Vers le phare (La promenade au phare)
  • Date de parution 23/05/2017
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 230 gr
  • ISBN-13 9782818705421
  • Editeur HARRAP S TO THE LIGHTHOUSE - 9782818705421
  • Format 230 x 125 mm
  • Edition Grand format

Vers le phare (La promenade au phare)

4.00 / 5 (807 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

In the peaceful months before the Great War, Mrs Ramsay’s numerous guests and eight children are all enjoying the long summer days on the Isle of Skye. Their feelings and thoughts form an ever-changing picture, in keeping with the unpredictable weather. Will they be able to go to the Lighthouse tomorrow  ? Isn’t a storm brewing  ?Niveau avancéEnvie de lire en anglais  ? Dorénavant, c’est possible grâce à Harrap’s. Découvrez un roman de Virginia Woolf en VO et en version intégrale, avec des traductions en marge pour vous aider à bien comprendre le texte. Plaisir garanti  ! Avec Harrap’s, Yes you can  ! 

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  • Date de parution 23/05/2017
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 230 gr
  • ISBN-13 9782818705421
  • Editeur HARRAP S TO THE LIGHTHOUSE - 9782818705421
  • Format 230 x 125 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Des vacances sur une île en Ecosse. Un enfant rêvant d’aller Au Phare. Sa mère, Mrs Ramsay, objet de l’admiration de tous. Une expédition Au Phare dix ans après. La guerre qui entre-temps a laissé un goût amer. Des survivants qui luttent pour combler le vide laissé par l’absence.

Entre résurgences enfantines et souvenirs qui se délitent, Virginia Woolf passe au scalpel les tréfonds de la conscience, en évoquant au travers d’une œuvre poétique les pensées, les délires et les fantasmes de ses personnages.

Ma lecture

Que dire à la fin de la lecture d’un roman de Virginia Woolf tellement on se sent transportée, éblouie par l’écriture si personnelle et si profonde, si minutieuse.

Je reconnais que cette écrivaine n’est peut être pas d’un abord facile. Dans ses romans, pas de grande action, pas de suspens (quoique), pas d’intrigue qui tient en haleine, non mais simplement les déambulations d’un esprit dans des scènes de la vie quotidienne.

C’est un tableau d’une famille anglaise (très largement inspiré des parents de Virginia), un séjour dans une maison qu’ils ont sur une île au large de l’Ecosse. Une maison où chacun aime à se retrouver : les parents et les 8 enfants mais aussi ami(e)s et relations. La maison vit, bruisse tout au long de cette journée dans l’attente de cette promenage, qui aura lieu ou pas, de la nature environnante, omniprésente et vitale pour l’auteure.

Le roman se découpe en 3 parties : la première, la plus importante : La Fenêtre. C’est un état des lieux mais comme toujours Virginia Woolf passe d’une personne à l’autre, nous fait part de ses pensées et de la différence parfois entre celles-ci et l’attitude des personnages.

La deuxième partie : Le temps passe : un certain nombre d’événements sont arrivés et nous retrouvons certains personnages (d’autres ont disparu, de façon très brutale) et la maison est abandonnée et livrée aux effets du temps

La troisième et dernière partie est une sorte d’épilogue : les « survivants » reprennent possession des lieux, font un bilan des 10 années passées, ce qui change et ce qui est immuable, les choix qu’ils ont fait, ce qui reprend et ce qui est oublié.

Mrs Ramsay est le personnage principal, le moteur, celle qui insuffle la vie et l’organisation des journées. Elle propose à son plus fils, James, une promenade, le lendemain au Phare, mais comme souvent, son aigri d’époux évoque que la météo risque de changer et de compromettre cette excursion. Toujours optimiste, Mrs Ramsay pense :

Mais peut-être qu’il fera beau – je crois bien qu’il fera beau. (p39)

Ces quelques mots donnent tout le rythme du livre, c’est doux, les mots flottent et vous vous surprenez, à plusieurs reprises à retrouver des situations vécues : vous dites des mots mais vous pensez le contraire, vous observez les gens autour de vous, vous imaginez leur vie, leur devenir et Mrs Ramsay régente cela parfaitement. Elle organise, planifie, tricote et observe son époux : pourquoi s’est-elle mariée avec lui, il correspond si peu à ce qu’elle est, pourquoi n’arrive-t-elle pas à lui dire qu’elle aime ?

La place de la femme (et des femmes) est prépondérante dans tous les romans que j’ai lus de cette auteure. Mr Ramsay (correspondant au père de Virginia) est un être égoïste, cynique, coléreux, peu aimant et démonstratif. Il ne pense qu’à terrorisé par ses colères sa famille.

Beaucoup d’éléments de l’enfance de Virginia Woolf sont repris, décortiqués, analysés et sont projetés, transformant ce roman en une sorte d’autobiographie où elle dissèque principalement son amour pour sa mère décédée lorsqu’elle était très jeune, sa patience, sa force, son incompréhension pour ce père, lettré, insensible, pour la vie familiale avec des enfants tournant autour de Mrs Ramsay, qui ne se départit jamais de ce flegme très anglais, faisant les mille gestes de la vie quotidienne mais laissant vagabonder ses pensées.

(..) elle avait souvent l’impression de n’être qu’éponge toute imbibée d’émotions humaines. (p75)

Qui est-on vraiment : l’image que nous montrons ou celle que nous sommes réellement, faut-il se montrer sous sous vrai jour et assumer les conséquences ou faut-il composer avec ceux avec qui nous vivons ?

Nos manifestations, les choses par quoi vous nous connaissez, sont tout simplement puériles. Au-dessous tout est noir, tout est tentaculaire et d’une profondeur insondable ; mais de temps à autre nous montons à la surface et c’est à cela que vous le voyez.(p116)

Comme Lily, peintre, Virginia Woolf prend le pinceau mais un pinceau des âmes, des pensées. Que d’observations des êtres humains, des comportements, de la nature sous une plume fine, raffinée ! Oui ce n’est pas toujours aisé de lire Virginia Woolf : il faut s’isoler, prendre une tasse de thé, se concentrer et se laisser embarquer par une étude, en fin de compte, très journalistique, d’une famille anglaise, du rôle de chacun, de la vie sociale d’une famille du début du 20ème siècle. On apprend beaucoup, on s’aperçoit également que beaucoup de sujets abordés sont encore d’actualité.

J’aime la littérature anglaise, je le dis souvent par son raffinement, l’étude psychologique des personnages, des situations, des lieux, des actes et Virginia Woolf un des plus beaux exemples.


J’ai découvert Virginia Woolf il y a quelques années avec "Mrs Dalloway", que j’ai beaucoup aimé, mais qui n’a pourtant pas réussi à me défaire totalement de l’appréhension, liée à la vague conviction de son inaccessibilité, que j’éprouve à l’idée de la lire.

L’intrigue de "Vers le phare", minimaliste, orbite autour d’une certaine Mrs Ramsay, qui ressemble d’ailleurs à Mrs Dalloway. La grande maison de vacances un peu décrépite qu’elle loue avec son époux sur une île écossaise, où prolifèrent les livres et où s’entassent tables et chaises bancales ayant fait leur temps à Londres, grouille d’une multitude d’hôtes de passage. On a là, entre autres, un universitaire insupportablement poseur et condescendant, une vieille fille artiste-peintre au physique ingrat, un poète méconnu… il y a aussi les huit enfants du couple Ramsay, dont leurs filles, qui rêvent secrètement d’une vie plus indépendante que celle de leur mère, par ailleurs vénérée par sa progéniture.

Il est question d’une balade au phare ardemment espérée par James, le plus jeune de la fratrie, que ne permettra sans doute pas la météo, au grand dam de sa mère qui ne veut pas le décevoir. Il est question d’un diner avec du bœuf en daube…

Une seconde partie nous projettera, dix ans plus tard, au même endroit, aux côtés de certains des mêmes protagonistes.

Mrs Ramsay étend sur ce microcosme un singulier magnétisme, fait d’un mélange de courtoisie et de sévérité, d’élégance et de simplicité. Elle est le pivot de cette communauté temporaire dont elle assure la gestion, à la fois boussole et intendante, portée par la volonté de créer un moment de réunion qui restera dans les mémoires, de fixer le temps.

Comme un courant virevoltant, la narration passe d’un personnage à l’autre, non pour le dépeindre, mais pour capter le flux de son énergie spirituelle, intercepter l’enchevêtrement de ses pensées, qu’elles soient fugaces ou construites. L’auteure donne ainsi à voir l’opposition ou le décalage qui existe parfois entre ce que l’on montre et ce que l’on pense, et crée un surprenant contraste entre la nature souvent éphémère de nos agitations et la profusion mentale qu’elles suscitent.

La vie en collectivité, en multipliant les interactions, nourrit les intériorités des émotions, des doutes ou des observations que suscite le regard de l’autre. Là aussi, surgit parfois un décalage, lorsqu’on croit deviner les intentions ou les réflexions d’un proche… Les sentiments éprouvés les uns pour les autres, troubles ou extrêmes, tendres ou haineux, s’entrechoquent dans le texte mais ne sont en réalité traduits que par la vague gêne que provoque l’inévitable incommunicabilité qui sépare les êtres.

Les considérations matérielles, l’anodin, s’entremêlent au surgissement des questionnements existentiels : le sujet des frais de réparation de la serre ou de l’éradication des lapins pullulant dans le jardin s’invite sans transition parmi des considérations sur le caractère éphémère de l’existence ou la violence du monde. Chaque instant semble ainsi se boursoufler, se remplir à la fois d’une portion d’universalité et de ces contingences qui entre autres constituent le quotidien de chaque individu.

Les grands événements qui viennent fracasser les inoffensives routines -la mort, la guerre, la maladie- ne sont évoqués que par ellipses, avec une extrême brièveté qui s’oppose à ce foisonnement mental, la persistance de la vie, notamment dans ses manifestations psychiques, contrant la brutalité du mal et du néant.

Comme j’ai bien fait de dépasser une deuxième fois mon appréhension ! : j'ai adoré...



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