Le Père Goriot
  • Date de parution 16/05/2019
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 160 gr
  • ISBN-13 9782266296090
  • Editeur POCKET
  • Format 179 x 107 mm
  • Edition Livre de poche
famille Romans français Réédition moins de 3 mois

Le Père Goriot

3.73 / 5 (10416 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Rastignac est un jeune provincial qui cherche à s'insérer dans la société parisienne. Il lui manque les manières et l'argent. Pour parvenir, il côtoie les femmes du monde, mais reste attaché à son voisin de la pension Vauquer, le père Goriot, vieillard malheureux abandonné de ses filles. Vautrin, forçat évadé, Marsay, politicien ambitieux, et Rubempré, écrivain talentueux, sont animés du même désir de pouvoir. Ils apprennent, chacun à leur manière, les complicités et les alliances indispensables dans une société gouvernée par les intérêts. Seules figures du désintéressement : le père Goriot, vaincu par son amour paternel, et Mme de Beauséant, abandonnée du Tout-Paris. La passion bout dans cette maison comme dans une cocotte-minute, les pages se tournent toutes seules ; c'est que chaque palier de la pension Vauquer est devenu un étage de ce que Balzac vient de concevoir : La Comédie humaine.

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  • Date de parution 16/05/2019
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 160 gr
  • ISBN-13 9782266296090
  • Editeur POCKET
  • Format 179 x 107 mm
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l’avis des lecteurs

Honoré de Balzac était l’un de ces auteurs classiques qu’il me restait à découvrir. J’ai bien jadis mis le nez dans une vieille édition des "Chouans" trouvée dans la bibliothèque parentale mais, sans doute l’ai-je fait trop jeune, car j’ai jeté l’éponge après une trentaine de pages, effrayée par ses minutieuses descriptions (c’est en tous la souvenir, très subjectif, que j’en ai gardé…). Maintenant que je suis grande (quoique, ce ne serait sans doute pas l’avis de mes filles, furieuses d’avoir hérité de mon petit mètre 55…), je me suis dit qu’il était sans doute temps de retenter l’expérience, et l’occasion s’est présentée quand j’ai constaté que "Le Père Goriot" figurait dans la PAL d’Electra : c’est toujours plus facile de se lancer un défi lorsqu’on est accompagné…


Défi est à vrai dire un bien grand mot… Comme nombre de classiques, "Le Père Goriot" est très accessible, et s’il est riche en descriptions, elles sont plus réjouissantes qu’ennuyeuses. C’est d’ailleurs ce qui m’a d’emblée embarqué dans ce roman, les portraits dessinés d’un trait féroce et drôle, la précision et la cocasserie des images convoquées, qui rendent décor et personnalités palpables.


Nous sommes introduits dans le récit par la porte du "respectable" établissement de la vieille Madame Vauquer qui tient depuis quarante ans une pension bourgeoise située entre le Quartier Latin et le faubourg Saint-Marceau, morne portion de faubourg délaissé par l’animation parisienne, qui sent la médiocrité, l’ennui, "la vieillesse qui meurt". L’intérieur de la pension Vauquer, règne d’une misère sans poésie, est à l’avenant de ce sordide environnement, avec son odeur rance de renfermé, ses pièces aux murs encrassés et meublées de buffets pourris et démodés, de commodes gluantes et empoussiérées. La maîtresse des lieux y traîne sa silhouette grassouillette et mal mise, rationne les morceaux de pains et compte le moindre sou, veuve plaintive à qui son mari n’a laissé que cette maison pour vivre. Y vit une éclectique compagnie composée d’hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, auxquels s’ajoutent aux heures de repas des pensionnaires externes, "abonnés" au dîner. Parmi les internes, une jeune fille rejetée par un père fort riche et la veuve qui l’a prise sous son aile ; une vieille fille aux allures de comploteuse ; le curieux Poiret ; Vautrin, quadragénaire et ancien négociant ; Eugène de Rastignac, étudiant charentais venu faire ses études de droit à Paris, et enfin, le Père Goriot, fabricant de pâtes à la retraite. 


Le roman tourne autour du drame de ce père de deux filles désormais mariées. Des filles très belles, qu’il a élevées seul, et qu’il a surtout excessivement gâtées. Ayant fait fortune pendant la Révolution grâce à son commerce, il les a couvertes de cadeaux, les a habituées à ne manquer de rien et à désirer le meilleur. L’aînée Anastasie a épousé le comte de Restaud, et Delphine la cadette a dû se contenter d’un baron, par ailleurs banquier. Pour leur permettre de maintenir l’ostentatoire train de vie qu’exige la vie parisienne, le père Goriot vit chichement de ses rentes, se nourrissant à peine. En retour, il voit de temps en temps ses filles, en cachette pour ne pas faire honte à ses gendres, Anastasie et Delphine elles-mêmes préférant limiter les contacts avec ce père qui détonne dans leur nouveau milieu.


Si "Le Père Goriot" est l’histoire d’une tragédie personnelle, le roman est aussi le prétexte à dresser un tableau éreintant d’une société parisienne où l’étiquette et l’apparence sont primordiales, et où l’on ne réussit que si on donne l’impression d’avoir de l’argent. 


Le jeune Eugène de Rastignac, provincial un peu rustre et maladroit, est ébloui par le faste d’un monde où il est introduit par l’entremise d’une cousine vicomtesse très en vue, qui l’initie à ses codes. Il en oublie bien vite ses études pour ne plus se consacrer qu’à un seul but : parvenir, et séduire Anastasie puis Delphine Goriot, dont il est tombé sous le charme. Pris par le démon du luxe et la fièvre du gain, il tombe dans le cercle vicieux de l’endettement, emprunte de l’argent à sa famille pour pouvoir s’habiller à la dernière mode, se déplacer en voiture… C’est ainsi que l’étudiant en droit se rapproche de Goriot, servant d’intermédiaire entre le père et ses filles, abreuvant le premier du récit d’épisodes évoquant la joie, la beauté ou les sourires de cette ingrate progéniture qu’il adore avec démesure. Quant à de Rastignac, approché par le mystérieux Vautrin qui, ayant détecté sa soif d’ambition, tente de l’inciter à quelque mauvais coup dont il pourra lui-même tirer profit, il est peu à peu tiraillé entre ses désirs et ses scrupules, entre les jouissances qu’il a goûtées et auxquelles il se sent incapable de renoncer, et la prise de conscience que pour atteindre son but, il devra boire toute honte, renoncer à toute noblesse d’esprit.


Honoré de Balzac est sans pitié pour cette société parisienne de la Restauration qu’il étrille avec un humour mordant mais aussi avec une sorte de tristesse désabusée, lorsqu’il se place du côté de ses victimes -pourtant bien souvent consentantes-. Dans ce milieu où le jugement est prompt, car uniquement basé sur l’apparence -la tenue vestimentaire ou la richesse d’un salon ou d’un boudoir révélant l’âme et les mœurs d’une femme de distinction-, où l’arrivisme légitime toutes les bassesses et toutes les tromperies, il n’y a guère de place pour la compassion, la spontanéité ou la probité. Même l’amour y est soumis à d’officieux et coûteux protocoles. 


Une lecture passionnante, colorée par l’ironie cynique de l’auteur et la dimension parfois théâtrale dont il dote certains de ses rebondissements, même si j’avoue avoir été agacée par la béate abnégation du pitoyable Père Goriot, complètement dissous dans sa paternité, mais qui après tout ne fait que récolter le résultat d’une éducation qui a fait de ses filles des femmes d’un égoïsme et d’une vénalité détestables…


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