement amant de Miriam, la sœur de Claire, les Chase, parents de Philip, couple dont la tranquillité va être troublée par le coup de foudre d'un professeur de dessin surnommé "plume dans le C..." pour Sheila.
Autour de deux drames qui vont hanter le récit -la disparition inexpliquée de Miriam, et le décès dans un attentat du petit ami de Lois, la sœur de Benjamin-, Jonathan Coe orchestre avec une parfaite cohésion, tout en jouant sur la diversité des procédés narratifs, l'interpénétration entre destins individuels et contexte social, culturel et politique.
Et on s'y croit vraiment, parmi pattes d'éph', cols pelles à tartes ou vestes en velours côtelé, porté par une bande-son inspirée du punk-rock, mais aussi d'une réjouissante inventivité dont émergent toutefois le pire comme le meilleur. Mais les années soixante-dix, comme nous le rappelle "Bienvenue au club", sont aussi celles d'une "sinistre étrangeté", qui ont vu des groupes de tordus militaristes projeter de créer des milices pour se protéger des immigrés, ont été témoins de l'émergence d'un National Front apparaissant comme une force avec laquelle il allait falloir compter et des mouvements anti-irlandais alimentés par les attentats de l'IRA, de revendications sociales parfois réprimées avec brutalité et mépris...
En virtuose de la densité, Jonathan Coe rend son récit passionnant, complexe (mais accessible), et en même temps extrêmement vivant et réjouissant, car doté d'une énergie et d'un humour qui, même lorsqu'il se fait cynique, est susceptible de provoquer chez le lecteur d'intempestifs éclats de rire !
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