Fermer les yeux
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l’avis des lecteurs
Dominique Tassi est gendarme, un travail qu'il aime. Il est marié, père de deux enfants. Après une longue garde, fatigué, il revient du village après quelques courses et un apéro. Il est accompagné de sa fille Lisa âgée de sept ans. Sur le chemin du retour, il "ferme les yeux" une seconde et sa vie bascule. C'est l'accident, sa fille perd la vie. Depuis ce jour, rongé de remords et de chagrin, il sombre dans l'alcool, c'est sa seule façon de tenir. Il divorcera et sa seule raison de se raccrocher à la vie est Guillaume son fils âgé alors de onze ans.
En 2005 au village de Presles-la Vallée, la petite Justine - sept ans - disparaît en plein jour lors d'une partie de cache-cache. Le village est en émoi, une battue s'organise et Tassi appréhende Gabin Lepage, un marginal vivant hors du village, c'est le coupable idéal. L'enquête est bouclée, il est condamné.
En 2020, Tassi est retraité, il a arrêté de boire trois ans plus tôt car sa santé ne lui donnait pas le choix. Un reportage à la télé attire son attention. Laetitia Martinez est retrouvée morte, un corps , des sévices identiques à ceux de la petite Justine.. Tassi se réveille, interpellé, hanté par cette ancienne affaire.
Il file à la gendarmerie qui ne veut pas l'écouter, qui reste inerte. Tassi se sent menacé mais il est déterminé à réparer une erreur commise il y a quinze ans.. S'il s'agit d'un tueur en série, il faut rendre justice à Gabin Lepage enfermé pour rien depuis si longtemps.
Deux autres personnages vont l'aider, une jeune avocate brillante, déterminée à sauver Gabin, Emma Marciano et un écrivain spécialiste sur les tueurs en série, Nathan Rey.
J'ai été happée dès la page 4 par l'écriture efficace, directe, sans détour. Les personnages sont très bien construits. L'auteur décrit leur passé, leurs forces et les failles de chacun. On s'y attache en comprenant leurs faiblesses, leurs zones d'ombre, il dégage de "L'empathie" - premier roman d'Antoine Renand -. C'est profondément humain.
L'écriture est efficace, riche. Les dialogues tiennent en haleine. La tension et l'horreur vont crescendo. C'est très cinématographique, très visuel, au départ il s'agissait d'ailleurs d'un scénario qui a été retravaillé pour notre plus grand plaisir.
C'est un page turner, impossible de le lâcher, c'est anxiogène. Il nous parle du poids du passé, des remords, de l'âme humaine mais aussi du dysfonctionnement de l'appareil judiciaire et de la désorganisation des services de l'ordre. Il est bien documenté sur les tueurs en série.
Malgré quelques petites incohérences que l'on pardonne, vu la qualité du reste, c'est une plume à suivre, c'est certain.
Je n'ai plus qu'une envie c'est de découvrir "L'empathie".
C'est un gros coup de coeur.
Merci Sarah de m'avoir suggéré cette belle découverte.
Je remercie NetGalley et les éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce livre.
Dominique Tassi, gendarme rongé par l’accident qui a coûté la vie à sa fille, participe à la recherche d’une fillette disparue dans un village de l’Ardèche et découvre son corps. Des années plus tard, à la retraite, il entend un reportage sur le meurtre d’une jeune fille qui le fait douter d’avoir envoyé en prison le bon coupable.
La vie et la mentalité d’un village perdu de province sont restituées de manière convaincante, tout comme celles de villes plus importantes, ce qui fait partie de l’intérêt de ce roman. Les personnages sont assez typiques du genre — y compris l’enquêteur torturé — mais on y croit. De façon plus générale, j’ai ressenti à la lecture l’autre métier de l’auteur : celui de scénariste. En effet, tout au long du livre j’ai imaginé les scènes qui sont très visuelles et décrites comme dans un film ou un téléfilm. Le rythme enlevé de la narration renforce cette impression et donne envie de tourner les pages afin de connaître le fin mot de l’histoire.
Parfois, j’ai trouvé que le hasard faisait trop bien les choses, comme lors du début du récit où le gendarme s’arrête sur la route pour appeler son fils et oh ! c’est là qu’il voit le corps de la victime. Parfois aussi j’ai pensé que la maîtrise de la narration était hésitante, quand une narration omnisciente s’infiltrait dans la narration « point de vue du personnage ». Malgré tout je passais outre, car l’histoire est très prenante même si elle reste classique.
Plusieurs centaines de pages palpitantes, l’intrigue principale est élucidée ou presque, puis… une déception sur les vingt dernières pages. Car pour définitivement résoudre une ultime interrogation en suspens, l’auteur met en scène un retournement de situation où un des protagonistes raconte un événement qu’il avait caché à tout le monde, même au lecteur. Alors que nous l’avions suivi en narration « point de vue du personnage » pendant plusieurs chapitres. Le personnage revient sur une scène où nous l’avions vu agir tout du long, mais oh ! non, il nous avait dissimulé une partie de la séquence. Ce type de révélation pourrait sans doute passer à l’écran, en mode flash-back, car la distinction entre narration omnisciente et point de vue du personnage est floue. Mais dans un texte écrit, c’est suffisamment détonnant pour ne pas être crédible. Dommage.
L’auteur précise à la fin du livre qu’il s’agissait à l’origine du scénario d’un film jamais tourné, ce qui explique cette fin peu adaptée à la lecture.
Cependant, je garde un bon souvenir de ce polar, mais j’aurais attribué une note plus élevée sans les dernières pages.
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