La dernière ville sur terre
  • Date de parution 04/01/2023
  • Nombre de pages 560
  • Poids de l’article 658 gr
  • ISBN-13 9782743658441
  • Editeur RIVAGES
  • Format 225 x 158 mm
  • Edition Grand format
Réédition à venir

La dernière ville sur terre

4.06 / 5 (75 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Durant l'épidémie de grippe espagnole, une petite ville industrielle située au coeur des forêts brumeuses du Nord-Ouest Pacifique décide de se mettre en quarantaine, mais l'arrivée d'un soldat affamé et malade aura des répercussions terribles sur la communauté.

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  • Date de parution 04/01/2023
  • Nombre de pages 560
  • Poids de l’article 658 gr
  • ISBN-13 9782743658441
  • Editeur RIVAGES
  • Format 225 x 158 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

1918, État de Washington. Au cœur des forêts du Nord-Ouest Pacifique se trouve une ville industrielle appelée Commonwealth, conçue comme un refuge pour les travailleurs et les syndicalistes. Le président Wilson a fait entrer son pays dans la Première Guerre. Mais une autre menace s'est abattue sur la région : la grippe espagnole. Lorsque les habitants de Commonwealth votent en faveur d'une quarantaine, des gardes sont postés sur l'unique route menant à la ville. Philip Worthy aura la malchance d'être en service lorsqu'un soldat se présentera pour demander l'asile.

Mon avis

Magistral ! Encore du très grand Thomas Mullen ! Avec lui, pas de rebondissements à outrance, d’actions sans arrêt mais une atmosphère qui s’installe durablement et des personnages dont la psychologie est finement étudiée.

On est en 1918, Commonwealth est une ville où il fait bon vivre. Elle a été conçue par Charles, il a installé la scierie où les ouvriers sont rémunérés et reconnus à leur juste valeur. Chaque salarié peut avoir un logement et construire une famille. Mais voilà qu’en plus de la guerre, la grippe espagnole est annoncée et tout le monde sait qu’elle fait de terribles ravages. La première bourgade est à vingt-cinq kilomètres, alors se confiner le temps de laisser passer le virus semble une solution plutôt pas mal. D’autant plus qu’à Commonwealth, rien ne manque : école, épicerie, médecin et hommes courageux, tout est là !

Voulant le soutien de la majorité, une réunion est mise en place et chacun peut donner son avis. Finalement, c’est oui, personne ne devra rentrer, ni sortir pendant quelque temps, histoire que la pandémie ne les touche pas. Des tours de garde sont organisés et Philip, un jeune homme de seize ans veut aider. Il est associé aux volontaires, notamment à Graham son ami plus âgé. La quarantaine ne devrait durer qu’un mois, tout au plus deux. Ils ont de quoi manger et rattraperont le travail plus tard.

Vu comme ça, cela paraît simple, un mauvais moment à passer, et peut-être pas si mauvais qu’on l’imagine puisqu’on restera entre personnes de connaissance. Et c’est là que l’auteur réussit un récit captivant. Il démontre combien ce presque huis clos modifie les rapports humains. Au début, tout est facile et puis une réflexion, une remarque et on peut se méfier du voisin, des décisions prises en remettant en cause leur légitimité. Le déclencheur ? Un homme qui arrive de la plaine, de l’extérieur et qui demande de l’aide, gîte et couvert…. Que faire ? Le chasser, l’accueillir en le tenant à l’écart ? Les ressentis ne sont pas les mêmes et il est pourtant nécessaire d’agir dans un sens ou un autre. Et une fois le choix fait, ne pas se laisser envahir par les questions, les regrets… Et tout cela peut être lourd de conséquences ….

Avec beaucoup de finesse, l’auteur décrypte les liens de cette communauté, leur évolution au fil des jours, des semaines.

« Tant de choses avaient changé depuis la quarantaine. Au coin des rues, les gens étaient peu loquaces, sur le pas des portes, les conversations vite interrompues, de brefs signes de tête remplaçaient les poignées de main. »

Les habitants n’osent plus sortir, la peur se diffuse même si personne n’est malade. La moindre toux, le plus petit reniflement…. Tiens ça ne vous fait penser à rien ? Bien sûr, on peut faire un parallèle avec le COVID. Lui aussi a modifié les relations entre les personnes. Mais attention, la parution de cet ouvrage en langue originale date de 2006 !

Dans ce roman, une réelle réflexion sur la guerre, les peurs humaines qui transforment les hommes, est menée. Le contexte historique est intéressant. Avec son écriture profonde, porteuse de sens, Thomas Mullen aborde différents thèmes avec brio. Une fois commencé, on n’a qu’un souhait : tourner les pages et suivre les protagonistes, attachants pour la plupart. On les comprend dans leur complexité, leurs interrogations, leur faiblesse, leur force…. Philip, Elsie et quelques autres sont charmants et j’ai eu du plaisir à les découvrir et à passer du temps avec eux.

J’ai été captivée par ce livre du début et à la fin !

Thomas Mullen délaisse la première police noire d’Atlanta pour remonter un peu le temps dans La dernière ville sur terre.

Nous sommes en 1918 dans les forêts du nord-ouest des USA. Charles Worthy et son épouse ont fondé la ville de Commonwealth autour de la scierie qui justifie sa création. Une ville et une scierie où tous sont égaux, tous vivent dans les mêmes maisons, tous ont les mêmes salaires. Ce qui ne plait pas, évidemment, aux gros propriétaires alentours, mais qu’y peuvent-ils ?

L’arrivée sur le territoire américain de la grippe espagnole pourrait tout bouleverser. La ville décide de se confiner et d’interdire tout contact, entrant ou sortant, avec l’extérieur. Au moment où les jeunes meurent sur le front en Europe, où ceux qui sont restés au pays sont durement frappés par la pandémie, les tensions internes et externes vont s’exacerber et mettre l’utopie de Commonwealth à rude épreuve. Trop rude ?

Dommage, j’aurais beaucoup aimé être enthousiaste, mais je ne le suis pas. Dommage car le propos est vraiment intéressant. La construction de l’utopie, puis la description de comment le collectif se délite peu à peu quand la pression se fait trop forte. Comment les égoïsmes reprennent le dessus sur le sens du bien commun. C’est bien rendu, en particulier au travers de quelques courts chapitres constitués uniquement de dialogues entre habitants non identifiés. Belle description du contexte social et historique et de la montée de la pandémie, qui fait écho à ce que nous avons connu (même si le roman a été écrit en 2006 donc bien avant le COVID).

Mais ce qui m’a plombé c’est que ça traine trop dans les deux premiers tiers du roman qui pèse quand même pas loin de 550 pages. Le début passe bien parce qu’il met le contexte en place, et dans les 100 dernières pages les choses s’accélèrent et les tensions mises en place se résolvent. Mais entre les deux j’ai eu du mal, au point de ne pas avoir très envie de me mettre à la lecture, ce qui ne m’arrive jamais quand le roman en cours me passionne.

Dommage donc, avec une partie centrale resserrée La dernière ville sur terre aurait été passionnant, là le roman est intéressant mais indigeste. Avis très subjectif que je partage.

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