La Culture Tome 7 Le Sens du vent
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l’avis des lecteurs
J’ai encore pris quelques vacances pour lire un peu plus de SF, Le sens du vent de l’écossais Iain Banks. Qui mérite une petite présentation avant d’entrer dans le vif du sujet.
Il y a bien longtemps, lors d’une rencontre, j’ai entendu Francis Mizio, qui en général n’est pas en manque d’idées, dire que si les auteurs de polar sont les sprinters ou coureurs de demi-fond de l’imagination, les auteurs de SF en sont les marathoniens. Dans ce cas, Iain Banks est le champion incontesté des 100 km de Millau ! Et chaque nouveau volume de sa série consacrée à la Culture en est une nouvelle et éclatante confirmation.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette série, un petit résumé. L’auteur a créé, dans un futur extrêmement lointain, une société, connue sous le nom de La Culture, humaine à la base, qui maîtrise le voyage dans l’espace inter-galactique (en gros ils savent voyager plus vite que la lumière), et a créé des Intelligences Artificielles (IA) qui peu à peu ont pris en charge tout le boulot. Ces IA dirigent les vaisseaux monumentaux qui voyagent d’une étoile à l’autre (ou d’une galaxie à l’autre), les planètes (de mois en moins) et les orbitales (systèmes habités créés de toutes pièces). Quasi omnipotentes ces IA ont un sens de l’humour assez particulier. Les humains peuvent se consacrer à ce qui fait le sel de la vie : l’art, le jeu, le plaisir …
La Culture est très permissive, très tolérante, plutôt cynique, essentiellement hédoniste et se mêle assez rarement des affaires des autres. Car bien entendu, maintenant que le voyage dans l’univers existe, il y a des foules d’autres. Attention, si les IA semblent uniquement préoccupées par le bonheur des habitants de La Culture, si les citoyens de la Culture paraissent de gentils écervelés peu préoccupés par ce qui se passe autour, La Culture n’est pas non plus naïve, ni sans défense. Certains (hommes, autres espèces, drones et IA etc …) appartiennent à Circonstances Spéciales (CS), entité fantôme, légende pour la plupart des citoyens, mais bien réelle qui s’occupe d’espionnage et contre-espionnage. Car, dans l’univers exploré, il est bien connu que si La Culture est tolérante, tout le monde sait aussi que ceux qui la cherchent sont punis de façon fort peu enviable. Voilà pour le contexte. Venons en au Sens du vent.
Quilan est chelgrien. Une société qui sort à peine d’une guerre civile atroce entre tenants et opposants d’un très traditionnel et très rigide système de caste. Ziller aussi est chelgrien. Mais il a quitté son monde, et est devenu citoyen de la Culture. Il est, accessoirement, le plus grand compositeur de l’orbitale Masaq’. Quilan, ancien soldat, est envoyé sur Masaq’ pour essayer de convaincre Ziller de revenir sur sa planète … Du moins c’est sa mission officielle. Mais il y en a une officieuse. Les chelgriens viennent de s’apercevoir que c’est la Culture qui a poussé aux changements qui ont abouti à la guerre civile. Et certains veulent à tout prix venger leurs morts.
Un volume de plus de la série de la Culture, une pierre de plus dans cette saga unique, un roman encore absolument époustouflant. Richesse ahurissante des mondes, puissance de l’imagination de l’auteur, ampleur du propos, profondeur des personnages … Toutes les caractéristiques de la série une fois de plus au rendez-vous.
Iain Banks, opposant farouche de la première heure à la participation britannique à la guerre de Bush fils, dédie son roman aux anciens combattants de la guerre du Golfe. Voilà ce que dit un de ses personnages (une IA ancien vaisseau de guerre) :
« C’était quelque chose que je me suis senti obligé de faire. La guerre peut altérer vos perceptions, modifier votre sens des valeurs. Je ne voulais pas avoir l’impression que ce que je faisais était autre chose qu’un monument d’atrocité, et même, on peut le dire, de barbarie. […]
– Et qu’avez-vous ressenti ?
– La consternation. La compassion. Le désespoir. Le détachement. L’allégresse. L’impression d’être Dieu. La culpabilité. L’horreur. La détresse. La satisfaction. Le sentiment de puissance. La responsabilité. La souillure. Le chagrin.
– L’allégresse ? La satisfaction ?
– Ce sont les termes les plus proches. Il y a une indéniable allégresse à causer un massacre, à déchaîner une destruction massive. Quant à la satisfaction, j’ai constaté avec plaisir que certains sont morts parce qu’ils étaient assez bêtes pour croire à des dieux ou à des au-delà qui n’existent pas, bien que j’ai éprouvé pour eux une immense tristesse, car ils sont morts dans leur ignorance et grâce à leur folie. J’ai constaté avec plaisir que mes armes et mes systèmes sensoriels fonctionnaient comme prévu. J’ai constaté avec plaisir que, malgré mes doutes, j’ai pu faire mon devoir et agir comme aurait dû, selon moi, agir un agent moralement responsable jusqu’au bout, vu les circonstances.»
Iain Banks revient donc, à sa façon, sur le traumatisme de la guerre, les horreurs infligées et subies, les blessures qui ne se referment jamais, les conséquences désastreuses pour tous les combattants, vaincus ou vainqueurs. Servi par une intrigue complexe mais parfaitement maîtrisée, le propos n’en a que plus d’impact. Et montre, à ceux qui en douteraient encore, qu’en parlant d’un futur hypothétique, les écrivains de SF (et encore plus les GRANDS écrivains de SF) parlent de notre temps.
Encore une réussite totale.
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