Les simples
Résumé éditeur
En stock
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
1584, en Provence. L’abbaye de Notre-Dame du Loup est un havre de paix pour la petite communauté de bénédictines qui y mène une existence vouée à Dieu et à soulager les douleurs de Ses enfants. Ces religieuses doivent leur indépendance inhabituelle à la faveur d’un roi, et leur autonomie au don de leur doyenne, sœur Clémence, une herboriste dont certaines préparations de simples sont prisées jusqu’à la Cour.
Le nouvel évêque de Vence, Jean de Solines, compte s’accaparer cette manne financière. Il dépêche deux vicaires dévoués, dont le jeune et sensible Léon, pour
inspecter l’abbaye. À charge pour eux d’y trouver matière à scandale ou, à défaut… d’en provoquer un. Mais l’évêque, vite dépassé par ses propres intrigues, va allumer un brasier dont il est loin d’imaginer l’ampleur.
Il aurait dû savoir que, lorsqu’on lui entrouvre la porte, le diable se sent partout chez lui. Évêque, abbesse, soigneuse, rebouteuse, seigneur ou souillon, chacun garde une petite part au Malin. Et personne, personne n’est jamais aussi simple qu’il y paraît.
Ma lecture
Il s’en passe des choses à l’Abbaye de Notre-Dame du Loup en 1584 en Provence….. De cette communauté de bénédictines normalement dévolues à la prière et au secours des souffrants, Yannick Grannec pousse les portes de la clôture pour nous faire découvrir non seulement les conflits parfois larvés et luttes de pouvoir entre religieuses mais aussi le pouvoir des Simples, ces plantes que l’on nommait ainsi car poussant dans les jardins ou dans la nature et qui possédaient bien des vertus à qui connaissait leurs pouvoirs. Et celle qui les connaît, c’est la religieuse herboriste, sœur Clémence, femme âgée et qui a trouvé en Gabrielle, jeune fille de 15 ans, sa digne héritière.
Née de l’imagination de l’auteure cette abbaye abrite une communauté constituée de religieuses d’extractions diverses, ayant choisi (ou non) de se consacrer à leur Dieu, soit par la prière soit en œuvrant aux travaux du lieu, la ressource principale étant la vente des plantes mais accueillant aussi dans l’hôpital les plus humbles. Abbaye imaginaire mais inspirée par des recoupements historiques, connaissances des plantes, de leurs bienfaits mais aussi parfois de leurs pouvoirs malfaisants et le tout avec une trame romanesque dans laquelle l’auteure intègre tout ce qui concourt à en faire un récit vivant, instructif et à rebondissements.
Car quand on fait entrer un jeune vicaire qui pose ses yeux sur la jeune apprentie herboriste dans la place, tout se dérègle, c’est faire entrer le Malin dans la bergerie….. On découvre que l’évêque entretient une relation avec la mère du jeune homme (les vœux de d’abstinence étaient ce qu’ils étaient….), que l’abbesse est confrontée à bien des rivalités, que les femmes sont souvent reconnues comme sorcières quant on leurs actions vont à l’encontre de la morale ou par simple convenance et que le Diable se fait un malin plaisir à mélanger les herbes cartes, le tout rythmé par des dictons de saison, des recettes et des odes aux échos de nature, de sentiments et de plantes.
L’auteure aborde judicieusement différents thèmes : condition féminine, misère, maladies, pouvoir, luttes d’influence, hérésie etc…. le tout dans une écriture fluide et parfois empreinte des parlers de l’époque.
J’ai lu avec plaisir (et avec effroi sur la fin quant il s’agit des tortures) ce roman, c’est une plongée dans les temps où il ne faisait pas toujours bon être femmes, détenir un savoir et un pouvoir, où l’Eglise régnait en maître avec des tribunaux où le justice était toujours du même bord sans compter les manipulations et revirements du peuple.
J’ai eu peur que cela ne verse à un moment sur une histoire convenue de romance avec la venue du jeune vicaire qui rencontre la jeune apprentie, mais Yannick Grannec évite cet écueil (pour moi) et se lance dans un récit aux multiples narrateurs vivant ou passant dans ce lieu si fermé mais où les passions sont parfois exacerbées.
C’est une lecture qui n’a pas été sans me faire beaucoup pensé à La nuit des béguines d’Aline Kiner qui se déroulait également dans le même type de lieu et d’intrigues….
Dès sa sortie ce livre m’avait interpellée car j’aime l’histoire, la nature et donc les plantes, je trouvai la couverture très jolie et évocatrice, je suis toujours curieuse de la vie monastique et donc il avait tous les ingrédients d’un livre à la fois divertissant mais instructif. Une réussite donc.
Une «simple» guerre de religion
Formidable roman autour d’une abbaye provençale qui suscite bien des convoitises en cette fin de XVIe siècle. Yannick Grannec nous fait découvrir les vertus des simples et les vices de la hiérarchie catholique. Diabolique!
Commençons par décrire l’endroit, car l’esprit du lieu joue ici un rôle important. Nous sommes en Provence, du côté de Vence, plus précisément à l’abbaye bénédictine de Notre-Dame du Loup. Si Yannick Grannec nous explique dans la postface qu’elle n’a jamais existé, le lecteur n’a aucune peine à visualiser les sœurs, à imaginer leur vie et leurs activités. À tel point qu’une adaptation du roman au cinéma pourrait faire un excellent film.
Voici donc, par ordre d’apparition à l’image sœur Clémence, la doyenne, qui connaît si bien les simples et leurs vertus. Un savoir qu’elle tente de faire partager à Fleur, une oblate, c’est-à-dire «une enfant consacrée à Dieu et donnée par son père aux louventines». Une Fleur qui va s’épanouir au fil des mois et trouver sa place dans une communauté dont les règles de vie strictes n’évitent pas les sentiments bien humains de convoitise et de jalousie, sans parler de quête pour défendre ou accroître ses prérogatives, son pouvoir.
Un pouvoir que les hommes n’entendent pas laisser aux mains de ces femmes. C’est au tour de Léon de la Sine et du vicaire Dambier d’entrer en scène. Le jeune homme et son aîné sont envoyés par l’évêque de Vence, Jean de Solines, pour une mission d’inspection. Car cette abbaye bénéficie d’un statut particulier que le prélat entend remettre en cause par tous les moyens. Rappelons que la toute-puissance de l’église catholique est déjà fragilisée par les réformateurs dont les idées ne cessent de gagner du terrain. Mais Léon a encore bien des choses à apprendre et trouve bien du charme à cet endroit et à la belle Gabrielle qui, quelques temps plus tard
On va dès lors assister à un affrontement, d’abord à fleurets mouchetés, avec échanges d’amabilités, puis plus violent. Un combat durant lequel chacune des parties va jouer avec ses armes. En recueillant en leur sein Léon de la Sinne, victime d’un grave accident, et en le soignant, les sœurs vont disposer d’un argument de poids et pouvoir démontrer les vertus des simples et de leurs médications, le bien-fondé de leur mission hospitalière. Elles sont aussi dépositaires des reliques de Sainte Vérane et comme les habitants croient que la poudre de son tombeau et l’eau de sa source guérissent les malades.
L’évêque fédère quant à lui le clergé, le corps médical – qui entend interdire aux sœurs le droit d’exercer ans diplôme – et la baronne douairière Renée de Solines, sa maîtresse, qui entend monter à ces «salopes de nonnes» de quel bois elle se chauffe. La mission «récupération du fils en perdition» est lancée. Elle va donner lieu à quelques épisodes truculents et à bien des remises en cause. Mais je vous laisse apprécier par vous-mêmes et cède volontiers la plume à Gaëlle Nohant pour la conclusion: «Autour d’une trame passionnante, Yannick Grannec tisse un roman éblouissant à l’écriture poétique et implacable, dont l’humour acerbe vous réjouira avant que sa tendresse pour ses personnages ne vous bouleverse. C’est un livre puissant, qui creuse loin et vous emporte avec lui.»
Ce roman très érudit nous plonge à la fin du 16ème siècle en Provence, dans une abbaye fictive, Notre Dame du Loup. Nous y suivons la vie de la communauté et de ses environs durant un an à travers différents personnages qui prennent la parole à tour de rôle au fil des chapitres. L’abbaye est connue pour ses produits tirés des plantes médicinales, les simples. Soeur Clémence, la doyenne s’occupe de fabriquer ces remèdes avec l’aide de Soeur Mathilde, elles gèrent également l’hôpital qui accueille les femmes et les enfants pauvres, ainsi que l’infirmerie du monastère. La vente de ces potions connaît un gros succès et permet à l’abbaye de vivre en autarcie et de manière indépendante sur sa colline. L’évêque de Vence désire mettre la main sur ces revenus, grâce à la pratique de la commende, dont est exemptée Notre Dame du Loup par une bulle papale et par un décret royal, mais l’ambitieux et cupide Jean de Soline compte bien s’emparer de cet argent. Il est prêt à tout et multiplie les tracas envers Mère Marie-Véranne, il fait une inspection dans le but de trouver de quoi déclencher un scandale pour ruiner l’indépendance du monastère. Il ne croit pas être si bien servi quand son jeune vicaire, Léon, dont on apprend plus loin qu’il est son fils, tombe amoureux d’une jolie pensionnaire aperçue à l’hôpital. La belle Gabrielle est appréciée de toutes et sans doute promise à un destin de future abbesse, mais l’évêque pense tenir enfin le moyen de soumettre l’abbaye rebelle. A partir de ce moment-là, tout dérape, et le dignitaire allume une bombe sans se douter de la catastrophe qu’il déclenchera.
L’auteure nous présente la vie monastique, les soeurs sont divisées entre les converses, les Marthe qui s’occupent des tâches concrètes et les Marie, les contemplatives qui se consacrent à la prière. Les premières sont issues du peuple et les secondes de la noblesse. Il y a une véritable lutte des classes entre les deux groupes, la prieure et ses amies oppriment violemment les converses et n’ont pas le moindre respect à leur égard. Le sujet principal du livre est la condition féminine, à cette époque, les femmes sont complètement soumises à la volonté des hommes et n’ont pratiquement aucun choix. Devenir moniale est très peu souvent un choix ou une vocation. Pour les filles nobles qu’on ne peut marier pour différentes raisons, les parents décident souvent de les envoyer au monastère, pour les femmes pauvres ça peut être un refuge, de toute manière elles n’ont que le choix entre devenir servante d’un mari rarement aimé ou d’une abbaye qui leur offre le couvert en échange d’une vie de travail. La vie au monastère s’en ressent et la paix n’y règne pas vraiment, plutôt l’envie, les jalousies, la méchanceté et la violence utilisée pour faire régner la discipline. Les luttes de pouvoir y sont terribles et donnent lieu à des dérives peu compatibles avec la sainteté. En dehors le clergé ne vaut pas mieux, entre évêque cupide et inquisiteur fanatique, le guerre entre huguenots et catholiques est sur le point de recommencer.
J’ai apprécié très moyennement ce roman. Le début est très bien et l’intrigue se construit de manière intéressante. Toutefois il y a des longueurs et la fin me paraît bâclée, on passe du roman historique érudit au roman fantastique. On ne sait si Fleur est une petite fille oblate ou seulement le souvenir que Clémence a de sa propre enfance, ce n’est pas clair du tout. Le final avec Léon qui vient sauver la vieille converse avec ses amis les animaux tient vraiment du roman fantasy et n’a aucune crédibilité dans ce contexte, ce mélange des genres ne m’a pas plu. Mais ce que j’ai le moins aimé, c’est l’impression que l’histoire est racontée du point de vue de notre époque, avec nos préjugés à nous surtout sur la condition féminine. Et ce ressenti m’a vraiment dérangée, je crois que c’est cela qui me fait si peu apprécier ce livre. On dirait que les deux clans qui s’affrontent au monastère, les Marthe et les Marie ont lu Marx et d’autres penseurs de la lutte des classes. Je connais mieux la situation à l’époque de la Réforme et un peu avant, donc près d’un siècle avant l’histoire raconté dans le roman, mais j’ai trouvé que la description de la vie monastique est pleine de clichés, en particulier avec Gabrielle, qui est loin d’être une sainte et les soeurs lesbiennes, sans oublier les fantasmes suscités dans la communauté par Léon, on dirait que le divin Marquis n’est pas loin, ni Diderot d’ailleurs. Quant à l’inquisiteur, je me suis toujours demandé s’il croit vraiment ce qu’il affirme sur les prétendues sorcières ou s’il sait que c’est seulement une manipulation pour opprimer les femmes trop libres selon la société patriarcale de cette époque.
Pour moi une lecture en demi teinte, même si ce livre a aussi de nombreuses qualités.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés