Les déracinés Tome 3 Et la vie reprit son cours
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Jour après jour, Ruth se félicite d'avoir écouté sa petite voix intérieure : c'est en effet en République dominicaine, chez elle, qu'il lui fallait poser ses valises. En retrouvant la terre de son enfance, elle retrouve aussi Almah, sa mère. Petit à petit, la vie reprend son cours et Ruth – tout comme Arturo et Nathan – sème les graines de sa nouvelle vie. Jusqu'au jour où Lizzie, son amie d'enfance, retrouve le chemin de Sosúa dans des conditions douloureuses.
Mon avis
Ce roman est le troisième de la saga familiale commencée avec « Les déracinés ». L’auteur nous raconte l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont fui l’antisémitisme et se sont installés peu avant la seconde guerre mondiale en République Dominicaine. C’est un pan du passé mal connu que Catherine Bardon présente avec beaucoup de brio.
Dans « Et la vie reprit son cours », on retrouve des personnages des deux livres précédents et on continue d’observer leur quotidien, leur évolution, leur vie. Certains se sont attachés à cette nouvelle terre et ont construit quelque chose, ils ont réussi à s’enraciner, à créer un passé et à s’attacher à ce lieu. D’autres ont choisi de ne pas rester, de tenter l’aventure et de partir ailleurs encore une fois.
Le récit, qui nous est conté, est ancré dans des événements historiques qui servent de toile de fond d’une façon discrète mais intelligente, permettant de voir les réactions des uns et des autres. Les faits se déroulent de 1967 à 1979. C’est Ruth qui cette fois est au cœur des différents chapitres. Elle est revenue sur la terre de son enfance puisqu’elle est née en République Dominicaine. Sa mère, Almah, a vieilli mais elle n’a rien perdu de son besoin d’indépendance, de son franc parler et surtout de son optimisme. C’est une femme magnifique de par sa « présence » et son caractère, elle rayonne dans les pages même si elle n’a pas le premier rôle. Sa fille Ruth est fougueuse, elle entend mener sa vie à sa guise. On sent qu’être « au pays » l’apaise comme si se poser lui apportait une certaine forme de sérénité et parfois de sagesse mais pas toujours, elle reste un peu impétueuse …. Elle va revoir son amie Lizzie qui apprécie les hippies et leur côté libre sans réaliser que cela peut être des fréquentations risquées et une pente dangereuse….. Leur amitié résistera-t-elle à leur approche de la vie qui n’est pas identique ? Vont-elles continuer à se comprendre ou le fossé va-t-il se creuser ?
L’écriture de Catherine Bardon est un régal. Son texte est vivant, ses descriptions précises sans fioritures inutiles. Il y a un côté film dans ce qu’elle présente, je pense que cela ferait une très belle adaptation pour une série télévisée. L’intérêt principal réside dans le fait que les protagonistes sont très réalistes et que le contexte historique est captivant à découvrir. Ceux qu’on côtoie sont des individus comme nous avec leur jardin secret, leurs soucis, leurs joies, leurs peines. Ils sont « palpables » et forcément attachants. Comme Ruth, sa famille et ses amis connaissent du monde dans d’autres contrées, cela permet à l’auteur « d’étoffer le décor », d’évoquer des actes dans d’autres coins du monde (l’assassinat de Martin Luther King entre autres), de parler de politique, de musique, de manifestations ou divers mouvements de foule…. Ne croyez pas que tout cela soit en surabondance, pas du tout. C’est en filigrane, et ça nourrit le texte avec justesse. Je trouve qu’il y a un bel équilibre entre la vie de nos héros et les références à l’époque où se déroule cette partie de la saga.
Des thèmes variés sont abordés avec doigté. Les choix de chacun obligent le lecteur à se questionner : qu’aurais-je fait à leur place, aurais-je vécu tranquille, culpabilisé, pris une autre décision ? On s’aperçoit que tous ont du caractère, le souhait de s’en sortir, d’avancer mais ils ne sont pas armés de la même façon et en ça, l’auteur montre combien il est difficile pour chacun de trouver sa place.
Cette lecture a été un vrai plaisir et j’espère bien qu’il y aura une suite !
Ruth fonde une famille
Le troisième volet de la saga dominicaine de Catherine Bardon couvre les années 1967-1979. L’occasion pour Ruth, la narratrice, de trouver l’amour et d’affronter de nouveaux défis. On la suit avec toujours autant de plaisir.
«Il y avait là deux continents, quatre pays, cinq langues, trois générations. Comme Wilhelm Rosenheck aurait été fier de cette belle et grande famille née de son exil et du sacrifice de sa terre natale.» À l’image de l’émotion qui étreint Ruth qui retrouve tous les membres de sa tribu à Sosúa à l’occasion de son mariage, le lecteur qui l’a suivie depuis Les déracinés à l’impression de faire partie de la noce. Pour un peu, il lèverait son verre avec eux, heureux de partager ce moment de bonheur. Car il sait ce qu’ils ont enduré depuis cet exil en République dominicaine dans les sombres années de l’Anschluss.
La belle histoire de ce troisième tome commence avec l’arrivée sur l’île d’Arturo, son ami pianiste installé à New York. Le jeune homme est venu passer quelques jours auprès de sa famille – de riches industriels du tabac – et retrouver Ruth. Il était pourtant loin d’imaginer que son escapade au carnaval avec son frère Domingo aboutirait à un mariage. Faisant fi des conventions – inutile d’ajouter qu’elle nous avait habitué à ça – Ruth se laisse aller dans les bras de cet homme marié et plonge à corps perdu dans une «passion folle, impétueuse, exaltée, excessive même.»
Un tourbillon qui va tout balayer en quelques mois et trouver son apothéose dans ce mariage célébré en novembre 1967, quelques mois après la fin de la Guerre des six jours que la branche des émigrés installés en Israël a vécu au plus près.
Car Catherine Bardon – comme dans les précédents épisodes – profite de cette chronique qui embrasse la période de 1967 à 1979, pour revenir sur les faits historiques marquants qui vont toucher de près la diaspora. On se souvient qu’après avoir joué L’Américaine (qui vient de paraître en poche chez Pocket), Ruth avait choisi de revenir en République dominicaine pour poursuivre l’œuvre de son père et diriger le journal de Sosúa. Elle est donc aux premières loges pour commenter les soubresauts du monde, notamment quand ceux-ci touchent directement la communauté. Au choc de l’assassinat de Martin Luther King succéderont les images du premier homme sur la lune, puis celles terribles de cette guerre au Vietnam qui n’en finit pas.
Bien entendu, elle ne pourra laisser sous silence les accords de Camp David et cette photo chargée de tant d’espoirs rassemblant Jimmy Carter, Anouar El Sadate et Menahem Begin, espoir douché à peine une année plus tard par la sanglante prise d’otages aux J.O. de Munich.
Aux bras de son mari, Ruth nous fait aussi partager son quotidien et nous raconte la vie sur ce bout de terre des Caraïbes et la chape de plomb imposée par le dictateur Balaguer. Je vous laisse notamment vous régaler des péripéties engendrées par la visite de Jacques Chirac en 1971 et la course à un objet de l’ethnie tainos à offrir à ce grand amateur d’arts premiers.
Et le roman dans tout ça? J’y viens, d’autant plus qu’il occupe la part prépondérante du livre, comme le titre le laisse du reste suggérer. Lizzie, l’amie d’enfance de Ruth, qui avait émigré aux États-Unis et avait rejoint le flower power en Californie, lui a fait la surprise d’être présente à son mariage. Mais derrière l’excentricité se cachait la gravité. C’est une personne malade qu’elle accueille chez elle et qu’elle entend aider. Et pour que la vie reprenne son cours paisible, il faut aussi que Gaya, la fille de Christopher, accepte son beau-père. Disons simplement qu’un voyage aux États-Unis servira à dénouer ce problème, avec une belle surprise à la clé.
Catherine Bardon se régale et nous régale. Elle est passée maître dans l’art de faire rebondir son récit, de mettre tour à tour les différents protagonistes au premier plan, de faire brusquement rejaillir le passé, comme par exemple quand un tableau de Max Kurzweil se retrouve dans une galerie de Tel-Aviv…
Et si un quatrième tome est déjà programmé, la romancière aimerait bien s’affranchir de sa famille dominicaine pour se lancer dans une autre histoire, totalement différente. En attendant, ne boudons pas notre plaisir !
Jour après jour, Ruth se félicite d’avoir écouté sa petite voix intérieure : c’est en effet en République dominicaine, chez elle, qu’il lui fallait poser ses valises. Il lui suffit de regarder Gaya, sa fille. À la voir faire ses premiers pas et grandir aux côtés de ses cousines, elle se sent sereine, apaisée.
En retrouvant la terre de son enfance, elle retrouve aussi Almah, sa mère, son énergie et ses projets pour lesquels elle se démène sans compter. Petit à petit, la vie reprend son cours et Ruth – tout comme Arturo et Nathan – sème les graines de sa nouvelle vie.
Jusqu’au jour où Lizzie, malade, réapparaît. Dès lors, Ruth n’a de cesse de remettre son amie sur pied et s’y emploie avec tout l’optimisme qui la caractérise.
La saga des Déracinés met en scène une famille juive qui a fui les répressions en Autriche au début des années 40 pour se réfugier d’abord aux Etats-Unis pour s’installer ensuite en République Dominicaine. Dans ce tome, le lecteur retrouve Ruth, maman d’une petite Gaya. L’auteur nous décrit une vie faite de petits riens mais surtout de bonheur, de joie simple.
Ruth est une femme forte qui a élevé sa fille seule. Entourée de sa mère, de son frère et de nombreux amis, elle tente de faire vivre le journal de l’île. Si je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages (parce que je n’ai sans doute pas lu les deux premiers tomes), j’ai apprécié l’arrière-plan historique et politique de l’intrigue. Ruth nous fait vivre dix ans de drames, de guerres, d’événements politiques et scientifiques mondiaux: l’assassinat de Martin Luther King, les premiers pas sur la lune, le FLower Power, la guerre du Vietnam. J’aime beaucoup lorsque l’Histoire vient composer avec les propres problèmes des personnages. Je trouve que cela donne plus de profondeur au récit.
A travers l’histoire de Ruth ou encore d’Arturo, l’auteur évoque très bien la difficulté des ces Déracinés à s’implanter dans un nouveau décor. Lizzie, la meilleure amie de Ruth, en fait l’amère expérience, comme si le poids de la Shoah reposait sur ses épaules et ne pouvait la quitter. Elle met en perspective également l’avenir de ce peuple d’Israël, toujours sur les routes, toujours montré du doigt.
On suit avec passion Ruth dans sa nouvelle vie: ses amours, ses amis. Catherine Bardon décrit une vie simple faite de fêtes, de discussions jusqu’au petit matin, de baignades dans les eaux transparentes de la mer. Il y a bien sûr les drames de la vie. On suit avec plaisir ces personnages dans leur quotidien.
Le seul bémol pour moi revient à la narration. Les chapitres sont parfois trop courts et les ellipses temporelles très importantes de sorte qu’on a l’impression de passer d’un événement à l’autre de manière trop rapide. Mais je reconnais le talent de conteuse de Catherine Bardon qui embarque son lecteur dans les odeurs et les bruits de la République Dominicaine.
Et « la vie reprit son cours » vient achever une saga de manière douce-amère qui donne envie de se rendre sur cette île enchantée.
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