L'Enragé
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«Briser les tout-petits, étrangler les plus grands»
Le 27 août 1934, 56 jeunes parviennent à s’évader du bagne de Belle-Île. À partir de ce fait divers, Sorj Chalandon imagine qu’un détenu parvient à échapper à l’armée constituée pour retrouver les fugitifs. L’histoire de Jules Bonneau est tout à la fois un cri de colère et une formidable démonstration de solidarité alors que le monde est prêt à s’embraser une nouvelle fois.
La Teigne n’en peut plus de la violence et des insultes, de l’i humanité de Chautemps, Le Goff, Napoléon, Le Rosse, Chameau, Toupet, Le Rat, «tous ces cogneurs en uniformes, ces matons à la moustache grasse, hurleurs, suant l’alcool, ces salauds» chargés de le surveiller, lui et ses compagnons d’infortune, bagnards enfermés dans un ancien fort de Vauban, mais surtout sur une île qu’on appelle Belle-Île. Ironie du sort. «L’océan, c’est notre gardien le plus cruel. Celui qui nous surveille, qui nous épargne ou qui nous assassine.»
Jusque-là, toutes les tentatives d’évasion se sont soldées par autant d’échecs. Repris, ceux qui ont voulu prendre la poudre d’escampette se retrouvent à la prison de Lorient où dans un autre bagne, à essayer de lutter et de résister à ces hommes dont la mission consiste à «briser les tout-petits, étrangler les plus grands, les rêves des uns, la colère des autres.» À faire de ces enfants «des spectres qui erreront dans la vie comme dans les couloirs d’un bagne, serviles, honteux. Qui iront à l’usine les épaules basses, comme à confesse. Qui jamais ne se révolteront. Qui s’étourdiront au bal du samedi, à la rencontre d’un jupon. Et qui l’épouseront sous le coup du vin, l’urgence d’un ventre plein. Vie en lambeaux, sans grâce, sans lumière. Puis qui mourront, un matin pour rien, avec le masque gris d’un enfant de Belle-Île.»
Mais au soir du 27 août 1934, l’histoire prend une autre tournure. Cette fois, ce sont cinquante-six bagnards qui s’évadent. Du coup, c’est le branle-bas de combat, la mobilisation générale. Les gendarmes vont devoir s’appuyer sur la population. Ils offrent une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Comme l’écrira Jacques Prévert, qui a entendu parler de ce fait divers qui a réellement existé.
«Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfant».
Cernés par l’océan, les évadés vont finir par rendre les armes. Sauf La Teigne. Il parvient à déjouer les contrôles. Et va trouver asile auprès de marins-pêcheurs.
Dans cette seconde partie, La Teigne va chercher à retrouver son nom, Jules Bonneau et à se construire un avenir. Mais la grande Histoire l’attend au tournant. La Seconde Guerre mondiale se cache derrière les discours populistes qui envahissent l’Europe.
Après Enfant de salaud, Une joie féroce et Le Jour d’avant, revoici Sorj Chalandon à son meilleur. Car il est cet enragé, n’a aucune peine à s’identifier à cet enfant battu qui lui ressemble tant. Sa plume virevolte et s’engage. Elle est chargée de la colère, des blessures de l’enfance. J’y ai retrouvé aussi le souvenir de lectures qui m’ont marqué enfant, Chiens perdus sans collier de Gilbert Cesbron et L’Enfant de Jules Vallès.
Un cri du cœur qui ne l’empêche nullement de chercher comme dans Profession du père l’humanité derrière la violence, la solidarité derrière la colère, la démocratie derrière la droite extrême.
Ce onzième roman sait vous prendre aux tripes. Alors vous ne le lâchez plus, secoué par l’émotion.
TTT - Très Bien "En 1923, Jules Bonneau, presque homonyme du célèbre anarchiste Jules Bonnot tué en 1912, devient, à 13 ans, le matricule 3462. Il a volé des œufs, été complice d’un incendie et coupable de rébellion à agent. Abandonné par ses parents, malmené par ses grands-parents, il est envoyé à la colonie pénitentiaire de Haute-Boulogne, à Belle-Île, renommée « maison d’éducation surveillée » – ce qui sonne mieux. Mais les gardiens, même si on les dit désormais « moniteurs », sont toujours des gardes-chiourme, qui frappent les nuques rasées des gamins de 12 à 18 ans avec un nerf de bœuf. Des enfants que la IIIᵉ République entend corriger, dans les deux sens du terme. Parmi les quelque deux cents pupilles bellilois — l’Abeille, Petit Malo, Soudars le Caïd… —, Bonneau, lui, a son nom de guerre : la Teigne. Tous ceux qui lui cherchent querelle le savent, y compris le personnel des matons — le Rat, Le Goff, l’ancien combattant, Napoléon… — et l’aumônier qui, lui, rêve de la mitre. Même l’infirmière, « la Rousse », la seule à tenter de le protéger sans pouvoir le contenir. La suite ? On ne la dira pas, si ce n’est en nommant quelques autres personnages : Ronan, le Basque, Alain, Sophie, et même Jacques Prévert, qui cherchent à convaincre Bonneau que « sans la confiance, tu es seul au monde ». Si un jour prochain, un réalisateur adaptait ce formidable roman, il devrait s’appeler Jean Vigo, l’auteur de Zéro de conduite et de l’Atalante. Lui seul a pu comprendre la violence contenue, l’amitié muette, la hargne des humiliés et la révolte des enfants."
Le 27 août 1934, cinquante-six enfants s’évadent de la colonie pénitentiaire de Belle-ìle. L’auteur s’est inspiré de ce tragique fait divers pour nous raconter la vie de jules Bonneau, un jeune garçon de la Mayenne, abandonné par sa mère tout petit. Son père alcoolique n’a pas assumé la séparation et l’a confié à ses propres parents qui n’avaient guère envie de s’occuper de lui. Il s’est tout de suite senti de trop et n’a reçu aucun amour. Il commet de petits larcins, a de mauvaises fréquentations et accompagne deux amis dans leur vendetta contre un atelier de couture. Il n’a rien fait mais se trouve au mauvais endroit. Le grand-père refuse de continuer de s’occuper de Jules, qui sera placé à Belle-ìle. L’endroit abrite une « maison d’éducation surveillée », mais il s’agit en fait d’un véritable bagne pour enfants où l’on plaçait de jeunes délinquants, des vagabonds ou simplement des orphelins dès l’âge de huit ans. Jules en a douze à son arrivée et il y restera jusqu’à sa fuite huit ans plus tard.
Les enfants sont maltraités par les gardiens et les plus grands, ils sont exploités dans divers ateliers en lien avec la marine ou l’agriculture, tous les prétextes sont bons pour les frapper ou les punir de manière plus ou moins cruelle. Jules s’est endurci, il est devenu un rebelle surnommé La Teigne. La mutinerie qui aboutit aux évasions est déclenchée par le tabassage d’un petit qui a osé manger son fromage avant d’avoir fini sa soupe, ce qui est strictement interdit. Les autres détenus tentent de le protéger. Tous les évadés seront vite repris grâce aux habitants de l’îe. aidés par les touristes et alléchés par la prime de vingt francs par captif. Seul Jules s’en sortira grâce à un pêcheur et son équipage de rouges.
Ce roman est très noir, surtout qu’il est inspiré de faits réels. Ces enfants et ces adolescents ont subi des sévices indignes d’un pays civilisé. Il paraît que cet enfer a fonctionné jusqu’en 1977, il y a moins de cinquante ans. L’auteur a aussi connu une enfance marquée par la violence et sait faire partager son indignation face à ce système et à tous ces adultes qui se comportaient comme des bourreaux sans état d’âme. Ces enfants sont brisés et incapables de faire confiance, le système veut en faire des marins ou des ouvriers agricoles, mais la plupart finiront en prison ou au bagne pour adultes, ce qui ne les changera pas beaucoup.
Dans cette noirceur, certains hommes ont encore des sentiments humains et essaient d’aider ces malheureux, mais ils sont rares et plutôt en marge de la société. Ce roman bouleversant est un coup de coeur, l’auteur partage sa rage contre les injustices dont sont victimes les enfants.
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