Inspecteur Chen Tome 9 Dragon bleu, tigre blanc
Résumé éditeur
livré en 5 jours
livré en 4 jours
l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture :
Stupeur à la brigade des affaires spéciales de la police de Shanghai. Sous couvert d’une promotion ronflante, l’inspecteur Chen est démis de ses fonctions. Après tant d’enquêtes menées contre les intérêts du pouvoir, pas étonnant qu’on veuille sa peau. Forcé d’agir à distance, inquiet pour sa vie, Chen affronte l’affaire la plus délicate de sa carrière tandis qu’à la tête de la ville, un ambitieux prince rouge et son épouse incarnent le renouveau communiste.
Mon avis
« Le système n’a pas de place pour un flic qui place la justice au-dessus des intérêts du Parti. »
On peut sans doute écrire qu’il en est de même pour les écrivains…
Xiaolong Qiu est installé aux Etats-Unis et cela lui permet probablement une « liberté de parole » dans ses romans, lui dont le père a été victime des gardes rouges.
Son héros récurrent, l’Inspecteur Chen, vient d’être nommé à un poste plus élevé mais en Chine nouvelle nomination ne rime pas forcément avec bonne promotion.
De ses fonctions de vice-secrétaire du Parti et d’inspecteur principal, il n’en est plus question, il vient d’être appelé au poste de directeur de la Commission de réforme juridique de Shanghai. Un titre long et ronflant pour un travail pas clairement défini… Une chose est certaine, il ne pourra plus questionner, « fouiner » en toute discrétion et interroger pour ses enquêtes et ce qu’il vit s’assimile à une « mise au placard » en toute légalité….
« Revenez dans quelques jours récupérer vos affaires, il n’y a pas urgence. » lui dit-on le jour où on lui annonce son nouveau poste. Il aurait dû se méfier…
Il décide de prendre quelques jours pour s’occuper de la sépulture de son père, comme un bon fils qu’il est. Sans doute pour prendre le temps de s’habituer à ce qu’il va devoir faire, prendre du recul et attendre ainsi les instructions. Son court voyage au cimetière va entraîner une rencontre qui va provoquer beaucoup d’événements qu’il ne maitrisera pas….
Chen est un vieux loup solitaire, sérieux, pointilleux, obstiné et qui veut la vérité. Il sait pourtant qu’en Chine, ce n’est pas toujours facile. Sa mise à l’écart n’est pas sans but, il comprend qu’il a creusé trop loin dans les dernières affaires dont il s’est occupé. Il reste tranquille mais se fait « avoir » et échappe de peu à une situation qui aurait pu être dramatique. Fort de ça, il se méfiera mais ce sera très difficile tant le contexte est « tordu » : manœuvres, corruptions, manipulations, disparitions d’indices, transformations de preuves…
Ses supérieurs ne le soutiennent pas et Chen a besoin de tous ses amis, qui doivent eux aussi agir en toute discrétion, obtenant les informations nécessaires pour démêler le nœud gordien dans lequel il est coincé.
En Chine, « ce qui paraît juste un jour se révèle faux le lendemain ». Le cheminement de Chen, dans ce roman, est comme cette phrase, tout en clair obscur, en nuances. On passe des Gros Sous hypocrites avec leurs maîtresses, les « ernais », dont ils usent, abusent avant de les remercier à l’Opéra et à la poésie dans une atmosphère feutrée. L’écriture suit ce rythme particulier : de la nostalgie pour les mets raffinés, les vers poétiques, les traditions à un certain dégoût pour ceux, corrompus, qui ne pensent qu’à l’argent, aux plaisirs et sont « oublieux » et irrespectueux des valeurs de ce pays. J’ai beaucoup aimé les passages ou les événements vécus sont comparés à des scènes d’Opéra et analysés avec un regard « artiste » (la stratégie de Chen est comparée à « La romance des trois royaumes ».)
Omniprésent dans ce livre, «le Parti » qui est un presque un personnage à part entière. On ne peut pas mettre en doute la bonne foi du Parti, on doit tout faire pour le Parti …. il est là, enveloppant tout et chacun dans ses tentacules, essayant de modeler les pensées, imposant les chants « rouges », se glissant partout afin de tenir les rênes ….
J’ai beaucoup apprécié ce roman pour son ambiance, son climat, ses personnages mais également pour la découverte de cette Chine ambivalente, partagée, tiraillée et où il est si difficile d’exprimer ses ressentis, ses émotions tant il faut être dans la norme choisie par le Parti. Chen est un homme attachant, intéressant dans sa façon d’approcher les gens, les faits, mais aussi pour son analyse du vécu chinois. Je crois que Xiaolong Qiu se sert de cet homme pour nous transmettre l’amour de son pays mais également sa peur que celui-ci ne se perde….
J’ai raté les derniers romans de Xiaolong Qiu. Par hasard et parce que j’avais été déçu par un épisode. Je suis tombé sur Dragon bleu, tigre blanc. J’y ai retrouvé le plaisir et l’intérêt des premiers.
Coup de tonnerre à Shanghai, l’inspecteur Chen est muté, sous couvert de promotion, vers un poste qui ressemble fort à un placard. Plus grave, il est très vite victime d’un traquenard qui aurait pu le mettre définitivement hors jeu. Le problème est que, dans une ville et un pays en pleine mutation où les luttes pour la prise du pouvoir sont féroces, Chen n’arrive pas à comprendre qui veut sa peau. Une course contre la montre, très encadrée par le pouvoir politique, s’engage …
Je m’étais donc arrêté il y a quelques années avec La danseuse de Mao qui m’avait déçu. Et puis j’avais un peu laissé tomber Xiaolong Qiu. Mais j’ai bien fait d’y revenir.
Alors certes, les aventures en l’inspecteur Chen ne sont pas les plus Rock and Roll de la planète polar, et l’action n’avance pas à un rythme trépidant. Mais une fois de plus, à Shanghai comme à Belfast ou Paris, le polar se révèle le genre littéraire le plus à même de mettre en lumière les disfonctionnements d’une société.
C’est ici la corruption des ex cadres politiques, devenus puissances économiques qui est mise en lumière. Une corruption contre laquelle il est d’autant plus difficile de se battre qu’elle s’appuie, comme ailleurs, sur la force de nuisance de l’argent qui peut tout acheter (ou presque), mais également sur une structure politique qui, c’est un doux euphémisme, a une certaine habitude et efficacité dans la mise au pas des récalcitrants.
La nasse dans laquelle se trouve pris notre héros semble parfaite, et le lecteur se demande tout le long du roman comment il va s’en dépêtrer. Cela redonne une vigueur à l’intrigue, mais n’enlève rien à la qualité d’évocation de l’auteur qui nous fait toujours ressentir l’odeur d’un jasmin (ou du tofu fermenté !), la saveur du thé vert et des multiples petits plats consommés, ou le calme d’un jardin.
Un vrai plaisir retrouvé pour moi que ce retour aux aventures de l’inspecteur Chen, que je vais de nouveau mettre dans la liste des personnages à suivre.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés