
Terra Alta
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l’avis des lecteurs
Javier cercas est un écrivain reconnu en Espagne et dont les romans sont édités en France par Actes Sud. L’auteur de “Les Soldats de Salamine” adapté au cinéma par le cinéaste David Trueba en 2003 est également traducteur et éditorialiste à la version catalane d’El Pais. “Terra Alta” est le premier volume d’une trilogie portant sur ce coin de Catalogne isolé et déshérité dans la région de Tarragone. Au départ, il n’en avait aucunement l’intention mais son portrait d’un homme avide de justice a fait que Cercas a fait, involontairement, sa première incursion dans le polar. En Espagne, le roman a obtenu le prestigieux et bien doté prix Planeta en 2019.
“Sur des terres catalanes qui portent encore les stigmates de la bataille de l’Èbre, Terra Alta est secouée par un affreux fait divers : on a retrouvé, sans vie et déchiquetés, les corps des époux Adell, riches nonagénaires qui emploient la plupart des habitants du coin. La petite commune abrite sans le savoir un policier qui s’est montré héroïque lors des attentats islamistes de Barcelone et Cambrils, et c’est lui, Melchor, qui va diriger l’enquête. Laquelle promet d’être ardue, sans traces d’effraction, sans indices probants. Or l’énigme première – qui est l’assassin ? – va se doubler d’une question plus profonde : qui est le policier ?
Car avant d’être un mari et père comblé, coulant des jours heureux dans cette paisible bourgade, le policier converti en justicier obsessionnel fut un ancien repris de justice, élevé par une prostituée dans les bas-fonds de Barcelone. Alors qu’il se pensait perdu par la rage et par la haine du monde, la lecture fortuite des Misérables de Victor Hugo est venue exorciser ses démons et bouleverser son destin.”
Jean Valjean comme modèle pour Melchor bien sûr mais très vite, c’est Javert et son sens de la justice maladif, son respect scrupuleux de la loi, sa propension à harceler qui vont marquer et mettre en marche un Melchor démoli par la vie. Les habitués de Cercas seront en terrain connu avec la continuité des thèmes majeurs de son œuvre: la justice, la vengeance, le pardon, la guerre d’Espagne. On retrouve tout cela au service d’un roman noir et le résultat est très emballant.
Le décor choisi, haut lieu de la bataille de l’Elbe pendant la guerre civile, laisse à penser d’emblée que le meurtre de ces deux nonagénaires, principaux employeurs de la population de la comarque, leur massacre méthodique est le résultat d’une haine personnelle qu’on imagine prendre naissance dans cette période de désolation de la fin des années 30.
Néanmoins, l’enquête va d’abord fouiller dans l’entourage des suppliciés, dans une société qui est auscultée avec beaucoup de patience et d’intelligence. Dès le départ, on est pris et Cercas ne nous lâchera qu’à la dernière page… pour nous donner rendez-vous prochainement pour une suite. En effet, si plusieurs chapitres sont consacrés à la vie du héros, Melchor, flic atypique et certainement en fait très dangereux, tous les secrets de l’homme, ses hantises, ses regrets, ses convictions, ses plaies ne sont pas encore tous visibles malgré un portrait à la psychologie très profonde. Melchor n’a pas encore révélé tous les aspects de sa personnalité complexe et la douleur extrême qu’il vivra en fin d’enquête par son obstination à rechercher la justice n’aidera pas à apaiser cet homme déjà bien meurtri.
On a parfois un peu peur quand des écrivains reconnus quittent leur zone de confort pour s’aventurer dans le polar. Parfois tout bon mais aussi parfois très con. Ici, c’est impeccable, riche, passionnant, franchement bien écrit et assurément ouvert à un lectorat très diversifié.
Le pitch
Melchor, policier au nom de roi mage, ex-repris de justice et fils d’une prostituée, mène l’enquête sur les terres de l’Ebre, à l’extrême sud de la Catalogne. Mais ici plus qu’ailleurs, le passé n’est jamais vraiment passé. Un polar qui fait œuvre de mémoire. Premier volume d’une série qui devrait en comprendre quatre ou cinq, tous centrés sur le personnage de l’agent Melchor Marín. On s’en réjouit.
Pourquoi je vous le conseille ?
Parce qu’au-delà d’être un excellent roman noir, c’est un ouvrage qui témoigne des stigmates de la guerre civile espagnole. Car pour Cercas les livres sont des armes, ils ont le pouvoir de te révéler à toi-même et te faire vivre plus intensément. J’aime beaucoup cette idée radicale de la littérature. Car en choisissant d’écrire un polar, son premier du genre, l’auteur a eu le courage de se réinventer, imaginant Melchor, un anti-héros magnifique qu’on a hâte de retrouver. C’est Cercas lui-même qui nous le promet.
LA GUERRE D’ESPAGNE AU CŒUR DE TOUT. « Ici, il ne se passe jamais rien », dixit les habitants de Terra Alta, qui restent accrochés à leur terre de western, aride et isolée de tout. Mais « ici, tôt ou tard, tout s’explique par la guerre », rappelle l’épouse du héros. Et c’est dans cette Espagne hantée par son passé que Cercas nous livre son premier polar. Nouvelles règles de genre pour l’auteur, qui reste cependant fidèle à ses thèmes de prédilection. La profondeur historique. L’exploration de l’identité espagnole. La tentative d’élucidation de la période de guerre civile, espagnole mais aussi européenne. Une caractérisation très forte des personnages enfin.
UNE HISTOIRE DE RENAISSANCE. Melchor est un anti-héros proprement magnifique, capable du pire comme du meilleur. Un déraciné, né dans le bruit et la fureur, parti s’installer en rase campagne, au milieu d’un silence qui l’oppresse. Un personnage d’une grande noirceur, épris de vengeance, mais aussi doté d’un grand courage naturel, physique et moral. Un homme révolté qui sait tenir tête. Un personnage dont la complexité s’intensifie en parallèle de l’avancement de l’intrigue, laissant l’énigme première, qui est l’assassin, se doubler d’une question plus profonde, qui est le policier ?
LA LITTERATURE COMME ARME ET SALUT. Melchor renaît – littéralement – à la lecture des Misérables de Victor Hugo (quelle jolie idée) et cette œuvre immense devient sa bible. Elle lui sert de repère, de guide et d’interprète. Son héros à lui, c’est Javert, l’ennemi absolu de Valjean, qui inspirera sa vocation de flic, car finalement derrière sa grande noirceur, Javert représente la loi, seule défense des pauvres contre les riches et le pouvoir.
UNE CONSTRUCTION ROMANESQUE REMARQUABLE. Terra Alta évolue sur une narration conjuguée aux deux temps, passé et présent. Un yoyo temporel qui autorise une grande profondeur dans l’évolution des personnages, un éclaircissement progressif des histoires dans l’Histoire. L’auteur use, selon la temporalité, d’une écriture tantôt nerveuse tantôt plus langoureuse. Une vraie belle idée encore.
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