Rivage de la colère
  • Date de parution 07/01/2021
  • Nombre de pages 427
  • Poids de l’article 220 gr
  • ISBN-13 9782266311915
  • Editeur POCKET
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

Rivage de la colère

4.43 / 5 (810 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Au cœur de l'océan Indien, le roman de Caroline Laurent met à jour un drame historique méconnu et nous offre la peinture d'un amour impossible.Mars 1967. Marie-Pierre Ladouceur vit à Diego Garcia, aux Chagos, un archipel rattaché à l'île Maurice. Elle qui va pieds nus, libre et sans entrave, fait la connaissance de Gabriel, un Mauricien venu seconder l'administrateur colonial. Un homme de la ville. Une élégance folle. Quelques mois plus tard, Maurice accède à l'indépendance après cent cinquante-huit ans de domination britannique. Peu à peu, le quotidien bascule et la nuit s'avance, jusqu'à ce jour où des soldats convoquent les Chagossiens sur la plage. Ils ont une heure pour abandonner leur terre, leurs bêtes, leurs maisons, leurs attaches. Et pour quelle raison ? Pour aller où ? Après le déchirement viendra la colère, et avec elle la révolte. Bientôt, ce sera l'heure de la justice... " Un récit bouleversant sur le déchirement de l'exil. " Version Femina Cet ouvrage a reçu le Prix Maison de la Presse, le Prix du Roman Métis des Lecteurs, le Prix des Lecteurs du Salon du Livre du Mans, le Grand Prix des blogueurs et le Prix Louis Guilloux. Prix Maison de la Presse - 2020

En stock

En stock

  • Date de parution 07/01/2021
  • Nombre de pages 427
  • Poids de l’article 220 gr
  • ISBN-13 9782266311915
  • Editeur POCKET
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Qui connait l’archipel des Chagos ? Qui sait qu’il fut habité jusqu’à la fin des années 60, avant d’être le théâtre d’un des épisodes les plus iniques de la décolonisation ? J’ignorais personnellement tout de cette région du monde et de ses habitants jusqu’à cette lecture, qui s’est donc révélée non seulement très instructive, mais aussi bouleversante.

L’archipel des Chagos est constitué de trois îles perdues au large de l’océan Indien : Peros Banhos, Salomon et Diego Garcia. C’est sur cette dernière, "langue de sable exagérément plate", que débute l’intrigue. Les chagossiens qui peuplent ces lieux sont d’anciens esclaves déportés de Madagascar.

Nous sommes en 1967. La vie sur Diego Garcia offre une image paisible. L’archipel est à cinq jours de bateau de l’île Maurice, dont il dépend. Ainsi isolés, les iliens vivent en osmose avec une nature qui leur fournit directement leurs principales ressources, vivent dans des cases et se contentent de peu. La plupart sont illettrés : dès qu’ils sont en âge de travailler, les enfants aident leurs parents à la pêche ou à la grande exploitation de cocotiers qui emploient la majorité des chagossiens, et dont la production d’huile de coprah est exportée chaque année par tonnes vers Maurice et le reste du monde.

C’est là que travaille Marie-Pierre Ladouceur, belle jeune femme qui va toujours pieds nus, ces pieds qui lui donnent quelques complexes depuis qu’un de ses amants les a comparés à des pirogues. Elle se sait malgré tout jolie, et elle a d’ailleurs eu l’occasion d’éprouver sa séduction à plusieurs reprises, pour preuve sa petite Suzanne, trois ans, dont elle ne sait qui est le père, mais sur les Chagos, ça n’a guère d’importance ; l’amour y est souvent libre, les hommes n’y sont généralement pas des pères, et encore moins des maris. 

Gabriel, lui, est mauricien, issu de la petite bourgeoisie créole. Jeune homme cultivé, il doit ravaler ses rêves de départ pour Londres et d’après-midi paresseuses consacrées à la lecture pour seconder l’administrateur de Diego Garcia, Mollinart, dont il devient le secrétaire. Il abandonne sa jeune sœur de quatorze ans à l’acariâtre autorité de leur veuf de père, qu’il déteste. Il ignore tout de ce désert au milieu de l’océan où il part pour plusieurs années, et sur lequel il découvre une communauté animée, simple et accueillante, exhibant une sensualité naturelle, dénuée de toute fausse pudeur ou de toute perversité, ainsi que l’irrésistible charme de Marie, auquel il succombe immédiatement. Et c’est réciproque.

Leur amour, aberration aux yeux d’une société fortement marquée par une hiérarchisation sociale et ethnique -noire, ouvrière, fille-mère et illettrée, Marie n’est pas a priori une femme pour Gabriel-, profite de la liberté de mœurs chagossienne pour s’épanouir. L’Histoire, sur l’impulsion de la cupidité et de la fourberie des hommes, va venir compromettre la tranquillité de cette idylle, et bouleverser de manière définitive la vie des natifs des Chagos…

Après cent-cinquante-sept ans de présence coloniale britannique, la communauté indienne de l’île Maurice fait pression derrière son leader Ramgoolam pour obtenir l’organisation d’un référendum, avec succès. L’accession à l’indépendance est votée, Ramgoolam devient le premier dirigeant de la République mauricienne. Ce que la plupart ignore, c’est qu’un sacrifice a permis cette indépendance, celui de l’archipel des Chagos, dont le détachement de l’île Maurice a été négocié avec les Britanniques. En cette période de guerre froide, les trois îles représentent un emplacement stratégique, à l’origine d’un accord secret entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis qui, devenus locataires de Diego Garcia pour une durée de cinquante ans, projette d’y installer une base navale.

La suite, je vous laisse la découvrir, j’ai déjà été bien (trop) bavarde, mais comme vous le soupçonnez sans doute, elle est marquée par la violence de l’injustice et du mépris dans lequel ont été considérés ces habitants des Chagos, qui n’ont compté pour rien face aux intérêts et à l’hégémonie des grandes puissances occidentales.

"Rivage de la colère" est aussi l’histoire du combat mené par ces laissés-pour-compte pour retrouver leur terre et leur dignité, et tenter non pas d’obtenir réparation (puisque c’est impossible), mais au moins la reconnaissance du préjudice subi. Un combat bien long, comme en témoignent les passages exprimant la voix d’un de nos contemporains qui le perpétue suite à une promesse faite à sa mère. Car ce n’est pas fini : les Chagos sont aujourd’hui encore administrés par le Royaume-Uni mais revendiquées par Maurice. Seul Diego Garcia est habité, par des militaires américains, des fonctionnaires britanniques et des travailleurs sous contrat.

Bien que fictionnel, le récit de Caroline Laurent est très fidèle à la réalité historique, et s’inspire d’une véritable figure de la lutte chagossienne, Rita Elysée Bancoult. 

A lire.


AUTRES LIVRES DE Caroline Laurent
Ce que nous désirons le plus

Ce que nous désirons le plus

(77)

Et soudain, la liberté

Et soudain, la liberté

(546)

Au diapason du silence

Au diapason du silence

(1)

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés