Le Gaslighting ou l'art de faire taire les femmes

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Résumé éditeur

« Tu es sûre que tu vas bien ? Tu as l'air fatigué en ce moment. Et puis tu oublies beaucoup de choses... » Gaslight, film fondateur réalisé par George Cukor en 1944, raconte le calvaire de Paula. Son mari la persuade qu'elle est folle en baissant progressivement la lumière des lampes à gaz pour installer l'obscurité dans la maison et les esprits... Le gaslighting désigne originellement une relation conjugale reposant sur la manipulation d'une femme par son époux. Il est devenu un mot-clé de la psychologie américaine, puis un outil critique du féminisme, avant récemment de définir un type de langage politique mensonger et la violence qui en découle. Le repérer, c'est d'abord pointer les abus subis par les victimes, le plus souvent des femmes, ainsi que le processus mis en oeuvre pour brouiller ce statut même de victime - le gaslighteur est maître dans l'art d'inverser les rôles. C'est ensuite élucider comment les fondements de la réalité, voire de la vérité, sont progressivement sapés. Car cette notion, qui permet de retracer comment les femmes ont été réduites au silence, est devenue une arme politique dangereuse. Hélène Frappat livre la première définition philosophique d'un mot au coeur de tous les débats de notre époque.

Grand format

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Date de parution 11/10/2023
Poids de l’article 326 gr
ISBN-13 9791032927427
Editeur L'OBSERVATOIRE
Format 199 x 131 mm
Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Extraits Télérama

TTT - Très Bien "Insinuant le doute dans l’esprit de son épouse recluse dans leur demeure victorienne – notamment en baissant la lumière des lampes à gaz (« gazlight »…), créant ainsi une obscurité, ténèbres littérales et métaphoriques –, le manipulateur, en passe d’éteindre toute voix et raison féminines, est devenu, dans les années 1950, une entrée d’un dictionnaire de psychologie : « manipuler quelqu’un pour le conduire à douter de ses perceptions, de ses expériences ou de sa compréhension des événements »… La traductrice qu’est Hélène Frappat, qui cite ici L’Effet sophistique de Barbara Cassin, autrice d’un dictionnaire des intraduisibles, sait toute la difficulté qu’il y a à traduire simplement le verbe « to gaslight », qu’elle préfère franciser et décliner en gaslighting, gaslighteur ou gaslighté(é), tout en suggérant d’abord une équivalence peu convaincante, « évaporer ». Ou mystifier… Betty Friedan (La Femme mystifiée), Stanley Cavell ou Hannah Arendt s’avèrent, de la chambre à coucher au débat public, autant d’alliés et de refuges précieux, croisés sur les chemins de l’enquête conceptuelle et cinéphile d’Hélène Frappat : « La présence d’un témoin est la condition sine qua non pour échapper au gaslighting… »"

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