Sur le ciel effondré
  • Date de parution 22/12/2020
  • Nombre de pages 560
  • Poids de l’article 336 gr
  • ISBN-13 9782330143251
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 176 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans policiers

Sur le ciel effondré

4.28 / 5 (309 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

En raison de sa conduite héroïque lors d'un attentat en métropole au cours duquel elle a été défigurée, l'adjudante Angélique Blakaman a obtenu un poste à Maripasoula, sur le Haut-Maroni, là où elle a grandi. Mais les bords du fleuve ont changé, redessinés par les orpailleurs à coups de dancings et de bordels. Au-delà, s'ouvre la forêt et le territoire des Amérindiens wayanas, qui peu à peu se détachent de leurs traditions, tandis que s'infiltrent partout les évangélistes. C'est là que vit Tapwili Maloko, le seul homme qui met un peu de chaleur dans le coeur d'Angélique. Aussi, lorsque de sombres nouvelles arrivent de son village, elle n'a d'autre choix que de mener l'enquête. À ses côtés, le capitaine Anato, noir-marron comme elle, et pour elle prêt à enfreindre certaines règles. Avec cette héroïne que ses colères tiennent comme une armure, Colin Niel nous fait entrer dans une Guyane secrète, qui n'a pas tout perdu de ses pouvoirs anciens, lorsque les hommes vivaient auprès des dieux.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 22/12/2020
  • Nombre de pages 560
  • Poids de l’article 336 gr
  • ISBN-13 9782330143251
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 176 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Colin Niel continue sa série policière en Guyane. Il s’agit d’une série mais chaque volume est indépendant, vous pouvez donc sans aucune difficulté vous plonger dans ce livre même si vous ne connaissez pas les précédents.


On suit Angélique Blakaman, jeune noir marron, qui après un grave accident en métropole a obtenu un poste dans la brigade du Capitaine Anato, dans le Haut-Maroni.

Tipoy, jeune amérindien et fils de Tapwili Maloko, haute figure de la lutte contre l’oppression et la préservation des traditions, disparaît lors d’une fête de village. Angélique qui est assez proche de Tapwili, s’empare de l’enquête.

Parallèlement, le capitaine Anato est en charge de chercher une équipe de braqueur qui s’en prend à des familles aisées de Maripasoula.

Ce livre, sous couvert d’une identité policière est une ode à la Guyane et à ses cultures. Et pour faire ressortir sa beauté menacée, Colin Niel nous montre sa nature hostile, celle des orpailleurs clandestins et des compagnies minières, qui rêvent d’étendre leurs territoires au détriment des peuples autochtones, celle des braconniers et des clandestins, des évangélistes et des prêcheurs.

Les déplacements dans ses contrées reculées se font en pirogue, lentement, sous une chaleur humide. La vie est très dure, différentes identités se côtoient mais, ayant du mal à se comprendre, elles se mélangent peu. Les amérindiens, peuple natif de ce territoire, sont mal compris, laissés pour compte :

« Abandonnés, c’est le sentiment que beaucoup d’Amérindiens partageaient sur le Haut Maroni »

Ils luttent entre leurs traditions ancestrales, entre croyances et vaudou, et la volonté de contribuer au développement de ce territoire, de se sortir de cette image d’arriéré accentuée par les évangélistes qui surfent sur le mal-être de ces nouvelles générations laissées pour compte.

Colin Niel nous offre une histoire policière qui tient en haleine, qui nous fait découvrir un département français plus connu pour son historique bagne ou pour ses lancements de fusées dirigées par des blancs. 500 pages d’une poésie époustouflante, entre géopolitique et ethnologie, qui donne envie de se plonger dans l’histoire de ce département, afin de mieux le comprendre.

Immense, comme ce territoire, ce livre vous offre un grand moment de dépaysement et d’émotions.

Au-delà du recueil composé de trois romans, La Série Guyanaise de Colin Niel poursuit son cours avec un quatrième volume nous permettant de retrouver le capitaine de gendarmerie André Anato en nous immergeant dans les profondeurs de la forêt guyanaise pour découvrir le territoire des Wayanas, peuple amérindien se détachant peu à peu de ses traditions au contact des garimperos et des évangélistes qui prolifèrent dans la région. Il faut noter que chacun des titres de cette série emblématique se rattache au thème abordé comme c’était le cas avec Les Hamacs De Carton qui faisait allusion à ces dossiers suspendus contenant les dossiers de centaines de citoyens guyanais souhaitant obtenir une naturalisation devenant de plus en plus hypothétique à mesure des aléas et exigences de l’administration française. Second volume de la série, Ce Qui Reste En Forêt provenait de l’expression « ce qui se passe en forêt, reste en forêt » en se focalisant sur une petite communauté de scientifiques stationnée au coeur de la jungle guyanaise. Obia faisait tout simplement référence aux traditions du chamanisme du peuple Noir-Marron qui affectait particulièrement le capitaine Anato. Dernier roman de la série, Sur Le Ciel Effondré s’inscrit dans la légende poétique désignant le peuple Wayanas désormais démuni de toute magie et n’ayant plus d’accès aux cieux après avoir offensé leur dieu Kuyuli.

L’adjudante Angélique Blakaman fait la fierté du corps de gendarmerie après sa conduite héroïque lors d’un attentat en métropole qui lui a laissé des stigmates sur son visage. Ces hauts faits lui ont permis de revenir au Haut-Maroni en Guyane, en obtenant un poste à Maripasoula, ville de son enfance. Mais le retour au pays est difficile avec le regard de sa mère qui ne la comprend plus et son frère paraissant refuser tout contact. Et il faut bien l’avouer, la ville a drastiquement changé en subissant l’influence du voisinage des villes sauvages du Suriname où pullule commerce chinois, bordels et dancings pour assouvir les besoins des garimperos revenant de leurs exploitations aurifères. Mais au-delà de ces derniers sursauts urbains s’ouvre l’immensité de la forêt et de la région de Tumuc-Humac où vivent les Wayanas, peuple amérindien subissant l’arrivée de cette civilisation débridée. Blakaman côtoie bon nombre de ces Wayanas dont Tapwili Maloko, une des figures du village qui sollicite son aide afin de retrouver son fils disparu. Faisant fi des restrictions de sa hiérarchie, l’adjudante Blakaman va demander l’appui du capitaine Anato, un Noir-Marron tout comme elle qui a fort à faire avec une bande de cambrioleurs écumant la région de Cayenne.

Après avoir cherché les fondements de ses origines, le personnage du captaine André Anato évolue en intégrant désormais la culture Ndjuka et tout ce qui a trait à l’obia afin de lutter contre l’ensorcellement dont il a été victime. Paradoxalement, il faut bien admettre que ce protagoniste central de la série, semble plus en retrait dans cette intrigue qui se braque davantage sur l’adjudante Angélique Blakaman dont le profil se révèle extrêmement détonant avec notamment ses liens qu’elle entretient avec le peuple Wayanas dont on découvre par son entremise tout l’aspect culturel qui semble sur le déclin en dépit de tous les efforts de Tapwili Maloko, un amérindien qui s’ingénie à entretenir les traditions de son peuple dont certains membres se convertissent pourtant à la religion des évangélistes qui écument la région en quête de nouveaux fidèles. L’autre aspect du contexte social du peuple Wayanas se focalise autour du mal-être des jeunes avec une propension au suicide qui devient l’unique perspective face à un avenir incertain. Autour de ces malaises, Colin Niel, bâtit comme à l’accoutumée une intrigue à tiroir assez complexe qui tourne autour d’un trafic d’influence sur les mines d’or, une série de cambriolages qu’un trio de délinquants violents commet en séquestrant leurs propriétaires et la disparition du jeune Tipoy, le fils de Tapwili, que l’adjudant Blakaman s’est mise en tête de retrouver, même si son pères n'a plus aucun espoir de le revoir vivant.

Sur Le Ciel Effondré a la particularité d’être un polar qui se déroule au rythme lent d’une intrigue qui prend l’allure des légendes Wayanas ponctuant les trois parties du roman. Au-delà des éclats de violence qui marquent le récit, iI émane de l’ensemble une sensation poétique assez sombre se déclinant sur le fond du décor évocateur de cette épaisse forêt équatoriale et de la langueur de ce fleuve boueux chargé d’or et d’alluvions transperçant cette région boisée de part en part. L’autre aspect du décor ce sont les sites urbains, tels que les cités dans les environs de Cayenne où l’on prend la mesure de la misère qui y règne, sans pourtant que Colin Niel ne cède au misérabilisme. C’est toute cette déclinaison de problèmes sociaux qui frappent cette région de la Guyane que l’auteur dépeint autour d’une intrigue policière à la fois réaliste et exotique qui prenant son temps pour s’installer afin d’en livrer tous ses ressorts qui se révéleront plutôt surprenants.

Alliant les différentes cultures de ce département d’outre-mer, Sur Le Ciel Effondré confirme le talent de Colin Niel qui réussit à concilier l’exotisme d’une région envoûtante à la complexité d’une enquête intense révélant les maux mais également l’espoir que recèlent ce territoire guyanais à nul autre pareil.

Après un détour du côté du massif central, Colin Niel est de retour en Guyane avec Sur le ciel effondré.


Maripasoula dans le Haut Maroni, au bord du fleuve frontière avec le Suriname. Angélique Blakaman, qui s’est illustrée par son courage en métropole y est revenue. La gendarme, avec sa rage et ses cicatrices n’a plus grand-chose à voir avec la petite fille qui y avait grandi.

Plus haut sur le fleuve, Tapwili Maloko est l’homme respecté de ce village Wayana. Il s’oppose à l’exploitation de ses terres par les orpailleurs, clandestins ou officiels. Un soir son fils de quinze ans disparait sans laisser de traces. Encore un suicide d’adolescent amérindien ?

A Cayenne, alors qu’un gang multiplie les attaques de maisons, Ben un jeune infirmier de retour d’une mission en Amazonie auprès des orpailleurs est tué lors du cambriolage de sa maison qui tourne mal. Le capitaine Anato, premier guyanais à atteindre ce grade, enquête sur cette affaire, quand il ne doit pas préparer la visite du ministre venu annoncer un tournant dans la politique d’exploitation du l’or en Amazonie française.

Et si tout était lié ?

On pourrait mettre en avant la quantité étonnante de faits, historiques, géographiques, sociologiques, ethniques que l’on découvre en lisant ce dernier roman de Colin Niel. Mais ce serait lui faire injure, et laisser croire au lecteur qu’il lire 500 pages de reportage (d’excellent reportage) sur la Guyane.

Or ce que le lecteur a entre les mains avec Sous le ciel effondré, c’est un très beau roman noir. Un polar à l’intrigue complexe et parfaitement maîtrisée, avec son suspense, ses moments de tension, de violence, ses coups de théâtres. Tout ce qui fait un polar qu’on ne peut lâcher.

Un polar avec des personnages auxquels on s’attache, des personnages qui ont tous leur côté sombre, et dont on comprend les ressorts, même si on ne les partage pas. Des personnages que l’on découvre pour certains, que l’on retrouve avec plaisir pour d’autres, des personnages vraiment incarnés.

Un polar avec un cadre superbement rendu, et certainement très dépaysant pour la majorité des lecteurs de Colin Niel. On ressent la chaleur, l’humidité, on entend les bruits de la forêt, en apprécie la sensation de fraicheur (relative) d’une brise le long du fleuve …

Et oui, en plus on apprend beaucoup de choses passionnantes, sans que jamais l’auteur ne nous lasse, sans que jamais il ne donne l’impression de réciter tout ce qu’il sait aux pauvres ignorants que nous sommes.

Alors oui, c’est un magnifique roman noir, passionnant, dépaysant, attachant. A lire donc.

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