Apprendre, si par bonheur...
  • Date de parution 20/08/2020
  • Nombre de pages 144
  • Poids de l’article 148 gr
  • ISBN-13 9791036000454
  • Editeur ATALANTE
  • Format 200 x 145 mm
  • Edition Grand format
Space Opéra et Planet Opéra Anticipation Ouvrage de référence de l'auteur

Apprendre, si par bonheur...

4.15 / 5 (526 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Nous n’avons rien trouvé que vous pourrez vendre. Nous n’avons rien trouvé d’utile. Nous n’avons trouvé aucune planète qu’on puisse coloniser facilement ou sans dilemme moral, si c’est un but important. Nous n’avons rien satisfait que la curiosité, rien gagné que du savoir. » Un groupe de quatre astronautes partis explorer des planètes susceptibles d’abriter la vie : hommes et femmes, trans, asexuels, fragiles, déterminés, ouverts et humains, ils représentent la Terre dans sa complexité. Traduit de l’anglais par Marie Surgers. « Le roman de Chambers s’attelle à faire décoller des fusées écologiques et citoyennes depuis un monde en ruine, justement par souci pour le monde, la vie, le savoir. » Alice Carabédian, Utopie radicale 

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  • Date de parution 20/08/2020
  • Nombre de pages 144
  • Poids de l’article 148 gr
  • ISBN-13 9791036000454
  • Editeur ATALANTE
  • Format 200 x 145 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

3ème et dernière lecture du challenge « Avril autour de la SF » et lecture pour le Projet OmbreApprendre, si par bonheur… de Becky Chambers est une novella parue en 2020. La version traduite par Marie Surgers est éditée chez Atalante. L’ouvrage a reçu le prix Hugo du meilleur roman court la même année. SF donc, différente de ce que j’ai pu lire jusqu’ici.

Structuration de la novella

Le texte se présente d’abord comme un rapport, rédigé par la narratrice, membre de l’équipage. Le texte s’adresse à la Terre, comme une bouteille jetée à la mer : pour les terriens, le vaisseau est parti 50 ans plus tôt… Un « veuillez lire ceci » précède le texte, procédé romanesque bien connu pour rendre vrai(semblable) le récit.

4 textes composent la novella, correspondant aux 4 exoplanètes que l’équipage doit analyser : Aecor, Mirabilis, Opera et Votum. Le texte alterne voyage, analyses, et vie à bord. C’est bien rythmé, on ne s’ennuie pas du tout. Le lien avec la Terre demeure malgré tout au centre des préoccupations, et est un des enjeux de cette expédition. La fin du récit remet d’ailleurs la Terre au centre des préoccupations, et place le narrataire dans une position plus active que celle du simple lecteur. C’est très original, et ça m’a beaucoup plu.

D’autre part, l’intrigue est tournée autour de l’exploration et de l’analyse des planètes. « Nous n’avons rien trouvé que vous pourrez vendre. Nous n’avons rien trouvé d’utile. Nous n’avons trouvé aucune planète qu’on puisse coloniser facilement ou sans dilemme moral, si c’est un objectif important. Nous n’avons rien satisfait que la curiosité, rien gagné que du savoir ». Déconstruction totale des ressorts habituels de l’intrigue et de ses ingrédients bien connus.

Exploration des planètes

Apprendre si par bonheur… m’offre tout ce que j’aime : 4 scientifiques, armés de pipettes et divers joujoux technologiques, qui partent à la découverte de nouveaux mondes. Tout y passe : analyse des roches, recherche de molécules, d’eau, analyse des échantillons récoltés… J’ai beaucoup aimé la planète Mirabilis avec ses plantes vertes en tire-bouchons 🙂

Il n’y a aucun a priori sur les planètes, qui se découvrent telles qu’elles sont. C’est la rencontre avec l’inconnu qui est rapportée ici. Et finalement, une belle leçon dont il faut se souvenir : rien n’est mauvais, dans l’univers. L’univers est, c’est tout.

Des personnages intéressants

Car dépossédés de leurs caractéristiques habituelles. Le résumé mentionne des trans, des asexuels… mais ce n’est pas le sujet de l’intrigue. Et en fait, cela n’a pas d’importance. En effet, les humains sont en retrait, les vrais protagonistes de ce texte sont les exoplanètes. Ma lecture s’en est du coup trouvée allégée, j’ai pu ainsi me concentrer sur autre chose que le traitement et les problématiques traditionnelles autour des personnages.

En bref…

Apprendre si par bonheur… est un beau texte de SF très lumineuse (de la SF positive, on dit). Il interroge aussi le rapport de l’humain avec l’univers et l’inconnu. Par ailleurs, la conquête spatiale est ici abordée sous l’angle purement scientifique, neutre, sans a priori. Enfin, le traitement des aspects romanesques traditionnels est vraiment original. Ça me donne envie de lire la trilogie Les voyageurs de l’autrice.


La rentrée littéraire est riche cette année. Parmi les nouveautés, le dernier roman de Becky Chambers était particulièrement attendu. Après la trilogie Les voyageurs, qui a obtenu le prix Hugo de la meilleure série littéraire en 2019 et le prix Julia Verlanger en 2017 pour les 2 premiers tomes, l’autrice se tourne cette fois vers un roman plus court. Tout comme sa trilogie, Apprendre, si par bonheur est publié en France chez L’Atalante dans la collection La dentelle du cygne. La traduction est également signée par Marie Surgers.

Dans le futur, l’humanité a appris l’existence d’une vie ailleurs dans l’univers. Depuis, des missions sont régulièrement organisées pour se rendre sur différentes planètes et les étudier. Une de ces expéditions, Lawki 6 doit se rendre à destination de la naine rouge Zhenyi. Il y a 4 astronautes à bord du vaisseau en partance: Ariadne O’Neill ingénieure et pilote, Jack expert géologue, Chikondi biologiste et Elena la plus expérimentée des 4 et chargée des études environnementales.

Ariadne est également la narratrice du roman, qui est un journal de bord de leur expédition. Elle raconte dans ce journal leur quotidien sur le vaisseau, leurs découvertes de chacune des quatre exoplanètes que la mission doit aller explorer, les relations entre les membres de l’équipage, mais aussi les différentes préparations reçues par chacun. En effet, pour se rendre sur une nouvelle planète, il faut adapter son corps afin de ne pas subir de dommages. Ce concept s’appelle la somaformation. L’autrice détaille comment les astronautes se préparent avant de se poser sur une planète et les traitements qu’ils reçoivent tels que augmentation de la masse musculaire ou des changements cutanés. J’ai beaucoup aimé cet aspect et la manière dont il est amené dans le récit. On découvre en même temps que les personnages les transformations qu’ils auront en arrivant sur la prochaine planète.

Les quatre planètes où vont se rendre les membres de Lawki 6 sont toutes différentes, les formes de vies qui s’y trouvent sont diverses tout comme les environnements où elles évoluent. La mission des astronautes consiste à se rendre sur ces planètes, à les explorer et à étudier les différentes formes de vie afin d’en apprendre plus sur les conditions d’apparition de la vie. Becky Chambers s’attache à détailler l’environnement de chacune des planètes où se posent les astronautes. Les descriptions des espèces que l’on peut y rencontrer sont crédibles et bien faites. Autre fait à souligner, le roman permet d’apprendre différents éléments sur des domaines allant de la chimie à la génétique, ou encore à la géologie. L’autrice choisit une approche très didactique et jamais ennuyeuse pour exposer ces éléments.

Dans les longues missions liées à l’exploration spatiale, l’aspect psychologique n’est pas à négliger. La mission Lawki 6 dure très longtemps, les astronautes doivent ainsi passer des années ensemble, la majorité du temps en étant enfermés. Becky Chambers parle des difficultés qu’ils peuvent rencontrer, la tension qui peut se produire au fil des mois, de l’évolution de leurs relations tout au long des années. Les personnages sont très humains avec des réactions logiques dans ce genre de situation.

Ce roman est à mon avis assez différent de la précédente trilogie de l’autrice pour plusieurs raisons. En premier lieu la longueur du récit, où Becky Chambers semble plus à l’aise avec ce format court et maîtrise parfaitement le rythme. En second lieu, ce roman n’est pas vraiment de la science-fiction positive, surtout par rapport à ce qui se passe sur Terre. Même si le roman s’intéresse principalement au périple des astronautes, l’autrice n’oublie pas pour autant de parler de la Terre. Le lien entre la mission et la Terre est rendu difficile par la distance, et les informations leurs parviennent difficilement. Cet aspect est assez important dans le roman et a un fort impact sur la mission.

Apprendre, si par bonheur est ainsi un roman d’une incroyable richesse et qui se lit avec un grand plaisir. Il nous offre un merveilleux voyage plein de savoirs et d’émerveillements. Une brillante réussite.

Je n’ai plus besoin de préciser à quel point Becky Chambers s’est ménagée une place particulière dans mon cœur. Cette dernière explique à elle seule ma précipitation à me procurer son dernier ouvrage traduit chez l’Atalante, tout comme mon empressement à la lire au lendemain de sa réception. Pas de réelle appréhension en dehors d’un doute persistant m’amenant à me demander si les forces que je considère comme étant essentielles à ce que j’aime chez l’autrice sauront se retrouver dans une novella avec le même impact et la même densité. Confiant, mais pas naïf, dirons-nous. Comme avec mes auteurices favori·te·s, l’enjeu était de tempérer l’enthousiasme préventif tout en tâchant d’éviter de sombrer dans le travers inverse. Je crois que j’ai plutôt fait du bon boulot à cet égard, et Becky Chambers a, de son côté, plutôt très bien fait le sien. Et j’en m’en vais essayer d’expliquer tout ça à travers mes yeux de fanboy, aussi incorrigible qu’incorruptible.

Quel plaisir infini que celui d’être en terrain familier. Dans cette novella, j’ai pu éprouver la joie de retrouver tous les aspects du travail de Becky Chambers qui m’avaient tant séduit dans L’Espace d’un An, pour ne citer que ma première rencontre avec elle et son travail. Difficile donc d’en refaire un inventaire qui semblerait sincère et exhaustif sans souffrir de la répétition. Je vais donc faire de mon mieux pour me concentrer sur ce qui a su me surprendre et faire une réelle différence sans pour autant se dédire des romans qui ont précédés. Une nouvelle dimension dans le sense of wonder, notamment, avec des inventions conceptuelles nouvelles, s’éloignant juste assez de l’introspection consciente pour rentrer dans des considérations plus techniques et science-fictives, assez vulgarisées pour ne rien enlever à l’expérience habituelle mais simplement lui ajouter de nouvelles facettes.

À mes yeux, cette novella est une nouvelle façon pour Becky Chambers d’expérimenter l’altérité qu’elle a déjà pu explorer dans la trilogie des Voyageurs sous un nouvel angle, plus méta-physique que conscient. Ses personnages, bien que complexes et magnifiquement humains, ne sont pour cette fois pas le vecteur direct de ses réflexions, mais plutôt leur porte-parole ; les péripéties qu’ils vivent, les épreuves auxquelles ils font face sont autant de prétextes à leur interrogation finale, qui clôt à merveille l’ouvrage ; la nourrissant à la perfection de tout ce dont nous avons besoin pour la comprendre au mieux et y répondre avec nos propres arguments. Si j’aime autant la Science-Fiction en général, et celle de Becky Chambers en particulier, c’est quand elle pose les bonnes questions en apportant un maximum d’éclairages nouveaux, parfois abstraits mais toujours cohérents, sans y répondre directement elle-même. Autant dire que Apprendre, si par bonheur fait ça extrêmement bien, en laissant ses personnages littéralement tout nous exposer de façon neutre, mettant leur histoire, et donc la nôtre, en perspective.

Il s’agit dans cette novella de regarder la réalité en face, et de l’examiner au mieux. Il s’agit de bien faire l’inventaire de nos options, sans complaisance ni faux optimisme, mais, plus important encore, sans cynisme. Il s’agit d’espérer, de rêver, mais dans les proportions que nous pouvons nous permettre. Beaucoup de choses sonnent juste. Très juste. Et font mal, parfois. Beaucoup de ces choses sont des détails, presque un arrière plan trop flou pour qu’on y prête attention. Et pourtant, toutes nous rappellent que nous vivons, tou·te·s, une période terrible, et que cette terreur n’est pas une excuse pour l’inaction, mais devrait bien être un moteur. Que ce soit le cynisme, l’horreur, l’apathie, la peur, rien ne devrait être un réel frein à notre force commune, à nos capacités d’unité et de surpassement. Et pourtant.

Jamais dans ses ouvrages, réputés pour leur positivité, Becky Chambers ne s’était laissé aller une quelconque béatitude candide. Elle prêchait simplement une approche bienveillante de problématiques se situant à notre échelle de conscience, dont nous pouvions déjà nous préoccuper, les plaçant simplement dans un paradigme très différent pour leur conférer un écho particulier. Il ne s’était jamais agit d’ignorer la difficulté de nos vies, simplement de l’interroger différemment, à travers un prisme plus doux qu’à l’accoutumée. Ici, le problème n’est pas le même, et le prisme non plus. Il ne s’agit pas de renoncer à la bienveillance et à la douceur, mais bien de se rendre compte qu’avec une échelle et un paradigme différent·e·s, les solutions comme les moyens d’action ne peuvent nécessairement pas être les mêmes. Si j’ai été ravi de retrouver des personnages complexes et des interactions organiques comme je les aime et les ai aimés dans ses œuvres, j’ai aussi été ravi de voir un changement général par rapport au fonctionnement habituel de l’autrice.

Difficile, avec un texte aussi court, d’essayer d’en couvrir les enjeux tout en n’en dévoilant pas les éléments principaux. Très honnêtement, j’ai été surpris, agréablement, certes, mais tout de même surpris, de retrouver Becky Chambers avec un texte aussi direct, parfois bien plus percutant que ce à quoi ses autres textes avaient bien pu m’accoutumer. J’en suis ravi, car cela n’augure que de très bonnes choses pour la suite, même si je dois reconnaître une terrible frustration arrivé à la fin. J’en aurais voulu plus, tout simplement. En apprendre plus, sur ces personnages, toujours aussi réussis et attachants, comme sur leur avenir, les enjeux du récit les présentant ; à peu près tout, finalement. J’en aurais voulu plus. Pour cette unique raison, j’aurais tendance à considérer ce texte légèrement en dessous de ses prédécesseurs. Pure mesquinerie, que j’assume totalement. Le reste est à l’image de la délicate intelligence de Becky Chambers, c’est à dire formidable. Si vous avez aimé le reste, foncez, sinon, foncez, parce que ça pourrait bien vous faire changer d’avis.


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