Requiem pour une apache
  • Date de parution 14/01/2022
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 196 gr
  • ISBN-13 9782757888629
  • Editeur POINTS
  • Format 177 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français

Requiem pour une apache

3.83 / 5 (160 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Ce roman, c’est La vie mode d’emploi de Perec réorchestré par A day in the life des Beatles. Ce roman, c’est Despentes filmé par Fellini. »Antoine Jarrige, librairie Le Tumulte Jésus tient une petite pension, un refuge pour les réprouvés de la société. Un couple d'anciens taulards qui n'a de cesse de ruminer ses exploits. Un ancien catcheur qui n'a plus toute sa tête. Un jeune homme simplet. Une VRP qui pense que les encyclopédies sauveront le monde et un chanteur qui a glissé sur la voie savonneuse de la ringardisation. Lorsque Jolene s’y installe à son tour, plus question de baisser la tête, la pension devient le centre de l’attention et le quartier général d’une révolte poétique.Né à Bordeaux, Gilles Marchand est auteur de nouvelles et de romans, Une bouche sans personne, Un funambule sur le sable et Des mirages plein les poches sont disponibles chez Points.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 14/01/2022
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 196 gr
  • ISBN-13 9782757888629
  • Editeur POINTS
  • Format 177 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Jolene n’est pas la plus belle, pas la plus fine non plus. Et pas forcément la plus sympa. Mais lorsqu’elle arrive dans cet hôtel, elle est bien accueillie. Un hôtel ? Plutôt une pension qui aurait ouvert ses portes aux rebuts de la société : un couple d’anciens taulards qui n’a de cesse de ruminer ses exploits, un ancien catcheur qui n’a plus toute sa tête, une jeune homme simplet, une VRP qui pense que les encyclopédies sauveront le monde et un chanteur qui a glissé sur la voie savonneuse de la ringardisation. Ce petit monde vivait des jours tranquilles jusqu’à ce que Jolene arrive. En quelques mois à peine, l’hôtel devient le centre de l’attention et le quartier général d’une révolte poétique, à l’issue incertaine.

Ma lecture

La lecture d’un roman de Gilles Marchand est un voyage dans un monde parallèle mais je ne suis pas inquiète. Après Une bouche sans personneUn funambule sur le sable (romans) et Des mirages plein les poches (nouvelles), je le retrouve avec ce poing levé sur fond sombre étoilé et je m’embarque au sein d’une communauté qui a tout de l’auberge espagnole pour les déshérités, les solitaires et les branquignoles de toutes espèces.

Ce poing levé c’est celui de Jolene, qui n’avait pourtant au démarrage rien d’une égérie, mais à force de trop, de pas assez, elle va devenir la tête pensante d’une révolte des mis à part qui ont trouvé refuge chez Jésus, leur sauveur, le tenancier de cette hôtel-pension-de-famille-refuge. Ici tout se paie en amitié, en entraide, suivant ses moyens, sans jugement sauf celui de la confiance.

Dans ce roman le réel et l’imaginaire se côtoient : un couple de cambrioleurs, un architecte, une caissière, l’inventeur d’un bizarrotron (comment ne pas penser à Boris Vian….oui je sais on fait souvent la comparaison) et un ancien catcheur, en autres, cohabitent avec une odeur ou une cuvette pleine d’eau et chacun à sa place, son rôle à tenir, sans compter que parfois dans les greniers on retrouve celui que l’on avait oublié.

Quand on a un père qui est peintre de la Tour Eiffel, quand on ne supporte plus le monde qui vous entoure, qui ne nous voit plus, quand les règles deviennent trop lourdes, trop absurdes, il n’y a qu’un endroit pour reprendre goût à la vie, c’est auprès de Jésus, ce sauveur des âmes et des êtres. Mais chez lui, il y a des règles qu’il ne faut pas enfreindre et quand un employé du gaz y déroge, le quartier entre en ébullition et les barricades vont s’ériger.

Jolene, qui doit son prénom mais pas son physique à une chanson de Dolly Parton (voir ci-dessous), et sa joyeuse bande hétéroclite de révolutionnaires m’ont entraînée dans leur sillage, dans un univers fait de solidarité, de fraternité et de regards sur notre monde à travers un récit plein d’humanité

A chaque lecture c’est une parenthèse enchantée pour moi. Je n’attends rien, je me laisse bercer par les mots qui m’amènent des décors, des musiques, des visages. Il y a de la douceur, de la bienveillance mais aussi des soirées arrosées, des partages « Alors ta gueule »  comme dirait Nino, le père de Jolène, lisez et rêvez. Prenez l’histoire pour ce qu’elle est, acceptez l’univers qu’on vous propose, envolez-vous et oubliez notre monde pendant 400 pages pour en découvrir un autre. Un roman à la manière d’une fable et encore une fois, et plus particulièrement en ces temps troublés, que cela fait du bien.

On pourra te confisquer ton argent, ta montre, ta maison, ton travail. Même ta virginité et ton honneur peuvent être volés. Personne ne pourra jamais te voler les livres que tu as déjà lus. C’est pour ça que l’on fait croire aux pauvres et au miséreux que la culture n’est pas faite pour eux : parce que l’on sait que s’ils parviennent à l’acquérir, jamais on ne pourra la leur reprendre. (p362)

Gilles Marchand est fidèle à son style et à ses personnages, n’hésitant pas à laisser des traces de ses précédents romans comme page 94 :

Parce qu’elle faisait partie de ces ombres qui rythmaient sa vie et qu’elle voulait en garder une trace, comme cet homme qu’elle avait aperçu quelques fois et dont elle n’avait jamais pu distinguer le visage camouflé par une grande écharpe. (Une bouche sans personne)

ou page 278 :

On ne se débarrasse pas si facilement d’un homme qui a des mirages plein les poches … (Des mirages plein les poches)

Alors debout les damnés de la terre, croyez en vos rêves et visez les étoiles.

L’hôtel des cabossés de la vie

Avec Requiem pour une apache Gilles Marchand confirme son grand talent en nous offrant une fable poétique et politique autour d’un hôtel menacé de fermeture et défendu par ses pensionnaires.

Fable poétique et politique, ce nouveau roman de Gilles Marchand vient confirmer la place à part qu’occupe le romancier dans le paysage de la littérature française contemporaine. Son écriture très originale, empreinte de poésie, d’humour et de fantaisie n’est pas sans rappeler Boris Vian. Une bouche sans personne et Un funambule sur le sable, ses deux premiers romans écrits en solo, ont en commun avec Requiem pour une apache de nous offrir toute une galerie de personnages auxquels on va très vite s’attacher, à commencer par Jolene.

Quand cette caissière de supermarché pousse la porte de l’hôtel tenu par Jésus, elle vient de perdre son travail, mais pas son énergie. Et si, dès le titre, le lecteur est prévenu que cette apache aura droit à un requiem, on aura droit d’abord à un joyeux combat mené par une troupe de cabossés de la vie riches d’une profonde humanité. Au pays des utopies il n’y a pas de vaine bataille!

Au cet de cet «établissement qui ne respirait pas le grand luxe», les clients ont établi des règles de vie commune proches d’une phalanstère et se retrouvent, par exemple, dans la grande salle «tous les soirs, été comme hiver, du lundi au dimanche». L’occasion de faire plus ample connaissance avec cette troupe hétéroclite.

Commençons par Wild Elo, le pseudonyme du narrateur qui avait connu son heure de gloire dans les années 1970. «Les gens débordaient d’amour et de drogue, on militait, on draguait et on chantait. Sur scène une véritable communion avec les spectateurs.» Mais désormais son public a déserté les salles et il est classé au rang des ringards, ce qui ne l’empêche pas de composer et de se produire dans la grande salle. Autour de lui, Marie-Claire, une représentante en encyclopédies qui continue à croire en sa mission alors qu’à l’heure d’internet plus personne ne semble vouloir s’encombrer de ces lourds volumes. Et que dire de ce couple passé par la case prison et qui rêve d’une gloire à la Bonnie et Clyde. Pour ce faire, ils ne cessent de raconter leurs exploits passés. Pour faire bonne mesure, on ajoutera un ancien catcheur. Antonin, Marcel, Joséphine et les autres vont se battre pour leur hôtel menacé de fermeture et leur dignité, tout en se livrant à de superbes digressions qui, avec un humour teinté de mélancolie, vont nous enrichir de dizaine d’histoires… Celle du contrôleur du service de gaz faisant figure de running gag. Mais n’en disons pas davantage!

Sur une bande son signée des Beatles, des Doors ou encore de Dolly Parton, Gilles Marchand réussit à faire rimer nostalgie et poésie, humanité et combativité, amitié et solidarité. Autrement dit, voilà le roman idéal en ces temps troublés.

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