La Chute
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l’avis des lecteurs
Voici un livre que j’ai lu et relu au fil des années, depuis que je l’ai découvert à l’adolescence, il m’a accompagnée parfois de près, parfois de loin tout au long de ma vie d’adulte, il figure d’ailleurs sur mon île déserte. J’aime toute l’oeuvre littéraire de Camus, et certains de ses essais, mais La chute est de loin mon préféré.
L’intrigue est bien connue : Jean Baptiste Clamence est un avocat parisien qui a connu de grands succès professionnels, il vivait heureux sans se poser de question, aspirant aux sommets sur tous les plans. Une nuit, en passant sur un pont, il se refuse à plonger dans la Seine pour sauver une jeune femme suicidaire. Cet évènement est le début de sa propre chute, il prend peu à peu conscience de sa duplicité et de ses propres zones d’ombre. Il essaie la débauche, mais rien n’y fait. Ayant pris définitivement conscience de ses fautes passées, il se rend à Amsterdam, qu’il considère comme la porte de l’enfer (glacé et non de feu) et devient juge-pénitent au bar Mexico-City. Cette étrange profession consiste à s’accuser soi-même pour mieux pouvoir accuser les autres et les amener à prendre conscience eux aussi de leur misère. Dans ce bar, le patron cache le tableau des Van Eyck L’agneau mystique et l’interlocuteur de Clamence, qui ne parle pas du tout dans le livre, est un avocat parisien en vacances à Amsterdam.
Tant de choses ont été écrites sur l’oeuvre magistrale de Camus que je ne vais rien y ajouter, mais seulement partager mon ressenti. J’ai une clé de lecture chrétienne (protestante) qui me donne un certain regard sur ce livre, ce n’est peut-être pas le sens voulu par l’auteur, mais tout chef d’oeuvre est polysémique. Clamence est le nouveau Jean Baptiste qui crie dans le désert glacé, contrairement au Sinaï, il a refusé le baptême par immersion (plonger dans la Seine pour sauver la jeune fille et être sauvé (de) lui-même). Ayant refusé la rédemption, il se débat dans sa noirceur et sa nature corrompue, il essaie de convaincre les autres, qui sont une part de lui-même, qu’il n’y a pas de rédemption possible, Jésus (l’Agneau) est caché derrière le comptoir et nul ne sait, à part lui et le patron du bar, qu’il s’y trouve. Clamence est en fait un anti Jean Baptiste qui proclame l’exact contraire du message du prophète dont il tire son nom. Tout est inversé, l’enfer est glacé, l’Agneau perdu, la rédemption impossible, c’est la condition de l’homme face à l’absurde. La chute est évidemment celle d’Adam dont le péché originel corrompt toute l’humanité. Le sens de la vie n’est jamais donné d’avance et l’homme doit le chercher. Je ne peux qu’être touchée par ce prophète du désespoir et du non-sens. Mais comme le démontre si bien Kierkegaard, le désespoir mène à la découverte du sens et de ce qu’on veut faire de sa vie. J’aime le miroir que nous tend Clamence, miroir de notre coeur marqué à jamais par le péché et en quête de rédemption.
Cette lecture n’est pas très standard, j’en conviens, mais elle doit beaucoup à Pierre Buhler, qui fut mon professeur de théologie systématique il y a bien longtemps et qui m’a fait découvrir tant de merveilles.
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