
Les Vagues
Résumé éditeur
livré en 6 jours
l’avis des lecteurs
Ce livre est un chef-d’œuvre. Honnêtement, je crois que c’est le livre le plus beau, le plus poétique, le plus intéressant que j’ai pu lire. C’est le troisième que je lis de Virginia Woolf et je signe pour la suite ! Cette femme avait un talent, un don, je trouve cela incroyable que nous ne l’étudions pas en cours et je regrette vraiment de ne pas l’avoir découverte avant.
Les Vagues, c’est un roman bouleversant, un roman qui nous renverse, comme une vague le ferait. C’est un livre sur la mort, l’amour, l’amitié, l’identité, la folie et plein d’autres choses, une véritable leçon de vie. Nous suivons ces six personnages, de leur enfance à la mort et le lien que l’autrice nous fait tisser avec eux est tellement fort que la fin, lorsque nous devons les quitter, est dure.
Je commence à comprendre que chez Woolf, les personnages ne sont pas là comme décor, mais sont véritablement le livre. En effet, Les Vagues est en réalité un dialogue sans fin. Ces six personnages qui prennent la parole, des voix, des vies entremêlées. A qui s’adressent-ils ? A personne, à eux-mêmes, à un ou plusieurs autres personnages parfois, à nous.
Ce livre se retrouve lui aussi dans le Stream of consciousness ou flux de conscience et de ce fait, nous avons véritablement accès à toutes les pensées des personnages, qui sont alors très complexes, réalistes et très très attachants. Voila mon classement, du personnage que j’aime le plus à celui que j’aime le moins : Rhoda, la sauvage, la « nymphe toujours ruisselante de la fontaine » (juste parce que ses passages sont les plus torturés) ; Neville, amoureux de Perceval ; Bernard, l’inventeur d’histoire qui a perdu son identité ; Suzanne, toute bien rangée avec ses enfants et son jardin qu’elle adore ; Louis et son accent australien ; Jinny, la belle, « dansant comme une flamme, fébrile, ardente, au-dessus de la terre sèche ».
Les Vagues montre bien, de manière extrêmement juste et sans filtre, la difficulté des relations entre humains, même liés par un amour, une amitié, à quel point cela peut être compliqué. A quel moment s’arrête ton identité et commence celle de tes proches ? Comment peut-on aimer et avoir peur des mêmes personnes ?
Beaucoup de passages m’ont percuté par leur justesse, leur message et leur beauté, si bien que j’ai directement acheté le livre en papier pour pouvoir l’annoter. Or, en l’achetant, alors que j’avais lu sur ma liseuse la traduction de Marguerite Yourcenar, je me suis trompée et j’ai pris celle de Michel Cusin et autant vous dire que ce n’est pas la même chose haha. Et là, j’ai vraiment pris conscience de l’importance de la traduction et à quel point elle peut impacter la lecture, car alors que j’avais souligné certains passages sur ma liseuse, je les trouvais un peu sans saveur sur mon livre papier. Donc voilà un petit point pour vous recommander la traduction de Marguerite Yourcenar (<3) plutôt que celle de Michel Cusin (désolée si tu passes par là haha).
Pour finir, un coup de cœur pour ma part, une lecture magnifique et très marquante, qui m’a fait sourire, pleurer et surtout réfléchir sur beaucoup de points. Un livre qui nous emporte, assez contemplatif mais qui porte un travail sur la psychologie des personnages extraordinaire ! D’ailleurs, j’ai tellement aimé ce livre que j’en ai fait le sujet d’une de mes question du grand oral et je l’ai mentionné (longuement) dans l’autre. Et en le retravaillant, j’étais émerveillée par la beauté de l’écriture, la justesse des phrases et je récoltais une citation par page.
L’avez-vous lu ? Voulez-vous le lire ? Qu’en avez-vous pensé ? Connaissez-vous l’autrice ?
Nous avons là six narrateurs, qui se connaissent depuis toujours semble-t-il, et que l’on suit à différents moments de leur vie.
Le premier épisode prend pied dans l’enfance, avec ses passions violentes, ses larmes et ses colères. Déjà se dessine la personnalité de chacun : Bernard, moulin à paroles maladroit et impulsif, qui ne se sent exister qu’en présence des autres et adore raconter des histoires ; Suzanne, pudique et sensible ; Rhoda la solitaire, fillette complexée et timide que la cruauté indigne ; Neville, le cérébral délicat ; la belle Jiny, lumineuse et virevoltante ; enfin Louis, qui se sent différent en raison de son accent australien.
Il y a ensuite le pensionnat, très mal vécu par Suzanne, qui sépare filles et garçons. Ces derniers y côtoient des étudiants vigoureux à la simplicité virile, dont le charismatique Perceval, pas très futé mais solaire et attachant, dont Neville est secrètement amoureux. Les six amis se réunissent à l’occasion de son départ pour les Indes.
Avec l’âge adulte, les occasions de se voir se font plus rares. Chacun trace son chemin, en quête d’épanouissement ou d’un impossible apaisement, composant chacun à sa manière avec son mal-être ou les inévitables meurtrissures infligées par la vie. Suzanne s’accomplit dans la maternité et la tenue de sa ferme, Louis trouve la respectabilité qu’il a toujours recherchée dans sa réalisation professionnelle, Jiny mène à Londres une vie de nouvelle riche…
Les événements importent peu. Le but de l’auteure est, en captant le foisonnement cérébral de ses personnages, d’en saisir surtout les résonances et d’exprimer l’inatteignable complexité des êtres. Le récit est ainsi une alternance de leurs monologues intérieurs, où se mêlent observations, sensations, et raisonnements. Le prosaïque et l’existentiel s’entrelacent. Lors des rencontres, on ne décèle pas toujours ce qui est pensé de ce qui est énoncé, la narration se déroulant en un flux ininterrompu.
La focalisation sur les six protagonistes, auxquels il convient d’ajouter Perceval, qui ne prend pas la parole, mais occupe une place importante dans le récit notamment en tant que repère commun, exclut curieusement tout le reste : des proches extérieurs à ce cercle d’amis (famille, connaissances), nous ne saurons rien. Cela crée une sorte de paradoxe, voire d’opposition, entre l’impression d’avoir parfois affaire à une entité collective, composée de la concaténation des six personnalités, et les manifestations régulières de l’incommunicabilité qui marquent leurs échanges.
Les liens créés au fil des années ont instauré des souvenirs communs et une familiarité qui permet parfois de deviner chez l’autre une émotion qu’il n’a pourtant pas exprimée. Par ailleurs, ils influencent en partie et de diverses manières -par comparaison, affinité ou encore volonté de distanciation- la perception que l’on a de soi-même. Et pourtant, il émane surtout de l’ensemble un fort sentiment de solitude et de tristesse suscitées par l’impossibilité d’atteindre à une compréhension intime et totale des expériences vécues par l’autre, et de la conscience de l’inviolabilité de notre propre subjectivité. A cela s’ajoute la mélancolie face à la fuite du temps, plus prégnante à mesure que l’on avance dans la maturité, et que l’on voit s’annoncer les premiers signes de la vieillesse.
J’ai cette fois encore été séduite par le minutieux décorticage de psychés auquel se livre l’auteure. La dimension d’abord déroutante (enfin pas tant que ça si on a déjà lu Virginia Woolf) du procédé narratif s’efface assez vite au profit du grand plaisir de lecture que procure une plume dont l’amplitude et la précision rendent palpables aussi bien l’environnement naturel que les intériorités humaines.
« Les Vagues » (« The Waves »), publié en 1931, est le roman le plus expérimental de Virginia Woolf. Il a été traduit en français par Marguerite Yourcenar.
Il consiste en monologues parlés par les six personnages du roman : Bernard, Susan, Rhoda, Neville, Jinny, et Louis. Percival, le septième personnage, est aussi important, bien que les lecteurs ne l’entendent jamais parler lui-même. Les monologues sont interrompus par neuf brefs interludes à la troisième personne, qui détaillent une scène côtière à différents moments du jour, de l’aube au crépuscule.
Je résume
Résumer est bien difficile car il n’y a pas vraiment une histoire mais plutôt six histoires + 1 car il s’agit de six personnages à différentes étapes de leurs vies, six amis gravitant autour d’un autre, Perceval, qui, lui, n’apparaîtra qu’à travers les autres, nous faisant part de leurs existences, de l’enfance à l’âge avancé. Perceval, le « sans voix » est pourtant omniprésent car objet de tous les fantasmes, amours et parfois jalousies mais qui, tel un héros légendaire, disparaitra en Inde en milieu de récit, dans la fleur de l’âge, laissant une place vide, irrémédiablement vide.
Ma lecture
La découverte de Virginia Woolf a été pour moi une révélation non seulement au niveau de l’écrivaine mais aussi de la femme que j’admire pour ses prises de position, son franc-parler mais également pour son écriture et l’originalité des contextes de ses différents œuvres, tentant des sortes d’expériences de construction pour chacune d’entre elles (pour celles que j’ai lues).
Ici, six personnages prennent la parole à tour de rôle : Bernard, Suzanne, Neville, Louis, Rhoda et Jenny et le septième, Perceval, n’est évoqué qu’à travers ses amis, les parties de la construction étant séparées par l’évocation de la course du soleil sur le rivage, de l’aube au crépuscule, au rythme des vagues et de leurs empreintes sur le littoral, comme le flux et reflux des pensées. Ces intermèdes permettent une rupture entre les différentes époques de l’aube (le jeune âge) au crépuscule (l’âge avancé), ils suivent l’inclinaison des rayons du soleil qui, à l’image des âges, montent en puissance pour ensuite décliner.
Bernard se rêve écrivain, Suzanne ne conçoit sa vie qu’à la campagne, Neville est attiré par les hommes, Louis est d’origine australienne et après la faillite de son père banquier mettra un point d’honneur à reconquérir un rang perdu, Rhoda est l’effacée du groupe, mal dans sa peau et Jinny est une femme belle et riche, profitant de tout ce que ses atours lui offrent, espérant toujours plus.
Le thème des vagues est omniprésent dans les narrations et est souvent l’objet de visualisation d’une idée, d’une pensée :
La vie est agréable. La vie est bonne. Le simple fait d’être en vie est une volupté. (…) Il y a toujours quelque chose à faire. Mardi suit lundi, mercredi succède à mardi. Chaque jour arrondit la même vague de bien-être, obéit au même rythme, avance un peu plus loins sur la plage ou meurt sur le sable à l’endroit marqué. (p254)
donnant à l’ensemble du récit à la fois de la mélancolie, une certaine langueur, un effet du temps qui passe mais sans jamais renouveau, l’auteur explorant la condition de chacun de ses personnages au fil des années mais sans que chacun finalement ne change réellement depuis l’enfance, où les bases de son existence et de son caractère étaient jetées sauf pour Perceval, celui à qui tout était permis, promis et qui, de par sa mort, restera un symbole, un mythe sans devenir.
Chacun, tour à tour, aux différentes étapes de son existence fait une sorte de bilan de celle-ci, se confiant sur ses attentes, à ce qu’il ne révèle pas parfois aux autres, ce qu’il (ou elle) a de plus intime, les confrontant à la réalité.
Ainsi je m’écarte de mes propres angoisses ; je me rapproche de symboles peut-être permanents, pour autant qu’il y a quelque chose de permanent dans nos vies tumultueuses, partagées entre l’esprit et la chair, entre le souci de dormir, de respirer et de manger. (p242)
Ce n’est pas un roman, ni un récit, ni un conte, cela s’apparente plus à des réflexions philosophiques, intimistes sur l’existence, sur les personnalités de chacun et leurs destins mais aussi le rapport à l’autre, à un groupe d’amis unis mais différents, une micro-société représentative en quelque sorte. J’ai déjà beaucoup lu de livres de Virginia Woolf mais aussi sur sa vie, son journal sans oublier des biographies comme celle de Viviane Forrester et d’autres ouvrages se rapportant à sa vie comme Vanessa et Virginia de Susan Sellers et Léonard et Virginia -Je te dois tout le bonheur de ma vie de Carole d’Yvoire (je vous l’ai dit je suis fan) et comment ne pas penser qu’elle s’est inspirée des membres du Bloomsbury Group (cercle amical et littéraire dont elle faisait partie) pour créer ses narrateurs et de Thoby Stephen, son frère tant aimé par elle mais aussi par les autres membres du groupe, décédé à 26 ans pour le personnage de Perceval sans écarter la possibilité que chacun d’entre eux soit une partie d’elle (je pense à Bernard, l’écrivain, bien sûr mais également Suzanne, la « rurale » ou Neville pour ses orientations sexuelles).
Je suis interrompue chaque fois que la porte s’ouvre. Je suis destinée à être brisée ; je serai moquée toute ma vie. Je suis destinée à aller et à venir çà et là, parmi ces hommes et ces femmes aux faces grimaçantes, aux langues menteuses, comme un bout de liège sur une mer agitée. Le vent de la porte qui s’ouvre m’agite et me projette au loin comme une algue. Je suis la blanche écume qui lave et remplit jusqu’aux bords les creux des rochers. Je suis aussi une jeune fille, debout dans cette chambre. (p110)
On retrouve l’acuité du regard de l’auteure, de la nature, des sentiments et comportements, de son don d’observation des objets, les intégrant à son récit car, pour elle, ils font partie de la vie et contribuent aux ressentis de chacun, à l’instant, aux événements. Il y a comme dans Mrs Dalloway des éléments du flux de conscience mais ici de plusieurs personnes et pour une époque donnée.
Les vagues n’est pas ma lecture préférée de Virginia Woolf : elle a demandé beaucoup plus d’attention car il n’y a pas d’action ni de véritable fil de lecture, rien que des pensées qui sont des instantanés de vies, celle de chacun des narrateurs mais également à travers eux, celles du groupe : les attirances, les espoirs professionnels et personnels avec bonheur ou résignation. Mais je suis malgré tout éblouie par l’originalité de l’œuvre, la beauté de l’écriture pour atteindre la sensibilité de l’instant, la capter et la restituer et je dois avouer que certaines images sont venues au fil de la narration. Il faut accepter de perdre tous les repères habituels et de se lancer dans une expérience littéraire, un objet inclassable, comme l’était son auteure, mais qui finalement représente à elle seule toutes les orientations que peut prendre la littérature et la recherche perpétuelle de l’auteure à explorer toutes les constructions de narration. Exigeante avec elle-même comme elle l’était avec les autres, recherchant la perfection dans le style, la construction, les mots et la forme afin que chacune de ses créations soit unique et explore l’intériorité humaine, les souvenirs le plus souvent de façon mélancolique, avec, mais ce n’est que mon ressenti, des messages et souvenirs personnels cachés.
J’ai beaucoup aimé et heureuse d’avoir découvert un autre aspect de son travail, mais je garde une préférence pour Un lieu à soi, Trois guinées, Vers le phare ou Mrs Dalloway et surtout pour son Journal dun écrivain. Je l’ai lu en début de mois et il reste étonnamment présent en moi, plaçant Orlando à un degré moins plaisant pour moi en terme de lecture car plus complexe à suivre au niveau de la lecture. N’ayez plus peur de Virginia, lisez la.
J’ai inventé des milliers d’histoires ; j’ai rempli d’innombrables carnets de phrases dont je me servirai lorsque j’aurai rencontré l’histoire qu’il faudrait écrire, celle où s’inséreraient toutes les phrases. Mais je n’ai pas encore trouvé cette histoire. Et je commence à me demander si ça existe, l’histoire de quelqu’un (p185)
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