Pour services rendus
  • Date de parution 09/01/2020
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 170 gr
  • ISBN-13 9791034902217
  • Editeur LEVI
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Grand format
Romans noirs Anglo-Saxon Romans étrangers

Pour services rendus

3.85 / 5 (171 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

En 1969, ils étaient au Vietnam, embourbés dans la jungle et dans une guerre de plus en plus absurde. Fremantle, sergent aguerri, à la tête d'une section de combat, Drake, jeune recrue pas très douée. En 2016, ces deux-là se retrouvent, après quarante-sept ans... L'ancien sergent dirige sans enthousiasme le commissariat d'une petite ville du Michigan, et le soldat malhabile est un sénateur en campagne pour sa réélection. Ce dernier a raconté ses faits d'armes au Vietnam, version Disney Channel, pour s'attirer un électorat de vétérans, et il recourt à son ancien chef pour les valider. Ce ne sera qu'une petite formalité, une interview télévisée amicale, dans laquelle Fremantle ne devra pas vraiment mentir, non, il devra juste omettre de dire toute la vérité. Pas de quoi fouetter un flic... Un roman au vitriol, où le mensonge est le nerf de la guerre et de la politique.

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  • Date de parution 09/01/2020
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 170 gr
  • ISBN-13 9791034902217
  • Editeur LEVI
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

On ouvre un roman en étant influencé par son état. Ce week-end, je n’étais pas en forme et j’ai pensé un petit Iain Levison me ferait du bien, que je pourrais rire des absurdités qu’il met en scène. En fait, ce roman ne m’a pas fait rire, et je me suis rappelé ce qu’Iain Levison me répondit il y a quelques années.

« Ça arrive très souvent au boulot que je fasse une remarque, et mes collègues me trouvent drôle, mais je n’avais pas l’intention de l’être. Je suis sarcastique, et je sais repérer l’injustice et l’exploitation, mais je ne suis certainement pas un comique. Je suis juste content que les autres estiment que dans ce que j’ai écrit, il y a pas mal de choses drôles. »

Dans ce roman, Iain Levison est implacable. La guerre au Vietnam n’a rien à voir avec celle du débarquement. Il n’y a pas de héros et les civils sont les premières victimes. La politique, c’est une combinaison de sales coups. Draken, la recrue pas très douée du Vietnam, est devenu un homme politique important en 2016 et se présente une nouvelle fois aux élections dans Le Nouveau-Mexique. Un soir, en meeting, il raconte un épisode peu glorieux de son action au Vietnam en inversant les rôles. Malheureusement pour lui, il sera contredit ce qui l’entraînera à créer un nouveau mensonge qui l’entraînera à créer un autre mensonge. Dans cette partie-là, on pourrait se croire dans un roman de Carl Hiaasen tellement les politiques et les médias sont ridicules. Ce qui est bien chez cet auteur, c’est que les personnages restent toujours des humains.

« Les gens ne sont ni parfaits ni néfastes intrinsèquement , et c’est comme ça que j’aime les dépeindre. Donc c’est par les gens que je commence , et je construis l’histoire autour d’eux. »

A l’ère de Trump et des fake news, il n’est pas étonnant qu’Iain Levison ait choisi le mensonge comme thème de son roman. Il est malheureusement dommage que les gens ne lisent plus ou peu. On pourrait prescrire la lecture de « Pour services rendus » à tous les Américains en échange d’un remboursement par l’Obamacare.

« A chaque fois que j’ai écrit quelque chose dont je pense qu’il exprime vraiment bien une certaine émotion, je me sens plus léger, comme physiquement soulagé d’un poids. »

Quatrième de couverture


En 1969, ils étaient au Vietnam, embourbés dans la jungle et dans une guerre de plus en plus absurde. Fremantle, sergent aguerri, Drake, jeune recrue pas très douée. En 2016, ces deux-là se retrouvent. L'ancien sergent dirige le commissariat d'une petite ville du Michigan, et le soldat malhabile est un sénateur en campagne pour sa réélection. Ce dernier a raconté ses faits d'armes au Vietnam, version Disney Channel, pour s'attirer un électorat de vétérans, et il recourt à son ancien chef pour les corroborer. Ce ne sera qu'une, une interview télévisée, dans laquelle Fremantle ne devra pas vraiment mentir, non, il devra juste omettre de dire toute la vérité….


Mon avis


« Si jamais vous avez besoin de quelque chose… »


« Si jamais vous avez besoin de quelque chose… » Lorsqu’il a prononcé cette phrase, au Vietnam, en 1969, le sergent Fremantle n’a pas pensé un seul instant qu’elle lui reviendrait en pleine figure, à la façon d’un boomerang, quarante-sept ans plus tard, en 2016. Lui qui a été un sergent entraîné, meneur d’hommes, capable de faire face, est maintenant responsable d’un commissariat dans une petite ville du Michigan. Une vie monotone, sans éclats, une femme et une fille, des collègues …. En Octobre 2016, deux hommes venus du Nouveau Mexique lui rendent visite…La photo d’un militaire à la main, il lui demande s’il reconnaît Wilson Drake… Pour lui, il s’agit de Billy, une jeune recrue pas dégourdie qu’il a eu sous ses ordres il y a longtemps… si longtemps qu’il avait presque oublié ce pan de sa vie…..


Wilson ou Billy se présente à un poste de sénateur et a raconté ses états de service au Vietnam afin de gagner quelques voix auprès des vétérans… sauf qu’il a agrémenté un peu les événements pour qu’ils rentrent dans le décorum. Tout cela pour faire bon effet… Malheureusement pour lui et sa campagne électorale, ses erreurs ont été pointées et il faut rectifier le tir. D’où l’idée de demander à Fremantle de corroborer ses dires.  C’est simple, ce sera en échange de quelques jours de vacances et d’une éventuelle rallonge budgétaire pour son équipe de policiers et ses projets professionnels. D’ailleurs, on ne lui demande pas grand-chose, simplement une petite interview télévisée, histoire de remettre les pendules à l’heure….


Que faire ? Se laisser tenter ? Dire non ? A-t-il seulement le temps de réfléchir ce brave homme ? Les adjoints du sénateur lui précisent que l’avion est retenu, que la maison est prête pour les accueillir lui et son épouse… Alors quelques jours de congés ne se refusent pas… et il part sans avoir la possibilité de réfléchir et sans se douter une seconde de tout ce que cela va entraîner….


Dans cet excellent roman, Iain Levison nous rappelle combien certains hommes sont prêts à tout pour accéder au pouvoir. Il démontre également le rôle des médias qui peuvent manipuler, transformer l’approche d’un même fait en ne montrant que des extraits bien choisis par exemple. Ce qu’il présente est tout à fait crédible et terriblement d’actualité aussi…. Rien n’a changé…. L’auteur croque la société américaine à la perfection. Son écriture est fluide (merci à la traductrice) et il y a régulièrement des piques humoristiques qui égaient le propos, il peut même être un tantinet cynique.

« Pour Fremantle, les civils sont comme des oisillons. Il leur faut une nourriture prédigérée. Il a appris que c’est la meilleure façon de leur parler de la guerre., parce que si vous vous mettez à leur dire toute la vérité, ils vous traiteront de menteur. »

Certains « s’arrangent » avec la vérité, parce que ça fait mieux, autant pour celui qui parle que pour celui qui écoute… Vérité, mensonge, parfois la frontière est bien mince et chacun peut interpréter une même action de façon différente…. Iain Levison souligne que les hommes peuvent être faibles, qu’ils ont leurs travers et que rien n’est vraiment acquis…


J’ai trouvé cette lecture subtile et très juste. Le récit est mesuré, jamais exagéré. Tout est dosé avec intelligence tant dans le contenu que dans la forme. C’est un auteur que je vais suivre de près et dont le texte bien qu’évoquant la politique est très abordable.

Un nouveau roman de Iain Levison, c’est l’assurance d’un regard décalé et extrêmement pertinent. Pour services rendus ne fait pas exception.


En 1969, quelque part au Vietnam, le sergent Freemantle essaie de garder autant de soldats que possible en vie. Surtout les petits jeunes qui débarquent sans aucune réelle préparation comme Billy Drake.

Presque 50 ans plus tard Freemantle est sur le point de prendre sa retraite de chef du commissariat dans une petite ville du Michigan. Quand deux hommes en costume très cher débarquent dans son bureau, il sait que ce sont des ennuis en perspective. Deux hommes qui lui demandent de venir donner une interview au nouveau Mexique, où Wilson Drake brigue un nouveau mandat de sénateur. Wilson Drake ? C’est le jeune Billy Drake qui a fait son chemin. Et qui a raconté une anecdote du Vietnam devant un public de vétérans. En déformant juste un peu la vérité pour la rendre plus jolie. Et un ancien de la section l’a dit à son adversaire. On vient dont chercher l’ex sergent pour renforcer la vérité du sénateur.

Pris dans le cirque médiatique et politique, Freemantle va voir resurgir des souvenirs qu’il avait réussi à refouler, et se retrouver pris dans une série de petits mensonges qui pourraient bien devenir grands.

Ceux qui pensent que les bouquins de Iain Levison sont toujours drôles risquent de se prendre une belle claque ici. Ils sont ironiques, grinçants, mais on referme celui-ci bien plus écœuré, révolté, enragé que vraiment amusé.

Dès le premier chapitre on est dans le bain, dans la boue, la peur et la folie de la guerre. Puis on bascule dans la boue, moins dangereuse, du grand cirque politique d’aujourd’hui. Moins violent, qui fait moins de mort, mais guère moins écœurant. Et l’auteur nous plonge dans ces deux époques, en nous les faisant parfaitement ressentir, sans avoir besoin d’en faire des tonnes, ni dans le pathos, ni dans la quantité de pages.

Comme d’habitude, en deux cent pages, l’intrigue est plantée, l’essentiel est dit, sans émettre de jugement – l’auteur suppose que son lecteur est assez intelligent pour tirer ses conclusions – sans caricaturer, avec des personnages profondément humains, qui tous, à par un ou deux cas pathologiques, ont leurs raisons, bonnes ou mauvaises, pour agir comme ils le font.

On referme le bouquin avec l’impression d’avoir passé un excellent moment de lecture, sur un rythme vif, on est souvent ému, on sourit, on rage, et on a l’impression d’être un peu plus intelligent et d’avoir matière à réfléchir.

Donc à lire absolument sans hésitation.

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