Le carré des indigents
  • Date de parution 07/01/2025
  • Nombre de pages 512
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782743665449
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 113 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Psychopathe, Tueur en série France Période 1945 - 1989 Ouvrages de référence Policier historique Réédition moins de 3 mois

Le carré des indigents

3.72 / 5 (305 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans «Le Carré des indigents, nous retrouvons l'inspecteur principal Claude Schneider, protagoniste récurrent des romans d'Hugues Pagan. Nous sommes dans les années 1970, peu avant la mort de Pompidou et l'accession de Giscard au pouvoir. Schneider est un jeune officier de police judiciaire, il a travaillé à Paris et vient d'être muté dans une ville moyenne de l'est de la France, une ville qu'il connaît bien. Dès sa prise de fonctions, un père éploré vient signaler la disparition de sa fille Betty, une adolescente sérieuse et sans histoires. Elle revenait de la bibliothèque sur son Solex, elle n'est jamais rentrée. Schneider a déjà l'intuition qu'elle est morte. De fait le cadavre de la jeune fille est retrouvé peu après, atrocement mutilé au niveau de la gorge.

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  • Date de parution 07/01/2025
  • Nombre de pages 512
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782743665449
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 113 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Afin d'amorcer la rentrée littéraire sous les meilleurs auspices, les éditions Rivages/Noir ont pris pour habitude de convoquer en début d'année l'un des ténors de leur prestigieuse collection comme cela avait été le cas en 2021 avec Hervé Le Corre qui publiait Traverser La Nuit, un roman d'une noirceur latente dont chacune des pages est imprégnée d'une humanité saisissante émanant de personnages bouleversants. Pour cette année, c'est Hugues Pagan qui revient sur le devant de la scène, pour notre plus grand plaisir, avec Le Carré Des Indigents signant ainsi le retour de l'inspecteur Schneider. Il importe de souligner que l'on découvrait ce personnage dans La Mort Dans Une Voiture Solitaire (Rivages/Noir 1992), premier roman de l'auteur publié en 1982 dans la défunte collection Engrenage de Fleuve Noir. Avec un sort scellé au terme du récit, la série Schneider prend dès lors la forme d'une remontée dans le temps avec Vaines Recherches (Rivages/Noir 1999) dont l'action se déroule en 1982. Après un silence d'une vingtaine d'année où il travaille comme scénariste pour des séries télévisuelles comme Police DistrictMafiosa ou Nicolas Le Floch, Hugues Pagan reprend son personnage de Schneider que l'on retrouve en 1979 dans Profil Perdu (Rivages/Noir 2018). Au cours d'un récit débutant en novembre 1973, Hugues Pagan poursuit donc sa remontée dans le temps avec Le Carré Des Indigents, dont l'intrigue est imprégnée d'une atmosphère de fin de règne de l'ère Pompidou qui colle parfaitement à l'ambiance d'un roman noir captant cette misère quotidienne des petites gens. 

En novembre 1973, l'inspecteur principal Claude Schneider est de retour dans la ville de sa jeunesse en trimbalant les stigmates de la guerre d'Algérie dont il revient avec le grade de lieutenant assorti d'une légion d'honneur qu'il se refuse de porter. Un tournant dans sa carrière de policier qu'il aurait pu poursuivre à Paris au sein de brigades prestigieuses. Mais en intégrant le "Bunker", nom désignant l'hôtel de police de l'agglomération, il prend la tête du Groupe criminel et se retrouve confronté à la disparition de Betty, une jeune fille sans histoire dont son père, un modeste cheminot, est sans nouvelle depuis plusieurs jours ce qui n'a rien d'habituel. Les deux hommes, sans illusion, partagent le même pressentiment, pour eux il ne fait aucun doute que Betty est morte. Et les faits ne vont pas tarder à leur donner raison avec le signalement d'un cadavre découvert à l'extérieur de la ville. Schneider a beau être flic, il ne s'habitue pas à la mort ceci d'autant plus lorsqu'il s'agit d'une adolescente de 15 ans dont le visage de chaton orne désormais le tableau mural de son bureau. Mais au-delà de la résolution de l'affaire, il ne reste que les souvenirs et les regrets dont on ne se remet jamais vraiment et qui vous collent à la peau comme un vieil imperméable trop étriqué dont on ne peut plus se débarrasser.

Quand on lit Le Carré Des Indigents on ne peut s'empêcher de se référer, sur le fond, à La Misère Du Monde de Bourdieu, tant Hugues Pagan parvient à saisir l'indigence de ces petites gens qu'il dépeint avec un réalisme saisissant que l'on retrouve également dans le quotidien de ces policiers dont il a fait partie durant de nombreuses années et qui ne l'ont pas empêché de jeter un regard critique sur le métier comme c'est d'ailleurs le cas avec ce roman dénonçant notamment les descentes de la police à l'encontre des indigents qui dérangent les notables et les édiles de la ville. On retrouve ce réalisme, cette humanité dans les rapports qu'entretient Schneider avec André Hoffmann, père de la victime, et tout son entourage au cours des repas avec la famille qui se réunit autour du souvenir de Betty. Ce sont ces instants qui donnent encore davantage de dimension au personnage central de Schneider, dont le caractère mutique révèle quelques failles que l'on décèle autour de ce fait divers tragique qui touche l'ensemble de l'équipe du Groupe criminelle. Ce réalisme, on en prend également la pleine mesure autour du profil des criminels et des marginaux qui vont intervenir tout au long d'un récit où les affaires, parfois sordides, s'enchainent au gré d'une intrigue habilement construite. Mais au-delà du réalisme qui s'incarne aussi dans le cliquetis des machines à écrire rythmant les interrogatoires, il y a toute cette déclinaison d'émotions que Hugues Pagan distille par le biais d'une écriture à la fois intense et pudique prenant la forme d'un long blues suintant d'une noirceur troublante qui imprègne l'ensemble des personnages. S'entrecroisent ainsi affaires de meurtres et de braquages que l'inspecteur Schneider va démêler avec l'aide d'une équipe soudée qui doit composer avec une hiérarchie autoritaire voyant d'un très mauvais oeil l'attitude charismatique de ce chef de groupe mutique refusant de composer avec ses supérieurs. Tous ces aspects se déclinent donc autour de cet individu emblématique à la séduction discrète et dont les rapports avec les femmes et plus particulièrement l'une d'entre elle va sceller son destin et donner une tout autre dimension à l'ensemble d'une série qu'il faut découvrir impérativement. 

Ainsi, Le Carré Des Indigents nous donne à nouveau l'occasion de nous retrouver au coeur de cette ville du bord de mer qui ne porte pas de nom, pour croiser la route de Schneider, cet inspecteur à la fois emblématique et énigmatique, dont le parcours crépusculaire n'a pas fini de nous séduire. Envoûtant. 

Chronique policière

Le pitch

1973, quelque-part en province, dans une ville moyenne de l’est de la France. Peu avant la mort de Pompidou et l’accession de Giscard au pouvoir. Une adolescente disparait. L’impavide inspecteur Schneider est sur l’affaire, parmi d’autres. Hugues Pagan signe une chronique policière amère, nimbée de romantisme noir, sur un ton d’une lucidité poétique dont il a le secret. Un roman noir comme un acte de résistance face à la vacherie du monde. Car comme dit l’un des personnages « Nous n’avons rien d’autre que des mots pour nous défendre. »


Pourquoi je vous le conseille ?

Parce que Hugues Pagan propose des polars atmosphériques, mélancoliques, parfaitement attachants, au ton immédiatement reconnaissable. Car on est toujours heureux de retrouver Schneider, le flic taiseux et solitaire, alter ego de l’auteur, inquiet et insaisissable. Pour le style exigeant, émotionnel, incisif. Pour saisir la misère quotidienne des petites gens à l’ère pompidolienne finissante. Car Pagan nourrit ses romans de sa longue expérience de flic, décrivant avec empathie une certaine misère humaine, pour beaucoup invisible. Tout simplement parce que c’est beau.

POUR L’AMBIANCE GRAVE ET MÉLANCOLIQUE. Les polars d’Hugues Pagan ne peuvent pas être qualifiés de « divertissants » ou de pure évasion. Ils se caractérisent par leur atmosphère singulière, loin des règles de suspense et d’efficacité que l’on accorde volontiers au genre. Ses héros sont solitaires, ambigus, à la limite de la rupture, fascinés par les marges, les lieux où le réel et l’imaginaire ne sont plus nettement séparés. Chez Pagan on prend son temps, on se penche sur chaque mouvement de l’âme. On en retient la force d’une amertume rageuse. Un humanisme désenchanté et las transmis par des personnages qui n’ont rien ou presque. Un carré d’indigents, d’oubliés, de laissés pour compte que Pagan se propose d’arracher à leur carré d’ombre. Il s’agit ici d’une chronique de plusieurs semaines que jalonnent des enquêtes liées à des crimes qui affligent des sans-grade, « ce grand et triste charroi de l’humanité silencieuse ».

POUR SCHNEIDER« Je suis un sujet que je n’aime guère que l’on aborde en ma présence ». L’inspecteur divisionnaire Claude Schneider, apparu dans La Mort dans une voiture solitaire (Fleuve noir, 1982), est un taiseux, un loup solitaire. Un enquêteur méticuleux et talentueux. Un écorché vif hanté par des fantômes de la guerre d’Algérie et par une femme à jamais disparue. Un être désabusé jusqu’à l’os, aux yeux gris, incolores, « étrangement vides ». Pianiste de blues à ses heures (nocturnes) de désespérance, cet ex parachutiste doit cohabiter avec des policiers de la sûreté urbaine ayant sévi sous l’Occupation ou pratiqué la torture en Algérie. Il n’a plus aucune illusion, ni sur l’Institution ni sur lui-même. Personnage récurrent des romans de Pagan, Schneider est un être aussi fuyant que fascinant, nourri d’une colère inaltérable, que l’on affectionne de retrouver au fil des années. Il nous avait manqué.

POUR LE STYLE. « Il faut l’être, intransigeant, si on prend la littérature au sérieux, nous dit Hugues Pagan. Sur le choix des mots, des situations, des personnages. Ne faire aucun cadeau, ni au lecteur, ni à l’éditeur, ni à soi-même. Surtout pas à soi-même. » Noirs, mélancoliques, politiques aussi, les romans de Pagan ne recherchant pas tant le spectaculaire que l’évocation de la noire lucidité du monde. Dans un style rythmé jazzy qui rend sa lecture émouvante. Avec des descriptions très économes, sèches, porteuses d’une angoisse qui, pour le lecteur, confine au malaise. Cet auteur inquiet, anxieux, parvient décidément à toucher les esprits et les cœurs avec ses mots bien choisis, non sans un certain lyrisme.


Un retour dans les années 70 pour le premier roman de la rentrée 2022 : Le carré des indigents d’Hugues Pagan.

Nous sommes au début des années 70, la présidence de Pompidou sent la fin. Claude Schneider, passé par la guerre d’Algérie, quitte la police parisienne et revient dans sa ville de jeunesse, quelque part en France. Son indépendance et son détachement n’en font pas le favori de la hiérarchie, mais ses résultats parlent pour lui.

Rapidement il est confronté à une affaire douloureuse, la disparition de Betty, gamine de 15 ans, fille d’un ouvrier veuf, qui n’est jamais rentré de la bibliothèque où elle était allée rendre des livres.

C’est marrant comme fonctionne la lecture et comment chacun y réagit. Dès les premières pages j’ai imaginé Schneider sous les traits de Delon jeune, clope au bec, et c’est lui qui m’a accompagné durant tout le roman. Excellent roman au demeurant, dans lequel, pour moi, tout fonctionne à merveille :

Les images qu’il suscite, cette France des années 70 dans une petite ville de province, les comptoirs de bar enfumés, les restaus à notables, le racisme ambiant totalement décomplexé (voir Dupont Lajoie de la même époque). Les différentes enquêtes, a priori sans liens, qui vont venir se croiser et se mêler. Et surtout la galerie de personnages. Schneider en tête, samouraï mélancolique, mais aussi les flics, du carriériste ridicule à la brute en bleu en passant par les flics qui font consciencieusement leur boulot, et puis tout le carré des indigents, ceux qui n’ont pas voix au chapitre, ceux que les notables méprisent ou haïssent, ignorent ou font matraquer.

Magnifique portraits pleins d’empathie, de dignité et de tendresse jamais larmoyants ni misérabilistes, à l’image du regard que Schneider porte sur eux.

Un beau roman noir, dans la grande tradition, parfaitement maîtrisé, qui donne cette impression si rare que c’est facile d’écrire comme ça sans esbroufe. La marque des grands qui sont au sommet de leur art.

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