L'Exil et le Royaume
  • Date de parution 18/04/1972
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 123 gr
  • ISBN-13 9782070360789
  • Editeur FOLIO
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

L'Exil et le Royaume

3.85 / 5 (681 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans les épaisseurs de la nuit sèche et froide, des milliers d'étoiles se formaient sans trêve et leurs glaçons étincelants, aussitôt détachés, commençaient de glisser insensiblement vers l'horizon. Janine ne pouvait s'arracher à la contemplation de ces feux à la dérive. Elle tournait avec eux, et le même cheminement immobile la réunissait peu à peu à son être le plus profond, où le froid et le désir maintenant se combattaient.

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  • Date de parution 18/04/1972
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 123 gr
  • ISBN-13 9782070360789
  • Editeur FOLIO
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Je continue ma relecture de l’oeuvre de Camus, si La chute est un de mes livres de chevet, je n’avais plus ouvert ce recueil de nouvelles depuis le lycée, il y a quatre décennies. Je me souvenais assez bien de quatre des nouvelles, pas forcément des détails, mais du sens général et de leur chute, en particulier Jonas, la femme adultère et la pierre qui pousse. Mais j’avais totalement oublié deux d’entre elles, L’hôte et Les muets, j’ai vraiment eu l’impression de découvrir de nouveaux textes, c’est peut-être la raison pour laquelle ce sont eux qui m’ont le plus touchée.

Ces textes nous parlent d’exil, évidemment, le plus souvent il s’agit d’un exil intérieur, sauf pour La pierre qui pousse, où un ingénieur français fuit un drame et part travailler au fin fond du Brésil. Déjà à l’époque je n’avais ni aimé, ni compris cette nouvelle et le passage du temps n’y a pas changé grand chose. Le héros participe de manière symbolique à la promesse du coq en l’aidant à porter la pierre, mais pourquoi la ramener chez lui et pas à l’église comme prévu ? Il faut peut-être y voir une action anticléricale, mais il y a sûrement quelque chose de plus subtile qui m’échappe. Camus veut peut être dire que Dieu a abandonné les hommes et que rien ne les oblige à tenir une promesse qu’ils lui ont faite dans un moment de détresse. Le héros y voit aussi l’occasion de terminer sa propre histoire.

La femme adultère ne peut que nous toucher, même si les circonstances du texte nous sont devenues complètement étrangères puisqu’il s’agit de Français qui vivaient en Algérie juste après la guerre. Janine se sent exilée à la fois dans son couple et dans cet environnement dont elle pressent l’hostilité. Son couple tient par l’habitude et la peur de la solitude, mais l’amour l’a déserté depuis longtemps, qui ne se reconnaît pas dans ce portrait ? Elle saura communier avec la nature pourtant hostile du désert, sans qu’on sache de ce qu’il adviendra de ce moment intense, prise de conscience ou extase momentanée ?

Un des thèmes importants et toujours actuel de ce recueil est l’impossibilité de communiquer et de se comprendre. Le patron des muets ne saura renouer le lien avec ses ouvriers. Chacun est sûr de son bon droit, les ouvriers refusent d’enterrer la hache de guerre, le patron affirme qu’il est impossible de les augmenter vu les circonstances économiques. Le drame personnel du patron ne permettra pas aux opposés de se rejoindre, même si cela fait réfléchir le héros sur la précarité de la vie. Cette nouvelle est très actuelle, à l’heure des licenciements collectifs et de la crise économique, toutefois il ne semble plus y avoir autant d’humanité dans les conflits sociaux. Les patrons actuels sont rarement des gens que l’on connaît et qui ont grandi dans l’entreprise, on est au temps du capital anonyme et plus aucun lien ne subsiste entre dirigeants et salariés, du moins pas du vrai lien. La non communication est encore plus flagrante dans L’hôte, l’instituteur offre la liberté au prisonnier dont on lui a confié la garde, il le libère en lui donnant le choix de son destin, mais l’homme refuse ce don, il décide de se constituer prisonnier. Le geste du héros n’est pas compris et les Arabes veulent le tuer. Il respecte la liberté du prisonnier, même si celui-ci ne l’assume pas, sans doute la peur de la liberté, un thème cher à l’existentialisme.

Ces nouvelles ont été publiées en 1957, en pleine guerre d’Algérie et on le ressent dans certains de ces textes. Ils nous parlent de la fin d’un monde, duquel les personnages seront bientôt exilés. J’aime moins ces nouvelles que les romans, mais on ne peut qu’admirer la virtuosité avec laquelle Camus sait manier différents styles.

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