Nickel Boys
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Orphelin noir dans l’Amérique des années 1960, Elwood Curtis vit chez sa grand-mère à Tallahassee, en Floride. Alors qu’il rêve d’entrer à l’université, il se retrouve à la Nickel Academy, une maison de correction qui inflige des traitements inhumains à ses pensionnaires.
En 2012, des fouilles révèlent des cadavres d’enfants enterrés dans des tombes anonymes et des rescapés témoignent.
Ma lecture
RENTREE LITTERAIRE 2020
Année 1963 : l’Amérique traverse une période où, grâce à certaines voix dont celle du pasteur Martin Luther King dans son discours d’At Zion Hill qu’entendra Elwood Curtis sur un disque, cadeau de sa grand-mère, toute une population reprend espoir et force.
Nous devons croire dans notre âme que nous sommes quelqu’un, que nous ne sommes pas rien, que nous valons quelque chose, et nous devons arpenter chaque jour les avenues de la vie avec dignité, en gardons à l’esprit que nous sommes quelqu’un. (p37)
Mais il ne fait pas bon se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, être noir et se voir condamner à entrer à la Nickel Academy. en Floride, centre de rééducation pour jeunes. Elwood Curtis lui était à la veille de poursuivre ses études dans une « vraie » Université américaine. Elevé par sa grand-mère après la fuite de ses parents, c’est un jeune garçon que rien n’avait préparé à résider dans un tel lieu.
Comme pour Underground Railroad, Colson Whithead s’inspire d’une véritable histoire, pour évoquer racisme, ségrégation et violences raciales. Dans une écriture claire, efficace, il nous fait découvrir un lieu où suivant votre couleur de peau le traitement n’est pas le même, où règnent des bourreaux en toute impunité.
La majorité des garçons qui connaissaient l’existence des anneaux dans les troncs sont morts aujourd’hui. Le fer, lui, est toujours là. Rouillé. Profond ans la pulpe des arbres. Il parle à qui veut l’écouter. (p142)
Inutile d’essayer d’enjoliver les choses car rien ne pourraient les rendre plus supportables, utilisant régulièrement le procédé d’énoncé des faits pour revenir ensuite les expliquer Colson Whitehead, dénonce, accuse et se fait le porteur des voix de ceux qui ont été contraints au silence.
Je me suis beaucoup attachée à Elwood, ce garçon travailleur, éduqué, possédant des valeurs et qui s’éveille au monde, à ses turpitudes mais aussi qui détecte en Martin Luther King l’éventualité d’un autre possible, qui lui donne une conscience à la fois d’une réalité mais aussi d’un rêve. I have a dream….. Elwood en avait mais le destin en a décidé autrement.
Et puis j’ai été surprise par certaines incohérences et le doute s’est installé. Ce n’est pas le style de l’auteur alors je lui fais malgré tout confiance et Bim ! il largue son Histoire et c’est comme un coup de massue supplémentaire….
Pas la peine d’en faire plus, de broder les faits parlent d’eux-mêmes comme parlent d’elles-mêmes certaines expressions de cette Nickel Academy : Le marchand de glaces, l’Allée des Amoureux, La maison blanche etc…..
C’est le genre de roman qui laisse une trace indélébile, qui vous marque par l’horreur et la révolte qui montent au fil des pages, dont on pourrait dire où va-t-il chercher tout cela, quel imaginaire mais ici l’imaginaire n’a rien à voir, c’est la réalité d’un pays qui se dit Pays des Libertés, des Droits mais où tous les hommes n’ont pas les mêmes……
Décidément Colson Whitehead est une grande plume de la littérature américaine, qui s’attache et trouve dans l’histoire de son pays matière à écrire et dénonce ce qui a été parfois ignoré, caché ou gardé sous silence pour le porter à la connaissance de tous.
"Même morts, les garçons étaient un problème"…
... ainsi débute, de manière bien intrigante, le dernier roman de Colson Whitehead.
Les fouilles entreprises par des étudiants sur le terrain d’une ancienne école disciplinaire mettent au jour un cimetière clandestin, dont les restes témoignent de crânes enfoncés ou de cages thoraciques criblées de chevrotine. D’anciens pensionnaires avaient déjà évoqué les événements suspects dont ils avaient été témoins ou les sévices qu’ils avaient eux-mêmes subi du temps de leur séjour à Nickel. Seulement, personne n'avait voulu donné de crédit ou d'importance à ces témoignages d’ex-jeunes délinquants, noirs de surcroît, devenus pour la plupart des hommes désespérés, dont les vies à jamais brisées s'achevaient en prison ou dans des chambres louées à la semaine, à mourir de froid après avoir bu de la térébenthine…
La découverte délie les langues, exhume les souvenirs, rend sa légitimité aux associations d’anciens élèves qui depuis des années tiennent une pétition réclamant une nouvelle enquête, des excuses officielles.
Elwood Curtis lui, s’est toujours tenu à l’écart des anciens de Nickel. Il vit à New York, où il a monté son entreprise de déménagement. On pourrait dire qu’il s’en sort bien, mais on le sent plombé d'une insondable solitude.
En 1962, rien n’aurait dû le prédisposer à échouer en maison de correction. L’adolescent vit alors avec sa grand-mère, qui lui dispense une éducation stricte. C’est un garçon sérieux et un très bon élève, qui se sensibilise peu à peu à la question noire et à celle des droits civiques en écoutant religieusement son disque du discours de Martin Luther King. Il a obtenu une bourse pour entrer à l’université. Mais suite à un concours de circonstances dont il ne vaut même pas la peine de donner le détail, pris dans un de ces hasards malheureux dont tant de noirs ont fait les frais, Elwood est accusé à tort d’un délit.
En déroulant les souvenirs de son funeste séjour dans l’établissement disciplinaire, le roman rend leur histoire aux restes anonymes trouvés dans le cimetière.
A Nickel, comme partout alors aux Etats-Unis, la ségrégation sépare les noirs des blancs. L’établissement est censé remettre sur le droit chemin, en leur dispensant une instruction, des adolescents qui savent la plupart du temps à peine lire.
Mais la réalité que l’on découvre est tout autre. Les garçons, en plus de subir la malnutrition et des conditions sanitaires déplorables, sont les victimes de l’inventive cruauté de gardiens qui peuvent exercer sur eux les pires sévices en toute impunité, car qu’est Nickel sinon, à cette époque ou les préjugés et la déprédation sont la norme, un endroit de plus où les noirs subissent l’injustice dans la plus grande indifférence ? Un lieu où, contrairement aux promesses de réinsertion brandies, on anéantit l’avenir de ces jeunes.
Elwood apprend à y survivre, épaulé par son ami Turner, plus aguerri par son expérience de la rue. Une survie qui bien souvent ne consiste qu’à capituler, et à devenir l’ombre de soi-même, figé par la terreur qu’imprime la constante possibilité d’une violence arbitraire et sans limites.
Un sujet douloureux donc, mais que l’auteur fait le choix d’aborder avec une prose sèche qui crée une certaine distance. De même, il préfère, plutôt que de s’attarder sur la description des sévices et des brimades, les suggérer, en insistant sur leurs effets sur les garçons, sur la chape de plomb que crée l’angoisse et le mystère des disparitions nocturnes, interrompant son récit dès qu’il s’approche de l’horreur pour le projeter en avant.
Et je dois avouer que ce choix narratif a, je crois, amoindri l’empreinte qu’a laissé cette lecture. Bien qu’ayant été embarquée, sur l’instant, par l’intrigue, je suis rapidement passée à autre chose une fois la dernière page refermée. Et comme j’avais subodoré le rebondissement final, j’ai été privée de l’effet de surprise censé marquer le lecteur…
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