Sept secondes pour devenir un aigle
  • Date de parution 01/09/2016
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 206 gr
  • ISBN-13 9782070458158
  • Editeur FOLIO
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Dystopie et Uchronie Anticipation Post Apocalyptique

Sept secondes pour devenir un aigle

3.62 / 5 (78 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Lumière Noire a dit : « J'ai mes croisés, mes anges, et maintenant ma papesse... »Une île du Pacifique à la fois tombeau de Magellan et unique territoire d'un arbre à papillons endémique...Un homme au visage arraché par un tigre mais qui continue de protéger « la plus belle créature sur Terre », coûte que coûte...Un Sioux oglala sur le chemin du terrorisme écologique...Un trio de jeunes Japonais qui gagne sa vie en pillant la zone d'exclusion totale de Fukushima...Des Aborigènes désœuvrés cherchant dans la réalité virtuelle un songe aussi puissant que le Temps du Rêve de leur mythologie...Une Terre future, post-Singularité, inlassablement survolée par les drones de Dieu...Thomas Day explore ici le rapport de l'homme à la nature à travers six plongées dans les marges du monde, de l'Asie à l'Amérique en passant par l'Australie. Sept secondes pour devenir un aigle est le troisième de ses recueils à paraître aux éditions du Bélial'.Mariposa (inédit)Sept secondes pour devenir un aigleEthologie du tigreShikata ga nai (inédit)Tjukurpa (inédit)"Lumière Noire" (version longue)

livré en 4 jours

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  • Date de parution 01/09/2016
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 206 gr
  • ISBN-13 9782070458158
  • Editeur FOLIO
  • Format 175 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

J’ai profité de la présence de Thomas Day aux Imaginales pour me procurer ce recueil de nouvelles initialement édité par Le Bélial en septembre 2013, puis en poche en septembre 2016. Le livre a obtenu le Grand prix de l’imaginaire 2014 dans la catégorie Nouvelle francophone et le Prix du Lundi 2013 (prix littéraire destiné à succéder à l’ancien Grand prix de la science-fiction française). Ce recueil est composé de 6 nouvelles de longueur variable.

• Mariposa : dans ce très beau texte, Mariposa est une île isolée de l’océan Pacifique découverte en 1520 par Magellan. Cette île est le cœur de cette nouvelle qui narre trois destins différents liés à cet endroit mystérieux: l’histoire de Magellan qui y est mort, celle du lieutenant japonais Takakura Ryuhei en 1941 puis celle de Everett Goyne, vétéran du Viêt-Nam. La nouvelle mélange les 3 époques de très belle manière, amenant le lecteur à s’interroger sur cette île et ce qui la rend si spéciale. Une nouvelle très réussie, une de mes préférées de ce recueil, qui évoque la nature et l’entraide malgré les différences.

• Sept Secondes pour Devenir un Aigle : la nouvelle éponyme de ce recueil aborde un thème pas facile avec le terrorisme écologique au travers du destin d’un jeune amérindien et de son père. Le personnage central va découvrir ses origines et son père en entamant un voyage avec lui. Il va découvrir la personnalité de son père et sa lutte pour tenter de sauvegarder sa terre. Le style de Thomas Day convient parfaitement à ce récit qui va droit au but. Un texte immersif et saisissant qui parle d’une société dirigée par la consommation et le profit au détriment de tout. Un très beau texte à découvrir.

• Éthologie du Tigre : une nouvelle sur les tigres, mais pas seulement, sur le tourisme écologique, sur les disparitions des espèces animales du fait de l’homme. Le personnage principal de ce texte est un spécialiste des tigres et a même écrit un livre sur eux édité chez Albin Michel. Cet homme a été marqué physiquement par une tigresse mais a choisi de se battre pour leur survie. Un texte intéressant mais à la fin un peu rapide.

• Shikata ga nai :cette fois direction le Japon avec une nouvelle assez courte où on découvre un trio un peu marginal qui vit de divers pillages dans la zone de Fukushima plusieurs années après la catastrophe. Le ton est très réaliste, tout comme les personnages au point qu’on en vient à se demander si cela n’est pas réel.

• Tjukurpa : direction l’Australie pour cette courte nouvelle racontée par une jeune aborigène folle amoureuse d’un autre et prête à tout pour lui plaire, prête à aller dans la Réalité Virtuelle ou RêVe, et prête à devenir complice de meurtres. Tjukurpa désigne le temps du rêve en langue aborigène. La nouvelle mêle le passé, les différences raciales, la colonisation, et la fuite de la réalité dans les univers artificiels.

• Lumière Noire :une très longue nouvelle (plus une novella) pour conclure ce recueil. Un texte très réussi dans un univers post apocalyptique où une intelligence artificielle appelée Lumière noire a pris le pouvoir et a mis en place des règles de vie bien spécifique. Dans une ambiance sombre rappelant parfois Terminator (qui est d’ailleurs cité à un moment), on suit les destins de Jasper, habitant au Canada et de Jenny, habitant au sud des États-Unis. La nouvelle se lit d’une traite, est très immersive et prenante à la fin étonnante. Le texte nous interroge aussi sur notre société régie par l’informatique et la surconnection.

Sept secondes pour devenir un aigle est donc un recueil de nouvelles plus que recommandable. Les thèmes abordés sont nombreux et en lien avec l’actualité, avec notre monde, et nous alertent sur les maux qu’encourt notre planète. Les textes sont documentés et très bien écrits et nous offrent un portrait sans concession de l’humanité et de ses liens avec l’environnement.


Je crois que des fois, il faut savoir s’écouter, et être attentif aux petits signes du destin, qu’on y croit ou non. Dans le cas présent du recueil, l’histoire est trop amusante pour que je ne la partage pas. Lorsque le confinement a été déclaré, je me suis décidé à passer une pré-commande chez les amis du Bélial, histoire d’avoir un joli colis comme cadeau personnel une fois toute cette histoire derrière nous. Je commandai donc en plus 7 Secondes pour devenir un aigle, parce que depuis Dragon, je m’étais promis de me pencher plus avant sur le travail de Thomas Day. Seulement pas de chance, rupture de stock papier. Qu’à cela ne tienne, j’attendrai, me disais-je. Mais, dans un twist que j’aimerais tellement qu’il ne soit pas fortuit, car cela le rendrait si beau, l’opération Bol d’Air est passée par là quelques jours plus tard, et voilà que le recueil est distribué gratuitement en numérique. Le téléchargement fut rapide, le sourire large. Et moi qui avait besoin d’un petit surplus de motivation pour me remettre à la lecture après un gros passage à vide, l’occasion était définitivement trop belle. Reste à déterminer si l’ouvrage était à la hauteur de ce que j’en attendais. Voyons cela.

Mais en premier lieu, un salut, encore et toujours, au talent irréel d’Aurélien Police, qui ne se contente pas d’une magnifique illustration de couverture, mais d’une illustration pour chacune des nouvelles du recueil. Des merveilles, à chaque fois, dans ce style unique qui le caractérise et me rend muet d’admiration à chaque fois. Chapeau l’artiste.

Pour ce qui est du recueil en lui même, j’ai été séduit dès la première nouvelle, et dans laquelle on retrouve en germe les thèmes commun à toute les autres. Le rapport humain à la Terre, l’écologie, donc, mais aussi notre rapport à la technologie et à la spiritualité en général. Rien de mince donc. Mais rien qui ne sache passer sous la plume érudite et sévère de Thomas Day, avec une acuité assez phénoménale, et un esprit de synthèse diablement efficace. On retrouve les mêmes qualités que dans Dragon, mais à d’autres échelles, dans d’autres univers. La principale étant son jeu avec le langage de ses personnages, changeant de ton et de vocabulaire à l’envi, dans leurs dialogues comme dans leur pensées, leur conférant un souffle assez impressionnant, une « organicité » – si je puis dire – qui donne encore plus de poids aux réflexions qu’ielles portent.

Des réflexions d’une belle richesse, oscillant entre poésie et pragmatisme, au gré des univers de science-fiction visités, nous confrontant à chaque fois à nos ambitions et aux résultats de ces dernières. Le constat est amer, rarement optimiste, mais laissant tout de même des ouvertures à des hypothèses plus heureuses, faisant finalement plutôt office d’avertissement. Comme autant d’appels à ne pas céder à l’appel de la fatalité ou du fatalisme, en faisant presque les deux faces d’une même pièce, celle d’une prophétie auto-réalisatrice dont nous serions nous-mêmes les hérauts résignés. À cet égard, certains indices sont semés, ça et là, pour nous donner des solutions, ou tout du moins des débuts de solutions, à la fois pour ne pas céder, et pour peut-être, à terme, surmonter ces obstacles que nous nous sommes échinés à créer au fil des siècles. Il ne s’agit pas de condamner nos errements, mais de réfléchir à comment en revenir. Une sorte de regard intransigeant dans le miroir, pas agréable, loin de là, mais nécessaire.

Et puisqu’il faut bien parler de ce qui n’est pas agréable, il me faut quand même soulever un point important à mes yeux, qui, bien qu’il n’ait pas gâché ma lecture à proprement parler, m’a tout de même fait soulever plus d’une fois un sourcil extrêmement dubitatif. À savoir la fascination de Thomas Day pour les pulsions sexuelles de ses personnages. Pas une seule des nouvelles n’y fait exception. Toujours au moins un passage où l’un des personnages y fait référence, en acte, en pensée ou par la parole, toujours de façon directe, crue, voire vulgaire pour certains. Et bien que je ne me taxerais sans doute pas de pudibond, il me faut bien m’interroger sur la nécessité apparente de ces séquences, car je n’en suis absolument pas convaincu ; là est ma gêne. Si certaines de ces réflexions faisaient complètement sens au sein de certaines des nouvelles, ajoutant à l’atmosphère générale une couche de complexité et de psychologie bienvenue, pour certaines autres, je réserverais mon jugement à une explication de l’auteur. Je pourrais concevoir qu’on y trouve une strate supplémentaire de réflexion sur la nature humaine, mais certains thèmes me semblaient suffisamment graves et profonds en eux-mêmes pour ne pas nécessiter l’ajout du sexe et de nos pulsions les plus primaires pour les approfondir ; surtout de cette façon. Dans le contexte actuel, il faut bien dire que je m’interroge.

Mais que cela ne vous rebute pas, on peut éventuellement y voir une sensibilité personnelle exacerbée par les circonstances ou des questionnements qui me sont propres en ce moment précis. Le recueil demeure très bon ; à l’instar de Dragon, il pose de bonnes et dures questions. Certaines résonnent encore plus particulièrement et demeurent d’une actualité brûlante, comme d’autres continuent de nous projeter loin vers l’avenir et nous exhortent à ne pas perdre de temps sur ce que nous voulons faire de notre civilisation. Thomas Day demeure un auteur à lire, autant pour sa plume que pour sa capacité à nous taper derrière la tête avec en nous demandant à quoi on rêvasse. C’est rarement simple, ce serait même assez douloureux par moment, mais ce n’est jamais vain.

Ce serait même plutôt salvateur.


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