Une femme debout
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Quatrième de couverture
République dominicaine, 1963. Sonia Pierre voit le jour à Lechería, dans un batey, un campement de coupeurs de canne à sucre. Consciente du traitement inhumain réservé à ces travailleurs, elle organise, à treize ans seulement, une grève pour faire valoir leurs droits. Une des rares habitantes du batey à suivre des études, elle devient avocate et consacrera sa vie tout entière à combattre l'injustice jusqu'à sa mort tragique.
Mon avis
Avec la saga familiale « Les Déracinés », Catherine Bardon nous a ouvert les yeux sur une partie des habitants de la République Dominicaine, des exilés qui ont dû se battre pour se faire une place.
Dans cette biographie romancée, elle nous présente Sonia Pierre ( 4 juin 1963 - 4 décembre 2011 ). Quand j’ai tourné la dernière page, vu les photos avec Michelle Obama et Hillary Clinton, je me suis demandée comment j’avais pu passer à côté de cette femme exceptionnelle dont la vie a été un combat pour les autres, allant jusqu’à s’oublier.
Ses parents ont quitté Haïti pour des promesses de travail et de meilleures conditions de vie en République Dominicaine. En fait, ils se sont retrouvés avec d’autres célibataires ou couples dans un batey, un lieu misérable où les coupeurs de canne à sucre étaient « parqués ». Ils étaient exploités, ne gagnaient pas grand-chose. Pas de nourriture, pas de soins, pas d’école pour les enfants (et pas de contraception…)
En 1976, à treize ans, Sonia encourage les travailleurs à se rebeller pour revendiquer sur les salaires, les logements etc… Remarquée par un missionnaire qui enseignait dans le batey, elle ira à l’école en ville, et fera tout pour réaliser son rêve : avocate pour défendre les droits de l'homme et du citoyen haïtien ayant vécu en République dominicaine. Reconnaissance de leur identité, de leur appartenance à ce pays où ils sont nés, où ils ont travaillé. Possibilité de recevoir un enseignement pour les enfants etc.
Elle a créé le MUDHA (Movimiento de Mujeres Dominico-Haitianas), mouvement pour les femmes afin de les aider dans leur vie quotidienne, elles et leurs familles.
Catherine Bardon a vécu dans ce pays, elle le connaît bien et en parle avec passion dans ses écrits.
À travers une riche trame historique, grâce à des photos, des documents, elle fait le portrait d’une femme forte, engagée, qui a refusé ce que son origine lui réservait, pour prendre la vie à bras le corps, s’investissant pour tous ceux qu’elle avait vus galérer. Elle regrette de ne pas avoir pu la rencontrer.
Grâce à Sonia et tout ce qu’elle a mis en place, les Dominicains d’ascendance haïtienne sont passés du statut d’invisibles à visibles.
J’aime lire Catherine Bardon, parce que j’apprends avec elle dans des récits où elle met tout son amour pour la République Dominicaine et ses habitants. Son texte n’est jamais lourd, elle n’en fait pas trop, elle reste humble dans les connaissances qu’elle nous transmet. Bravo et merci à elle !
Sonia Pierre, une vie de combats
Dans son nouveau roman, Catherine Bardon met en scène une femme au destin exceptionnel. Sonia Pierre aura lutté toute sa vie pour les Haïtiens qui ont émigré en République Dominicaine et qui étaient réduits à l’esclavage, ou presque. Un combat qui est aussi un magnifique portrait de femme libre.
Une fois de plus Catherine Bardon réussit à nous entraîner vers cette République Dominicaine, où elle séjourne une partie de l’année, avec un formidable roman. C’est à Lechería, au cœur d’un bidonville où logent les travailleurs immigrés haïtiens que nait son héroïne. Ses parents ont traversé l’île en 1950 dans l’espoir de pouvoir échapper à la misère régnant dans leur pays natal, mais ils ont très vite dû déchanter. Même en travaillant sans relâche, Maria Carmen et André ne pourront économiser de quoi rentrer chez eux, où les attend pourtant un fils, confié à sa grand-mère.
Le temps va passer, et malgré leur vie de galériens, la famille va s’agrandir. Maria Carmen va mettre au monde un, puis deux, puis trois garçons. Des enfants qui pourront à leur tour vendre leur force de travail quand ils seront plus grands. Le 4 juin 1963 naît une fille, Sonia.
Très vite, elle va faire preuve de caractère et montrer des dispositions qui impressionnent le père Anselme, un prêtre canadien qui entend offrir les meilleures chances à cette élève aussi appliquée que douée. Il va réussir à convaincre ses parents à la laisser étudier et à l’envoyer dans une vraie école. «Elle avait onze ans et n’avait pas imaginé que son existence pouvait se fracturer comme ça. L’école et le batey. Une vie coupée en deux. Deux vies. Deux univers qui coexistaient à quelques kilomètres l’un de l’autre, sans se rencontrer. Deux populations, deux langues, deux mondes, celui des nantis et celui de ceux qui ne comptent pas. Et elle, un funambule en équilibre sur la frontière qui les séparait.»
Avant qu’il ne soit emporté par la dengue, son mentor lui fait promettre de suivre ses rêves et de ne jamais renoncer. Mes ses aspirations auraient pu être étouffées dans l’œuf puisqu’elle choisit d’aider les travailleurs dans leurs revendications, en menant la contestation et en traduisant les revendications en espagnol. Cette manifestation la conduira en prison. Cependant, grâce à son jeune âge, elle sera relâchée, forte d’une nouvelle conviction. Désormais elle défendra les opprimés. Au bénéfice d’une bourse, elle pourra étudier le droit à La Havane.
C’est sous le ciel cubain qu’elle va imaginer l’association qui va lui permettre de concrétiser son combat. À son retour en Dominique, elle déposera les statuts de la MUDHA, «Movimiento de Mujeres Dominico-Haitianas», le mouvement des femmes dominico-haïtiennes.
Ce sont tous les combats menés par cette femme tenace que raconte Catherine Bardon avec la plume qui avait déjà ravi les milliers de lecteurs de la saga des Déracinés. Faisant suite à La Fille de l’ogre, la romancière s’attache désormais à raconter les destins exceptionnels de femmes de cette République Dominicaine qu’elle aime tant. Ici aussi, elle s’appuie sur une solide documentation, sur un réseau d’informateurs constitué au fil des ans et sur la visite des lieux où s’est déroulée l’histoire, lui permettant d’ajouter les couleurs et les odeurs à son récit.
À la touche féministe, il faut ici ajouter le combat pour le droit à la dignité des immigrés. Au moment où elle promulguée la «loi immigration», Catherine Bardon nous rappelle qu’un homme en vaut un autre, qu’il a droit à la considération et au même traitement que ceux qui abattent le même travail que lui. Un plaidoyer pour davantage d’humanité qui réchauffe le cœur.
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